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En réponse à Netanyahou qui vient d’annoncer la prochaine annexion d’une partie de la Cisjordanie, le président palestinien déclare la fin des accords conclus avec Israël et les États-Unis. Bluff ou coup de poker ?
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Pour cet électorat de colons, ou de partisans résolus de la colonisation, l’annexion d’une partie au moins de la Cisjordanie est un objectif idéologique majeur. Qui, en outre, scellera officiellement les confiscations et appropriations sauvages de terres palestiniennes auxquelles ils se sont livrés depuis de longues années.
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Dès le début du mois de mai, douze ambassadeurs représentant le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, le Danemark, la Finlande et l’Union européenne ont indiqué au ministère israélien des affaires étrangères que si les plans d’annexion de la Cisjordanie définis dans l’accord de coalition en voie de conclusion étaient mis en œuvre, cette décision aurait de « graves conséquences ».
Deux semaines plus tard, 25 des 27 États membres de l’Union européenne – moins l’Autriche et la Hongrie – demandaient à Israël, par une déclaration commune de renoncer à ses « projets d’annexion » et de respecter le droit international. Au même moment le conseil européen des affaires étrangères débattait de possibles sanctions dans les domaines des sciences et de l’éducation qui n’exigeraient pas le consensus pour être adoptées.
Ces derniers jours encore, Paris, par la voix du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a demandé à Israël de s’abstenir de « toute mesure unilatérale qui conduirait à l’annexion de tout ou partie des territoires palestiniens ». Josep Borrell, haut représentant européen pour les affaires étrangères, a rappelé que l’Europe « ne reconnaîtrait pas des modifications aux frontières de 1967 qui ne seraient pas agréées par les Israéliens et les Palestiniens ». Le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, et le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, ont publié une déclaration commune exprimant leur « grave préoccupation ».
Même le gouvernement Canadien, soutien habituel d’Israël a manifesté lundi son opposition au projet d’annexion. « Ce qui a été très surprenant, confie un diplomate, a été de voir qu’à Bruxelles, même les Pays-Bas, historiquement favorables à Israël, ont participé avec la France, l’Irlande, le Luxembourg et l’Espagne à des échanges où l’hypothèse de sanctions contre Israël était évoquée. »
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Il est difficile de dire pour l’instant si cette opposition résolue des Européens, rejoints par le Canadien Justin Trudeau et par l’adversaire démocrate de Trump, Joe Biden, qui déclare « ne pas soutenir l’annexion », a joué un rôle dans la décision des Palestiniens d’annoncer la fin des accords. Elle les a apparemment rassurés sur la poursuite de l’aide internationale qui permet à leurs institutions de fonctionner.