Immeuble végétalisé. ©Getty - Jackyenjoyphotography
À quoi ressemblera la société idéale de demain ? - Jeudi 5 octobre 2023 / Grand bien vous fasse ! - France inter
Urbanisme, vivre ensemble, écologie... Comment les Françaises et les Français voient demain ?
Coup de projecteur sur la société idéale de demain, aux yeux des Français. Avec la Fondation Jean-Jaurès, Sopra Steria et Ipsos, nous nous intéresserons aux lieux de vie, aux mobilités, aux relations familiales, au sentiment d’appartenance à une communauté, au travail et au temps libre, à la réussite et à l’argent, aux rythmes de vie, aux modes de consommation…
Nous verrons ce qui rassemble encore les Français dans une société de plus en plus morcelée, archipelisée comme dirait Jérôme Fourquet. Nous vous révélerons également à quoi ressemblerait la société idéale de demain, vue de la France du passé, de la France matérialiste, ou encore de la France techno-autoritaire, selon cette étude révélée en exclusivité ce matin.
La société de demain pour demain ?
Jérémie Peltier est codirecteur de la Fondation Jean-Jaurès, qui publie avec Ipsos, la CFDT, Sopra Steria, une vaste étude "La société idéale de demain aux yeux des Français". Ils ont demandé à 8 700 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus quelle était leur société idéale dans les années qui viennent. En exclusivité dans cette émission, sont livrés les principaux enseignements de cette enquête.
Calme et apaisement
Ce qui a beaucoup frappé Jérémie Peltier et ce qui apparaît de façon assez transverse dans l'enquête, c'est le désir d'apaisement, le désir de quiétude. En tout cas une demande très forte, en effet, d'apaisement, de quiétude, de tranquillité. Un exemple apparaît quand est demandé le critère le plus important dans une habitation idéale. Le premier critère, c'est le calme et la tranquillité de la vie.
Le codirecteur de la Fondation Jean-Jaurès parle aussi d'une envie de prendre ses distances avec le reste de la population : "Quand vous demandez aux gens : quel est votre idéal aussi en termes de lieux de vie ? C'est une maison isolée, une maison individuelle isolée. Ça veut dire isolée du reste de la population, de ses voisins, des gens qui sont extérieurs à notre espace d'ultra-proximité. Un élément qui est très important quand vous leur demandez les critères importants dans cette maison individuelle isolée, c'est l'isolation sonore."
Ralentir le rythme de la vie
La société idéale changerait le rythme de nos vies au travail, dans nos vies quotidiennes avec notre famille, le rythme de nos loisirs, etc. Jérémie Peltier explique qu'il y a une demande globalement de faire baisser le rythme au même titre que l'idée générale, c'est de faire baisser la température, c'est de faire baisser la tonalité un peu anxiogène de la société. L'idée aussi très importante serait de calmer, de ralentir le rythme de vie.
Il ajoute : "Sur les questions de l'égalité femmes-hommes, les gens disent que ça avance trop lentement. Il faut que ça aille plus vite. Sur les questions d'évolution des mœurs, les gens disent que ça avance trop lentement, il faut que ça aille plus vite. Par contre, quand vous leur demandez les rythmes de vie d'une façon générale, et notamment la cadence au travail, les rythmes de votre vie au quotidien, là les gens vous disent que tout va trop vite, ça va beaucoup trop vite. Et donc là, dans ma vie, j'aspire à ralentir."
Une forme hybride de travail
Dans l'étude de la Fondation Jean-Jaurès, la question de la place du travail dans nos vies a été posée. Les Français interrogés réclament davantage de souplesse. Les Français sont attachés au lieu de travail unique classique pour 37 %. Ils sont 32 % à souhaiter alterner télétravail et présentiel, et 12 % seulement souhaitent ne faire que du télétravail à l'avenir.
Changer régulièrement de métier
Jérémie Peltier constate une envie de stabilité professionnelle. "Par contre, ce qu'ils demandent, c'est que dans une société rêvée, on leur offre la possibilité de changer régulièrement de métier, d'avoir souvent de nouvelles responsabilités et c'est ça qui est intéressant. Il ne faut pas se tromper entre le désir de changer d'entreprise tous les ans, l'espèce de bougisme dont on pourrait croire que l'ensemble des jeunes seraient touchés et en fait le désir noble, louable, vertueux, de changer régulièrement de métier, de poste, etc. Et donc vous pouvez changer régulièrement de métier, de postes, de responsabilités au sein de la même entreprise."
Consommer mieux
La question de la consommation serait vraiment partagée au sein de la société française. La moitié de la société française dit que demain dans une société idéale, il faudrait un certain nombre de règles éthiques, de règles environnementales pour ne pas consommer avec toute la liberté que l'on a aujourd'hui.
Le mode d'achat idéal pour ces Français interrogés par la Fondation Jean-Jaurès, pour 52 %, c'est l'achat dans des petits commerces spécialisés, pour 26 % l'achat des grandes surfaces et pour 52 % l'achat sur des plateformes Internet comme Amazon ou eBay.
Les invités
- Jérémie Peltier est co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès. Il est également directeur de la collection « Suspension » aux Éditions de l’Aube et chroniqueur pour Marianne et Ernest Magazine.
Livre : La fête est finie ? - l’Observatoire 2021 - Olivier Marin est journaliste rédacteur en chef spécialisé en immobilier et logement au groupe Figaro (Immobilier, Immoneuf, Propriétés).
Livre : L'urbanisme de demain - Apogée septembre 2023 - Jean Viard est directeur de recherche CNRS à Sciences-Po Paris (CEVIPOF), sociologue et fondateur des Éditions de l'Aube.
Livre : Un juste regard - L’Aube janvier 2023 - Guénaëlle Gault est Directrice générale chez L'ObSoCo (L’Observatoire Société et Consommation). Son expertise porte particulièrement sur l’analyse des modes de vie, du changement social et de la consommation. Elle enseigne à Sciences Po Paris et à l'Université de Paris Cité.
Tr: ... les gens veulent travailler autrement ... ya encore un idéal de voyage ... la famille est devenue une tribu ... ya un mouvement, une concertation, des inventions, des lieux, une résidence intergénérationnelle ... ya encore 30% des fr centrés sur la voiture individuelle ... Camille Poux-Jalaguier
Attaché(e) de production : un monde plus écologique, plus égalitaire, respect. Plus de sobriété, mais c'est encore utopique. Habitat participatif ... Fr Habitat Participatif ... la consommation était la religion du 21ème siècle. Devient politique. ... idéal démocratique partagé encore, avec plus de démocratie directe ... Étude à lire >fin octobre ACT
Dessin d'enfant. ©Getty - Westend61
Que racontent les dessins de nos enfants ?
Ce mercredi dans "Grand bien vous fasse" : que racontent les dessins des enfants ? Faut-il réellement les décrypter ? Chercher un sens caché derrière chaque trait ?
La consigne était simple : « Dessinez cette journée de Mardi Gras que nous venons de passer à l’école ». Mon dessin s’est soldé par une convocation de ma mère. Oh, j’avais bien respecté la consigne, représenté des serpentins, des enfants déguisés… Mais un détail a chiffonné l’institutrice. Dans un coin de la feuille était figurée également une petite fille en pleurs.
Cet enfant, c’était moi. Et mes larmes, des larmes d’impatience. Ma mère était enceinte, et du haut de mes 5 ans, attendre neuf mois pour voir enfin cette petite sœur que j’espérais tant, relevait de la souffrance. Autant dire que l’interprétation de ce dessin n’a pas nécessité un aéropage de spécialistes.
Mais d’une façon générale, que racontent les dessins des enfants ? Faut-il réellement les décrypter ? Chercher un sens caché à chaque trait ?
Les étapes du dessin, selon les âges
Anne Lorin, pédopsychiatre et psychothérapeute, explique les différentes étapes, selon les âges, dans les dessins enfantins.
Entre un et deux ans
Dès l'âge d'un an, les bébés sont capables de tenir un crayon. De douze mois à deux ans, ils font des gribouillis qui sont relativement informels et ils ne s'intéressent pas à la couleur. Ils prennent le feutre le plus proche de la main.
Entre deux et trois ans
À deux ans, grâce à des progrès moteurs, et à la coordination entre l'œil et la main, les gribouillis s'organisent. Ils font deux types de gribouillis : des gribouillis ronds qui ressemblent à des escargots. Le dessin, c'est comme une langue étrangère, donc il y a des faux-amis. Les gribouillis ronds ne sont pas des escargots. Ils ont déjà à voir avec l'attachement, l'intériorisation de la sécurité de base qui vient de la relation avec les proches. Ils font un autre type de gribouillis qui sont des gribouillis en zigzag, qui sont des gribouillis très vifs. Des formes de traits qui sont des gestes horizontaux de flexion du bras qui s'éloignent de l'axe du corps et qui y reviennent. Cela fait des zigzags. C'est une pulsion d'affirmation de s, i et d'ouverture vers le monde.
Entre deux et trois ans
Ensuite, entre deux ans et trois ans, l'enfant ferme le rond. C'est très important de fermer le rond, car c'est le pictogramme de l'identité, le rond. Le point de départ est contrôlé à deux ans et le point d'arrivée à seulement trois ans. Ça demande une certaine maîtrise sur le plan moteur.
À partir de 3 ans
À réécouter : “Tintin” : journaliste de dessin !
Blockbusters
55 min
Le bonhomme têtard, qui est un humain dessiné avec une tête et des bâtons pour le corps – sans torse –, arrive vers 3 ans et demi à peu près. Le bonhomme têtard est un pictogramme d'être humain, car l'enfant se fiche du réalisme. Pour faire ce bonhomme, il faut que l'enfant ait accédé à son identité : "Je suis."
Pour faire un bonhomme têtard, il y a deux étapes intermédiaires. Dès que l'enfant ferme le rond, il joue à mettre des choses dedans. C'est le jeu qui consiste à mettre dedans. Il fait des petits dessins dans le rond, mais pas à l'extérieur.
Il y a un autre jeu qui va être simultané, c'est le jeu qui consiste à franchir le tour du rond, toute la circonférence avec des traits qui partent de l'intérieur et qui vont vers l'extérieur. C'est comme des flèches. Ça a avoir avec l'impact sur le monde, sur le fait de s'affirmer.
Pour Marie Robert, professeure de lettre et de philosophie, entre 3 et 6 ans, mieux vaut ne pas imposer de modèles ou chercher à atteindre un résultat, mais plutôt laisser l'enfant s'exprimer.
À partir de 10 ans
Vers dix ans, le dessin dépérit et disparaît, chez la plupart des enfants. Ceux qui continuent à dessiner d'une façon intensive sont ceux qu'Anne Lorin appelle "des dessinateurs". Ça ne veut pas dire que ça va être leur métier, mais ça veut dire que le dessin va faire partie de leur vie. Ils vont dessiner toute leur vie. En tout cas, les autres se désintéressent du dessin parce qu'ils considèrent que le dessin, c'est pour les petits.
L'importance de la pratique du dessin
L'accès libre au dessin a, selon les invitées, beaucoup de fonctions et de bienfaits pour l'enfant :
Se développer, sur le plan affectif et aussi leur intelligence
C'est un outil irremplaçable. Le dessin libre est le plus précieux car c'est celui qui aide le plus l'enfant à se développer.
S'exprimer
Anne Lorrin déplore une épidémie de coloriage. C'est pour elle dommage et il faut donner des feuilles blanches, pour que les enfants puissent s'exprimer.
Se découvrir des capacités, développer l'estime de soi
La concentration
Les représentations
Certes, les dessins disent beaucoup mais il ne faut pas surinterpréter non plus, car ce sont des représentations à un instant T.
Si certains parents peuvent être vexés de leur représentation, lorsque les enfants dessinent la famille, il faut savoir que l'enfant n'a pas non plus tous les outils à sa disposition et que le rendu ne reflète pas toujours ce qu'il a dans la tête. Il faut regarder le dessin avec beaucoup d'indulgence et faire confiance à son enfant, qui a dessiné avec beaucoup d'amour.
🎧 Pour en savoir plus, écoutez l'émission...
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Invités
Anne Lorin, pédopsychiatre et psychothérapeute et chargé de projet à l’agence numérique de santé.
LIVRE : Ce que nous racontent les dessins d’enfant, aux éditions Philippe Duval, 2021.
Marie Robert, professeure de lettre et de philosophie, autrice et directrice pédagogique des écoles Montessori Esclaibes.
LIVRE : Une année de philosophie, chez Flammarion, novembre 2022.
Maëlle Schneider, art thérapeute aux « Petits Lutins de l’Art », centre d’étude de l’expression à Paris.
Avec la chronique de Gwenaëlle Boulet "Ma vie de parents"
Clés : Vie quotidienne Enfance dessin
Baladodiffusion : -> https://rf.proxycast.org/a926ed6e-5dc9-4649-9d52-575e761d8f51/16173-15.02.2023-ITEMA_23288809-2023F26104S0046-22.mp3
L'équipe Eva Roque, Production Claire Destacamp, Réalisation Camille Poux-Jalaguier, Collaboration Alexia Rivière, Collaboration Alice Galletier, Autre
Tr.: ... le rond ... art-thérapie : psychothérapie et médiation, travail de soin, de transformation, la médiation car on va utiliser ... pratique artistique ... expression libre, pas de consigne, pas de jugement, confidentiel ... espace protégé ... comportement de l'enfant ... le regard des parents ... le dessin surgit de l'intérieur de l'enfant ... dessin, acte relationnel ... aide l'enfant à se comprendre ... se développer sur le plan affectif ... passe par le lien ... fierté, estime de soi ... confiance en soi ... c'est aussi difficile, ya une rigueur ... les récurrences ... questionne, accompagne ... ne jamais forcer un enfant à dessiner ... Extrait de "l'amour flou" ... ennui ... >21mn Terminer ACT
Comment lutter contre l’insuffisance cardiaque ? ©Getty - Sarinya Pinngam / EyeEm
Un million et demi de personnes concernées par cette pathologie qui progresse à grands pas dans notre pays. C'est la première cause d’hospitalisation chez les plus de 65 ans. Comment reconnaitre les signes, les symptômes, les causes, les facteurs de risque et les moyens de prévenir cette maladie.
C'est une pathologie qui reste encore trop sous-diagnostiquée. Elle cause 70 000 décès chaque année. L’Assurance maladie pousse la sonnette d’alarme car cette pathologie va progresser dans les prochaines années. Elle estime que de 300 à 400 000 personnes ignorent qu'elles sont insuffisantes cardiaques. Les symptômes sont souvent négligés, minimisés, surtout chez les femmes, et ces symptômes sont souvent négligés jusqu'au stade de l'urgence, où même de la fatalité, tant l'hospitalisation est souvent prise en charge tardivement.
Force est de constater qu'il y a de plus en plus de patients de moins de 50 ans en surpoids et sédentaires qui sont concernés par l'insuffisance cardiaque. Nos experts ne manquent pas de commencer par rappeler que le nombre de patients atteints d'insuffisance cardiaque va augmenter avec l'âge. Tout l'enjeu est de mieux prendre en charge cette maladie, de façon à ne pas la laisser s'installer ni s'aggraver. Pour cela, il existe aujourd'hui de nombreux moyens thérapeutiques et des mesures hygiéno-diététiques pour limiter cette insuffisance et ralentir la progression.
Nous expliquons ce qu’est précisément l’insuffisance cardiaque, ses symptômes, ses causes, ses facteurs de risques, les traitements, l’alimentation idéale et la place pour le sport et l’activité physique.
Le mécanisme de l'insuffisance cardiaque
L'insuffisance cardiaque, c'est le cœur qui devient insuffisant. C'est une insuffisance d'apport en oxygène dans l'ensemble de notre organisme. Le médecin urgentiste Gérald Kierzek et la cardiologue Stéphane Manzo-Silberman expliquent que c'est lorsque "notre pompe cardiaque ne remplit plus son office de se contracter, de chasser le sang oxygéné dans les artères, dans les poumons, dans les muscles, dans tous nos organes. Cette insuffisance cardiaque conduit fatalement au décès, soit par œdème aigu du poumon, soit par des arrêts cardiaques asphyxiques puisque le cœur est tellement dilaté qu'il ne contrôle plus la régulation du rythme".
Les signes qui doivent absolument alerter
L'essoufflement, les fatigues inhabituelles sont un des premiers signes d'insuffisance cardiaque
La toux nocturne, souvent lorsque l'on doit se surélever parce qu'on n'arrive plus à respirer la nuit en étant complètement couché
L'apparition d'œdèmes aux membres inférieurs dont les chevilles qui commencent à enfler
Les douleurs abdominales, liées au fait que le foie se gorge d'eau et provoque en même temps des sensibilités
Une prise de poids importante et rapide
Dans ce cas-là, les deux médecins rappellent combien "il est essentiel de faire le point avec son médecin traitant, afin d'éviter les complications pour procéder à une auscultation des poumons ; à une échographie cardiaque en vue d'évaluer la fonction du cœur ; à des prises de sang ; à un contrôle régulier de la tension".
Les facteurs de risque
Les deux experts énumèrent les grands facteurs de progression et d'aggravation de ces maladies :
Le tabac
La consommation excessive d'alcool
La sédentarité
L'insuffisance d'activité des fonctions du corps altère et détruit les organes. Le professeur Gérald Kierzek rappelle que "le fait de ne pas bouger va altérer le corps, le cœur qui va redistribuer l'oxygène partout ailleurs. Sans activité, le muscle du cœur va s'atrophier et généraliser les fragilités internes, dont les muscles en périphérie, ce qui fait qu'on va avoir moins de force, moins d'endurance, nos vaisseaux, au lieu de s'ouvrir, de transporter du sang vont au contraire se rétrécir. Résultat quand toutes ces fonctions s'altèrent du fait d'une trop grand sédentarité, on s'expose à ces pathologies. Au-delà de 5-7 h de position assise dans la journée, on augmente la mortalité et de manière exponentielle".
La prise de poids
Elle augmente le risque d'insuffisance cardiaque de 11 %. Ali Rebeihi rappelle ici une étude présentée au récent congrès de la Société européenne de cardiologie à Barcelone, qui indique que l'excès de graisse abdominale serait très néfaste pour la santé cardiaque. Les scientifiques ont analysé les données de 430 000 Britanniques âgés de 40 à 70 ans pendant treize ans. Au cours de l'étude, 8 669 participants ont souffert d'insuffisance cardiaque et certains en sont décédés. La graisse abdominale contient de nombreux facteurs inflammatoires.
Le stress chronique
Il se surajoute aux facteurs qui contribuent à la détérioration globale des artères, à leur rétrécissement, à la perte de fonctions d'apport en oxygène.
Des prédispositions génétiques
Comment prévenir et éviter l'insuffisance cardiaque ?
Ce sont 80 % des maladies cardio-vasculaires qui sont évitables grâce à une activité physique adaptée à son rythme de vie, par l'alimentation, l'hygiène de vie en général.
Exercer une activité physique régulière modérée
Cela va permet de réentraîner, remuscler le cœur, les muscles, de moins solliciter la pompe cardiaque et d'ouvrir les vaisseaux périphériques afin qu'ils respirent davantage. Le Dr Jean-Marc Sène explique "qu'il faut tonifier, porter, renforcer correctement son corps, renforcer ses muscles posturaux aux moyens d'exercices de gainage qui vont permettre de renforcer les muscles profonds. Le gainage, trois fois par semaine, des séances de dix minutes peuvent suffire trois fois par semaine. Optez pour la marche, le vélo, la natation, des activités où on peut maîtriser l'intensité et éviter par contre tous les sport explosifs".
Surveiller, réadapter son régime alimentaire : éviter les excès
C'est la deuxième condition essentielle selon Gérald Kierzek : "il est important de réadapter son régime alimentaire, d'éviter l'alimentation ultra-transformée, trop souvent riche en additifs, favoriser une alimentation fait maison, si possible avec des produits frais, et qui permet de contrôler vraiment les apports en sel. Optez pour un régime méditerranéen dont les principes consistent à diminuer les graisses, les sucres en privilégiant les graisses végétales, l'huile d'olive, les cinq fruits et légumes, des céréales, des légumineuses. Évitez le sel, on en a déjà suffisamment indirectement dans les aliments, ce n'est pas la peine d'en rajouter".
Invités
► Une émission en partenariat avec le site Doctissimo.
Dr Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP HP). Ambassadrice d'Agir pour le coeur des femmes
Dr Jean-Marc Sène, médecin à Paris, spécialisé dans la médecine du sport. Il s’est ensuite spécialisé en traumatologie, ostéopathie, nutrition et physiologie de l’entraînement. En 2016, il a ouvert le cabinet « Santé Plus Sport » pour accompagner de manière globale les sportifs professionnels ou amateurs. L’ensemble de ses prises de paroles sont à retrouver sur son blog
📖 Auteur de "Le sport : je me lance !" (In Press Editions, octobre 2022) et de "Sport et troubles du comportement alimentaire" (L’Harmattan, Janvier 2021, avec Ivan Raca et Marine Noret).
Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP) depuis plus de vingt ans. Directeur médical du site leader « Doctissimo » depuis Septembre 2020. Chroniqueur et éditorialiste médical sur « Télématin » et « Bel & Bien » (France 2) depuis août 2022.
📖 Auteur de "Votre santé dans le monde d'après - Préparez-la aujourd'hui !" (Editions du Rocher, février 2022), de "101 conseils pour ne pas atterrir aux urgences" (Points en poche, 2015).
Les chroniques
La chronique Alors voilà de Baptiste Beaulieu
La visite de Thierry Lhermitte, parrain de la FRM
Vie quotidienne
Société
Santé
L'équipe - Ali Rebeihi, Production - Claire Destacamp, Réalisation - Camille Poux-Jalaguier, Collaboration - Alexia Rivière, Collaboration - Alice Galletier
mardi 24 mai 2022 par Ali Rebeihi - Grand bien vous fasse !
Comment être heureux et en bonne santé avec Montaigne ?
52 minutes
Et si ce bon vieux Montaigne nous aidait à prendre soin de notre santé psychologique ? L’auteur des Essais meurt dans son manoir à cinquante-neuf ans, le 13 septembre 1592. Et comme le rappelle l’écrivain Frédéric Schiffter, dans Le plafond de Montaigne, « Il était temps ».
La statue de Michel de Montaigne, à deux pas de la Sorbonne, Paris © AFP / SERGE ATTAL / ONLY FRANCE
« Depuis des années, la santé désertait ses reins et la joie son cœur. Il souffrait de crises de goutte et de poussée de mélancolie, qui jour après jour, le rendaient inapte aux brefs plaisirs de l’existence ».
Et c’est peut-être pour cette raison que nous pouvons encore tirer de sa vie et de ses pensées ondoyantes, des enseignements pour mener notre barque dans l’océan instable et incertain qu’est la vie.
Montaigne et Proust
À écouter - Culture
Proust & Montaigne
19 min
Et si l’œuvre de Montaigne était également une médecine, une thérapeutique pour prendre soin de sa santé ? C’est en tous cas la thèse audacieuse du psychiatre Michel Lejoyeux que nous allons explorer…
Au fil de notre conversation, je vous invite à nous appeler pour poser vos questions, que vous soyez lecteur ou non de Montaigne…
01 45 24 7000 ou en utilisant l’appli France Inter.
Invités :
Pr Michel Lejoyeux : professeur de psychiatrie à l’Université de Paris. Travaille en psychiatrie et addictologie à l’Hôpital Bichat. Livre : « En bonne santé avec Montaigne », Robert Laffont, 12 mai 2022.
Frédéric Schiffter : philosophe. Livre : « Lassitudes », éd. Louise Bottu, décembre 2021
Christilla Pellé-Douël : journaliste chez Psychologies Magazine.
Christophe André : Chronique Les choses vues :écrivain, psychiatre et psychothérapeute
Extraits de l'entretien
Montaigne a souffert d'une très mauvaise santé et n'aimait pas beaucoup les médecins. Michel Lejoyeux répond : « Oui, mais en le lisant, je me suis dit que nous faisions à peu près le même métier. Il l'a fait évidemment avant moi. Qu’est-ce la médecine aujourd'hui ?
C'est essayer de trouver des bons comportements à table, dans la vie, ou avec des amis. C'est aussi trouver des bonnes croyances. Montaigne dit : « Se croire brave, c'est être brave. La seule façon qu'on a d'être courageux, c'est de se croire courageux. Quand on se bagarre contre quelqu'un qui se croit invincible, il est à peu près impossible à battre. En revanche, se croire fragile, c'est être fragile. » Montaigne initie un travail sur les croyances et les cognitions.
Et puis, je trouve très utile dans une époque où il y a eu beaucoup de médecins prescripteurs, un peu autoritaires à cause de la crise de la pandémie, d’écouter Montaigne vous dire : venez avec vos défauts, vos faiblesses… « Vous n'aimez pas vos enfants ? Ce n’est pas naturel le fait d'aimer ses enfants. » « Vous êtes en colère ? Moi aussi, je le suis». Cette acceptation de ses faiblesses, ce changement de croyances et de comportement, est vraiment la base de ce qu'on essaie de faire au quotidien.
Montaigne a beaucoup souffert de sa mauvaise santé et des traitements. Sur cette vie de souffrance, il disait qu’aux opérations, il préférait aller prendre des bains en Italie, se confronter à une autre culture, et se nourrir de cette civilisation italienne de musique. Au fond, on est dans cette idée d'une médecine véritablement douce.
Il n’aimait pas la médecine violente de son époque, mais il disait que s’il en rencontrait un, il lui demandait conseil sur les vins et qu’il le rémunèrerait pour ça. »
L’exercice physique
«Très en avance sur son temps, Montaigne pressent que le corps et l'esprit ne font qu'un. Montaigne, explique Michel Lejoyeux dit : « Quelque chose qui aujourd'hui choquerait un peu, mais qui est validé par la neurobiologie. Si vous avez le choix entre faire uniquement un exercice spirituel ou uniquement un exercice corporel, faites plutôt un exercice corporel. Ça fera du bien à l'esprit. L'inverse n'est pas sûr. »
Un meilleur ami
Michel Lejoyeux : « Parce que c'était lui. Parce que c'était moi » cette phrase connue célèbre l'amitié de Montaigne avec La Boétie. Le philosophe considère qu’il faut avoir un vrai ami. Il faut que « les cœurs, soient tellement cousus qu'on ne voit plus la couture ». Et que dit une étude qui vient de sortir ? Plus on a des relations en ligne, de relations superficielles qui peuvent se fâcher du jour au lendemain, plus on est exposé à la maladie. Mais plus on a un vrai ami à La Boétie, plus finalement, on est protégés. »
Mais il faut un vrai bon ami. Plus on est triste, moins on a confiance en soi, plus on va avoir besoin de multiplier des signes extérieurs de narcissisme. Comme sur les réseaux sociaux. Ce qui nous étaye, ce ne sont pas les personnes croisées avec lesquelles on est sympathique, mais les vraies relations, qui sont de véritables tuteurs de résilience. Ce bon ami doit être capable d'avoir une conversation avec nous. La conversation étant un grand antidépresseur naturel. Mais cette personne doit être capable de vous contredire. »
Les fausses croyances
« Aaron Beck, grand monsieur de la thérapie comportementale est mort l'an dernier à 100 ans. Et il avait donné quelques pistes pour lutter contre les pensées toxiques dans la lignée Montaigne. Il avait repéré trois erreurs.
La surgénéralisation : Il m'arrive un petit souci. Je considère que ma vie est définitivement ruinée.
L'abstraction sélective. On le fait tous. On repense à un moment : et on se dit qu’il y a eu un moment où on n’a pas été très bons. On a une tendance naturelle à se souvenir du tout petit moment où ça a un peu patiné. Montaigne nous dit : "Cette chose n'est qu'un détail. Les choses négatives sont bouffies et enflées de manière artificielle. C'est ce que je fais au quotidien avec les anxieux. Nous avons des moments ratés dans la vie, mais ce n’est pas toute la vie, qui est ratée.
L'inférence. On l'a vu pendant la pandémie, c’est de tirer une conclusion fausse. Si je ne comprends pas quelque chose, c’est qu’il doit y avoir une part de juste. Montaigne dit : « Je connais des gens qui ont le derrière galeux, sans avoir lu dans leur dictionnaire les définitions du derrière et de la gale ! »
Et aussi
Montaigne distingue la dépression de la tristesse. Il tient un discours très moderne proche de celui sur les traitements par thérapies comportementales. Et face aux moments de découragement, et de peur, il préconise la distraction.
Montaigne était un médecin amateur génial. Une professeure de l'université de Floride dénommée Kelly Island, s’inspire des écrits de Montaigne pour son programme thérapeutique. Il donne pour mission de développer chez ses patients quatre qualités : le plaisir de l'instant présent, l'acceptation des désagréments mineurs, la régulation des émotions et la souplesse de l'esprit. »
La suite est à écouter...
ALLER PLUS LOIN
ECOUTER | Un été avec Montaigne
10h35
Statue de Michel de Montaigne, square Paul-Painlevé, à Paris, France
4 min
Grand bien vous fasse !
Montaigne et l’estime de soi : "Au plus élevé trône du monde, nous ne sommes assis que dessus notre cul"
Par Christophe André
psychanalyse
Michel de Montaigne
52 minutes
Troubles cardiovasculaires, douleurs chroniques, diabète de type 2... Quel est le lien entre certaines épreuves de la vie, des traumatismes et des maltraitances passées et l’apparition de pathologies à l’âge adulte ?
On sait par exemple que des agressions sexuelles vécues dans l’enfance ont un impact sur la santé à l’âge adulte.
Coup de projecteur sur les effets de l’adversité dans l’enfance et l’adolescence sur notre corps.
On s’intéresse aux pensées négatives qui peuvent provoquer des symptômes désagréables, mais aussi aux conséquences des chocs émotionnels sur notre santé.
N’hésitez pas à témoigner et à poser vos questions au 01 45 24 7000 ou en laissant une note vocale sur l’appli France Inter.
Invités
Cyril Tarquinio, professeur de psychologie clinique et psychologie de la santé à l’Université de Lorraine (Metz), co-responsable du Master « Psychologie clinique, psychopathologie et psychologie de la santé », directeur et fondateur du Centre Pierre Janet. Ses recherches portent sur l’étude des différentes formes de prise en charge de la santé et de la maladie.
Auteur de "Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel – Comment les évènements négatifs ont un impact sur notre santé", préface de Boris Cyrulnik (éditions Dunod, mai 2022).
Patrick Lemoine, psychiatre, docteur en neurosciences, ancien praticien hospitalier et directeur d’enseignement clinique à l’université Claude Bernard de Lyon. Il est actuellement le directeur médical international de la Division psychiatrique du groupe de cliniques ORPEA-Clinea. Spécialiste du sommeil, il a publié de nombreux ouvrages consacrés au sommeil et à ses troubles, à l’anxiété et au sevrage des médicaments.
Auteur de "Docteur, j’ai mal à mon sommeil – Pour dormir naturellement", de "Le mystère du nocébo" et de "La santé psychique de ceux qui ont fait le monde" (éditions Odile Jacob).
La chronique santé Alors Voilà de Baptiste Beaulieu.
Tr.: ... épigénétique, mutation transmise à la descendance ex viol d'une mère à sa fille ... soupe d'hormones de stress ... pathogène ... tuteurs de résilience ... le psychotrauma ... le traumatisme nait de la rencontre entre un événement et un individu, une histoire de vie ... générer des états émotionnels qui dépassent nos capacités, le psychotraumatisme, douleurs chroniques, conduites addictives, expressions d'une grande complexité ... ensemble de paramètres qui vont pondérer les événements, inégaux face au traumatisme ... rien n'est anodin ... même la vie intra-utérine ... gènes de vulnérabilité ... ex. génocide du Rwanda ... troubles du sommeil ... choc émotionnel ... traiter le trauma par approche ouverte, pas la thérapie verbale, aller plus loin ... trauma du lien ... environnement sécurisant qui répare ... le microbiote ... stress produit cortisole ... si permanent, ulcère, hypertension, etc ... changer les conséquences du passé ... thérapies EMDR, hypnose, etc prise en charge intégrative ... en boucle, décompensation ... l'amour, environnement positif, on réinverse l'épigénétique ...
-> http://rf.proxycast.org/5383825a-0e3f-4cb1-9b50-09199773c4c7/16173-09.05.2022-ITEMA_23020028-2022F26104S0129-22.mp3
Clés : Neurosciences psychologie
53 minutes
Ne pas oublier ceux qui sont morts de la haine en ligne et ceux qui en gardent de lourdes séquelles psychologiques et physiques, après une tentative de suicide par exemple. Comme le harcèlement, le cyberharcèlement peut détruire et cela peut concerner tout le monde.
...
Différents types de harcèlement en ligne
- L'embrasement où l'idée d'incendier l'autre de manière brutale, intense et rapide qui repose, en ligne, sur des luttes de prestige, explique Bruno Humbeeck. Souvent cela passe par la divulgation de l'intime pour nuire. C'est le dedipix, car le like est la nouvelle monnaie adolescente pour obtenir du prestige. On le fait pour rigoler, mais il suffit d'un partage sur l'espace public pour que vous soyez complètement dépossédé.e de votre image.
C'est pour cette raison que ceux qui le font, intentionnellement ou pas, doivent prendre conscience des conséquences qui peuvent se produire suite au partage de ce type de contenu
Beaucoup d'adolescents se conditionnent à travers la culture du défi, et souvent de manière relativement dangereuse. Beaucoup ne sont pas du tout conscients du jeu dans lequel ils s'enferment et enferment leurs victimes par leur propre comportement d'imprudence". - La consomption par harcèlement où l'on brûle l'autre à petit feu. Il s'agit d'un véritable travail de sape…
Quelle qu'elle soit, la moquerie y joue pleinement son rôle, entre l'ironie qui vous met à distance, la dérision qui vous rend tout petit, le sarcasme qui vous brise, vous avez la succession d'un ensemble de mécanismes insidieux.
52 minutes
Depuis plus d’un an, nous passons le plus clair de notre temps à la maison. Avec des bonheurs variés selon que l’on habite dans un grand espace avec jardin ou dans une studette sans balcon. Tous contraints de nous replier chez soi…
...
Avec
- Vincent Cocquebert : journaliste et collabore notamment avec GQ, Glamour ou Stylist. Il est également rédacteur en chef de Twenty, un magazine consacré à la jeunesse. Observateur amusé des tics de ses contemporains, Vincent Cocquebert jette un regard lucide et tranchant sur notre époque et ses dérives.
Son dernier livre La Civilisation du cocon est paru aux éditions Arkhê le 18 mars 2021 - Flavia Mazelin Salvi : journaliste à _Psychologies magazine. S_pécialisée en psychologie et développement personnel, elle est également l'auteure de plusieurs ouvrages consacrés au zen et publiés aux éditions Presse du Châtelet. Elle est la créatrice de l'application « Zéro Stress ».
- Aurélia Schneider : psychiatre française, spécialisée dans les thérapies comportementales et cognitives et auteure d'un essai sur la charge mentale.
La charge mentale des femmes et celle des hommes : mieux détecter pour prévenir le burn-out paru aux éditions Larousse, en 2018.