Agriculteur au Pays Basque, Félix Noblia expérimente une agriculture ambitieuse, celle de la conservation des sols en bio, depuis deux ans. Discussion avec ce paysan-chercheur sur cette révolution en cours.
...
malgré l’apport d’engrais minéraux, certaines plantes ne poussaient plus sur mes parcelles. Je me suis alors progressivement intéressé à mes sols au gré de rencontres et de discussions avec des collègues agriculteurs, comme Frédéric Thomas, ou des chercheurs comme Lucien Séguy. J’ai alors compris l’importance de restaurer la vie biologique des sols pour construire des systèmes agronomiques durablement productifs.
... abandonner le labour notamment parce que j’avais des terrains très en pente et donc fortement sensibles à l’érosion ... ne pas travailler le sol et réussir la gestion de ces « mauvaises herbes ». La réalité est qu’il y a encore eu très peu de recherche et d’expérimentations sur la conciliation entre l’agriculture biologique et l’agriculture de conservation. Il est en effet très compliqué pour les agriculteurs d’assumer économiquement les risques associés à l’expérimentation de l’agriculture biologique de conservation des sols, qui est une technique incroyablement complexe
...
En agriculture de conservation bio, il faut que le sol soit au maximum occupé par des plantes que l’on a choisies, sinon ce seront d’autres, indésirables, qui prendront la place. On va par exemple compter sur le paillage, c’est-à-dire la couverture du sol par les résidus de plantes. Ce paillage va jouer un effet écran et empêcher la germination des graines de plantes indésirées présentes dans le sol. Autre technique : le « relay-cropping ». Cela consiste à insérer dans une culture, avant même sa récolte, celle qui lui succèdera. ... semer des cultures en association, par exemple un blé et un trèfle ... présence d’un élevage grâce auquel je suis sûr de valoriser économiquement ma récolte
...
le glyphosate rentre essentiellement dans notre alimentation non pas par les agriculteurs, qui, faut-il le rappeler, ne l’épandent jamais sur les cultures récoltées en France, mais par l’importation d’OGM. Ces OGM, venus notamment d’Amérique du Sud, vont ensuite nourrir une grande partie du bétail français ... utilisé avec parcimonie dans des systèmes d’agriculture de conservation des sols contribue à la construction d’un système d’avenir qui permettra de s’en passer un jour. Il est plus important de basculer la ferme France en agriculture de conservation des sols qu’en système « zéro-glypho » ... on pourrait multiplier son prix par dix et utiliser l’argent ainsi récolté pour la recherche et le développement d’alternatives.
... comment pourrait-on accompagner ... ?
lever les freins matériels et psychologiques ... aider massivement les exploitations à investir dans le matériel adapté ... travailler sur la sélection de plantes de couverture des sols qui sont capables de séquestrer de grandes quantités de carbone afin de les stocker durablement dans le sol et non dans l’atmosphère ... orienter davantage les élevages vers le pâturage ... inciter les consommateurs à manger moins de viande, mais de meilleure qualité à des prix plus élevés ... développer considérablement les réseaux de partages d’informations entre agriculteurs ...
Aller plus loin
- Frédéric Thomas : « Pour la première fois dans l’humanité, on peut produire de manière conséquente en régénérant les sols » https://grainesdemane.fr/frederic-thomas-pour-la-premiere-fois-dans-lhumanite-on-peut-produire-de-maniere-consequente-en-regenerant-les-sols/
- Sarah Singla : « Développons des sols fertiles en remplaçant le métal par le végétal » https://grainesdemane.fr/sarah-singla/
- « Agriculture du vivant » : il se passe quelque chose ! https://grainesdemane.fr/agriculture-du-vivant-il-se-passe-quelque-chose/
Auteur Mathieu Marguerie
Ingénieur agronome spécialisé en productions végétales, je m’intéresse à la diversité de l’agriculture sous toutes ses formes. Je travaille actuellement au développement de l’agriculture biologique.
Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG – chambre d’agriculture basque - en euskara, la langue basque) est une association pour aider les paysans créée en 2005. Endossant le même rôle qu’une chambre d’agriculture départementale sans pour autant être reconnue comme un office public, elle encourage une politique agricole différente de celle des chambres officielles.
Ainhice-Mongelos (Pyrénées-Atlantiques, nord du Pays basque), reportage
... Michel Berhocoirigoin paysan de 68 ans désormais à la retraite a une carrière bien remplie derrière lui qui en fait une personnalité connue du Pays basque. Président d’EHLG à sa création, il a fait partie des fondateurs du syndicat basque ELB (Euskal herriko Laborarien Batasuna — syndicat des paysans basques) en 1982. ELB s’est rattaché à la Confédération paysanne lors de sa constitution en 1987. M. Berhocoirigoin en a été secrétaire général.
...
L’opposition de l’association à l’agriculture productiviste et aux politiques menées par la chambre d’agriculture départementale des Pyrénées-Atlantiques, où la FDSEA a toujours emporté les élections, fait partie de son histoire. Dans ce département bicéphale, divisé entre le Béarn et le Pays basque, ELB se revendique majoritaire dans la partie basque depuis les élections de 2001. Michel Berhocoirigoin en est persuadé : « Deux types d’agriculture se confrontent. Le discours dominant veut qu’il y ait de la place pour toutes les agricultures. Cela est faux : l’une est prédatrice de l’autre. »
... plutôt que de prendre le chemin du productivisme et de l’intensification, comme le préconisait la chambre d’agriculture départementale, ils choisirent de garder les races rustiques de brebis bien adaptées à leurs montagnes mais moins productives que la lacaune. L’appellation Ossau-Iraty émergea alors. « Cela a tracé le sillon du travail que l’on a effectué et élargi ensuite : il faut qu’on organise notre agriculture à partir des potentialités qu’offre notre territoire » ... Ont suivi la création de plusieurs structures, un groupement foncier agricole (GFA) pour le rachat des terres, puis le syndicat d’ELB (Rassemblement des paysans du Pays basque) a vu le jour en 1982, issu d’une scission au sein de la FDSEA, seul syndicat agricole existant alors : « Avant de quitter la FNSEA, on a eu un débat : fallait-il lutter de l’intérieur ? Mais la seule valeur de l’union, c’est quand on a les mêmes intérêts. On ne voulait plus rassembler le renard et la poule dans le même poulailler. » L’un des piliers du syndicat ELB fut aussi le choix de la non-violence dans un contexte politique où ETA (organisation de lutte armée aujourd’hui dissoute) était très active. ...
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1229658397768929282
"
corinne morel darleux @cmoreldarleux · 7h
Un très bel exemple de structure alternative, construite à partir des besoins du territoire et en marge des institutions promues par l'Etat, après avoir tenté de jouer le jeu. Une piste pour sortir des visions de citadelle, en agriculture comme ailleurs.
3 - 54 - 80
"
Dans de précédents articles (catégorie ENERGIE/GPII), nous vous avons présenté un projet (GPII) avec les arguments pour le réfuter. (relire ENERGIE – THT – conférence de presse du CADE https://www.cade-environnement.org/2017/10/22/tht-conference-de-presse-du-cade-le-25-octobre-2017/ )
Depuis, il est apparu que le Gouf de Capbreton présentait un empêchement majeur à la réalisation du projet. (voir articles précédents: Franchissement du canyon de Cap Breton : RTE s’interroge http://Franchissement du canyon de Cap Breton : RTE s’interroge et Projet d’interconnexion électrique dans le Golfe de Gascogne Note d’information https://www.cade-environnement.org/2019/10/21/projet-dinterconnexion-electrique-dans-le-golfe-de-gascogne--note-dinformation/ ).
Or d’importants financements ont été prévus par la Commission européenne: le CADE et ses amis associatifs outre frontière avec l’Espagne se mobilisent donc à nouveau par l’envoi d’une lettre. Tous les détails explicatifs: lettre financement Inelfel https://www.cade-environnement.org/wp-content/uploads/2019/11/lettre-financement-Inelfel.doc
Le sommet du G7 – qui réunit États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada – se tiendra à Biarritz du 24 au 26 août prochain. Pour dénoncer le « capitalisme sauvage » qu’incarne cette réunion des puissances mondiales, un contre-sommet est prévu à partir du 19 août à Hendaye et Irun. Programme et infos pratiques.
...
Tags : Altermondialisme Capitalisme
Le programme de la semaine de mobilisations
Les temps forts du contre-sommet "G7 Non! Pour défendre nos alternatives!"
19 – 20 : réception des militant.e.s au camp d’accueil – plus d’infos ici
21, 22 et 23 août : tenue du contre-sommet et du village des alternatives au centre des congrès Ficoba et à Hendaye – détail des activités plus bas
24 août : manifestation – plus d’informations ultérieurement
25 août : occupations pacifiques de sept places du Pays Basque – plus d’informations ultérieurement
Le programme détaillé du contre-sommet (21 - 23 août)
...
Pour ce contre-sommet, plus d’une centaine d’organisations se sont unies pour déconstruire l’architecture néolibérale et les multiples systèmes de dominations qui détruisent notre monde. Résultat, ce contre-sommet offrira plus de 70 conférences, ateliers et activités culturelles axé.e.s sur sept thématiques centrales des luttes.
Vous retrouverez donc ici les activités proposées durant le contre-sommet, qui se tiendra du 21 au 23 août, au centre des congrès Ficoba, à Irún (État espagnol) ainsi que sur le village des Alternatives, qui se tiendra à Hendaye (État français). Un système de navettes permettra de circuler entre les diverses activités.
Les thématiques
Pour un autre monde, sortons du capitalisme et de la dictature des multinationales
Contre la destruction de notre planète, protégeons la terre, défendons le vivant
Pour un monde radicalement féministe, à bas le patriarcat
Respectons la diversité et la liberté des peuples, pour un monde décolonial et sans discriminations
Pour une démocratie sociale et les mêmes droits pour toutes et tous, à bas l’autoritarisme
Pour un monde juste et basé sur la solidarité entre les peuples, à bas les guerres et l’impérialisme
Personne n’est illégal sur cette planète, abolition des frontières pour les êtres humains
Pourquoi ces thématiques ?
Ce programme défend des alternatives globales face aux urgences sociales et climatiques qui nous concernent tou.te.s. Il est par ailleurs résolument ancré dans la réalité du Pays Basque, terre de lutte où de nombreux.ses associations et syndicats se sont dressées face au sommet du G7, imposé par la présidence française. D’autres espaces d’échanges dédiés seront donc annoncés prochainement!
IMPORTANT : ce programme est en cours de construction.
...
Réapproprions nous le numérique !
[ATELIER] Le numérique, c’est politique !
Organisations participantes : Ritimo, La Quadrature du Net (sous réserve), Attac (sous réserve)
Un temps de présentation interactive d’une exposition qui approche quelques notions techniques essentielles pour saisir les enjeux politiques à l’œuvre dans le numérique. Le numérique est souvent qualifié de « révolution technologique ». Si l’expression est juste, elle est imparfaite car elle relègue cette technologie à sa fonction d’outil, en faisant abstraction de son rôle dans nos interactions sociales. Or nos logiciels et les infrastructures de nos réseaux dépendent d’un grand nombre d’intermédiaires qui interviennent dans le traitement et la transmission de nos informations, et dont les motivations sont rarement neutres. Car nos activités en ligne laissent des traces qui permettent à ces acteurs de collecter nos données et d’analyser nos comportements.
Le sujet est souvent présenté comme complexe, nous sommes donc tenté·es de renoncer à en saisir les contours techniques et, par conséquent, d’en analyser les implications politiques. Pourtant, il en va du numérique comme de tout autre sujet de société : déléguer ce pouvoir à des “expert·es”, sans contrôle, nous fait courir le risque de sacrifier un peu de nos libertés…
Intervenant.e.s : Animateur.rice.s de Ritimo
[ATELIER] Pour changer le monde, cliquer ici !
Organisations participantes : Ritimo, La Quadrature du Net (sous réserve), Attac (sous réserve)
Un temps de présentation interactive de logiciels libres pour communiquer et s’organiser à l’abri des regards indiscrets.
Il est devenu primordial de savoir qui crée les logiciels que nous utilisons au quotidien, qui les gère et à quelles fins. Car, si nous n’avons pas tou·tes l’envie d’écrire ou de comprendre comment fonctionne un programme informatique, nous avons tou·tes la possibilité de choisir à qui nous accordons notre confiance… Au regard de la place que viennent occuper le numérique et l’Internet dans nos vies, il devient donc essentiel de nous les réapproprier afin qu’ils ne présentent pas un risque de dépendance, de manipulation ou une source d’oppression(s).
Oui, mais par où commencer ? Et comment se faire accompagner ?
Intervenant.e.s : Animateur.rice.s de Ritimo