Décryptage
Quatre choses à savoir sur le «fédivers» dont parle Threads, le nouveau réseau social de Meta
Depuis sa création en juillet, le nouveau réseau social Threads, lancé jeudi 14 décembre dans l’UE par Meta, dit vouloir rejoindre le «fédivers». On éclaire vos lanternes sur ce mot-valise, en passe de gagner en popularité.
(Stefani Reynolds/AFP)
publié le 16 décembre 2023 à 9h55 / par Elise Viniacourt
(mis à jour le 18 décembre 2023 à 11h44)
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«Nous prévoyons d’intégrer Threads au fédivers, un réseau social composé de différents serveurs exploités par des tiers», assure l’entreprise sur le site d’Instagram. Threads, on connaît. C’est le réseau social lancé en juillet par la maison mère de Facebook pour concurrencer X (ex-Twitter) et qui vient de débarquer dans l’Union européenne
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mot-valise, contraction entre les termes «fédération» et «univers». La définition la plus simple du fédivers est certainement celle proposée par la Quadrature du Net. Sur son site, l’association de défense des libertés fondamentales en ligne le décrit comme un «ensemble de médias sociaux composé d’une multitude de plateformes et de logiciels, où les uns communiquent avec les autres grâce à un protocole commun». Souvent, il s’agit du protocole ActivityPub, un standard défini par le W3C, l’organisme en charge des protocoles et les lignes directrices assurant la croissance à long terme du Web. En ayant recours à ce dernier, les différentes instances (sites de microblogging, partage de vidéos, de photos…) du fédivers créent des passerelles entre leurs serveurs respectifs leur permettant alors de communiquer entre elles
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«Le courrier électronique fonctionne comme un fédivers», explique l’ingénieur en informatique Stéphane Bortzmeyer. Comment, sinon, les adeptes de Gmail pourraient-ils écrire aux mordus de Yahoo Mail ? D’après le spécialiste, le terme a été popularisé autour de 2016 avec l’apparition et le succès d’un autre concurrent à X, Mastodon
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Certains membres du fédivers, à l’image de la Quadrature du Net, redoutent l’arrivée de ce champion de la centralisation. «L’arrivée de Facebook sur le fédivers ressemble à la stratégie de prendre les devants, d’agir tant qu’il n’existe pas encore d’encadrement, afin de cannibaliser le fédivers en profitant de la circonstance de l’effondrement de Twitter», dénonce l’association. Aussi, certains administrateurs d’instances du giga-réseau ont d’ores et déjà lancé un «Fedipact». Le principe ? Les signataires s’engagent à bloquer les services de Meta de leur propre territoire. Après le fédivers, bientôt la fédiguerre ?
Pour aller plus loin : Réseaux sociaux ; Mark Zuckerberg ; Facebook ; Elon Musk ; Données personnelles