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Retour, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement ce 5 juin, sur la formation proposée par l’ENM aux magistrats en matière de droits de l’environnement du 27 au 31 mai derniers. Cette dernière était animée par de nombreux magistrats et experts des questions environnementales, parmi lesquels Jean-Marc Jancovici, ingénieur consultant en énergie et climat, et François Molins, procureur général honoraire près la Cour de cassation.
#journeemondialeenvironnement #biodiversite #rechauffementclimatique
Valérie Masson-Delmotte ©AFP - FRANCK FIFE
Très investie dans la recherche fondamentale en sciences du climat et le partage des savoirs, Valérie Masson-Delmotte revient sur son parcours au sein du GIEC et insiste sur l'importance de porter la connaissance scientifique auprès de la société dans le cadre de la lutte pour le climat…
Valérie Masson-Delmotte est directrice de recherche CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement / Institut Pierre Simon Laplace (Université Paris Saclay).
Ses recherches portent sur la variabilité climatique, l'évolution des climats passés et leur impact sur le climat futur. Dans un petit livre intitulé Face au changement climatique publié aux éditions du CNRS, elle restitue notamment son expérience au sein du GIEC, en tant que co-présidente d’un des groupes de travail, de 2015 à 2023.
Tout au long de son parcours professionnel, elle a pris conscience de la nécessité de s’engager pour la démocratisation et l’appropriation des connaissances scientifiques vis-à-vis du changement climatique, et des leviers d’action permettant d’en limiter les risques.
Depuis, elle multiplie les prises de parole publiques, œuvre à la formation des décideurs, et mène des actions au quotidien.
Elle a ainsi co-présidé le groupe de travail sur les bases physiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat pendant 8 ans, et est toujours membre du Haut Conseil pour le Climat (2018-2024).
Elle est également membre du Comité Consultatif National d'Éthique (depuis 2022) et vient d’être nommée au Comité Éthique en commun INRAE–Cirad–Ifremer–IRD.
Elle vient d’être nommée au Comité Éthique en commun INRAE–Cirad–Ifremer–IRD.
À écouter : Le chaud et le froid du climat - Les Savanturiers 55 min
Continuer ses recherches sur le climat
La semaine dernière, on apprenait que la France avait enregistré en 2023 une baisse de 5,8 % de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2022. Un chiffre meilleur que celui qui était attendu, mais perçu comme conjoncturel par des associations environnementales en raison d'un hiver doux et du ralentissement économique. La semaine dernière, toujours, dans un appel lancé dans l'Obs, 70 personnalités réclamaient davantage de justice environnementale pour lutter contre les atteintes à la nature. Parmi les personnalités signataires du texte, Valérie Masson-Delmotte, climatologue qui, après huit ans passés au GIEC en tant que coprésidente du groupe un, a passé la main l'année dernière, sans pour autant cesser son engagement et ses recherches autour du climat. Valérie Masson-Delmotte vient de publier au CNRS éditions Face au changement climatique, un livre dans lequel elle raconte son parcours et l'importance des sciences du climat.
Une baisse remarquable des émissions de gaz à effets de serre
Valérie Masson-Delmotte note que cette baisse des émissions de gaz est remarquable, elle est encore en train d'être analysée en vue du prochain rapport du Haut Conseil pour le climat : « Par rapport aux anciens hivers doux et la pandémie, c'est le troisième épisode de baisse le plus fort, mais il y a encore des facteurs conjoncturels, comme les hivers doux, l'inflation, le pouvoir d'achat et la production industrielle. Mais il faut aussi se réjouir que cela s'inscrit dans le cadre d'une baisse des émissions de gaz à effet de serre dans une vingtaine de pays dans le monde. En France, les émissions de gaz à effet de serre ont permis d'éviter d'émettre dans le monde plusieurs milliards de tonnes de gaz à effet de serre, et les trajectoires de très fortes hausses à venir ou de très fort réchauffement sont considérées comme moins plausibles. Par contre, ce qui est aussi notable, c'est qu'on voit des résultats qui peuvent sembler encourageants, mais des tendances préoccupantes comme par exemple la forte hausse du transport aérien qui est de 15 %. »
Il reste encore beaucoup à faire pour baisser ces émissions à effets de serre
Malgré ces chiffres encourageants, Valérie Masson-Delmotte note qu'il reste encore beaucoup d'efforts à faire : « Il y a encore énormément à faire d'une part pour construire la décarbonation de nos activités économiques et aussi pour être mieux protégé face à un climat qui va continuer à changer. Nous sommes devant un bilan net des émissions de gaz à effet de serre qui pourrait ne pas tenir les objectifs que la France s'est fixés. Il y a ce qu'on émet, mais il y a aussi les forêts gérées ; on misait en partie sur l'accroissement des forêts pour contrebalancer une partie des émissions et ce puits de carbone des forêts a été divisé par deux sur dix décennies, ce qui montre l'importance de préserver les écosystèmes et leurs services et notamment le fait de pouvoir capter du carbone. »
À écouter : Vents et tempêtes, attention zone de turbulences à venir - La Terre au carré
52 min
2025, une année importante pour réaffirmer l'engagement de l'Europe face au climat
Le changement climatique souligne aussi la mise en œuvre du Green Deal européen qui est important dans tous les pays : « L'année 2025 sera essentielle pour réaffirmer quel sera l'engagement des pays européens dans le cadre de l'Accord de Paris. Ce sera aussi le moment pour préparer les caps qu'on se donnera collectivement, notamment entre 2030 et 2040. C'est une période qui va vraiment être critique en fonction de ce qui sera engagé pour aller vers la neutralité carbone ou non. »
Un risque de recul de l'ambition politique climatique ?
Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat, notait que ces 6 % de baisse étaient encourageants, mais qu'il allait falloir renouveler l'exploit chaque année et dans tous les secteurs. Alors que le Premier ministre affirme qu'il n'a de leçons à recevoir de personne en matière d'efficacité écologique et environnementale, le Haut Conseil pour le climat s’inquiète lui du risque de recul de l'ambition politique climatique : « On a besoin de garder le cap et le calendrier qui était prévu, notamment pour la programmation énergie climat, mais aussi la trajectoire pour l'adaptation. On voit bien que la France est touchée de plein fouet par les conséquences d'un climat qui se réchauffe. Dans le cadre du comité consultatif d'éthique, on travaille sur la préfiguration d'un avis sur les enjeux éthiques, santé et climat. Ce matin, la présidente de la Croix-Rouge faisait le point sur l'aide d'urgence aux 65 000 personnes déplacées lors des inondations dans le Pas-de-Calais. Il y a beaucoup de choses à apprendre des vulnérabilités qu'on voit déjà aujourd'hui. »
À écouter : Valérie Masson Delmotte, paléoclimatologue - Une semaine en France
41 min
Des pluies plus fréquentes et intenses en France dans le futur
Dans un climat qui se réchauffe, on s'attend à avoir des pluies extrêmes, plus fréquentes et plus intenses avec une tendance à l'augmentation des précipitations plutôt au nord de l'Europe : « Les récentes études d'attribution sur les tempêtes ont suggéré que les records de pluie ont été dopés dans un climat qui se réchauffe et comme on a construit en zone inondable et qu'en plus la mer monte, ce serait le moment pour évacuer l'excès d'eau sur le continent, mais c'est une fenêtre qui se réduit un peu chaque jour. Au moment des marées basses, on observe que c'est le début de configurations qui vont être plus compliquées à gérer dans le futur et qui concernent autant les habitants de la métropole, des Outre-mer et de toutes les régions du monde. »
La justice, un levier majeur pour la lutte climatique
... comme le rappelle Valérie Masson-Delmotte : « Par exemple, la semaine dernière, le Tribunal international qui porte sur le droit de la mer a posé un avis en rappelant l'obligation des États par rapport aux conséquences des émissions de gaz à effet de serre sur l'état de l'océan et son acidification qui fragilise les écosystèmes marins. Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit que les enjeux du changement climatique percolent à travers les autres aspects du droit, de l'environnement, de la mer, et ce qui en ressort, c'est un rappel aux obligations des États. »
Pour en savoir plus, écoutez l'émission... Quel climat pour nos enfants ? La Terre au carré 52 min
Chroniques Camille passe au vert Conversation avec Michael E. Mann, le climatologue le plus célèbre du monde Leonardo DiCaprio dit s’être inspiré de lui pour le personnage de scientifique qu’il joue dans Don’t look up : Michael E. Mann, climatologue américain, alerte sur le réchauffement climatique depuis la fin des années 90, il vient de gagner un procès contre des climato-dénialistes …
5 min
Clés : Environnement Écologie Biodiversité Valérie Masson-Delmotte Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) Écologie politique
54:35 mn
Jardins ouvriers à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis ©Maxppp - Basile Bertrand
À l’heure du réchauffement climatique, peut-on détruire des jardins ouvriers ?
C'était pourtant le projet du Grand Paris, à Aubervilliers, pour aménager une piscine olympique et un solarium, à proximité du périphérique. Projet qui suscita les luttes des jardiniers pour défendre ces fragiles coins de paradis.
À la fin du XIXᵉ siècle, on voit émerger en France les jardins ouvriers, un concept imaginé par les villes pour offrir aux habitants des parcelles de terre propices à la culture. À l'origine, dévolus principalement à l'agriculture maraîchère, ces lopins de terre étaient conçus pour améliorer le quotidien des travailleurs en leur procurant un équilibre social et une autonomie alimentaire. Depuis devenus les jardins familiaux, ces espaces de culture et de liens connaissent un regain d'intérêt dans les zones urbaines, même s'ils ne sont pas soutenus de la même manière sur tous les territoires. Certains jardins ont fait beaucoup parler d'eux ces dernières années, se sont même retrouvés au cœur de batailles juridiques, à l'instar des Jardins d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, menacés de destruction en vue des J.O. de Paris. Les jardins familiaux, c'est donc le dossier de la Terre au carré.
À écouter : Des jardins ouvriers bientôt transformés en solarium - Camille passe au vert - 5 min
Avec
- Eve Charrin, journaliste et autrice du livre “Glissement de terrain” publié chez Bayard Editions. C’est son 5eme livre. L'an dernier elle a publié un récit littéraire sur le travail, Journal intime du capitalisme (éditions Maurice Nadeau).
- Damien Deville docteur en géographie et aménagement du territoire. Chercheur associé au Laboratoire "Médiations. Sciences des lieux, sciences des liens" de Sorbonne Université. Il a soutenu en juin 2021 une thèse sur les jardins ouvriers et familiaux d’Alès dans le Gard. Intitulée «jardiner la ville en crise», son travail s’intéresse à «l’écologie de la précarité» qui lie ces cultivateurs à leur lopin de terre. On peut retrouver ses travaux sur le sujet dans l’ouvrage « La société jardinière », paru aux éditions Le Pommier.
Avec également la dessinatrice et peintre, Louise Collet qui s’intéresse depuis 2019 aux Jardinots situés en Dordogne, dans la banlieue de Périgueux. Les jardinots sont d’anciens jardins cheminots devenus jardins familiaux. Avec la complicité de Marc Pichelin, fondateur de la Compagnie Ouie/Dire qui a enregistré la voix des jardiniers amateurs, Louise Collet a transposé en image leur quotidien et leur environnement.
La Compagnie Ouie/Dire est par ailleurs locataire depuis 2018 de la parcelle 62 de ces jardinots devenue « un espace de culture potagère et artistique »
L’album Les Mains dans la terre est paru le 10 mai
À écouter : Les jardins ouvriers
La chronique de Zazie Tavitian - 6 min
Tr.:
... victoire juridique mais gâchi social et écologique ...
C’est un critère de plus en plus scruté lors des vagues de chaleur : la température humide, qui mesure la température de l’air ambiant combinée au taux d’humidité. A partir de certains seuils, le corps humain lâche. Ces températures humides extrêmes sont de plus en plus fréquentes.
Et il est parfois nécessaire et même inévitable de lutter... contre la chaleur. Nos petits corps sont mis à rude épreuve quand le thermomètre s’affole, et à ceux qui seraient passés à côté je vous signale qu’une partie de l’Asie souffre en ce moment d’une vague de chaleur inédite, les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, le Bengladesh, la Birmanie, l’Inde, il y a plus de 45° par endroits, une habitante disait dans les journaux « il fait chaud à en mourir » et c’est vrai. Savez-vous par exemple que si vous êtes exposé à une température de 35° dans une zone très humide, 100% d’humidité, pendant 6h, vous y passez ?
C’est ce qu’on appelle la « température humide », le « wet bulb » en anglais, dont on retrouve les origines dans l’US Navy, en 1956 précisément, comme me l’a expliqué la physicienne de l’atmosphère au CNRS Sarah Saffiedine : « Le terme « wet bulb temperature » a commencé à être vraiment utilisé par l’armée aux États Unis suite à plusieurs décès et maladies qui ont touché l’armée navale américaine dont la côte Est proche de l’Équateur. C’est là où on trouve les premiers essais d’utiliser la température humide comme un indice de confort thermique qui peut prédire les coups de chaleur e, activité en extérieur »
... quand l’air est sec, on peut transpirer et donc refroidir notre température interne, puisqu’on évacue la chaleur, alors que quand il fait humide, ben ça ne ventile pas. Donc on peut tomber en hyperthermie, c’est-à-dire que la t° de notre corps dépasse la normale, comme quand on a de la fièvre. Et la barre des 35°/100 d’humidité 6h, ou – variante – 38° 80% d’humidité, ou encore 41° 60% d’humidité, elle pourrait non seulement en fait être + basse, certaines études commencent à parler d’un danger mortel à 31° et 60% d’humidité, mais surtout, elle est plus fréquente, ces événements de t° humide extrême ont été multipliés par 2 depuis 40 ans. Et ça ne va évidemment pas aller en s’arrangeant avec le réchauffement climatique. Cathy Clerbaux est elle aussi physicienne de l’atmosphère au CNRS :
« Comme la température augmente, des zones du globe vont être de plus en plus chaude et comme la température augmente la vapeur d’eau il y a plus d’évaporation aussi. Des endroits combinent à la fois des températures élevées et une concentration en vapeur d’eau qui est assez élevée et humide. On pense qu’en 2050, si on fait des projections de la température, dans certaines régions du globe comme l’Asie du Sud, le golfe persique, tout ce qui est autour de la mer rouge, il va y avoir plusieurs jours par an où justement ces températures vont être difficiles à supporter parce qu’elles combineront à la fois température élevée et niveau d’humidité élevé aussi »
Voilà des zones à risque clairement identifiées, avec un critère un peu contre-intuitif, c’est qu’il pourrait être plus difficile à vivre en bord de mer, où il y a plus de vapeur d’eau et donc d’humidité, que dans les terres, les chercheuses citent l’Arabie Saoudite par exemple. Sarah Saffiedine prévient également que ce n’est que le début :
« Aujourd’hui on voit qu’il y a de temps en temps des extrêmes mais ces extrêmes seront la norme dans le futur. Dans cette norme du futur il y aura aussi des extrêmes. On ne sait pas encore vraiment. Chaque année il y a une canicule qui est plus extrême que celle de l’année d’avant. Il y aura peut-être des événements très extrêmes de chaleur, ça pourrait avoir des effets catastrophiques »
Des régions inhabitables, et même si l’Europe par exemple est moins concernée puisque le climat est tempéré et non tropical, elle est aussi surveillée. L’enjeu est d’anticiper, partout :
« La finalité est de regarder comment le corps humain supporte les variations de différents paramètres avec l’idée que si les températures autour du globe augmentent, comment les personnes qui vivent dans des pays qui combinent à la fois chaleur et humidité vont pouvoir supporter ça ? »
Et là c’est un travail à mener aussi avec la médecine bien sûr, les recherches en fait sont encore assez nouvelles, mais l’enjeu est grand, avec comme toujours dans ce monde qui change, la nécessité de s’adapter, et donc de penser aussi les choses politiquement, à une échelle locale, nationale, globale. En attendant, donc, les corps et les gens n’arrêteront pas de lutter, pour simplement pouvoir continuer à vivre.
L'équipe Camille Crosnier Production Suzanne Pacaud Stagiaire
SATURATION de l'EFFET DE SERRE : Le réchauffement a-t-il atteint sa limite ? - 6 oct. 2023 / ScienceEtonnante
1,39 M d’abonnés - 30k+ - 630 022 vues - Géologie & planétologie
On cherche à comprendre comment fonctionne vraiment l'effet de serre...
Le serveur Discord de Science étonnante ➡️ / discord https://discord.gg/GPamYjVYxA
Détails et compléments dans le billet de blog qui accompagne la vidéo : https://scienceetonnante.com/2023/10/06/la-saturation-de-leffet-de-serre
Le code sur Github : https://github.com/scienceetonnante/RadiativeForcing
00:00 Intro
1:15 Rayonnements de la Terre et du Soleil
09:50 On allume l'effet de serre
14:51 L'argument de la saturation
21:13 Un modèle numérique simple
27:49 Estimer le forçage radiatif
Écrit et réalisé par David Louapre © Science étonnante
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3 421 commentaires
- @ericbertrand2386 il y a 6 mois
'Maintenant on va rallumer l'effet de serre ..." et là j'ai une coupure pub pour une voiture
996 - @julesjoulaud3889 il y a 6 mois
Bonsoir, chaleureuses félicitations pour votre médaille CNRS de la médiation scientifique, elle est méritée pour tout le travail que vous faites. Vous êtes un exemple pour stimuler la jeunesse.
Tr.: ... modèle numérique simple écrit en python ... forçage radiatif (NDLR : plus d'énergie reçue qu'émise) ... réchauffement de 3 à 4 W/m2 pour un doublement du CO2 ... donne un impact significatif sur la température moyenne qui sera calculé dans une prochaine vidéo ...
Ndlr : l'argument de la saturation démonté avec certitude et brio. Je résume : la quantité de CO2 dans l'atmosphère dépend de l'altitude. Chaque couche absorbe et réémet de la chaleur pour les spectres de chaque molécule dont elle est composée. 3 parties : en dessous de 10 km, au dessus de 30 km et entre les deux. Au final, le fonctionnement thermique de l'atmosphère est complexe et maintenant TRÈS BIEN CONNU et le réchauffement est INCONTESTABLE. Affirmer qu'il y a un effet de saturation à partir d'un certain seuil de concentration en CO2 est donc FAUX. Valoriser ACT
A la une, Actualités, Bonnes pratiques / Eddy Klemenczak
De gauche à droite : Younès Nezar, Amélie Clerc et Mathéo Gabon
Créé par trois sportif(ve)s amateur(rice)s et semi-professionnel(le)s, les Climatosportifs sont un jeune collectif souhaitant sensibiliser et embarquer les pratiquant(e)s dans la transition écologique du sport.
... ils forment le collectif des Climatosportifs https://climatosportifs.super.site/ ... promouvoir une pratique responsable. Pour ce faire, les trois amis ont déjà créé deux outils d’influence : une charte et une manchette de sensibilisation.
...
six leviers d’actions : la mobilité, l’alimentation, le sponsoring, les équipements, la communication/sensibilisation, l’évolution des disciplines sportives. Transports doux, stages en France, dimension éthique des sponsors, articles de sport en matériaux bio-sourcés ou encore vigilance sur sa communication et les messages transmis, les exemples sont nombreux et inspirants.
« Nous nous sommes inspirés de la Charte pour un journalisme à hauteur de l’urgence écologique et nous l’avons co-construite avec d’autres athlètes engagé(e)s dans cette cause » nous précise Mathéo
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la manchette que peuvent porter les pratiquant(e)s à leur bras. Son originalité réside dans son design qui reprend les « warming stripes », ces « bandes du réchauffement climatique » virant du bleu au rouge et représentant l’évolution des températures sur terre de 1850 à nos jours. Imaginées par le climatologue anglais Ed Hawkins, co-auteur des deux derniers rapports du GIEC, elles ont très vite rencontré un vif succès puisque plus d’un million de téléchargements ont été dénombrés lors de leur parution sur le site créé à cette occasion.
... marque française R/upcycling lancée par Le Relais Val de Seine
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Connue / journal de 10h FI de ce jour
Ndlr : semble être intéressant. Creuser ACT
Clés : réchauffement climatique , crise , eau
Ressource vitale, l’eau est devenue un enjeu prioritaire dans une planète en surchauffe. Tandis qu’elle se rarifie ici, elle se retrouve là en surabondance. En cette Journée mondiale de l’Eau, David Blanchon analyse les multiples crises contemporaines de l’eau à la lumière de Gramsci.
...
Connu / TG le 29/03/24 à 13:39
Climat, la grande affaire locale 1 / 29
Publié le 12/03/2024 à 17h56 / Pascale Tessier
Sujets relatifs :
Dérèglement climatique, Aménagement urbain, Urbanisme
Pierre Moscovici présente le 12 mars 2024 le rapport annuel de la Cour des comptes. © Cour des comptes
Simplification des diagnostics, trajectoires claires et désignation d’un pilote dans l’avion : voilà ce que préconisent les magistrats financiers aux collectivités devant adapter la ville au dérèglement climatique.
Après la crise sanitaire en 2022 et la décentralisation en 2023, la Cour des comptes a choisi comme objet de son rapport annuel 2024 l’action en faveur de l’adaptation au changement climatique. Et au terme d’investigations menées auprès de 19 villes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants, le président Pierre Moscovici a mis l’accent le 12 mars sur « l’ensemble des mesures à prendre pour continuer à vivre dans des conditions supportables », dans un contexte où, malgré ce qui a été engagé, le changement climatique reste « inéluctable et irréversible. » Après n’avoir pris, pour certaines, la mesure de l’urgence que face à la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes et les implications sur les conditions de vie des habitants, les collectivités se voient rappelées à l’ordre par... des magistrats financiers.
Lire aussi L’heure de l’adaptation au changement climatique a plus que sonné pour les collectivités locales
Pour une simplification drastique
Pour Pierre[…]
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Pourquoi la désobéissance civile pourrait s’intensifier / Reporterre
Face à l’inaction des dirigeants sur la question climatique, les mouvements choisissant la désobéissance civile se multiplient. Jusqu’ici perçu comme « radical », ce mode d’action ...
Connu / TG le 6/02/24 à 8:29
...
Introduction
Le rapport de synthèse reconnaît l’interdépendance du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et des sociétés humaines. Il met également l’accent sur les liens étroits entre l'adaptation au changement climatique, l'atténuation de ses effets, la santé des écosystèmes, le bien-être humain et le développement durable, et reflète la diversité croissante des acteurs impliqués dans l'action climatique.
Le GIEC alerte sur le fait que le rythme et l'ampleur de l'action sont actuellement insuffisants pour lutter contre le changement climatique. Cependant, il reste de l’espoir, car des options multiples, réalisables et efficaces existent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et ainsi diminuer les dégâts sur les humains et les écosystèmes.
Le défi est donc de réduire rapidement et fortement les émissions pour créer un monde plus sûr et durable et renforcer la résilience à travers des stratégies d’atténuation et d’adaptation.
Le présent document est structuré en quatre parties. La première dresse l’état des lieux actuel.
La seconde partie présente les possibles changements climatiques futurs et les risques associés.
La troisième se penche sur les réponses qui peuvent être apportées à long terme,
la quatrième sur les réponses immédiates et par secteur.
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Les émissions de CO₂ d’origine fossile ont atteint un nouveau record en 2023 - Publié: 5 décembre 2023, 08:23 CET / The Conversation
Les quantités de CO₂ que nous pouvons encore émettre tout en respectant l’objectif de l’accord de Paris se réduisent à une peau de chagrin : au rythme de 2023, nous aurons épuisé ce budget carbone dans sept ans.
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d’origine fossile augmenteront de 1,1 % en 2023, les portant au niveau record de 36,8 milliards de tonnes de CO2. C’est la conclusion du 18e rapport annuel du Global Carbon Project sur l’état du budget carbone mondial, que nous avons publié aujourd’hui.
...
La production d’énergie renouvelable a atteint un niveau record et croît rapidement. Pour limiter le changement climatique et le changement d’affectation des terres, les émissions de CO2 doivent être réduites beaucoup plus rapidement et, à terme, atteindre le niveau zéro.
La version originale de cet article a été publiée en anglais.
Clés : énergies fossiles gaz à effet de serre (GES) stockage CO2 émissions de CO2 réchauffement planétaire COP28
Connu / TG le 9/12/23 à 11:00
france-5 Magazines 1 h 3 min Français tous publics Vidéo sous-titré
diffusé le 13/12/2023 à 17h43 Disponible jusqu'au 12/01/2024
Avec un jour de retard, et après une nouvelle longue nuit de négociations, ils sont finalement parvenus à un accord. Les pays participants à la COP28 à Dubaï ont validé ce mercredi matin le texte de conclusion qui pour la première fois dans une conférence climatique de l'ONU mentionne aussi explicitement toutes les énergies fossiles. Le mot "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon a été écarté mais un compromis a été trouvé avec la proposition des Emirats arabes unis d’appeler à une "transition hors des énergies fossiles" pour lutter contre le réchauffement climatique. Le texte ne le dit donc pas aussi directement mais certains saluent un accord historique qui donne un signal clair sur la nécessité de remplacer le pétrole, le gaz et le charbon par des énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique. Sont également cités le nucléaire, les systèmes de captage et de stockage de CO² ainsi que l’hydrogène bas carbone.
Il s’agit d’une décision "historique pour accélérer l’action climatique", a déclaré Sultan Al-Jaber, président émirati de cette conférence de l’ONU. Ce sommet mondial est "la COP la plus importante depuis Paris", a réagi le chef des Nations unies sur le climat, Simon Stiell. Des conclusions inattendues pour de nombreux pays, à commencer par ceux de l’Union européenne. "L’humanité a enfin fait ce que nous attendions depuis très, très longtemps. Il nous aura fallu trente ans pour arriver au début de la fin des énergies fossiles" a déclaré le commissaire européen chargé du climat Wopke Hoekstra. Le président de la République Emmanuel Macron a salué également cette "étape importante" qui "engage le monde dans une transition sans énergies fossiles", tout en appelant à "accélérer" la lutte contre le réchauffement de la planète.
Car si cette COP28 marque un pas de plus vers la fin du pétrole, du gaz et du charbon, l’accord ne fixe aucune date de sortie et le texte n’est pas contraignant pour les signataires. Alors est-ce que ce sera suffisant pour enclencher bientôt une véritable sortie des énergies carbonées, principales sources des gaz à effet de serre sur la planète ? Certains comme François Gemenne, coauteur du sixième rapport du GIEC, se veulent optimistes et saluent un "signal fort" donné vers un "futur décarboné". D’autres à l’image des climatologues Valérie Masson-Delmotte et Jean Jouzel pointent un "verre à moitié" vide pour contenir le réchauffement climatique et s’inquiètent de voir que "nous sommes toujours sur une trajectoire de +3 °C".
Et ce alors qu’au même moment les thermomètres s’affolent déjà, notamment dans le sud de l’Espagne où Malaga connaît un record de chaleur pour un mois de décembre à près de 30 degrés et que les lanceurs d'alerte sur les sujets climatiques et environnementaux se retrouvent souvent confrontés à des mésaventures, des intimidations voire à des représailles. C’est le cas notamment en France de la journaliste Morgan Large. Connue pour ses enquêtes sur l’agro-industrie et les atteintes à l’environnement, elle a retrouvé à deux reprises, dont dernièrement en mars, les boulons de l’une des roues de sa voiture complètement dévissés et a porté plainte. La première découverte avait eu lieu il y a deux ans, peu de temps après avoir témoigné dans le documentaire Bretagne, une terre sacrifiée sur France 5. Reporters Sans Frontières avait alors demandé une protection policière pour la journaliste, demande qui avait été refusée.
Alors quel bilan faire de la COP28 ? Est-ce un succès diplomatique pour les Emirats arabes unis (EAU) ? Quels sont les leviers utilisés par Abou Dhabi pour peser sur la scène internationale ?
Nos invités :
- Philippe Dessertine, Économiste, Directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de "Le grand basculement"
- Arnaud Gossement, Avocat en droit de l’environnement - Professeur associé à Paris 1
- Sharon Wajsbrot, Journaliste spécialiste des énergies - "Les Échos"
- Frédéric Encel, Docteur en géopolitique, Maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de "Les voies de la puissance"
Actu
ADS - Audience 08/12 : le rapporteur public refuse d'examiner la responsabilité de l'État dans les baisses d'émissions / Benjamin Lemesle • 11 Décembre 2023 • Public
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Paris le 08/12/2023 : Les associations de l’Affaire du Siècle alertent sur les conclusions du rapporteur public qui ne vont pas dans le sens d’une exécution effective de la condamnation de l’État français pour inaction climatique prononcée en 2021. Le rapporteur préconise au tribunal administratif de Paris de faire l’impasse sur l’origine des baisses récentes d’émissions, liée à des facteurs conjoncturels et extérieurs à l’action de l'État, mais également de ne pas considérer le retard climatique pris depuis la condamnation de 2021.
Lors de l’audience du 8 décembre 2023, le rapporteur public conclut à une exécution du jugement de 2021 par l’État. S’il reconnaît la logique et la pertinence des arguments des associations, il ne conseille pas au tribunal administratif de les prendre en compte dans sa décision. Certes, reconnaît-il, les baisses d’émissions sont dues à des facteurs exogènes et conjoncturels, les rares mesures prises par l’État n’ont pas pu avoir d’effet avant le 31 décembre 2022, et dans le même temps, les puits de carbone s’effondrent, entraînant un nouveau surplus d’émissions, mais ces éléments ne font, selon le rapporteur, pas partie du jugement de 2021.
Le tribunal peut choisir de ne pas suivre ces conclusions. C’est ce qu’ont plaidé les avocats de l’Affaire du Siècle lors de cette audience du 8 décembre. Ils ont rappelé que deux visions et définitions du préjudice écologique se font face : celle de l’État et du rapporteur, qui définissent le préjudice écologique comme étant équivalent au surplus de 15 Mgt d’émissions, s’oppose à celle des associations, et selon elles à celle du tribunal en 2021, qui définissait clairement le préjudice comme les conséquences “liées” ou “nées” de ce surplus d’émissions.
...
Le jugement est désormais attendu dans les prochaines semaines. La date n’est pas communiquée en amont aux parties.
Rappel chronologique des grandes étapes du dossier juridique de l’Affaire du Siècle :
- 18 décembre 2018 : demandes préalables et lancement de la pétition Affaire du Siècle
- 14 octobre 2021 : condamnation de l’État pour inaction climatique par le Tribunal administratif de Paris
- 31 décembre 2022 : délais pour l’État pour se mettre en conformité avec le jugement
- 14 juin 2023 : dépôt de la demande d’astreinte par les organisations de l’Affaire du Siècle
- 3 novembre 2023 : versement du rapport commandé au Collectif Éclaircies au dossier juridique
- 8 décembre 2023 : audience
Les nuages, une incertitude au cœur des modèles climatiques ©Getty - the_burtons
Pourquoi et comment étudie-t-on les nuages ? L’une des grandes énigmes en climatologie porte sur le rôle des nuages dans l’amplitude du réchauffement climatique. Comment diminuer l'incertitude et améliorer la connaissance sur le sujet ?
Les nuages jouent un rôle crucial sur le climat. D’une part, ils refroidissent la Terre, en faisant de l’ombre au rayonnement solaire. D’autre part, les nuages hauts la réchauffent, en contribuant à l’effet de serre.
Les chercheurs tentent d’anticiper leur influence future, notamment sur la hausse des températures et sur l’intensification des évènements extrêmes. Selon les modèles climatiques, la réponse des nuages au réchauffement contrôle considérablement la sensibilité des températures de la Terre aux variations de concentrations en GES.
Mais les nuages, de nature très variables et soumis à la circulation atmosphérique, s’avèrent particulièrement difficiles à modéliser…. En quoi représentent-ils un défi pour les chercheurs ? Que sait-on aujourd’hui sur les nuages et leur rôle dans le climat ?
Avec
- Sandrine Bony, directrice de recherche au CNRS, Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) équipe Étude et modélisation du climat et du changement climatique
- Julien Delanoë chercheur instrumentaliste sur l’étude des nuages, professeur à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Paris Saclay rattaché au Laboratoire Atmosphères, Observations Spatiales (LATMOS-UVSQ/Sorbonne Université/CNRS)
Tous les jours à 14h35 durant la COP28 , retrouvez Loup Espargilière , rédacteur en chef de Vert le média , en direct de Dubaï pour un point quotidien sur les coulisses et l'avancée des négociations .
Chroniques Camille passe au vert Laisse béton Des actions des Soulèvements de la Terre ont eu lieu ce week-end partout en France contre l’industrie du béton, notamment le groupe Lafarge, et doivent se poursuivre jusqu’à mardi. Le secteur est accusé de détruire les sols et d’avoir une trop grande part dans les émissions de gaz à effet de serre.
Clés : Environnement Écologie Biodiversité Nature
Connu / https://wegreen.fr/post/197849
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... le PDG de Total a été accrédité pour participer à la COP. Et de façon plus générale cette COP détient le triste record du nombre de lobbyistes fossiles présents sur place
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... (en anglais, shared socioeconomic pathways ; SSP) sont des scénarios d'évolutions socio-économiques mondiales projetés jusqu'en 2100. Ils sont utilisés pour élaborer des scénarios d'émissions de gaz à effet de serre associés à différentes politiques climatiques1.
Concentrations atmosphériques de CO₂ par SSP au cours du XXIe siècle (projetées par MAGICC6, un modèle climatique à complexité simple/réduite). Chaque point en pointillé représente une moyenne des valeurs simulées générées à partir de 6 modèles climatiques (AIM/CGE, GCAM4, IMAGE, MESSAGE-GLOBIOM, REMIND-MAGPIE, & WITCH-GLOBIOM)2.
Projections d'émissions de méthane3
Cinq scénarios sont envisagés :
- SSP1 : Durabilité (Prendre la route verte)
- SSP2 : Milieu de la route
- SSP3 : Rivalités régionales (Une route cahoteuse)
- SSP4 : Inégalités (Une route divisée)
- SSP5 : Développement alimenté par les combustibles fossiles (Prendre l'autoroute)4
Ils sont utilisés comme base de référence pour la rédaction du sixième rapport d'évaluation du GIEC sur le réchauffement climatique, publié en 2021 et 20225.
Les SSP fournissent des récits décrivant des différents types de développements socio-économiques. Ces scénarios sont une description qualitative de la logique reliant les éléments des récits les uns aux autres1. En termes d'éléments quantitatifs, ils fournissent des données accompagnant les scénarios sur la population nationale, l'urbanisation et le PIB (par habitant)6. Les SSP peuvent être combinés avec divers modèles d'évaluation intégrée (IAM), pour explorer les voies futures possibles en ce qui concerne les voies socio-économiques et climatiques.
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... experimental rapid framework for understanding extreme weather events in a changing climate based on looking at similar past weather situations. Find out more here and follow us on X. https://twitter.com/Climameter
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developed by the ESTIMR team at the Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (Institut Pierre Simon Laplace) in Paris-Saclay. ClimaMeter is led by Davide Faranda (CNRS & London Mathematical Laboratory), Mathieu Vrac (CNRS), Pascal Yiou (CEA-Saclay) & Robert Vautard (IPSL), in collaboration with Gabriele Messori (Uppsala University, Uppsala), Erika Coppola (International Centre for Theoretical Physics, Trieste) and Tommaso Alberti (Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Rome).
⏳We provide an easily interpretable contextualisation of extreme weather immediately after the actual event, as well as a more technical description and discussion of the event with a slightly longer delay.
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❓For any general inquire please contact us by mail : 📨climameter@lsce.ipsl.fr
À l'extrême nord de l'Alaska, la ville de Barrow, où le réchauffement climatique se fait de plus en plus visible. ©Radio France - Sébastien Paour
C'est l’État le plus septentrional des Etats-Unis, à la frontière avec le Canada, et en face de la Russie. De loin le plus grand du pays. Et celui qui, depuis soixante ans, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de l’Amérique.
Les chercheurs de l’Université de Fairbanks le constatent tous les jours : le réchauffement climatique est particulièrement visible en Alaska. A l'instar d'Hélène Genet, professeure à l’Institut de biologie arctique.
Nous sommes dans une banlieue de Fairbanks. De grandes maisons isolées dans une forêt dense de conifères et de bouleaux. Après quelques minutes de marche dans les bois, un mini-canyon dans le sol, sensé être gelé en permanence, le permafrost. Un canyon dans lequel des arbres sont tombés...
Il s’est formé après de fortes pluies il y a dix ans. Ça s’appelle un thermocarst.
« C'est un effondrement du sol résultant de la fonte du permafrost. Le permafrost est très riche en glace. Avec les changements climatiques, ce permafrost ou pergélisol fond. Cette glace devient de l'eau liquide et draine. On se retrouve donc avec un sol qui ressemble à du gruyère, finalement, avec plein de trous à l'intérieur et suffisamment de vide pour que ce sol s'effondre, comme on peut le voir ici sur plusieurs mètres de profondeur. Et aujourd'hui, au fond de ce canyon, il y a un cours d'eau, qui passe et qui continue à éroder en profondeur ce permafrost. »
Le bâti menacé
Une érosion qui oblige à remonter certains bâtiments qui s’enfoncent dans le sol qui se réchauffe...
Ici au bord de la route en lisière de la ville, voici une maison sur deux étages toute en longueur. « Ce qu'on a en face de nous, c'est une maison qui, au départ, était censée être plate et droite, décrit Victor Devaux-Chupin, glaciologue. Et elle est complètement en train de s'effondrer en plein milieu. »
« Toutes ces maisons ont été construites probablement aux années 50-60 et comportent un premier niveau à moitié enterré. Vu qu'en hiver, quand il fait -40°C et que ces maisons sont chauffés à plus de 20°C, en une dizaine d'années, elles sont 30 centimètres plus bas qu'elles n'étaient à l'origine. Juste parce que le permafrost est en train de décongeler aux alentours », explique Marc Oggier, spécialiste de la glace de mer.
Certaines communautés de la côte de l’Alaska sont même obligées de déménager leurs villages de plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres...
Le réchauffement se voit aussi sur les glaciers de l’Alaska. L’État en compte 100 000, qui attirent les touristes. Et celui qui les connait très bien, c’est Rick Thoman, du Centre international de recherche sur l'Arctique. C’est LE spécialiste du climat en Alaska...
L'écosystème bouleversé
« Tous les glaciers d'Alaska perdent de la masse de glace. Et ça a des répercussions importantes sur l'écosystème de certaines régions de l'État. La diminution de la glace entraîne la fonte des neiges en altitude. Ces eaux risquent de se réchauffer. Et les saumons n'aiment pas les eaux chaudes ! On l’a vu par exemple en 2019 : les saumons n'arrivaient pas à remonter les rivières du sud-est de l'Alaska parce que l'eau était trop chaude. »
Et la tendance se poursuit : le nombre de saumons qui remontent les cours d’eau comme le fleuve Yukon pour pondre sont de moins en moins nombreux. Eric Schoen étudie les conséquences du climat sur les poissons et les communautés indigènes qui les pêchent.
« Les gens cherchent un moyen de survivre. Ca veut dire qu'il faut déménager en ville où l'on peut trouver un emploi et gagner de l'argent. Les gens chassent également davantage. Ils pêchent d'autres poissons que le saumon. Mais le saumon a toujours été la principale ressource alimentaire. Les gens peuvent toujours pêcher d'autres espèces, mais ça ne remplacera pas la quantité de nourriture qu'ils tiraient du saumon. Ni la valeur culturelle de certaines de ces traditions qui sont vraiment liées uniquement au saumon. »
Le trait de côte qui recule, les poissons et crabes qui se raréfient, certains indigènes sur la mer de Béring sont déjà les premiers réfugiés climatiques de l’Amérique...
Clés Environnement Biodiversité Climat Changement climatique Arctique
L'équipe Sébastien Paour, Journaliste
Braslovce (Slovénie) (AFP) – Raser les maisons pour reconstruire ailleurs: sous le choc des inondations qui ont dévasté la Slovénie cet été, un maire a décidé d'opter pour une méthode radicale, convaincu de l'urgence de s'adapter au changement climatique.
Publié le : 12/10/2023 - 23:33Modifié le : 12/10/2023 - 23:32 - 5 mn
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"Le danger est désormais présent partout, même dans des zones habituées par le passé à des conditions météo stables", souligne-t-il, en référence aussi à l'Espagne, la Grèce ou l'Italie, touchées cet été par des phénomènes extrêmes.