Plateau spécial aujourd'hui à 8h20, autour de la situation en Israël, après les offensives lancées par le Hamas samedi 7 octobre. ©Maxppp - Mohammed Saber
8h20 - Baddou - L'hour
Un grand entretien aujourd'hui pour faire le point sur la situation après l'offensive armée du Hamas contre l'état d'Israël ce samedi.
Avec
- Elie Barnavi Historien et diplomate
- Hala Abou Hassira Ambassadrice de Palestine en France
- Gérard Araud Diplomate, ancien ambassadeur de France aux États-Unis
- Vincent Lemire Historien, géographe, directeur du Centre de recherche français à Jérusalem
Depuis 24 heures, les écrans du monde entier sont envahis d'images de guerre, de morts et de destruction, après l'attaque du Hamas contre Israël puis la réponse militaire israélienne à Gaza. "J'ai le sentiment de me réveiller dans un pays en guerre", confirme l'historien et ancien ambassadeur d'Israël à Paris Elie Barnavi, depuis Tel Aviv. "C'est une espèce de cauchemar éveillé. C'est encore pire que ce qui nous est arrivé lors de la guerre du Kippour en octobre 1973, en ce sens que pour la première fois depuis la guerre d'indépendance en 1948, il y a des combats de rue, de maison à maison, sur le territoire souverain d'Israël. Une attaque terroriste que personne n'a vue venir. Le traumatisme est encore pire que ce qu'on a connu auparavant."
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"La réaction israélienne sera violente, mais ce qui se passe est inacceptable"
Le Premier ministre israélien évoque déjà une "vengeance noire", laissant prévoir une escalade dans les jours qui viennent. "Un général israélien a dit en arabe aux Gazaouis : le Hamas vient d'ouvrir sur vous les portes de l'Enfer", raconte l'historien. "Je crois que la réaction israélienne sera effectivement très dure, très violente. Mais ce qui se passe depuis hier est inacceptable, il faut montrer au Hamas mais aussi à l'ensemble de la région qui nous regarde, que ce genre d'actions a un prix."
Un point de vue que ne partage pas Hala Abou Hassira, ambassadrice de Palestine en France, dont la famille vit à Gaza. "La situation actuelle, c'est Israël qui en est entièrement et seule responsable, de par la continuité de son occupation", accuse-t-elle. "Le peuple palestinien est sous attaque depuis 75 ans, sous occupation militaire depuis 56 ans, il subit la négation totale de son droit inaliénable à l'autodétermination. Hier, Israël a décidé de collectivement punir le peuple palestinien, comme elle le fait toujours. Ils ont coupé l'électricité sur toute la bande de Gaza, pendant des heures. C'est le peuple palestinien dans son entièreté qui est pris en otage par Israël. Les deux millions d'habitants de Gaza ont passé une nuit de terreur."
"La question de la vie des civils israéliens est une question centrale" en Israël
"Je ne suis pas là pour dire qui a tort ou raison dans ce conflit", assure de son côté Gérard Araud. Pour l'ancien ambassadeur français, "ce qu'il faut voir désormais, c'est quels sont les scénarios probables dans les heures qui viennent. Il y a la quasi certitude, et ça a déjà commencé, d'une opération israélienne qui va être dure. Avec cette différence que d'un côté, il y a la tentation d'y aller très fort, étant donné les centaines de civils israéliens qui viennent de souffrir, et de l'autre il y a les otages. En Israël, la question de la vie des civils israéliens est une question centrale."
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"Les Israéliens peuvent libérer des centaines de prisonniers pour récupérer un seul prisonnier israélien ou même le cadavre d'un prisonnier israélien", rappelle Gérard Araud. "Le Hamas va les utiliser comme des boucliers humains. Israël va-t-elle quand même prendre le risque de ruer des Israéliens, ça c'est une question qui rend la situation très différente. La deuxième question, c'est le Hezbollah, qui visiblement ne veut pas s'en mêler, mais il y a une pression de plus en plus grande de l'opinion publique locale et peut-être de l'Iran."
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NDLR : la hiérarchie de la présentation introduit une partialité :-( De plus, Mme Hassira n'a pas cessé d'être interrompue; Dénoncer ACT