L’antenne Greenpeace de Poitiers s’est installée place Notre-Dame, ce samedi 8 juillet 2023, pour dénoncer « la lenteur de l’énergie nucléaire ».
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Connu / TG le 10/07/23 à 12:39
Comment peut-on répondre aux violences depuis une vision antipatriarcale et anticapitaliste, pour construire de la vie devant tant de morts ? Comment peut-on construire depuis nos réalités et nos outils une base commune qui nous permette de renforcer l’organisation entre nous, entre les peuples, les collectifs, les quartiers et les organisations ?
... Cette rencontre de femmes a eu lieu dans le village de San Juan Volador, situé au bord de l’océan Atlantique dans la région de Vera Cruz ... « El son del caracol » ... dans l’émission féministe Langues de Fronde de décembre 2019 ... réseau de solidarité entre de nombreuses luttes menées dans tout le pays, fondées sur des objectifs et des valeurs similaires à celles des zapatistes : démocratie directe, solidarité, autonomie. ... En attendant la 2e rencontre internationale de femmes qui luttent appelée par les zapatistes, qui aura lieu fin décembre 2019 au Chiapas ! http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/10/31/invitation-a-la-deuxieme-rencontre-internationale-des-femmes-en-lutte/
P.-S.
Le caracol, c’est un escargot ou un coquillage, et surtout leur coquille, dont la spirale fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur. C’est l’image choisie par les zapatistes pour représenter le lien entre leurs communes autonomes et le reste du Mexique et du monde. C’est dans cette optique qu’ils et elles ont créé les Caracoles, sortes de chefs-lieux régionaux zapatistes : des lieux de coordination entre municipalités autonomes de la région, où se déroulent les Conseils de bon gouvernement (composés de délégué.e.s élu.e.s des dites municipalités), certaines activités (écoles et cliniques de santé notamment), et qui sont une porte d’entrée pour les personnes extérieures.
Documents associés à l'article : https://rebellyon.info/IMG/pdf/declaration_finale_de_la_2eme_rencontre_de_femmes_du_cni_-_version_francaise.pdf
Au début des années 1990, le soulèvement zapatiste incarnait une option stratégique : changer le monde sans prendre le pouvoir. L’arrivée au gouvernement de forces de gauche en Amérique latine, quelques années plus tard, sembla lui donner tort. Mais, du Venezuela au Brésil, les difficultés des régimes progressistes soulèvent une question : où en est, de son côté, le Chiapas ?
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modeste et non prosélyte, l’expérience zapatiste n’en rompt pas moins depuis vingt-trois ans avec les principes séculaires, et aujourd’hui en crise, de la représentation politique, de la délégation de pouvoir et de la séparation entre gouvernants et gouvernés, qui sont au fondement de l’État et de la démocratie modernes.
Elle a lieu à une échelle non négligeable. Cette région de forêts et de montagnes de 28 000 kilomètres carrés (environ la taille de la Belgique) couvre plus d’un tiers de l’État du Chiapas. Si aucun chiffre sûr n’est disponible, on estime que 100 000 à 250 000 personnes selon les comptages (1) — 15 à 35 % de la population — y forment les bases de soutien du zapatisme, c’est-à-dire les femmes et les hommes qui s’en réclament et qui y participent.
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l’aventure zapatiste est la plus importante expérience d’autogouvernement collectif de l’histoire moderne.
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Peu d’ordinateurs et de livres dans les maisons, des voitures très rares et un habillement sobre : les conditions matérielles sont minimales, mais rien d’essentiel ne manque. Cette sobriété reste aux antipodes de la (trompeuse) corne d’abondance euro-américaine des centres commerciaux et des prêts à la consommation.
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L’histoire du zapatisme au Chiapas tient ainsi en trois mots, qui résument les modalités de son rapport avec l’État : contre (pendant douze jours de guerre), avec (neuf ans de tentatives d’accord) et sans (depuis 2003).
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« Ce n’est pas pour le pouvoir », répète le CNI, mais pour affirmer la force des cinquante-six ethnies autochtones du Mexique (seize millions d’habitants, environ 15 % de la population) et, plus largement, de « toutes les minorités ». L’initiative vise à faire connaître leur oppression et leurs résistances, à encourager partout les formes d’organisation autonome. Elle veut diffuser le virus de l’opposition au capitalisme et aller sur le terrain de l’adversaire pour révéler à tous les « indigènes » du monde son état de décomposition terminale ainsi que la possibilité désormais attestée de faire sans lui.
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François Cusset
Auteur de La Droitisation du monde, Textuel, Paris, 2016.