La Terre au carré jeudi 31 octobre 2019 par Mathieu Vidard
55 minutes
À quoi sert d’être écolo toute sa vie si on se met à polluer la planète après sa mort ? Que l’on choisisse l’inhumation ou la crémation, notre mort aura forcément un impact sur l’environnement. Toutefois, des alternatives existent pour allier mort et écologie.
Invités du jour
Michel Kawnik est président et fondateur de l’Association française d’information funéraire (Afif)
Gautier Caton est directeur général des pompes funèbres Caton et membre du conseil d’administration du Groupement « Le choix funéraire » qui représente les professionnels du secteur.
Au moment du décès, seuls deux choix s’offrent à nous : la crémation et l’inhumation. Si on passe outre les motivations économiques, religieuses ou les valeurs personnelles, et que l’on ne s’attache qu’à la dimension environnementale, quel procédé est avantageux car moins nocif pour la planète ? En réalité les deux procédés sont polluants.
Une étude réalisée par la ville de Paris en 2017 pour comparer la crémation à l’inhumation. Dans cette étude, on apprend qu’entre le cercueil, l’entretien de la tombe, du cimetière, etc… l’inhumation génère 3,6 fois plus de gaz à effet de serre qu’une crémation.
Cela représente 11 % des émissions de CO2 d’un Français sur un an. Et c’est sans compter la pollution des sols liée aux produits chimiques utilisés pour conserver le corps du défunt (on en injecte 8 à 10 litres).
Alors, la crémation serait-elle la solution la plus écologique ? Pas forcément. D’après Michel Kawnik, les crématoriums français sont responsables du tiers du total des émissions gazeuses de mercure en France. Depuis 2018, les crématoriums français ont toutefois été dans l’obligation d’installer des filtres pour limiter le rejet de mercure.