Dekha Ibrahim Abdi, Simon Fisher, Jawed Ludin, Richard Smith, Steve et Sue Williams. Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED)1, 2002
...
Le livre constitue non une recherche fondamentale mais une sorte de recherche appliquée collective synthétisée a posteriori par six auteurs britanniques. Simon Fisher a été directeur de Responding to conflict depuis 1991. Jawed Ludin est l’Administrateur du Projet pour l’Afghanistan au Conseil Britannique pour les Réfugiés à Londres. Sue Williams a été entre autres Directrice de la cellule politique et évaluation d’INCORE (Initiative pour la Résolution des Conflits et l’Ethnicité) à l’Université d’Ulster/Université des Nations Unies. Steve Williams est un consultant qui a travaillé sur l’Irlande du Nord et de nombreux autres pays. Dekha Ibrahim Abdi est une médiatrice chevronnée dans les conflits communautaires notamment au Kenya et dans toute l’Afrique. Richard Smith enfin est membre de la coalition pour la paix en Afrique. Il intervient dans de nombreux processus de réconciliation et de reconstruction.
...
s’appuyer sur l’expérience de quelques trois cents praticiens qui sont intervenus depuis une quinzaine d’années à travers le monde pour tenter de désamorcer des conflits latents ou de permettre, qu’une communication et des projets soient à nouveau envisageables entre d’anciens belligérants. Ils ont tous travaillé à un moment ou à un autre dans le sillage de Responding to conflict, organisme international à but non lucratif dont le siège est à Birmingham au Royaume Uni. Cette organisation offre un appui à de nombreux partenaires à travers le monde aussi bien à la base, dans des villages ou des quartiers urbains, qu’au niveau gouvernemental ou international. Les situations de confrontation et de crise sont légion sur la planète et les processus à mettre en œuvre doivent sans cesse s’adapter à des contextes particuliers plus ou moins dramatiques (cf. Rwanda).
« Cheminer avec le conflit » propose quatre étapes : analyse, stratégie, action et apprentissage.
...
la prise en compte frontale d’une situation conflictuelle pour tenter de la dépasser objectivement avec les protagonistes paraît sinon peu fréquente du moins constituer plus rarement un objet d’observation et de conceptualisation. L’approche proposée ici est très dépaysante car elle se veut à la fois synthétique et détaillée, pragmatique et théorique avec une dimension interculturelle. Elle vise non à effacer ou à juger, non à privilégier la victime ou bannir l’émotion mais à permette l’émergence d’une parole qui, à son tour, ré-enclenchera des projets et permettra pour tous une remise en route, d’où l’idée de cheminement proposée par le titre français
...
1 L’édition française est distribuée par Earthprint Ld Po box 119 Stevenage Herts S G 17 T P Royaume Uni (copyright Responding to Conflict / IIED 2002).
=> contacter pour racheter ce livre ACT
https://asksource.info/organisations/earthprint-ltd
"Telephone +44 1438 748 111"
101 430 vues - 2,5 k - 76 - 1,35 M d’abonnés
Il y a ceux pour qui c'est l'énergie la plus dangereuse du monde, sans laquelle il va falloir vite apprendre à vivre. Et ceux pour qui c'est au contraire une énergie propre, et maitrisée par la France. Faut-il apprendre à vivre sans, faut-il savoir vivre avec le nucléaire ? Faut-il vraiment fermer les centrales ? Clément Viktorovitch se pose la question avec le climatologue François-Marie Bréon, le physicien, porte-parole de NégaWatt Yves Marignac, et Nicolas Goldberg.
783 commentaires
Ndlr : excellent débat avec un oubli, le stockage des déchets nucléaires :-(
Alain Pitton / NurPhoto via AFP
Article abonné - Enquête
Lieux alternatifs, luttes contre les “grands projets inutiles” : les initiatives hors norme se multiplient pour résister au productivisme, loin de la voie institutionnelle. Faut-il en passer par là au nom de la planète ?
...
Un contexte qui conduit de plus en plus de citoyens à s’engager pour l’écologie, des plus « réformistes » aux plus « radicaux », de la permaculture aux luttes contre les « grands projets inutiles ». Quand le ministre Nicolas Hulot démissionne, entérinant son impuissance face aux lobbies, quand Cyril Dion voit dans le sabotage un « dernier recours » qu’il « comprend » (1), c’est que la voie institutionnelle peine à convaincre même les plus tièdes écolos. Pourtant, l’État détenant le monopole de la loi, des pétitions ou des actions défensives peuvent-elles suffire ?
Freins institutionnels
...
Luttes défensives
"Aujourd'hui, je pense que le problème est la démocratie représentative", déclare Isabelle Attard, députée de 2012 à 2017 (EELV, puis Nouvelle Donne, qu'elle quitte en 2015, terminant son mandat comme non inscrite). L'an dernier, elle a publié un livre témoignage : **Comment je suis devenue anarchiste (2). "J'ai retiré de mes réflexions tout ce qui reste lié au fait de devoir passer par des élus pour des décisions qui ne vont quasiment jamais dans le bon sens. Je ne veux plus me pencher sur l'État et ses dysfonctionnements"
...
(1) Reporterre 29 juillet 2020
(2) Seuil-Reporterre, 2019
Au début des années 1990, le soulèvement zapatiste incarnait une option stratégique : changer le monde sans prendre le pouvoir. L’arrivée au gouvernement de forces de gauche en Amérique latine, quelques années plus tard, sembla lui donner tort. Mais, du Venezuela au Brésil, les difficultés des régimes progressistes soulèvent une question : où en est, de son côté, le Chiapas ?
...
modeste et non prosélyte, l’expérience zapatiste n’en rompt pas moins depuis vingt-trois ans avec les principes séculaires, et aujourd’hui en crise, de la représentation politique, de la délégation de pouvoir et de la séparation entre gouvernants et gouvernés, qui sont au fondement de l’État et de la démocratie modernes.
Elle a lieu à une échelle non négligeable. Cette région de forêts et de montagnes de 28 000 kilomètres carrés (environ la taille de la Belgique) couvre plus d’un tiers de l’État du Chiapas. Si aucun chiffre sûr n’est disponible, on estime que 100 000 à 250 000 personnes selon les comptages (1) — 15 à 35 % de la population — y forment les bases de soutien du zapatisme, c’est-à-dire les femmes et les hommes qui s’en réclament et qui y participent.
...
l’aventure zapatiste est la plus importante expérience d’autogouvernement collectif de l’histoire moderne.
...
Peu d’ordinateurs et de livres dans les maisons, des voitures très rares et un habillement sobre : les conditions matérielles sont minimales, mais rien d’essentiel ne manque. Cette sobriété reste aux antipodes de la (trompeuse) corne d’abondance euro-américaine des centres commerciaux et des prêts à la consommation.
...
L’histoire du zapatisme au Chiapas tient ainsi en trois mots, qui résument les modalités de son rapport avec l’État : contre (pendant douze jours de guerre), avec (neuf ans de tentatives d’accord) et sans (depuis 2003).
...
« Ce n’est pas pour le pouvoir », répète le CNI, mais pour affirmer la force des cinquante-six ethnies autochtones du Mexique (seize millions d’habitants, environ 15 % de la population) et, plus largement, de « toutes les minorités ». L’initiative vise à faire connaître leur oppression et leurs résistances, à encourager partout les formes d’organisation autonome. Elle veut diffuser le virus de l’opposition au capitalisme et aller sur le terrain de l’adversaire pour révéler à tous les « indigènes » du monde son état de décomposition terminale ainsi que la possibilité désormais attestée de faire sans lui.
...
François Cusset
Auteur de La Droitisation du monde, Textuel, Paris, 2016.