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Jean-Luc Mélenchon réagissait lors de son déplacement au Mexique à l’interview d’Emmanuel Macron réalisée à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 2022.
Retrouvez ci-dessous la retranscription de son intervention :
« Du Mexique où je me trouve en ce moment, juste avant d'être reçu par le président de la République de ce pays, j'ai écouté le discours du président Macron.
Je suis frappé par la désinvolture avec laquelle il répond aux questions graves qui lui sont posées. Je suis frappé par son indifférence à la souffrance sociale qui se répand dans notre pays. Comment peut-il avoir comme unique message - le jour de la fête nationale qui est censée nous rapprocher tous dans l'amour de la patrie républicaine - comme unique discours, de nouveau, les inégalités, la violence sociale. C'est-à-dire travailler plus longtemps, ce qui n'est absolument pas nécessaire, c'est-à-dire priver encore plus de gens de leurs allocations chômage quand ce chômage se développe. Tout cela avec l'idée assez grossière que les gens préféreraient des allocations à un travail réel.
Une nouvelle fois cette phrase provocante disant qu'il suffit de traverser la rue pour trouver de l'emploi. Décidément, tout ce qui se dit et passe par sa bouche est toujours comme une sorte de défi, d'agression contre la masse des Françaises et des Français qui l'écoutent. Il y a une indifférence à ce qui leur arrive qui s'exprime à travers sa voix. Il y a une sorte de révérence permanente pour les privilèges qui accablent notre société.
Je me trouve dans un pays où on procède à l'inverse. Je ne vous dis pas que tout est bien, ni que tout est fait à la perfection. Mais du moins la direction de travail est de soulager la pauvreté, soulager la souffrance des plus humbles. Et là, c'est exactement le contraire.
Enfin, j'entends qu'il va falloir se préparer à une sobriété énergétique. C'est bien le moment d'y penser. Depuis le temps qu'on répète qu'il faut le faire. Et surtout, c'est bien le moment d'y penser, après avoir réclamé à cor et à cri le boycott des productions russes et n'avoir pris aucune mesure pour y faire face. Vous souvenez-vous quand je proposais qu'on s'accorde avec l'Algérie pour pouvoir trouver une issue pour les Français, pour que le carburant et le gaz nous coûtent à nous moins cher tandis qu'aux Algériens ce seraient les fournitures de céréales qui coûteraient moins chères.
On a l'impression d'un gouvernement qui pilote à vue et d'un chef de l'Etat qui ne sait plus vraiment où il est.
En attendant, à tous, je vous souhaite une bonne fête de la République, car, ne l'oublions jamais, le 14 juillet, c'est l'émergence du peuple français comme acteur de son histoire. Et avant le 14 juillet, c'était l'Ancien Régime, celui des privilèges et après, la direction qui est prise c'est celle de l'abolition des privilèges et de l'égalité. Il nous reste tant à faire pour atteindre les objectifs du 14 juillet 1789. À nous de faire mieux, tout le temps. »