Au sommaire cette semaine : des traces de pas qui ouvrent une fenêtre sur un monde disparu, une nouvelle théorie sur l'origine de l'eau sur Terre et une hache préhistorique dans une chambre d'enfant...
Des empreintes de pas laissent entrevoir la cohabitation de deux espèces d’hominidés
Ces traces de pas ont été découvertes au Kenya. Elles se sont imprimées il y a 1,5 millions d’années dans les rives boueuses d’un lac, au cœur d’une savane regorgeant d’animaux sauvages. L’analyse de ces empreintes qui appartiennent à deux espèces différentes d’hominidés, révèlent qu’elles ont été laissées à quelques heures d’intervalle seulement. Les unes appartiennent à Homo ergaster notre ancêtre direct, les autres auraient été laissées par un paranthrope, un cousin éloigné dans l’arbre buissonnant de la lignée humaine.
Des ossements fossiles laissaient penser que des cohabitations de ce genre avaient eu lieu à cette époque mais selon les auteurs de cette étude, c’est la première fois que l’on a une preuve directe que deux espèces d’hominidés, toutes deux bipèdes mais avec une façon de marcher très différente, ont arpenté le même sol au même moment.
Pour les chercheurs ces empreintes sont un peu comme une photo instantanée. Elles montrent que ces hominidés, assez éloignés morphologiquement, se sont très certainement vus. On peut imaginer qu’ils se sont influencés. Peut-être même ont-ils interagi directement. Ces premiers humains ont fait une expérience de l’altérité à laquelle nous, sapiens, désormais uniques et derniers représentants sur Terre de la lignée humaine, nous n’aurons jamais accès.
Pour en savoir plus : l'étude publiée dans Science https://www.science.org/doi/10.1126/science.ado5275?adobe_mc=MCMID%3D43980557852708438143528998882073380847%7CMCORGID%3D242B6472541199F70A4C98A6%2540AdobeOrg%7CTS%3D1732874951
Une nouvelle théorie pour expliquer comment l’eau est arrivée sur Terre
Il est communément admis aujourd’hui, qu’au tout début de son histoire la planète bleue ne l’était pas. On pense qu’elle a reçu un apport d’eau extérieur au cours de ses 100 premiers millions d’années. Selon la théorie dominante, ce seraient des corps glacés comme des astéroïdes ou des comètes qui auraient percuté la Terre et constitué ses océans. Mais ce grand billard cosmique impliquant de très nombreuses collisions est statistiquement discutable selon des chercheurs français qui proposent un scénario alternatif « un peu plus naturel et un peu plus simple » à leurs yeux.
Selon leur théorie, étayée par des analyses d’astéroïdes et des observations astronomiques récentes, au tout début de la formation de notre système solaire, il y a 4,6 milliards d’années, la ceinture d’astéroïdes dont les vestiges se trouvent encore entre Mars et Jupiter, était constituée de corps glacés beaucoup plus massifs qu’aujourd’hui. Chauffée par le Soleil, leur glace s’est transformée en vapeur. Un gigantesque disque de vapeur d’eau se serait alors étendu dans tout le système solaire. La Terre aurait progressivement capté par gravitation une partie de cette ressource.
Ce mécanisme permet d’expliquer la présence d’eau sur d’autres astres du système solaire comme Mars ou la Lune. Il offre aussi une piste pour identifier les planètes hors de notre système solaire susceptibles d’avoir constitué leurs océans de la même façon et peut-être d’y abriter la vie.
Pour en savoir plus : l'étude publiée dans Astronomy & Astrophysics https://www.aanda.org/articles/aa/full_html/2024/12/aa51263-24/aa51263-24.html
Sans le savoir, cet enfant avait dans sa chambre un outil rare du paléolithique
C’est l’histoire de Ben, un jeune Britannique de 9 ans qui au détour d’une sortie au musée pour visiter une exposition sur l’âge de pierre, se rend compte qu’il a dans sa chambre un caillou qui ressemble beaucoup aux pierres taillées exposées dans les vitrines. Il avait ramassé le caillou en question 3 ans plus tôt, sur une plage du Sussex. La forme particulière de ce silex brillant lui avait plu, il l’avait emporté et conservé précieusement.
Ni une ni, deux, Ben apporte son caillou au musée pour le faire expertiser. Verdict : il s’agit d’une hache datée de 40 000 à 60 000 ans vraisemblablement taillée par un Néandertalien. Selon le musée, c’est la meilleure trouvaille qu’on leur ait apporté depuis 10 ans. Ben a accepté de prêter sa précieuse pierre taillée pour qu’on l’expose. Elle sera ensuite enregistrée pour en garder une trace mais le musée a promis au jeune garçon de lui rendre son trésor.
Pour en savoir plus : un article de la BBC
Clés : Sciences et Savoirs Sciences Astronomie Astrophysique Mers et océans
Réalisateur : Véronique Kleiner
Producteurs : ARTE France, Point du Jour, Picta Productions, CNRS Images, CNDP
Où la recherche révèle un pan méconnu de l’évolution qui, pour une fois, met les femmes en vedette.
Partout dans le monde, les femmes sont en moyenne plus petites que les hommes. Même chez les Européens du Nord, qui sont actuellement les plus grands du monde, leur taille est inférieure à celle des hommes d’une quinzaine de centimètres environ. Le dimorphisme sexuel de taille, comme l’appellent les scientifiques, n’est cependant pas universel. Il y a des espèces animales où les femelles sont plus grandes que les mâles - les baleines bleues, par exemple. Si le plus grand mammifère au monde est une femelle, pourquoi en va-t-il autrement chez les humains ?
Les spécialistes de la question nous racontent une histoire inédite, au carrefour de la biologie, de la médecine, de la paléoanthropologie et de la sociologie. Ces experts travaillant en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne et aux États-Unis retracent leurs découvertes sur l’évolution qui, pour une fois, mettent les femmes sur le devant de la scène.
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