6 commentaires
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Pendant quelques années, j’ai vécu au coeur de la « Grande Jungle Maya » , dans la Péninsule du Yucatán au Mexique, où j’ai eu l’occasion de travailler sur les questions de carbone forestier et de mécanisme de réduction de la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+). J’ai ensuite mis cette expertise au service de nombreuses organisations à travers le monde, qui m’ont permis de découvrir la forêt amazonienne au Pérou ou encore celle du bassin du Congo au Gabon.
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Geres, une ONG de développement internationale, spécialisée sur les questions climat et énergie, où j’ai été responsable de la plateforme de compensation carbone volontaire CO2Solidaire
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all4trees est avant tout une communauté de citoyens et d’organisations engagés pour la préservation et la restauration des forêts. Je me suis inspiré du fonctionnement des arbres dans une forêt, qui sont à la fois en compétition pour la lumière, mais également en coopération pour leur survie. J’applique ce principe de « coopétition » à la communauté all4trees
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le prix des crédits carbone vendus en France sur le marché volontaire sont trop faibles (prix moyen de vente de 3,37 € / teqCO2 en 2016 d’après le rapport d’Info Compensation Carbone). Ce prix très bas n’est pas un levier intéressant pour réellement engager les entreprises dans une vraie démarche de réduction, mais surtout pour financer des projets sur le terrain, notamment les projets forestiers.
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le GIEC ne recommande pas et ne soutient pas le principe de la « compensation carbone »
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nous avons complètement fourvoyé la « compensation carbone » https://www.linkedin.com/pulse/%C3%A9p01-treewashing-avons-nous-fourvoy%C3%A9-la-carbone-jonathan-guyot/
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Aujourd’hui, à travers les travaux de réflexions menées par la communauté all4trees, je suis ravi de contribuer à faire évoluer les pratiques, aux côtés d’autres acteurs reconnus dans le secteur du climat. Notamment le cabinet de conseil Carbone 4, qui a mené un gros travail pour sortir le référentiel Net Zéro Initiative http://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2020/04/Carbone-4-Referentiel-NZI-avril-2020.pdf, qui ouvre une nouvelle vision collective de ce qu’est réellement l’atteinte de la neutralité carbone. Ainsi, il n’est plus possible de dire que « je suis neutre en carbone », mais de privilégier le « je contribue à la neutralité carbone mondiale ».
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Il est urgent de tourner la page de la « compensation carbone » et faire vivre une nouvelle aventure vers une « contribution collective à l’atteinte de la neutralité carbone mondiale » !
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La question de la temporalité. Il y a d’abord le fait que les arbres plantés aujourd’hui, mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions actuelles, alors que le CO2 émis dans l’atmosphère a une durée de demi-vie d’environ 100 ans.
La question d’équivalence. Il est impossible d’établir une équivalence entre une tonne de CO2 émise par combustion d’énergie fossile avec une tonne de CO2 séquestrée ou évitée sur des projets forestiers. En effet, l’équivalence ne prend pas en compte les externalités négatives (pour l’environnement, la santé, les impacts socio-économiques…) liées à l’émission d’une tonne de CO2 provenant de la combustion d’énergies fossiles. Il n’y a pas d’équivalence possible entre du CO2 géologique et du CO2 biologique.
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moins d’1/3 des émissions anthropiques sont absorbées par les arbres et les forêts
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de nombreux points de non-retour sont en train d’être franchis, risquant de transformer la plus grande forêt tropicale en avance d’ici 15 ans. Il suffit pour cela que la forêt amazonienne perde 20 à 25 % de sa superficie originelle. Nous en sommes déjà à 16%.
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comme le rappelle le rapport de l’Empreinte Forêt des français http://envol-vert.org/wp-content/uploads/2018/11/Envol_Vert_Rapport_Empreinte_Foret_Final.pdf, publié par l’association Envol Vert en 2018, nos modes de vie et de consommation contribuent à la déforestation. Il existe même un quiz qui nous permet de calculer notre Empreinte Forêt http://bit.ly/Empreinte-Foret.
Près de 2/3 de l’Empreinte Forêt des français est liée à notre consommation indirecte de soja, principalement utilisé pour l’élevage industriel de volaille, de porc et de vaches laitières. L’avenir des forêts tropicales se joue également dans nos assiettes, mais également dans les agro-carburants à l’huile de palme, notre petit café accompagné de son carré de chocolat, dans le cuir de nos chaussures ou sac à main ou bien encore dans les pneus de notre voiture.
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J’ai été formé pour accompagner la croissance des arbres sur le très long terme, tout en respectant une gestion durable et un équilibre de la forêt. C’est une vision opposée au postulat sur lequel notre société moderne repose, qui nous fait croire que nous vivons dans un monde aux ressources infinies et que la croissance est la seule réponse à la création de richesse. Un postulat qui repose sur la vision de l’économiste Adam Smith, père fondateur du libéralisme économique avec la loi des marchés (loi de l’offre et de la demande) (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations, 1776), qui a également influencé Charles Darwin qui a révolutionné la biologie avec la notion de sélection naturelle, transposée dans l’imaginaire collectif, par la notion de compétition et de « loi de la jungle ».
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la course à la compétition donne lieu, sur le long terme, à de nombreux troubles de la santé physique et mentale (Singer, 2011).
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La « théorie du donut » développée par la chercheuse britannique, Kate Raworth, qui a travaillé pendant de nombreuses années à Oxfam, redonne une vision de l’économie plus juste et durable. L’économie doit être remise au service de l’Humanité, en assurant que les besoins de bases soient satisfaits (le « plancher social ») sans mettre en péril l’avenir du monde (le « plafond écologique »).
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porter un nouveau projet de société avec une économie de la coopération, de la sobriété et de l’équité.
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l’enjeu numéro 1 est d’abord de ne pas en couper et donc de mettre en œuvre des activités agricoles et des filières économiques pour lutter contre la déforestation et contribuer à la préservation des forêts
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Les « solutionnistes » ne cherchent pas à répondre aux enjeux, mais au marché
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démarche de « philanthropie » au service d’une cause et devient une occasion pour l’entreprise de définir sa « mission » et réaligner ses activités au regard des enjeux qu’elle soutient.