64 min - Disponible du 06/06/2019 au 26/07/2019
Le réalisateur oscarisé Jean-Xavier de Lestrade s’attaque au sujet brûlant des lobbies et des multinationales de l'agrochimie. Une série chorale passionnante, portée par un superbe casting, Alix Poisson et Laurent Stocker en tête.
Dans le centre de la France, un agriculteur, Michel Villeneuve, est retrouvé inanimé au pied de son tracteur. On lui diagnostique une leucémie, liée à l’utilisation d’un désherbant produit par la multinationale Saskia. Le député Guillaume Delpierre, ami d’enfance de Villeneuve, s’engage à déposer un amendement pour faire interdire ce produit. Mais le PDG de Saskia mandate un redoutable lobbyiste, Mathieu Bowman, pour contrer son projet. Bowman, quant à lui, engage Claire Lansel, une ex-journaliste politique au riche carnet d’adresses, pour l’aider à manœuvrer en coulisses. C’est alors que le directeur marketing de Saskia, Didier Forrest, est retrouvé noyé dans la Seine.
Les lobbies au cœur du jeu
Jean-Xavier de Lestrade s’est fait un nom grâce à des documentaires haletants consacrés à la machine judiciaire américaine (Un coupable idéal, Soupçons). Ses fictions se penchent sur d’autres dysfonctionnements, sociétaux, familiaux, en prenant toujours le réel comme point de départ. Jeux d’influence fait ainsi écho au récent et long combat de l’agriculteur Paul François contre la société Monsanto, responsable selon lui de son empoisonnement. Mais la forme chorale du récit lui permet d’élargir le spectre de l’analyse en explorant les relations qui se tissent entre les mondes industriel et politique par l’entremise des lobbies avec conflits d’intérêts, manœuvres et collusions diverses au programme. Loin de tout cynisme, la série décrit un monde avant tout complexe, vaste zone grise où des personnages tiraillés entre plusieurs forces luttent pour faire exister leur parole et leurs convictions. Solidement documentée et portée par une troupe de comédiens habités, Jeux d’influence interroge le sens de l’action politique et de l’engagement individuel, entre réalisme et romanesque, observation et émotion.
Réalisation : Jean-Xavier de Lestrade
Scénario : Antoine Lacomblez Jean-Xavier de Lestrade Sophie Hiet Pierre Linhart
Production : What’s Up Films ARTE F PICTANOVO Stenola Productions
Producteur/-trice : Matthieu Belghiti Jean-Xavier de Lestrade
Image : Isabelle Razavet
Montage : Sophie Brunet
Musique : Raf Keunen
Avec : Alix Poisson (Claire Lansel) Laurent Stocker (Guillaume Delpierre) Marie Dompnier (Florence Delpierre) Pierre Perrier (Romain Corso) Jean-François Sivadier (Mathieu Bowman) Marc Citti (Didier Forrest) Anne Coesens (Suzanne Forrest) Marilou Aussilloux (Chloé Forrest) Romann Berrux (Damien Forrest) Christophe Kourotchkine (Michel Villeneuve) Nathalie Boutefeu (Caroline Villeneuve) Anthony Bajon (Anthony Bajon) Thierry Hancisse (Andrew Percy) Guillaume Marquet (Christophe Maillard) Catherine Salée (Evelyne Rostand)
Costumes : Nathalie Raoul
Décors de film : Antoine Maron
Chargé(e) de programme : Adrienne Fréjacques
Pays : France
Année : 2018
https://www.arte.tv/fr/videos/090429-000-A/rencontre-avec-jean-xavier-de-lestrade/
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Bonus (6 min) Disponible du 06/06/2019 au 08/06/2023
Jean-Xavier de Lestrade, réalisateur et scénariste, évoque la force émotionnelle de la narration sérielle. «On s’attache à des personnages, à des gens que l’on a envie de côtoyer dans le quotidien, d’avoir pour ami, pour ennemi. La série donne la latitude de prendre du temps avec les personnages, de les voir vivre, respirer… Il y a une volonté de laisser des petits temps de respiration, de vrais regards entre les personnages, entre les comédiens. »
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capter ce qui se passe maintenant, entre vous. Pour ça, ce qui est la base cela dit, je n'invente rien. Mais c'est une base qui a tendance à être un peu oubliée, par le sur-découpage, là yen a très peu, c'est très simple, parce que j'ai envie que l'on saisisse ce qui se passe véritablement entre deux comédiens, et, avant d'être des comédiens, c'est toujours des êtres humains qui se rencontrent et qui échangent quelque chose, à travers une situation dramatique, un texte. Mais, au-delà de ça, qui échangent en tant qu'êtres humains. Et la caméra est capable de capter ça aussi. Voilà, ya cette scène de Didier Forrest avec sa fille dans le 1er épisode : petite, qui fait une demi page dans le scénario, va finir par faire presque une minute trente parce que il se passe véritablement quelque chose entre ces deux comédiens, entre ces deux êtres humains. Et la complicité qu'il y a entre le père et sa fille à ce moment là, elle est fondatrice de tout ce qui va se passer pour la suite. Et là, c'est effectivement une séquence typique de ce que je recherche : un petit moment de grâce qui se passe pour de vrai, même si tout est fait de conventions à travers du texte. Mais malgré tout, ya quelque chose d'unique qui se passe.
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ndlr : 3:50 à la fin relation père-fille à travers le chant d'un air de Beethoven - 5:30 soit une durée de 1:40 de complicité