10 663 vues - 699 - 43,6 k abonnés - 325 commentaires
Le 26 avril 2022, le député Ugo Bernalicis est l'invité de Europe 1 et débat des présidentielles 2022 et de la campagne législative, qui s'en suit avec le député macroniste Sylvain Maillard.
Pour le député Ugo Bernalicis avec Jean-Luc Melenchon comme Premier ministre c'est l'assurance d'avoir un Gouvernement véritablement écologique et social.
🎥 Retrouvez mon intervention aux micros de Europe 1.
#UnionPopulaire #3emeTour #MelenchonAMatignon #cohabitachon
Adrien Quatennens et Sylvain Maillard• Crédits : AFP
Jeudi 24 février, la Russie envahissait l'Ukraine. Après 17 jours de guerre, les sanctions pleuvent sur la Russie. Une crise économique et énergétique menace l'Europe et l'on compte un peu plus de deux millions et demi de réfugiés ukrainiens. Une guerre qui divise les politiques sur les questions géopolitiques...
Quelle place pour la France sur la scène internationale ?
Ces derniers jours, les membres de l'OTAN et de l'UE n'ont cessé de se réunir pour faire pression sur Vladimir Poutine pour qu'il mette un terme à la guerre en Ukraine. Jamais les pays de l'UE et de l'OTAN n'avaient pris de telles décisions en si peu de temps. Des sanctions économiques contre des oligarques russes, l'interdiction d’accès des capitaux de la Russie aux marchés européens, l'exclusion de plusieurs banques du système de messagerie bancaire Swift, le gel des avoirs de la Banque centrale de Russie dans l’UE ou encore la fermeture de l’espace aérien des Vingt-Sept aux avions russes, des sanctions parmi tant d'autres. L'Union Européenne s'est également mis d'accord sur une livraison d'armes militaires à hauteur d'un milliard d'euros à l'Ukraine. Pour autant, le candidat de l'Union Populaire prône la sortie de l'UE et de l'OTAN. Pour lui, seule une France indépendante peut jouer son rôle de puissance médiatrice au service de la paix. Selon Adrien Quatennens,
Avant que Vladimir Poutine choisisse la guerre, nous disions en substance : la Russie n'a pas à envahir l'Ukraine mais les Etats-Unis n'ont pas à intégrer l'Ukraine dans l'OTAN parce que cela vient à contrevenir aux garanties de sécurité que Vladimir Poutine lui de son côté exigeait.(...) Avoir une analyse de la situation géopolitique ne veut pas dire que nous soyons amis de quelque régime que ce soit. En France vous avez des gens qui ont des complaisances de fond avec Vladimir Poutine. L'extrême droite française par exemple. Eric Zemmour qui nous dit qu'il ne faut pas accueillir les réfugiés, alors que c'est un devoir d'humanité, qui nous dit qu'il nous faudrait un Poutine à la française. On marche sur la tête. Mais Jean-Luc Mélenchon n'a strictement rien à voir avec cet autocrate. Par contre dire que la France doit sortir de l'OTAN pour retrouver son indépendance, être non-alignée, ce qui ne veut pas dire être neutre, j'insiste là dessus. Quand Vladimir Poutine viole le droit international, nous ne sommes pas neutres. Nous condamnons. Mais être non-aligné, c'est une manière de permettre que la France, sur la scène internationale, joue pleinement son rôle de puissance médiatrice. Et pour cela vous comprendrez qu'elle doit être vécue par tous ses interlocuteurs elle-même comme un interlocuteur fiable.
A l'inverse Emmanuel Macron estime que face à la guerre, l'Europe a répondu avec "unité, rapidité et esprit de responsabilité", comme il le rappelait hier au congrès de Versailles. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les dirigeants européens ont approuvé une déclaration commune par laquelle ils s’engagent à "augmenter substantiellement leurs dépenses de défense afin d’accroître leur capacité d’agir de manière autonome et d’assurer leur assistance mutuelle". Selon Sylvain Maillard, la voie diplomatique entre grande puissance est la solution pour espérer aboutir à un cessez le feu :
Je tiens à saluer les efforts d'Emmanuel Macron, mais aussi d'Olaf Scholz, de l'administration américaine d'avoir de vraies discussions avec lui (Vladimir Poutine), de tout faire, de ne pas avoir de regrets de ne pas avoir tout tenté par la voie diplomatique. Il faut continuer à avoir une discussion. Mais surtout les sanctions. Vous savez si elles sont massives, comme elles le sont à l'heure actuelle, elles auront un impact autour de lui. Il faut casser cette certitude autour de lui. Si son entourage vacille, il peut y avoir une fin à cette guerre.
Comment protéger les Français face à la crise économique et énergétique ?
Conséquences de la guerre en Ukraine, le prix à la pompe a augmenté en moyenne de 52 centimes pour atteindre plus de 2 euros le litre de carburant. Des particuliers mais aussi des entreprises (comme les ambulanciers, les chauffeurs de taxis...) sont sensibles à cette hausse. Le gouvernement a promis des aides via un "plan de résilience économique" qu'il devrait présenter en début de semaine prochaine. Le prix de l'essence mais aussi la flambée des cours du blé, la hausse des prix de l'huile de tournesol, l'explosion des prix du gaz et l'augmentation du baril de pétrole Brent... : les Français vont devoir mettre la main à la poche. Comme il l'avait fait lors de l'épidémie d Covid19, le gouvernement va venir en aide aux Français. Selon le député LREM de Paris,
Le président de la République proposera la semaine prochaine des solutions pour accompagner cette hausse massive des carburants. Je rappellerai juste que le prix du gaz est bloqué en France. (...) Ce que nous avons dit c'est que nous allons continuer comme nous l'avons fait précédemment probablement avec un chèque énergie ou ce type de modalités pour accompagner les plus précaires, ceux qui en ont le plus besoin et de faire en sorte de passer ce cap difficile. Au-delà de cela, il faut continuer à accélérer la transition énergétique car cette société carbonée n'est pas l'avenir. Nous sommes totalement dépendants d'autres sources et nous avons besoin de retrouver une autonomie qui passera par plus d'électricité, du nucléaire et de l'éolien.
Selon le député de La France Insoumise, Adrien Quatennens,
Face à cette situation, on ne pas laisser les marchés faire. Le marché c'est le chaos. Il faut donc une régulation des prix. Cela veut dire que l'on bloque les prix. Je rappelle que, jusqu'en 1986, en France, les prix étaient régulés. Si Jean-Luc Mélenchon est élu au mois d'avril, nous n'allons pas laisser le marché faire. Nous allons bloquer les prix d'un certain nombre de produits. Par exemple le carburant, qui a dépassé le prix de deux euros à la pompe ce qui fait que bientôt des gens vont être empêchés de se déplacer. On risque une paralysie de l'économie. On souhaiterait bloquer le prix du carburant à 1.40 euros. Bloquer le prix de l'énergie, même si c'est une mesure temporaire et également de certains produits de première nécessité, alimentaire et hygiénique.
Dernière ligne droite avant les élections : les débats
Candidat officiel depuis une semaine, Emmanuel Macron doit endosser son rôle de chef de l'état, de chef de guerre et de candidat en campagne. Mais la guerre en Ukraine ne lui permet pas de s'investir pleinement dans la campagne. Pour son premier meeting qui aura lieu cet après-midi à Marseille, le candidat ne sera pas présent. Nombre de ses adversaires lui reprochent de se cacher derrière la guerre en Ukraine pour occulter les sujets qui préoccupent les Français (comme le pouvoir d'achat). Le premier débat entre les candidats aura lieu ce lundi, sans Emmanuel macron. Mais est-ce parce qu'il consacre toute son énergie à la guerre en Ukraine qu'il ne peut pas débattre avec les autres candidats ? Selon le député de la France Insoumise
Au contraire. La démocratie a intérêt au débat. Quand j'entends Monsieur Macron dire je ne vais pas débattre parce que les précédents ne l'ont pas fait. Franchement, d'un Président qui se prétendait moderne et disruptif, j'ai envie de lui dire, en quoi parce que les autres ne l'ont pas fait, nous ne pourriez pas vous le faire ! On connaissait plutôt Emmanuel Macron amateur de panache et de confrontations politiques. Que craint-il ? Evidemment il craint son bilan qui est un fardeau. Le bilan d'Emmanuel Macron c'est que 5% personnes possèdent autant que 27 millions de français. Pas parce que c'est tombé du ciel, mais par la politique qu'il a menée. Donc oui nous avons besoin de débats et aucun contexte ne peut justifier qu'une élection présidentielle, dont on sait qu'elle est la grande élection majeure de ce pays, se transforme en reconduction administrative du sortant. Il faut du débat, de la confrontation d'idées. C'est une nécessité de salubrité pour la démocratie.
Mais Sylvain Mallard, le député LREM de Paris le rappelle :
Aucun Président de la République n'a fait un débat de premier tour. Imaginez la situation. On est avec 11 candidats face à Emmanuel Macron. Chacun peut parler dix minutes. Tout le monde attaquerait le Président. Et honnêtement vous avez vu le dernier débat entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour, alors qu'ils n'étaient que deux. C'est cela dont ont envie les Français ? Vous pensez que des programmes, des idées, des lignes de clivages vont apparaitre par ce débat ? Je crois que c'est un faux débat. Les candidats ont largement de quoi s'exprimer en France. La vérité c'est que pour beaucoup d'entre eux, il n'y a rien dans leur programme. Il n'y a pas d'alternatives. (...) Il ne peut pas y avoir débat s'il n'y a pas respect et écoute.
Les premières propositions des candidats
Alors que Jean-Luc Mélenchon consacrera trois heures ce soir à défendre le chiffrage de son programme, Emmanuel Macron distille au compte gouttes quelques propositions de son programme (comme la retraite à 65 ans avec un minimum de 1100 euros, le triplement de la prime Macron, le rétablissement des mathématiques dans le tronc commun aux lycées, la suppression de la redevance audiovisuelle...). Le candidat de l'Union Populaire souhaite une retraite à 60 ans, ce que défend Adrien Quatennens
Ces dernières années, la productivité a beaucoup augmenté. Mais les salaires n'ont pas augmenté en proportion et le mouvement historique de diminution de temps de travail s'est interrompu. Alors à qui profite le crime ? Dire aux Français comme le fait Emmanuel Macron, il va falloir travailler plus, c'est une manière pour lui de dire je n'ai pas l'intention de partager les richesses. (...). La retraite à 60 ans est une nécessité pour plusieurs raisons. A 62 ans 1/4 des plus pauvres meurent. Après toute une vie de labeur, on doit pouvoir profiter de ce temps de la retraite dans lequel on se rend utile par plein d'aspects. Par la diminution du temps de travail, par la planification, en créant de l'activité et de l'emploi on peut remplir les caisses de cotisation.
Le Président de la République avait annoncé en 2017 une réforme des retraites. Une réforme qui n'a pas eu lieu... Mais selon Sylvain Maillard,
la réforme des retraites n'a pas pu se faire car il y avait des contestations et parce qu'il y a eu l'épidémie de Covid19. (...) Nous proposons une retraite à 65 ans car il va falloir travailler plus longtemps. J'adorerais pouvoir dire vous travaillerez moins. Mais nous ne pourrons pas financer notre modèle social, auquel nous sommes tous si attachés, extrêmement redistributif, si nous ne travaillons pas suffisamment. C'est comme cela que ça fonctionne. Travailler plus, cela ne veut pas dire travailler plus sur la semaine, cela veut dire travailler plus tout au long de sa vie. (...) Et je crois que les Français sont prêts à faire cet effort important pour être sûrs de pouvoir financer la retraite des plus âgés.
Un second tour Mélenchon - Macron ?
Jean-Luc Mélenchon peut croire en un second tour face à Emmanuel Macron. Selon le dernier sondage BVA, il poursuit sa remontée et serait crédité de 12.5% d'intentions de vote, devançant Valérie Pécresse (12%), talonnant Eric Zemmour (13%) mais encore loin derrière Marine Le Pen (17%) et Emmanuel Macron (30%). Pour espérer arriver au second tour, le candidat de l'Union Populaire appelle Fabien Roussel à le rejoindre. Selon Adrien Quatennens,
Il est clair que ce qui a été possible en 2012 et en 2017 avec le Parti Communiste français et nous était plutôt une réussite du point de vue des scores que nous avons obtenus. Et personne ne comprend que cela ne soit pas possible aujourd'hui. L'expérience nous montre que l'électorat du Parti Communiste et de la France Insoumise, non seulement s'additionne, mais provoque une dynamique. Je me souviens d'une discussion que nous avions eue en novembre 2020, Fabien Roussel me disait "je vous demande de respecter que j'irai jusqu'au bout. En revanche, s'il y a une capacité pour l'un d'entre nous d'être présent au second tour, j'y réfléchirai." Je lui dis camarade c'est le moment de réfléchir.
Selon Sylvain Maillard, Emmanuel Macron ne se projette pas dans le second tour. On a une campagne de premier tour à faire et on la fait au quotidien en permanence. Convaincre l'ensemble des Français de voter pour Emmanuel Macron, les convaincre de venir voter. Et de toutes les façons nous nous adapterons au candidat qui sera en face de nous au second tour. Ce n'est pas à nous de choisir. Nous on fait campagne mais rien n'est acquis. Il faut être là. Il faut être en permanence sur le terrain, convaincre, expliquer. Parce qu'une campagne, ce n'est pas uniquement un vote. C'est aussi ce qui va nous permettre de la transformation dans les mois, dans les années à venir.
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?0iuEsg