17 février 2025 - Ecologie, Europe
Depuis quelques jours, des castors tchèques sont devenus les stars internationales de la défense des zones humides
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Dans le même registre, la réintroduction de loups dans le parc de Yellowstone, dans le nord des USA, a profondément restauré l’écosystème en 30 ans. Jean-Marc Landry, éthologue
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Il arrive même parfois que la faune sauvage joue des tours au capitalisme. Par exemple dans l’un des plus prestigieux quartiers privés de Buenos Aires, la capitale de l’Argentine. Pour entrer dans cette zone privée nommée Nordelta, il faut être invité, passer des contrôles de sécurité, traverser des murs et des barbelés. À l’intérieur, les riches vivent dans des résidences de luxe, avec des bureaux, un centre commercial, des lacs artificiels et entourés de terrains de golf. Cet enclos de privilégiés a été construit sur une zone humide il y a 20 ans. En septembre 2021, des centaines de capybaras ont envahi la zone, détruisant les parterres de fleurs, déféquant dans les jardins et causant des accidents de la route.
... animal typique de l’Amérique du Sud qui peut peser plus de 50 kilos pour 1 mètre de longueur : c’est le plus gros rongeur du monde, qui fait penser à nos ragondins européens
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En Europe, régulièrement, des sangliers dévastent des terrains de golf
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Il arrive même que la nature sabote la surveillance. Les goélands sont la première menace pour les drones policiers, notamment à Paris
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D’autres attaques, par des corneilles
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Connu / https://diaspora-fr.org/posts/10837048
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Emmanuel Florac - il y a 26 minutes
Eric Libertad - il y a 34 minutes
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#nature #castor #zonehumide #republiquetcheque 1 J'aime
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Le vrai ennemi, c’est le productivisme
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John Stuart Mill, au milieu du XIXe siècle avait théorisé le fait que les ressources de la planète sont finies et donc la croissance ne peut pas être infinie. Il arrive avec la théorie de “stady state” (état stationnaire), qui est très à la mode aujourd’hui, qu’il faut viser un état d’équilibre et ensuite répartir les biens selon des principes qu’on peut discuter. Pourtant, Mill est un vrai libéral individualiste.
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Les choses sont beaucoup plus complexes que cela. Il faut déconnecter productivisme et marché
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J’ai été invité à EELV, au lancement de leur campagne européenne. Je leur ai demandé pourquoi il n’y avait pas de gens qui font de la finance régénérative, c’est-à-dire par exemple qui cherchent des solutions d’assurance pour la transition agroécologique. Où sont les libertaires ? Où sont les financiers qui cherchent des solutions – bien sûr on peut distinguer ceux qui font du greenwashing des authentiques ?
Je pense que les deux chemins, que sont les chemins que prennent mes deux héros, sont intéressants. Se pose la question de savoir s’ils sont compatibles, s’ils peuvent exister ensemble dans une société donnée ou s’ils sont exclusifs. Cela se reflète dans l’amitié possible ou impossible des deux héros. Pour moi, cette question est très ouverte.
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On pourrait conclure à la lecture de votre roman que les parcours d’Arthur et Kevin sont la preuve que l’éco-anarchisme et le capitalisme sont deux impasses…
Ce qui ne marche pas, c’est l’hubris. Et les deux héros, pour des raisons très différentes, tombent dans la démesure. Arthur est entraîné dans une forme de vertu révolutionnaire, qui devient absolue. Kevin, à son corps défendant, puisqu’il est manipulé par une fille cynique, est entraîné dans une entreprise géante. À la fin du livre, chacun réussit à être ramené à l’humilité, par l’humus. Dans leur petit projet, ils parviennent à leur fin. Dans la question écologique, l’une des choses les plus importantes est de concevoir la limite de l’action humaine. Est-il alors possible d’être soi-même dans la démesure, compris dans la démesure de la vertu ?
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Le capitalisme bancaire va essayer de financer des projets qui ont un intérêt économique et en tirer un pourcentage. Le private equity c’est totalement différent. Ce sont des gens qui prennent des bouts de l’entreprise très jeune, en pariant que sur les 1 000 entreprises financées, deux feront x 100 000. Que toutes les autres se cassent la gueule ce n’est pas grave. C’est pour cela que les jeunes entrepreneurs disent tous qu’ils vont changer le monde. Ce n’est pas par grandeur d’âme, c’est un modèle économique aujourd’hui.
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Je préfère qu’on dise qu’une entreprise est faite pour ne pas être morale, mais que les règles qui l’encadrent la pousse à prendre la direction que la volonté générale a décidée.
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L’écologie est tellement complexe, avec tellement d’externalités, qu’on ne va pas demander à toutes les entreprises du monde de réinventer ce qu’il y a de bien et pas bien. J’ai voulu le dénoncer à travers Mme RSE, même si c’est léger, parce que le livre balaie toutes les attitudes possibles par rapport à l’écologie : le cynisme, la radicalité, la tartufferie.
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Je donne des ingrédients et même de l’info pour questionner ... Ils ont de vrais questionnements fondés sur une vraie éco-anxiété
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j’écoute à la fois les gens qui font de la finance régénérative et les Soulèvements de la terre. Je pense que les deux touchent des choses importantes. Je pense que les deux chemins peuvent coexister, que ce ne sont pas des modèles de société exclusifs.
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Je souffre lorsque je dois entrer mon nom pour obtenir un billet SNCF. Et je ne m’habitue pas. La Deutsche Bahn ne demande pas cela. C’est du contrôle inutile
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Cela donne envie non pas de bifurquer, mais de faire la Révolution…
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"LA RICHESSE EST CRÉÉE PAR 90% DE LA POPULATION" - Olivier Besancenot sur BFM TV - 3 févr. 2025 / NPA - L’Anticapitaliste
30,3 k abonnés - 1,8k+ - 29 317 vues - 356 commentaires #besancenot #gouvernement
#besancenot #gouvernement
Olivier Besancenot était sur BFM TV pour le NPA le dimanche 02 Février 2025 pour évoquer la possible censure du gouvernement Bayrou, la crise politique, et l'urgence d'une réponse à gauche face à la collusion entre les capitalistes et les mouvements d'extrême droite à l'international.
Tr.:
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À gauche j'aimerais qu'on soit à la hauteur de ce qu'on a su faire en juin, et pas en deça.
Tr.: ...
La véritable nature du néolibéralisme ...
Article mis en ligne le 3 janvier 2025
Connu / https://diaspora-fr.org/posts/10735526
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Marie-Claude Saliceti - il y a environ 4 heures
Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme
Il faut « sortir » du capitalisme mais je ne vous dirais pas comment
https://mcinformactions.net/il-faut-sortir-du-capitalisme-mais-je-ne-vous-dirais-pas-comment
#capitalisme #extremedroite #travail #servicespublics #guerres
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Cette fermeture du futur que sous-entend le TINA, est caractéristique de la phase actuelle du capitalisme dominé par les politiques néolibérales, et est longuement analysée par Jérôme Baschet dans Défaire la tyrannie du présent, où il le désigne comme un présentisme « qui n’est pas un pur présent, mais un présent happé par l’instant d’après » en homologie avec le rôle de la finance dans l’économie où « l’anticipation financière, opère une quasi-fusion entre présent et futur immédiat, qui est le propre de la dictature de l’urgence »
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deux conditions doivent être remplies pour qu’on puisse parler de capitalisme : d’une part que « le capital déborde le domaine des activités commerciales et du prêt à intérêt pour s’emparer de la sphère productive » constituant ce rapport de production qui le caractérise, et, d’autre part « que l’amplification des rapports capitalistes de production et l’ensemble des exigences du capital ont alors des effets déterminants sur l’organisation sociale dans son ensemble et sur les mécanismes qui en permettent la reproduction ». Deux conditions qui n’étaient pas remplies au temps du féodalisme ou dans l’Antiquité. C’est aussi l’avis d’Ellen Meiksins Wood, dans son livre14 sur L’origine du capitalisme qui montre que le marché avant l’avènement du capitalisme permettait aux marchands de faire du profit au moment de l’échange, en revendant les biens plus chers que ce qu’ils avaient payé pour les acquérir, mais que le profit capitaliste se faisait au moment de la production, le marché n’étant plus que le lieu de sa réalisation (ou pas). Et ce passage d’une société féodale marquée par des agents aux statuts différents et inamovibles (les seigneurs, les prêtres et les serfs, une société en trois classes pratiquement étanches les unes aux autres), vers une société où les serfs sont devenus des travailleurs « libres » ne s’est pas fait spontanément. Car cette « liberté » impliquait qu’ils ne pouvaient plus subvenir à leurs besoins sans se présenter sur un marché du travail, subordonnant ces travailleurs à des donneurs d’ordre qui contrôlaient les moyens de production. Et cette institution, inexistante sous le féodalisme, a dû se développer par la contrainte étatique
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Marx y relate l’émergence progressive d’une législation sur la durée d’une journée de travail « normale » à partir de la Loi sur les fabriques de 1833 en Angleterre qui statue que « la journée de travail ordinaire dans une fabrique doit commencer à 5 heures et demie du matin et finir à 8 heures et demie du soir », le travail des enfants entre 9 et 13 ans étant limité à 8 heures par jour. Au terme de « luttes de classes de longue haleine », la journée de travail fut progressivement ramenée à 12 heures de 1844 à 1847 puis la Loi additionnelle sur les fabriques de 1850 étendit la durée légale de la journée de travail à tous les ouvriers dans les industries concernées pour être appliquée ensuite en 1860 à d’autres industries (blanchisseries, teintureries…).
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La conséquence de cette croyance en la résilience du capitalisme c’est l’approfondissement de la quadruple crise qu’il connaît qui renforce encore le sentiment d’impuissance à agir, mais aussi la demande pressante de donner une solution et le reproche à ceux qui insistent sur la nécessité d’une « sortie » du capitalisme de ne pas le faire. Car le capitalisme est en train d’épuiser la nature et le travailleur comme le notait Marx.
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l’augmentation des maladies liées au travail est telle qu’elle lui a permis de développer une réponse marchande à cette souffrance, à base médicamenteuse ou comportementale avec le développement personnel et les initiatives de joie au travail. Sandra Lucbert note dans son superbe livre Personne ne sort les fusils, relatant le procès France Telecom
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critique de l’économie politique
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première direction à suivre qui est celle d’une lutte d‘idées visant à augmenter le nombre de ceux qui seraient conscients de la nécessité d’une « sortie » en faisant apparaître tous les dangers vers lesquels le capitalisme nous entraîne. Avant de savoir où l’on va, il faut d’abord savoir ce que l’on refuse à tout prix
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on ne peut qu’espérer qu’une prise de conscience suffisamment partagée par un nombre important de personnes pourrait susciter des luttes débouchant sur des ruptures décisives
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les institutions actuelles d’organisation politique ou syndicale qui affichent une opposition aux politiques économiques néolibérales semblent assez largement incapables de les impulser. Les premières sont quasi exclusivement orientées vers une conquête électorale du pouvoir d’État ... fortement affaibli leur crédibilité à proposer une alternative auprès des électeurs20. La montée des abstentions ... l’élection d’extrémistes (de droite) ... Les secondes, sont essentiellement concentrées sur une redistribution moins inégalitaire des richesses sans remettre en cause les structures ... initiatives collectives. On peut voir les Gilets jaunes et les ZAD en France, le mouvement Occupy Wall Street à New York, le mouvement Zapatiste au Chiapas, comme des exemples (et non des modèles à imiter)
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naturalise la consommation sous la forme qu’elle a prise sous le capitalisme. Il est compréhensible que les craintes sur une baisse de la consommation soient celles qui viennent immédiatement à l’esprit quand on suggère que notre mode de vie n’est pas durable. Aussi bien pour ceux qui ont déjà accès à un niveau « satisfaisant » (pour eux et qui craignent de le perdre) que ceux qui espèrent l’atteindre (et qui craignent de ne pas y arriver si on parle de sobriété)
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construire collectivement des conditions de vie meilleures où le but n’est plus l’accumulation sans fin mais l’enrichissement des personnalités
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l‘inventivité des travailleurs qui n’auraient plus à répondre à des donneurs d’ordre ... par exemple à la Commune ... capacité d’un peuple à parvenir à se rendre maître de son destin
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agir pour changer son rapport social, en particulier en remettant en cause la propriété privée des moyens de production ... l’accumulation sans fin du capital entre un nombre de mains très restreint qui explique ces inégalités. Il ne s’agit donc pas de supprimer les (vraiment) riches, mais de s’attaquer à la cause qui les engendrent.
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« nature humaine » éternelle qui aurait finalement trouvé son aboutissement dans le capitalisme ... (égoïsme, appât du gain, volonté de puissance, maîtrise de la nature…) ... les formes de conscience qu’on a trop tendance à croire naturelles, innées, ne sont que les conséquences des rapports sociaux capitalistes qui tendent à formater les humains dont il a besoin pour « persévérer dans son être » (à commencer par en faire un consommateur, ce que l’extension de la marchandise à tout ne peut que contribuer à consolider24). ... montée de l’individualisme ... autoentrepreneurs ... déploiement du numérique ... incitation au télétravail ... faire disparaître la séparation entre temps privé et temps contraint
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remise en cause de la domination masculine ... Roswitha Scholz26
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une multitude de chemins à emprunter, fonction des contextes des lieux et des collectifs concernés27.
Notes :
1 Non seulement les émissions de GES continuent à croître rendant complètement illusoire la cible des 1,5°C actée à Paris et sans doute celle de 2°C, mais les catastrophes locales n’ont épargné aucune région du monde (inondations en Espagne, en France ou au Kenya, canicules en Inde ou au Mali, ouragan aux États-Unis…).
2 Et ce dans le monde entier, l’élection de Trump en étant une des manifestations les plus évidentes dans le pays le plus puissant du monde dont beaucoup d’économistes, à commencer par les Démocrates qui soutenaient Kamala Harris, louaient la réussite économique. Ce n’était visiblement pas le sentiment des électeurs qui ont majoritairement voté Trump.
3 Cette phrase écrite avant la COP 29 n’était pas le signe d’une capacité de ma part à lire l’avenir, mais la prise en compte réaliste du constat de l’absence d’engagement des dirigeants des pays riches dans la lutte contre le réchauffement climatique et de ses conséquences sur les pays les plus pauvres qui seront les plus touchés. Comme il était facile de l’anticiper, la COP 29 confirme que le monde continue sur la même trajectoire d’une dégradation de plus en plus rapide du climat (notamment). J’ajoute que si on peut comprendre que les pays pauvres soient furieux du manque de soutien des pays riches, il ne faudrait pas qu’ils s’imaginent que l’argent pourrait suffire à résoudre le problème. Il n’y a pas d’argent magique qui ferait que le franchissement d’un seuil irréversible soit impossible. Actuellement, six des neuf limites planétaires sont déjà dépassées.
4 Les menaces de faillites qui touchent la France et les fermetures d’usines qui s’annoncent en France et en Allemagne illustrent bien ce dernier point.
5 C’est ce que me dit un lecteur de mon billet sur l’élection de Trump.
6 Il est amusant de constater que depuis la crise de 2007-2008, Marx a retrouvé une nouvelle légitimité, démentant lui-aussi son obsolescence proclamée.
7 Il faut aussi ajouter l’existence d’un marché du travail développé, conséquence de l’existence d’une masse de travailleurs « libres », et la généralisation du salariat, prix de la force de travail et non du travail.
8 Il faut noter la naïveté de ceux qui prennent pour argent comptant les déclarations des dirigeants soviétiques quand ils parlaient du communisme comme étant leur référence (d’ailleurs seulement une référence car la désignation officielle du régime le qualifiait de socialiste). Comme si la simple énonciation valait justification du fait d’un communisme à l’œuvre. Cette naïveté ne peut toutefois pas être attribuée aux dirigeants politiques des grands pays capitalistes qui parlent suffisamment couramment la langue de bois pour imaginer que les dirigeants soviétiques la pratiquaient aussi bien qu’eux.
9 Désignant une croissance économique faible, voire nulle et une inflation importante. Bien entendu ce terme est purement descriptif et n’explique rien, mais il est le constat que la relative stabilité de l’après-guerre sous le fordisme est terminée.
10 Pierre-Noël Giraud, Le commerce des promesses, 2001, Le Seuil (plusieurs rééditions en poche). La finance permet de reporter vers l’avenir les espérances de gains qui ne peuvent plus être obtenus au présent. Et bien évidemment, comme l’avenir n’est jamais sûr, ces promesses ne peuvent pas toutes être tenues ce qui débouche sur une crise financière quand on s’aperçoit qu’un grand nombre de titres (comme les subprimes) ne pourront pas se transformer en gains réels.
11 Ce qui permet de reculer encore le moment d’une nouvelle crise mais absolument pas de l’éviter, bien qu’il soit impossible de prédire quand elle arrivera et dans quel(s) secteur(s) elle prendra forme. Ce qui est en revanche plus sûr c’est que le prochain sauvetage sera encore plus difficile du fait qu’au-delà des États il n’existe plus d’acteur capable de prendre le relais pour parier sur l’avenir.
12 Jérôme Baschet, Quand commence le capitalisme ? 2024, éditions Crise &Critique.
13 C’est aussi ce qu’il écrit dans Défaire la tyrannie du présent : « il n’y a nulle leçon de l’histoire, sauf une : par définition, aucune forme d’organisation sociohistorique – fut-elle celle qui paraît triompher sous nos yeux – n’est éternelle ».
14 E. Meiksins Wood, L’origine du capitalisme : Une étude approfondie, Lux, 2009.
15 M. Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Champs Flammarion, 2017.
16 On retrouve cette même faculté d’« adaptation » à propos de l’environnement (mot fort mal choisi car il donne l’impression qu’il s’agit d’une réponse positive à une situation difficile alors qu’il ne fait que dissimuler que cette « adaptation » a pour envers la dégradation non dite qui pourtant la justifie). En témoigne, par exemple, la disparition progressive de la Mer de Glace à Chamonix, qui devient un argument commercial pour inciter les touristes à venir l’admirer « avant qu’elle ne disparaisse », justifiant ainsi les investissements faits pour moderniser le train du Montenvers qui transporte ces touristes et le téléphérique qui les amène sur le glacier, qui, s’éloignant de plus en plus, rend son accès à pied trop difficile pour la majorité des visiteurs. S’il est de plus en plus nécessaire de s’adapter, c’est parce que les politiques mises en œuvre depuis la conférence de Rio en 1992, où l’alerte a été lancée sur les questions environnementales, n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Si bien que les admonestations politiques appelant à « s’adapter » sonnent comme un aveu d’échec quand elles sont lancées par les élites au pouvoir, comme l’a fait Christophe Bréchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sur France info le 22 février 2023 en expliquant qu’il faut « préparer notre pays à quatre degrés », précisant même « qu’il faut se préparer au pire », ajoutant ainsi l’aveu de démission à l’aveu d’échec.
17 « système » est un de ces mots qui a l’avantage d’être tellement peu informatif sur sa nature si on ne le fait pas suivre d’un qualificatif (sinon que c’est un tout relativement organisé), qu’il permet toutes les interprétations et est utilisé aussi bien à gauche pour le condamner qu’à droite pour le dénoncer. On peut apprécier les fines analyses que permet la référence au « système » en écoutant le dialogue sidérant entre Pascal Praud et Jordan Bardella sur Cnews, à propos du livre du second, le premier lui reprochant de l’avoir écrit « pour le système » sous-entendant par là le « système médiatique » dont il ne ferait pas lui-même partie.
18 Défaire la tyrannie du présent, p.312.
19 C’est finalement la position d’Esther Duflo, prix « Nobel » d’économie dans un article publié dans une des revues phares des économistes professionnels, l’American Economic Review où la publication d’un seul article booste immédiatement la carrière de son auteur. Cet article, The Economist as Plumber, défend la thèse que l’économiste, doit, comme le plombier chercher « à prédire du mieux possible ce qui peut marcher dans le monde réel ». Autrement dit, ne pas remettre en cause la conception de la plomberie et se contenter d’y adjoindre les rustines qui la prolongeront encore un peu. C’est finalement une bonne description de ce que font effectivement tous les économistes qui ne cherchent qu’à mieux réguler le capitalisme, sans jamais le critiquer, sinon superficiellement pour les plus téméraires.
20 C’est ce qui fait que ce qu’on nomme la social-démocratie, quelle que soit la forme institutionnelle qu’elle prenne, n’a aucune chance d’être une voie de « sortie » du capitalisme. Toute son histoire montre qu’elle n’a fait que de tenter au mieux de le réguler et qu’elle y a systématiquement échoué, renforçant ainsi la croyance en sa résilience.
21 LFI, qui se veut un « mouvement » pour se différencier de la forme « parti », n’en reste pas moins structuré très hiérarchiquement et n’est certainement pas un exemple de ce que devrait être une institution de la « sortie » du capitalisme (ce qui n’est d’ailleurs pas dans son programme).
22 Tout récemment, la famille Mulliez, propriétaire de Décathlon et (entre autres), d’Auchan, vient de recevoir un milliard de dividendes du premier et envisage de licencier 2389 personnes du second.
23 Je souligne.
24 Bien sûr pas de manière mécaniste ou déterministe, et on trouvera toujours le cas qui semble être une exception, car il y a beaucoup de contingence dans la formation d’une personnalité (c’est ce que Lucien Sève a tenté de penser avec son concept « d’emploi du temps », voir « l’Homme » ? le tome 2 de sa tétralogie Penser avec Marx aujourd’hui, 2008, La Dispute).
25 Où elle est loin d’être traitée à égalité avec les hommes, tant au niveau des postes auxquels elle peut accéder, qu’à celui des salaires qu’elle peut avoir.
26 On peut avoir une première vue de sa théorie de la valeur-dissociation dans Le sexe du capitalisme, 2019, Crise & Critique, recueil de quelques-uns de ses textes.
27 Les COP montrent bien à quel point les appréciations de la situation et de « ce qu’il faut faire » à l’échelle d’un pays diffèrent selon les pays et leur place dans la mondialisation. Il en est sans doute de même à d’autres niveaux.
Source : Gilles Rotillon https://blogs.mediapart.fr/gilles-rotillon/blog/021224/il-faut-sortir-du-capitalisme-mais-je-ne-vous-dirai-pas-comment
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Publié Il y a 17 heures • 20 vues
Luigi Mangione, 26 ans, ingénieur brillant et issu d’une famille aisée, est devenu malgré lui le visage d’un débat brûlant aux États-Unis. Diplômé de l’Université de Pennsylvanie, ce jeune homme charismatique, passionné par l’IA, la santé mentale et l’agriculture cellulaire, a été arrêté pour le meurtre de Brian Thompson, puissant patron d’un groupe d’assurance. Cet acte a déclenché un tsunami médiatique : pour certains, Mangione est un justicier, voire un héros, dénonçant un système qui broie les vies. Pour d’autres, c’est un criminel que rien ne saurait excuser.
Le contexte donne une profondeur particulière à l’affaire : Brian Thompson incarne la brutalité du système de santé américain, où les plus vulnérables sont souvent sacrifiés au nom du profit. En parallèle, l’affaire McKinsey resurgit, révélant que le cabinet a échappé à un procès pénal dans le scandale des opiacés en payant 650 millions de dollars. Une impunité révoltante, surtout face aux 800 000 morts causés par cette crise depuis 1999.
Dans ce climat, le geste de Mangione soulève des questions troublantes : qui décide de la valeur d’une vie ? Quels crimes méritent d’être punis ? Nicolas Framont, rédacteur en chef de Frustration Magazine, explore dans son article “Peut-on faire de Luigi Mangione un héros ?” les implications politiques et morales de cette affaire. Il établit des parallèles avec les assassinats politiques de l’extrême gauche des années 70-80 et analyse les signaux laissés par Mangione.
Peut-on comparer ce geste à la violence structurelle des entreprises comme McKinsey ? La justice est-elle équitable, ou favorise-t-elle les puissants ?
Visibilité Publique
Publié originellement16/12/2024
Catégorie Actualité & Politique
Licence Inconnu Langue Français Étiquettes Durée 46min 16sec
Aucun commentaire.
Tr.: Ce que ça dit de l'ultra-capitalisme usa et son impunité ... refuser, défendre, déposer en échos à "define, decide, ? ... absence de recours des exclus du système de santé américain ... criminalité en cols blancs ... crimes de masse ... absence de sécurité sociale ...
Pour un « communisme de décroissance »…
Conversation
Les infiltrés a reposté
À gauche
@AgaucheYT
Elle est ici
Merci à @huitre_garou
de l'avoir récupérée
Citation
Nicolas Framont
@NicolasFramont
·
23 oct.
1/Aujourd'hui le média Welcome to the Jungle m'a informé qu'ils supprimaient l'entretien que j'avais donné chez eux, 48h après sa mise en ligne et au moment où il dépassait les 230 000 vues. J'y parlais lutte des classes, hiérarchies inutiles et colonialisme.
Image
3:11 PM · 25 oct. 2024
·
239,3 k
vues
Julien Delalande
Blemblemblem
@Blemblemblemo
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25 oct.
Effectivement Welcome to the Jungle s'adresse aux typiques start upers, fans de Linkedin macronisans, j'imagine pas les commentaires qu'il y a eu suite à cette vidéo sur leur page mdr
À gauche
@AgaucheYT
·
25 oct.
Faut aller la balancer sur LinkedIn.
Radio Cause Commune
@CauseCommune
·
25 oct.
Le truc le plus étonnant, c'est que #WelcomeToTheJungle
1) A contacté Nicolas Framont
2) Laissé la vidéo 48h00
La plateforme est un ramassis de #jaimemaboite dégoulinants où le #happyworking demande à chacun·e de laisser son cerveau au vestiaire.
Publié Il y a 2 jours • 49 vues - 7+
C’est un échange-type que l’on entend souvent, très souvent, en début de semaine. Question : “comment ça va ?” Réponse : “comme un lundi”. Comme un lundi, ça veut dire, bon pas trop. Comme un jour où l’on repart pour une semaine de travail.
Ah le travail. La musique populaire est remplie d’airs sur le travail. “Le travail, c’est la santé”, oui “mais rien faire c’est la conserver”, selon Henri Salvador. Au “je ne veux pas travailler” de Guillaume Appolinaire, mis en chanson par Pink Martini, répond le “Faut que je travaille” de Princess Erika. Pas plus convaincu que ça.
“Vous ne détestez pas le lundi, vous détestez la domination au travail” : c’est le titre du dernier essai de Nicolas Framont, sociologue, rédacteur en chef de Frustration Magazine et auteur de “Parasites”, édité, comme ce dernier ouvrages, par Les liens qui libèrent. Pourquoi le mal-être au travail s’amplifie-t-il ? Jusqu’où le gouvernement et le patronat iront-ils pour décourager les arrêts maladie, les ruptures conventionnelles et les démissions, qui symbolisent une sorte de défiance vis-à-vis du salariat, très perceptible chez les plus jeunes. La valeur travail est-elle vraiment ancrée au sein des classes populaires ? Et le “droit à la paresse” n’est-il pas une revendication de bobos déconnectés ? Entretien avec Théophile Kouamouo.
Visibilité Publique
Publié originellement 26/10/2024 - Catégorie Actualité & Politique
Licence Inconnu - Langue Français
Étiquettes Durée 30min 40sec - 1 Comment
*Tr.: ... souffrance au travail ... typologie du chef ... chef bureaucratique ... obéir ... chef tyranique ... la droite est anti-humaniste ... valeur travail, terme bourgeois ...
1,22 M d’abonnés - 3k+ - 55 848 vues - 375 commentaires #MeToo #Entretien #BernardFriot #Capitalisme
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Et si une vision anticapitaliste du monde était en réalité en train de gagner les esprits sans que l’on ne s’en rende compte ? Cette théorie est celle du dernier livre de l’économiste et sociologue Bernard Friot co écrit avec le philosophe Bernard Vasseur. Ils partent de ce constat : les initiatives remettant en cause le capitalisme fleurissent dans notre pays, et cela laisse présager selon eux une remise en cause totale de ce système, sans que cela ne passe nécessairement par les institutions. À leurs yeux, le début de cette ère post capitaliste se constate dans toutes les explorations d’expériences d’entreprises et d’organisations horizontales ; dans l’exigence grandissante d’un vrai respect de la diversité du vivant ou l’invention en cours d’une agriculture alternative à un agro-business dévastateur et sans paysans. Cela passe par les ZAD et les Soulèvements de la terre, par l’expérimentation de nouvelles manières de lutter, par l’impulsion donnée à une réflexion sur ce que pourrait être une propriété des terres qui ne soit plus une domination des espaces et une exclusion des personnes ; ça passe aussi la détermination à conquérir l’égalité des territoires, tout comme le mouvement #MeToo avec son affirmation ferme d’une égalité hommes femmes, enfin, ce sont aussi les mobilisations contre toutes les résurgences du colonialisme qui les amènent à cette vision du monde. Au vu de la situation politique actuelle, cette analyse n’est pas la plus consensuelle, mais elle a le mérite d’apporter une forme d’espoir à celles et ceux qui pensent que nous sommes condamnés à se faire broyer par un système capitaliste prédateur, une politique de l’intolérance et de la violence sociale. Avec ce livre, les auteurs recensent tout un pan des résistances qui existent bel et bien. À chacun, à la fin du livre, ou de cet entretien, d’imaginer l’avenir qui lui semble le plus probable. Salomé Saqué reçoit Bernard Friot sur le plateau de Blast.
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Tr.: ... "On désignera comme inversion capitaliste de la production cette tripe instrumentalisation : des travailleurs niés à la fois comme décideurs et comme acteurs concret du travail, des produits du travail niés dans leur finalité de réponse à un besoin social, et du travail lui-même nié comme action collective de métabolisme avec la nature.
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le communisme ... le capitalisme, une classe sociale a le monopole du travail ... la fierté de décider du travail ... Conditions :
- ne plus dépendre de l'acte de travail pour avoir des ressources
- être libéré de la fatalité de la dette
... S'appuyer sur les déjà là, la sécurité sociale du soin, on n'a pas besoin de prêteurs ... de 47 à 67, une institution qui a force de loi est gérée par les intéressés eux-mêmes. C'est ce qu'on appelle le dépérissement de l'état, élément décisif du communisme. Nicolas Da Silva dans "La bataille de la Sécu - Une histoire du système de santé, a montré que l'adversaire de l'auto-organisation des travailleurs, c'est l'état ... base du communisme ... 2ème déjà là, le statut de la fonction publique ... le néolibéralisme, contre révolution du travail ... la réponse de la gauche n'est pas à la hauteur car elle n'assume pas ces conflits ... un fonctionnaire, c'est sa personne qui est payée, il perçoit un "traitement" et non pas un salaire, car la qualification est personnelle, c'est pour ça qu'il est payé jusqu'à sa mort. La pension de retraite est la poursuite de son dernier salaire. Ça leur permet de refuser des directives qui ne sont pas au service du bien commun. Il faut actualiser ces déjà-là. Conditions nécessaires mais pas suffisantes. Utiliser le statut pour occuper les lieux fermés et les faire fonctionner contre l'état. C'est tout de suite qu'il faut construire le communisme ... on s'oppose à la fermeture d'une école ... Les SCOP subissent une fureur capitaliste ... une loi pour des conquis ... 1336 SCOP-TI etc ... le système éducatif doit être dirigé sur l'apprentissage de la décision ...
"La lutte pour l'égalité est le feu qui anime la lutte contre la domination bourgeoise ... la mobilisation féministe a brisé des tabous et commence à faire chanceler la domination machiste. C'est sans doute le front de la lutte des classes qui a engrangé le plus de victoires au cour des cinquante dernières années."
...
adhésion à l'inégalité des personnes pour créer la survaleur. Diviser pour s'opposer à la conquête de droits ... voyons les déjà-là. idem / racisme ...ex sionisme ... culture coloniale ... Daniel Veron dans un ouvrage très important "Le travail migrant, l'autre délocalisation" ... plaide pour l'intersectionnalité ... enrichir la citoyenneté ... libres et égaux en droit ... le travail a été sorti de la citoyenneté ... est citoyen celui qui est sur le territoire, la sortir de la nationalité ... 3 droits à 18 ans : - droit à la qualification (cf réseau salariat) - droit de propriété (de l'outil) d'usage et patrimoniale ... - droit de création monétaire et des implantations d'entreprises sur le territoire ... un modèle de société ... avoir un point de vue contradictoire, revenir à des textes anciens ... Marx analyse les contradictions du capitalisme ... le taux de chômage des jeunes n'est pas de 25%, mais de 10% ?? ... bossons pour nos conviction, notre déontologie ... que ça devienne la norme ... les partis politiques occupés par l'électoralisme ... ssa ... subventionner les investissement, libérer de l'endettement ... les conventionnés ... 80 milliards ... Barnier à la manoeuvre, marionette, l'abstention est un acte politique, déplacer le conflit sur le travail ... il faut aussi des victoires électorales pour que ça soit durable ... un marché suffisant ... les partis utiles à l'échelle macro-sociale ... ex. les artistes auteurs
...
"Le communisme désigne d'abord une poursuite de l'histoire des sociétés humaines dans la visée d'une société sans classes. Il appelle à prolonger la construction d'une authentique émancipation de l'espèce humaine loin de la guerre ou de la folle concurrence de chacun contre tous par l'invention de rapports sociaux inédits fondés sur une mise en commun de réalités essentielles à la vie de chacun et au développement de tous."
...
Marx "Critique du programme de Gotha" et Engels se battent contre cette position qui est de d'abord prendre le pouvoir d'état dans le mouvement ouvrier allemand ... du socialisme d'état ... Marx définit le communisme comme le mouvement interne qui fait sortir du capitalisme ... très bien exprimé par Jaurès ... réforme révolutionnaire ... le PCF n'est pas communiste ! ... promouvoir pour généraliser ...
Ndlr : hormis la SSA, il est peu question des "non humains" de communs (qu'en pense BF ?), mais ma conviction est que cela semble compatible et peut-être même cohérent... Aurait-il donc pris le parti de l'anthropocène ainsi ? hYPOTHÈSE que OUI Vérifier
- s'articulerait bien avec https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Q16exQ ! ++
1,2 M d’abonnés - 1,5k+ - 26 022 vues - 183 commentaires #Ecologie #Capitalisme #Entretien
Comment peut-on encore faire confiance ? C’est LA question qui se pose en cette rentrée alors que des millions de personnes ont le sentiment que leur vote n’a servi à rien, que leur voix et leurs besoins n’ont pas été écoutés, qu’elles ont été tout simplement piétinées, par la décision d’Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier, premier ministre, pourtant ultra minoritaire. Cette confiance politique était déjà très abîmée, elle semble aujourd’hui brisée. En février 2024 déjà, l’enquête annuelle du CEVIPOF montrait que 70% des Français n’ont pas confiance en la politique. À cela s’ajoute que nos sociétés sont de plus en plus fragmentées, déchirées par des inégalités sociales et écologiques toujours plus fortes.
Pourtant, et c’est tout le paradoxe, face aux urgences sociales, démocratiques et écologiques, nous avons plus que jamais besoin de coopérer et de nous faire confiance. C’est ce qu'affirme l'économiste Eloi Laurent. Selon lui, la source des multiples crises actuelles est le capitalisme contemporain, qui est totalement irrationnel : il nous divise et nous isole. Il l’écrit : “Nous devons aujourd’hui nous réinventer collectivement pour atténuer les menaces qui grossissent à l’horizon et parer les chocs déjà là. Nous ne pouvons plus les ignorer”. Surtout que la capacité à atténuer ces crises écologiques et sociales déterminera beaucoup le destin de la démocratie en France.
Dans son nouvel essai, il invite donc à imaginer de nouveaux liens sociaux et de nouvelles formes de coopération humaine, de solidarité contre « l’emprise de l’économisme et du tout-numérique », “pour fonder les bases d’une société écologique prenant soin des écosystèmes comme des humains ». Et organiser, enfin, une « économie du bien-être” aux antipodes des politiques d’austérité actuelles…
Alors comment sortir des impasses du néolibéralisme ? Comment la coopération peut permettre de construire une société plus juste et plus écologique ? Et qu’est cela changerait à nos vies ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Eloi Laurent.
Pour aller plus loin :
Ralentir ou périr : à quoi ressemblerait une société post-croissance ? avec Timothée Parrique • RALENTIR OU PÉRIR : À QUOI RESSEMBLER... https://www.youtube.com/watch?v=bcSvhhOOiug&t=0s
Canicules, santé mondiale : Comment éviter l’ingérable ? avec Eloi Laurent • CANICULES, SANTÉ MONDIALE... : COMMEN... https://www.youtube.com/watch?v=B50R4yEpoJk&t=0s
Effondrement : est-ce que tout est vraiment foutu ? avec Pablo Servigne • EFFONDREMENT : EST-CE QUE TOUT EST VR... https://www.youtube.com/watch?v=hP_mZQy2djg&t=33s
Être lucide face aux défis climatiques. Avec Jean-Baptiste Fressoz • ÊTRE LUCIDE FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES https://www.youtube.com/watch?v=FV_nUNol81M&list=PLv1KZC6gJTFlPcbytdjSxzc1DsUixBnzo&index=8&t=0s
Journaliste : Paloma Moritz
Connue / https://x.com/blast_france/status/1838249297126535483
Tr.: ... nouvel essai "COOPÉRER ET SE FAIRE CONFIANCE d'Éloi Laurent ... urgence du temps court, du quotidien (alimentation, énergie) ... restaurer une stabilité du niveau de vie ... défiance à l'égard des institution puis de la démocratie ... démenti démocratique ... économie au service des gens ... la racine, économie du bien-être, fondée sur les besoins humains (santé et coopération) ... double crise des liens : destruction des liens naturels qui conduit à la destruction des liens sociaux ... coopération, capacité unique des être humains ... processus incertain d'échanges humains ... fondé sur la liberté et la volonté de connaître ... connaître par amour ... la collaboration, faire par le travail ensemble... 5 différences :
- la collaboration, c'est que le travail ; la coopération, mettre en commun toutes les capacités humaines ...
- horizon de temps : collaboration, finie ; coopération sans limites
- vertical / horizontal
- produire, faire / imaginer une société dans laquelle on ne fait pas : la sobriété,
- ?? (non cité :-(
... la sobriété pour ne plus faire ... il y a une immense crise du travail, de son sens ... aucune autonomie ... l'isolement tue ... pandémie de la solitude ... l'isolement social ... la coopération, source de l'économie ... redonne du sens, diminuer les émissions, s'adapter, ... un guide vers la satiété ... revenir à l'origine de LA pensée économique, Épicure ... besoins essentiels ... compatibles avec la biosphère ... USA étude de Harvard 1938 longitudinale sur 70 ans : facteurs d'une vie longue et heureuse ? ... le bonheur tient avant tout à la qualité des relations sociales ... inventer des coopérations aussi contre les institutions ... la satiété ... l'amour, matrice des liens sociaux ... coopération pour la biosphère ... 3 sphères enchâssées : liens intimes (famille), liens sociaux (économie politique), liens vitaux (écosystèmes, espaces naturels) ... libérer du temps pour ... la coopération est la part non reproductible de l'intelligence humaine ... on la substitue à l'intelligence artificielle ...
Entretien — Idées - Durée de lecture : 11 minutes - Mis à jour le 22 avril 2024 à 13h33
Idées Numérique Grands entretiens
L’écrivain Alain Damasio sort Vallée du silicium, chroniques inspirées d’un voyage dans la Silicon Valley californienne. « Les technocapitalistes visent la libération individuelle, ils vivent dans un élitisme absolu », dit-il.
Alain Damasio, écrivain, publie Vallée du silicium (Seuil), des chroniques et une nouvelle science-fiction inspirées de son séjour dans la Silicon Valley, aux États-Unis. « La matérialité du monde est une mélancolie désormais », annonce le bandeau du livre.
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Alain Damasio — Un avenir où l’innovation technologique continuera à constituer la norme, quel que soit son impact sur nos ressources terrestres. Un avenir où le désirable pour l’humain serait son augmentation (cognitive, physique) au sens du transhumanisme. Un avenir où l’épanouissement individuel par la technologie doit primer sur les liens aux autres et aux vivants.
Ton livre se présente comme une démarche anthropologique. Pourquoi ?
À l’origine, je ne l’ai pas intentionnellement construit comme ça mais dès que tu t’interroges sur ce que la technologie fait à l’homme, tu déploies nécessairement des réflexions sur l’espèce humaine et son évolution, sur la manière dont le numérique nous transforme et dont la Silicon Valley nous façonne. Un champ crucial reste celui du corps. Les transhumanistes ont ce mot terrible pour le désigner : meat. La viande. C’est une chair morte, non irriguée. Seul le système nerveux central compte. Le reste, la chair frissonnante, les muscles, toutes nos sensations, notre sensualité fine, ne les intéressent pas, parce que cela ne véhicule pas d’information exploitable dans le régime de la trace. Ce corps est maintenu en forme par le fitness ou la course dans le seul but que le cerveau et le système d’informations puissent fonctionner.
Le corps est conçu et vécu comme une machine. La nourriture est énergie. Le sport est une hygiène. Le cerveau s’optimise. Le bien-être s’algorithme. Ce corps est désaffecté, désinvesti. C’est un corps qu’on ne sent plus, qui n’a plus d’existence et qui ne te sollicite plus parce qu’il est maintenu dans un environnement climatisé, souvent assis, et dans une absence de mobilisation émotionnelle et affective.
Cette vision machinique du corps peut être reliée à celle de la planète. Quelle conception les gens de la Silicon Valley ont-ils de la planète Terre ?
La façon dont ils traitent les corps fait écho à la façon dont ils traitent la planète. Dans les deux cas, ils se vivent comme maître et possesseur de la nature — de ma nature pour le corps. Leur degré de conscience écologique très faible m’a frappé : le peu de magasins bios par rapport à la France, par exemple. L’alimentation reste un sujet dépolitisé chez eux. La prise de conscience de l’élevage, de ce qu’il faut pour produire la malbouffe m’a semblé inexistante. Les Californiens vivent sous une climatisation constante, et ne supportent plus que le corps sorte d’une fourchette entre 20 et 25 °C, ce qui devient aussi la norme en Europe. Maintenir un corps humain à ces températures en permanence représente une dépense énergétique énorme. Pour que ce corps n’ait plus besoin de faire le moindre effort, le climat a été domestiqué. Autant, en France, nous sommes en retard de dix ans sur leurs usages quotidiens de la technologie, autant, dans cette Californie techie [passionnée de technologie], la prise de conscience écologique m’a paru très « arriérée ».
« Il faut sortir de la peur de l’autre : se confronter à l’altérité entraîne forcément de l’imprévisibilité, de l’inattendu, de la menace. » © Patrice Normand / Reporterre
Dans « Homo deus », Yuval Noah Harari parle de « surhommes » et de « castes inférieures », à propos de la société future créée par le développement des technologies. Penses-tu que cela décrit la vision des technocapitalistes ?
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vision de sociopathe.
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l’impact de la Tech est d’abord anthropologique et « souple » avant d’être militaire ou sécuritaire.
« La logique immunitaire hygiéniste appliquée au corps aboutit à la sensation que tout devient dangereux. » © Patrice Normand / Reporterre
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tension entre peur et liberté
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les logiques sécuritaires l’ont emporté, ce qui explique ce grave décalage du spectre politique vers la droite, en Europe et ailleurs. Selon moi, ce phénomène a aussi une origine anthropotechnique : la logique immunitaire hygiéniste appliquée au corps aboutit à la sensation que tout devient dangereux. Plus tu es protégé et plus tu te protèges, plus le technococon devient épais et plus tu filtres tes rapports aux autres, si bien que la moindre intrusion, agression, harcèlement ou confrontation à l’altérité te paraît problématique et difficile. Et donc, tu vas demander encore plus de sécurité et de protection. Ce cercle vicieux tend vers quelque chose qu’il faut appeler l’immunité. Mais immunité partout, humanité nulle part !
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se confronter à l’altérité entraîne forcément de se confronter à l’inattendu, à l’imprévisible, à ce qui peut te déstabiliser. La principale critique que je forme envers nos technologies quotidiennes est qu’elles conjurent l’altérité. Elles sont construites pour fabriquer de l’identique. Home est son biotope : le petit chez-moi, familier, le cocooné, le confortable, le cajolé. Sauf que cette vision, et les pratiques de rejet qui l’accompagnent nécessairement, sont d’une grande violence pour les gens qui n’ont pas la possibilité de bénéficier de ce technococon égocentré.
Dans Le ministère du futur, Kim Stanley Robinson décrit la situation écologique et inégalitaire actuelle et imagine des écologistes tuer, prendre des milliardaires en otage, faire exploser des avions. Qu’en penses-tu ?
C’est la bonne solution aussi, à mes yeux. Je suis un partisan de l’action directe. On subit de façon trop molle et complaisante des actes d’une violence et d’une agressivité absolues. Les technocapitalistes ne se posent pas la question de ce que leur vision du monde produit sur nos vies ordinaires. Les actions directes, comme le sabotage, le brouillage, le piratage des chaînes de production, le boycott des produits, me semblent très souhaitables. Lorsqu’on dit ça, on donne l’impression d’être radical et hystérique alors qu’on énonce une banalité lucide. Ce qui est radical est ce que la Tech fait : ne pas s’interroger sur l’impact de la production d’une voiture électrique sur le travail des enfants en Afrique, par exemple, ou le pillage minier. Il faut stopper, invalider et inverser cette violence, la retourner. Et utiliser tous les moyens dont on dispose : le hacking [pénétrer illégalement dans un système informatique], les blocages, les occupations, la lutte des imaginaires, l’artivisme, les zad, etc. Il y a toujours des failles et il faut les utiliser. Mais aujourd’hui, très peu de militants sont prêts à prendre des risques parce que…
Parce qu’en face, il y a des appareils de répression de plus en plus élaborés et sophistiqués…
Complétement. C’est très intéressant de revoir l’histoire du mouvement Action directe dans les années 1970-1980. Ils pouvaient faire dix ou quinze actions avant que la police se mobilise ou qu’ils soient mis en prison. Aujourd’hui, des gens taguent une usine Lafarge et ils subissent une surveillance colossale, des peines de prison disproportionnées, quatre-vingt-seize heures de garde à vue. Le système répressif est d’autant plus féroce que les actions sont rares et modestes, c’est un paradoxe qui traduit un étouffement dans l’œuf de toute contestation. À nous d’être fins.
Lire aussi : Dans les sous-sols de l’antiterrorisme, l’enfer de militants écologistes
Cette surveillance est permise par l’intelligence artificielle et les instruments numériques.
On ne parle pas assez du couplage entre le régime de contrôle et le régime numérique.
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Je n’aime pas le terme de résistance parce qu’il revient à considérer que malgré tout, le système va continuer à opérer, qu’il sera toujours dominant et que notre capacité est seulement d’en limiter les effets négatifs. Je pense qu’il faut construire des alternatives, proposer d’autres façons d’exister, de s’alimenter, d’habiter. Puis de montrer que ça marche et surtout que ça nous rend heureux et libre. Il faut battre le capitalisme sur le terrain du désir.
...
la paresse plaisante, le pouvoir octroyé, la conjuration des peurs et des incertitudes et l’imaginaire du transhumain, cet antique désir « d’être dieu », d’échapper à notre finitude. Il faut ressusciter un désir qui fasse pièce à cette économie de désir qu’accomplit magistralement la consommation numérique. C’est un sacré défi, c’est un sacré combat.
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plutôt dans les zones rurales : campagnes, montagnes. Il y a un vrai retour à la terre, à l’image des années 1970. Beaucoup de communautés, d’oasis, de tiers lieux, de quarts lieux, de zones d’expérimentation, de zad se développent. Ça se passe sous les radars des médias urbains qui constituent la majorité des médias. Mais ça existe et ça résonne très au-delà des sites où ça naît, comme la zad de Notre-Dame l’a fait. ... par ces expériences : maraîchage de montagne, économie du gratuit, intelligence collective, renouement aux forces du vivant, techniques de subsistance, fluidité de genres.
Je trouve l’idée de « zone » très forte. Il ne s’agit ni d’un domaine clos, ni d’une communauté autarcique, ni seulement d’un habitat partagé. C’est plus ouvert, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de frontières, ça rayonne et s’étend. On ne changera pas ce monde fondé sur les désirs individualisés et les échanges immatériels sans expérimenter en collectif, éprouver d’autres modes de vie qui destituent les effets de pouvoir, s’alimenter en bio, local et frais, trouver une autonomie énergétique, pratiquer le low-tech qui t’empuissante dans ton rapport à la techno, etc. Et surtout sans réactiver des liens au monde, au vivant et aux autres, qui te rendent plus vaste, plus joyeux et plus vif. On a besoin de lieux, d’espaces concrets pour ça et de pratiques incarnées, on a besoin de créer aussi, sans cesse, pour déjouer les machines de pouvoir qui nous pilotent.
...
Le texte de l’entretien écrit a été repris par Alain Damasio, il est donc adapté de l’entretien oral.
Après avoir passé près de 40 ans à observer les us et coutumes du peuple Wari’ en Amazonie, l’anthropologue brésilienne Aparecida Vilaça revient dans cet entretien sur leur relation au vivant, particulièrement éloignée des conceptions occidentales, et sur leur rapport au changement climatique, imprégné de mythologie.
...
Ndlr : repris par https://twitter.com/USBEKetRICA/status/1750473533778543023
"
Usbek & Rica @USBEKetRICA · 25 janv.
"
1 Commentaire Par Arnaud Bertrand et Keyu Jin.
Les médias occidentaux nous dépeignent Xi Jinping comme un autocrate centralisant tous les pouvoirs entre ses mains. Arnaud Bertrand nous résume https://twitter.com/RnaudBertrand/status/1745297976409620837 la conférence de :
« Keyu Jin est professeur d’économie à la LSE (London School of Economics) et siège au conseil d’administration de sociétés comme le Crédit Suisse. Elle est également la fille de Jin Liqun, ancien vice-ministre des Finances de la Chine. Elle est donc une rare universitaire basée en Occident (peut-être même la seule) qui ait réellement un aperçu du système chinois de l’intérieur. »
Qui explique que, contrairement aux assertions des médias : « Essentiellement, ce qu’elle explique est que l’une des principales raisons pour lesquelles la Chine a connu un tel succès économique est sa nature décentralisée, qui crée deux boucles de concurrence qui s’aggravent mutuellement, par opposition à une boucle en Occident.
...
Connu / mel de pDR
Matthieu Pigasse - Hannah Assouline - 8h20 - Demorand - Salamé
L'homme d'affaires Matthieu Pigasse publie "La lumière du chaos" aux Éditions de l'Observatoire.
Avec Matthieu Pigasse Directeur général délégué de la banque Lazard en France et vice-président de Lazard en Europe
"On est dans une situation inquiétante, sombre, ce que j'appelle le chaos. Mais je suis convaincu qu'on peut y trouver la lumière", estime Matthieu Pigasse, homme d'affaires, ancien banquier d'affaire, qui publie "La lumière du chaos". "On est en train de vivre une situation, une transition inédite, par son ampleur et sa vitesse. Le chaos, c'est quand un système sort d'un état d'équilibre et devient instable et que les chocs s'auto-amplifient", souligne-t-il, estimant que le capitalisme est un système "à bout de souffle".
Le capitalisme "a conduit à un arrêt de la croissance, une explosion des inégalités, un repli sur soi et nue perte de sens collectif", selon Matthieu Pigasse. "C'était la promesse du bonheur, d'un monde meilleur. En réalité, c'est le triomphe du parti de l'égoïsme, la plus grande machine à générer des inégalités jamais inventée." Mais c'est précisément "parce que je suis un acteur du système, que je le connais, que je le comprends, que je peux en parler comme je le fais", assume-t-il. "J'essaie de donner du sens à ce que je fais, d'essayer de changer les choses."
"Que voulez-vous faire face à cette dette, être prisonniers des politiques d'austérité et rester les bras ballants face à ça ? Non. Est-ce qu'il est possible de faire quelque chose ? Oui. Une partie importante de la dette publique est détenue par la BCE et la Banque de France", estime-t-il. "Elle pourrait très facilement être annulée, sans aucun effet négatif économique ou financier. La seule chose qu'on constaterait serait une perte de la Banque centrale, soit des fonds propres négatifs. Et alors ?"
Matthieu Pigasse se dit favorable à de la création de monnaie pour financer des grands programmes d'investissements et distribuer un revenu minimum. C'est ce qui a été fait pendant la crise du Covid, "ça a été financé par de la création de monnaie". Sur les superprofits, "il faut pénaliser la rente (...) au détriment des salariés", estime-t-il. "Il ne faut pas hésiter à taxer la fortune immobile."
Tr.: ... critique du libéralisme, du capitalisme ... arrêt de la croissance ... triomphe du parti de l'égoïsme ... 68% aux actionnaires ! indécent, immoral ... 60 personnes contrôlent la moitié de la richesse mondiale ! ... au détriment des salariés ... inégalités, hyperconcentration du capital insoutenable ... les 4 cavaliers de l'apocalypste ... on est à ce point de rupture ... inventer une nouvelle société du possible, du partage, les pistes collectives ... utiliser plus la dette ... prisonnier des politiques d'austérité ? non ... 1/3 détenu par la banque centrale européenne, peut être facilement annulée ... on peut créer monnaie pour le climat, la transition énergétique, l'école, un revenu de ?? (12:30) ... superprofits : pénaliser la rente, la part excessive, les superdividendes / super riches, taxer le capital immobile ... encourager le placement en fr ... malédiction des rois fainéants ... dérives du pouvoir, jouissance des attributs du pouvoir, être plus modestes, plus simples ... dimension institutionnelle, plus de démocratie ... Q : /nouvelles éditions indépendantes miliardaires qui collectionnent les médias oui concentration des médias, assurer l'indépendance des rédactions comme au Monde / actionnaires ... le directeur de la rédaction doit avoir les 2/3 des journalistes ... /dérive éditoriale ex. cnews, europe1, jdd ... la clé, le pluralisme ... s'assurer des financements ... je suis de gauche revendiqué, assumé ... laïque, universaliste, ouverte, généreuse ... condamner sans appel ... la faillite des élites ... je vois comment corriger le système ... ça commence par soi-même ... /politique non, candidat à rien ... porter et partager des idées avec des idées ... finance, orga de LE MONDE, festival de rock, modestement changer les choses
Ndlr : est en gros sur la ligne LFI !! mais contre la position de ce mvt sur le Hamas, terroriste pour lui. Valoriser tout de même car le 1er point le +important ACT
Entretien
Floriane Zaslavsky, Journaliste
Travailler trois heures par jour pour enfin pouvoir se reposer, voici le programme d’Emilien Long pour les élections présidentielles. Dans son roman, Hadrien Klent imagine l’aventure de ce candidat de la paresse.
...
un candidat à la présidence de la République, Nobel d’économie, place au cœur de son programme une idée originale : « le droit à la paresse » pour tous, rendu possible par l’abaissement du temps de travail à 3h/jour. Cette proposition est réduite par ses opposants politiques à de la « flemme ».
...
reprise en main de la vie : ne plus subir (tant les injonctions productives que les assauts de la consommation passive), décider de ce qu’on fait de son temps. La « paresse » pour Émilien Long, c’est prendre enfin le temps de vivre : ne plus être rivé à son travail, à ses écrans, à la consommation. Une forme de temps libre où l’on est obligés de s’interroger sur ce qu’on a envie de faire, ce qu’on aime, ceux qu’on peut aider, et ainsi de suite — tout simplement parce que tous les jours, après trois heures du travail, on est libre ! Cette liberté oblige à se reposer : se reposer la question de ce qui est bon pour nous.
...
cette histoire de « monde d’après », c’est de l’esbroufe. Et ça sera toujours de l’esbroufe tant qu’on ne s’interrogera pas sur la toute-puissance de la société de consommation dans nos vies quotidiennes, depuis maintenant quelques décennies. Car il faut être clair : alors que la productivité a énormément augmenté depuis un siècle et demi, le temps de travail ne diminue plus, ou presque plus, depuis près d’un siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce que le capitalisme a su inventer des nouveaux « besoins » que le consommateur va ensuite chercher à combler (et donc a besoin de travailler plus pour gagner de quoi s’acheter ce « plus »). Et la spirale ne s’arrête jamais
...
tout un programme ... agglomérer, l’air de rien, pas mal de petites luttes qui peuvent se mener de manière quotidienne, ... connues par beaucoup de gens qui ne veulent pas subir le capitalisme triomphant ... :
— utiliser son vélo plutôt que n’importe quel véhicule motorisé dès qu’on fait des trajets de moins de 8 kilomètres, et ce quel que soit le climat ou la saison : c’est bon pour le corps, c’est bon pour l’esprit, et c’est bon pour la planète ! Et ça donne le juste rapport au temps : certes c’est un peu plus long, mais on perçoit mieux le trajet qu’on fait. Pareil à pied évidemment !
— refuser d’utiliser au maximum les outils numériques des GAFAM, soit en s’en passant purement et simplement (posologie idéale) soit en les remplaçant par des équivalents ouverts (ordinateurs sous Linux, logiciels libres, téléphones Android « dé-googlisés », applications de communications ouvertes, adresses email surtout pas chez gmail, etc.).
— faire, dès que l’on peut, ses propres productions vivrières : soit sur balcon, soit si l’on a chance d’avoir un jardin en pleine terre. Soit si c’est possible (et c’est souvent possible au moins de s’inscrire sur une liste d’attente) dans un jardin partagé pas loin de chez soi.
— évidemment acheter des produits bio, locaux, etc. Moins de viande (ou pas du tout !).
— refuser de parvenir : ne pas s’obliger à devenir ce que les autres ou la « société » voudraient qu’on soit (réussite sociale, matérielle). Considérer, comme Albert Thierry en son temps, qu’on est plus utile à une place qui nous semble juste qu’à une place qui « leur » semble bonne.
— ne pas accepter un boulot « qu’on n’aime pas mais qui est bien payé », ni « participer un système qu’on déteste », ni encore « bien savoir qu’on n’est pas cohérent là-dessus mais que veux-tu ? », et ainsi de suite. En gros, cesser au maximum d’être complice ; se rappeler que le monde aura du mal à aller mieux si soi-même on l’aide à aller mal.
— et enfin, cerise sur le gâteau, défendre un modèle de société qui diminuerait fortement le temps de travail : et pour cela, voter pour Émilien Long à la prochaine élection présidentielle !
828 k abonnés - 5,2 k+ - 138 685 vues - 642 commentaires #Coaching #BienEtre #Neoliberalisme
Méditation, sport, coaching, sophrologie, thérapies, massages, yoga, depuis quelques années, les incitations à prendre soin de nous pullulent. Sur les murs des arrêts de métro, en passant par la télévision, les publicités sur internet, dans les magazines, jusque dans les entreprises, l’injonction est la même : vous devez vous occuper de vous pour aller mieux, et si vous n’allez pas bien, c’est que vous n’essayez pas assez fort. Le néolibéralisme a absorbé tout ce que l’on pourrait placer dans la vaste catégorie du bien être.
Pourtant, ces sphères constituent aussi un refuge et un espace d’épanouissement pour de nombreuses personnes. Alors faut-il éliminer le bien être de nos vies ? Faut-il arrêter de faire du yoga ou de la méditation ? Au contraire, n’aurions nous pas besoin d’aborder différemment ces pratiques visant à prendre soin des individus, ne faudrait-il pas les politiser pour mieux en récolter les fruits, pour les démocratiser ?
Réponses avec Camille Teste, autrice de « Politiser le bien être »
Journaliste : Salomé Saqué
Montage : Julien Bouillet, Émilie Fortun
Images : Arthur Frainet
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Adrien Colrat
Production : Sophie Romillat
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la rédaction : Denis Robert
0:00 : Introduction
1:17 : La définition du bien-être
3:07 : Le bien-être, ou la poule aux œufs d'or du capitalisme
5:14 : Les idéologies dominantes dans le bien-être
7:24 : Le courant du New Age
10:40 : Idéologie et spiritualité
13:19 : Le yoga est-il excluant ?
16:34 : Comment faire pour politiser le bien-être ?
20:31 : Comment faire pour que le bien-être devienne un bien commun ?
24:26 : Le bien-être, un "truc de bobo" ?
26:55 : Comment faciliter l'engagement dans le bien-être ?
28:38 : Comment démocratiser le bien-être ?
33:20 : Comment se désintoxiquer du système ?
35:45 : Le bien-être au service d'une autre société
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Au moment où surgit à gauche de la scène politique un nouveau mouvement, Place Publique, animé notamment par Raphaël Glucksmann et Thomas Porcher, le paysage de notre dispersion se fait plus flagrant que jamais. Cette nouvelle formation politique, aussitôt accueillie par l'enthousiasme de 10 000 adhérents, de plus de 700 participants réunis jeudi soir à Montreuil pour son premier meeting - et par la colère ou la perplexité de tous ceux qui s'identifient à d'autres mouvances de gauche - approfondit-elle l'atomisation de la gauche qu'elle prétend justement résorber ? Que faut-il penser de cette tendance séculaire de la gauche à multiplier les partis, mouvements, groupes et groupuscules, si souvent moquée par nos adversaires, qui ne se privent pas d'en profiter à chaque scrutin électoral où leur discipline collective leur épargne les défaites que nous encaissons ?
Peut-être l'esprit critique est-il à gauche plus vigoureux, poussant chacun à être rigoureusement intraitable sur tel ou tel aspect programmatique - souverainisme ou internationalisme ? Universalisme ou représentation différenciée des minorités ? Poser ces questions, parmi d'autres, à gauche, c'est s'assurer de foutre un joli bordel dont on ne sortira pas sans égratignure, et l'âme navrée par la profondeur des abîmes qui nous divisent. Or parmi ces lignes de fracture, il y a la question du rapport que nous entretenons avec le capital et le capitalisme : faut-il l'amender, le subvertir de l'intérieur ou le renverser tout entier ? A quoi donc la gauche doit-elle œuvrer : restaurer un capitalisme à visage humain ou débarrasser complètement la société de la dictature du capital ? Ça fait beaucoup de questions, et la menace d'un sacré précipice.
C'est précisément sur cette ligne de fracture que j'ai voulu cheminer avec mes deux invités. Deux économistes de gauche, pour examiner à fond les questions économiques qui nous occupent : le cadre des traités de l'Union Européenne (en sortir ou pas), la question de la production (salariat et propriété des moyens de production), celle du marché (marchandises, monnaie, libre-échange), croissance ou décroissance, et enfin quelles stratégies politiques (prendre le pouvoir central ou transformer immédiatement nos pratiques et nos entreprises).
Deux économistes de gauche, disais-je, mais pas tout à fait de la même gauche : d'un côté Bernard Friot, qui se réclame très explicitement de l'alternative communiste, et de l'autre côté Thomas Porcher, qui déclare ne s'opposer qu'au capitalisme libéral, considérant que sa version keynesienne - encadrant le capital grâce à un Etat fort, à la fois social et stratège - est un modèle vertueux avec lequel il faut renouer. La discussion entre ces deux hommes est instructive : ce qui sépare ces deux économistes tient moins dans les options économiques qu'ils promeuvent (souvent à l'unisson) que dans la temporalité dans laquelle ils inscrivent leur projet : le défensif à court terme, parce que ça urge (Porcher) ou l'offensif de long terme, parce que c'est comme ça qu'on "gagne" - c'est-à-dire qu'on change le monde (Friot). Et ces deux manières de faire, au moins, ont le mérite extrêmement réconfortant de n'être pas exclusives l'une de l'autre...
Sommaire
0:00 Introduction
3:24 Définir le capitalisme
10:10 Traités de l'U.E (en sortir ou pas ?)
14:38 Le travail : salariat et propriété des moyens de production
28:30 État, nationalisation, communisme
42:10 Marché, marchandise et monnaie
53:43 Crédit, dette, subvention
1:01:38 La sécurité sociale alimentaire
1:13:47 La fiscalité (Piketty)
1:21:19 Stratégies politiques
(mise en ligne sur wwww.hors-serie.net : 17 novembre 2018)
https://www.hors-serie.net/En-acces-libre/2018-11-17/Etre-ou-ne-pas-etre-anticapitaliste--id335&v=At1HbLGU0Ew
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