Actualités Décryptage Energies Fossiles Energies renouvelables Politiques énergétiques
Lors de la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, la communauté internationale s’est engagée à définir un cadre d’action concret permettant de contenir le réchauffement des températures terrestres en dessous de 1,5 ou 2°C d’ici la fin du siècle
Pour y parvenir, les États ont notamment souligné la nécessité de diminuer de 40 à 70% les émissions mondiales de dioxyde de carbone d’ici l’horizon 2050.
En France, la stratégie énergie-climat dans le bâtiment, premier consommateur d’énergie et deuxième émetteur de CO2, est ambitieuse. Problème, et surtout gros paradoxe : les énergies décarbonées sont pénalisées au détriment des énergies fossiles… Explications.
...
Le paradoxe énergétique français
1 kWh d’électricité correspond donc à 2,58 kWhep. Selon les conventions établies par la RT2012, une consommation maximale de 50kWhep/m²/an équivaut donc à une consommation maximale d’électricité de 19 kWh/m²/an d’électricité. Toujours selon les mêmes conventions, les énergies fossiles ne subissent aucune majoration. En d’autres termes, la RT2012 autorise un logement fossile à consommer 50kWhep/m²/an d’énergies fossiles pour couvrir ses besoins thermiques (chauffage, eau chaude)… soit 2,58 fois plus qu’un logement électrique.
Ce mode de calcul peut paraitre particulièrement paradoxal dans un pays comme le nôtre. La RT2012 pénalise en effet l’électricité renouvelable, hydraulique et nucléaire malgré ses avantages indéniables (pas ou peu polluantes, produites sur le territoire national ce qui renforce notre indépendance énergétique et qui affichent un coût compétitif).
Pire, la RT2012 favorise le recours aux énergies fossiles qui, en plus d’être néfastes dans la lutte contre le réchauffement climatique, ne permet pas aux citoyens d’optimiser le coût de leur facture énergétique (énergie importée, prix de marché variable, taxe carbone…). Un comble lorsqu’on sait que le gouvernement encourage la fin des chaudières au fioul dans l’habitat d’ici 10 ans.
“Quand on veut sortir des énergies fossiles, il est paradoxal de demander plus d’efforts à l’électricité décarbonée produite sur le territoire national qu’aux énergies fossiles importées”, déplore Brice Lalonde, ancien ministre et président de l’association Equilibre des énergies.
“C’est pourquoi, dans une logique aussi bien climatique qu’économique, j’appelle à revoir le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire à la baisse (…). Grâce à cette mesure, un ensemble de solutions propres et économes, allant de la pompe à chaleur aux radiateurs connectés et intelligents, seront davantage accessibles aux Français, leur permettant ainsi de se désintoxiquer des énergies fossiles, tout en participant à la réussite des objectifs climatiques”.
Clés : efficacité énergétique ; électricité ; énergie ; énergie finale ; énergie primaire ; énergies décarbonées ; énergies fossiles ; kWhep ; mix électrique RT2012
Connu/ https://twitter.com/JMJancovici/status/1119139031374131201