Table des matières :
M1
- Un être de fiction
- Variété des imaginaires
- Évolution des imaginaires
M2
- Pyramide du vivant
- Imaginaire d'opulence
- Techno-solutionnisme
- Responsabilité des ICC
- Récits écologiques
M3
- Éveillons-nous !
- Théorie du donut
- Approche systémique
- Déconstruction
- Autres projets de société
M4
- Leviers pour engager
- Nouvelle sémantique
- Nouvelles représentations
Connu / https://x.com/Imagine2050_/status/1846574365443277220
Nous nous rebellons pour remplacer le système actuel qui mène à l’extinction du vivant par un système qui mette en son cœur le vivant et sa régénération. C’est pourquoi nous voulons créer une culture au service du vivant sous toutes ses formes et de ce qui est vivant en chacun·e de nous. Nous pensons que culture du soin et changement de système vont de pair car il ne suffit pas de demander à le changer, il faut en construire un nouveau, sain, résilient et adapté aux chocs des effondrements écologiques et sociaux à venir.
... nous travaillons ainsi à :
- Permettre à chacun‧e de se sentir inclus‧e dans le mouvement et de trouver sa place
- Prendre soin les un·es des autres
- Régénérer nos rapports au pouvoir
- Prévenir et guérir les conflits
- Encourager la reliance des un·es aux autres, à la nature et à plus grand que soi
Au sein d’XR, un groupe de travail s’attelle à faciliter l’émergence et le développement de ces cultures régénératrices.
Du développement durable aux cultures régénératrices
Le modèle du développement durable reste bloqué dans le récit du progrès technologique et de la maîtrise de la nature par les humain‧es.
... notre place est au sein de la nature, non à côté, et que nous avons notre part à faire pour permettre sa régénération, sa stabilité dans le futur.
... la croissance, les extractions des ressources naturelles, leur « consommation » inévitable dans le cadre d’un développement, qu’il soit appelé « durable » ou « vert », met en danger la capacité de la nature à se régénérer, autant que notre vie, notamment la vie de celles et ceux qui sont exploité‧es par ce modèle de développement économique.
... remplacer la notion de développement par celle de cultures, c’est-à-dire des manières radicalement différentes de vivre et de penser notre rapport à la nature, rendant possible la régénération et la stabilité des systèmes naturels.
En fondant nos cultures sur ce modèle de la régénération, nous choisissons un mode de vie en harmonie avec la nature fondé sur une économie et des techniques régénératrices, qui répondent à nos besoins essentiels dans tous les domaines d’activité humaine, de l’alimentation au transport, de l’habitat aux outils, de la santé à la sécurité, tout en prenant en compte les limites planétaires.
De la séparation à la réunion
La séparation, en nous-mêmes, et d’avec la nature est une violence que nous nous infligeons. Elle est portée et transmise par notre modèle économique, social, culturel et politique. L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations. Cette opposition stérile a abouti à une série de séparations à l’origine de notre inaction écologique, et plus largement de toutes les violences et oppressions systémiques.
... nous revendiquons la réunion de la nature et de la culture : nous ne sommes pas en dehors de la nature, nous en faisons partie. Nous ne sommes pas indépendant‧es de la nature, nous en avons un besoin vital. Nous ne sommes pas supérieur‧es à la nature, mais nous en sommes égaux‧ales, et nous y avons une responsabilité particulière. Nous sommes interdépendant‧es. Nous dépendons des autres, de la nature et réciproquement.
En nous-mêmes, la séparation est celle d’avec nos émotions, nos intuitions, nos élans, ce qui est vivant et dialogue avec le vivant en nous. Toute fermeture en nous sépare, et fait obstacle à ces cultures régénératrices qui nous invitent à nous relier à nous-mêmes, aux autres, à la nature et au monde.
Vers un militantisme relié
La culture régénératrice est un acte politique. En travaillant à prendre soin au sein même du militantisme, nous cherchons à tester et incarner une nouvelle façon de « vivre ensemble » de l’intérieur. Nous portons une attention soutenue aux moyens utilisés tout autant qu’aux buts poursuivis. Nous pensons que les sociétés durables et joyeuses que nous voulons voir advenir naîtront du soin que nous portons aux blessures de notre société actuelle.
Extinction Rébellion n’est pas un mouvement isolé de la société et souffre des mêmes maux, que ce soit le burn-out qui touche aussi les militant·e·s, les relations de domination entre groupes sociaux divers ou encore les troubles de l’éco-anxiété qui affecte les personnes sensibles à l’effondrement écologique et sociétal.
Les cultures régénératrices proposent une diversité de moyens de soigner ces maux, en posant la question de ce qui nous relie – plutôt que de ce qui nous sépare – et de comment le partager : nos émotions comme nos « communs », nos conflits comme nos besoins, nos rapports de pouvoir comme nos vulnérabilités.
Nous voulons agir maintenant, à travers une non-violence active, une culture régénératrice et un activisme radical dans le sens où il prend les problèmes à la racine.
Les 5 grandes questions auxquelles nous cherchons des réponses :
- Comment aider les personnes à s’engager dans un collectif et passer de la sidération ou de l’impuissance à l’action juste pour chacun·e ?
- Comment avoir un mouvement dont le militantisme est « soutenable », dans lequel les militant·es prennent soin d’eux et elles, sans s’épuiser, comme on épuise les ressources de cette Terre ?
- Bien que les tensions soient inévitables et normales dans un groupe, comment aider aux gestions de celles-ci pour passer des conflits interpersonnels à un apprentissage qui fait grandir et émerger l’intelligence collective ?
- Comment éviter de reproduire les systèmes d’oppression, les déconstruire et apprendre une nouvelle manière d’être ensemble ?
- Comment nous reconnecter et resserrer la toile du vivant qui a été distendue afin de pouvoir faire face aux impensables effondrements actuels et à venir ?
Connu / TG le 20/10/23 à 16:00
Ndlr : super sauf pour :
- "Prévenir et guérir les conflits" : le conflit, c'est la vie, il y a donc une contradiction avec le propos général ici centré sur la vie et sa régénérescence. Le souci ne serait-il pas "Comment accueillir les conflits en maintenant une posture non-violente ?" Je propose donc de travailler ici "Prévenir et guérir les passages à actes violents" plutôt ? PROPOSER ACT
- "Encourager la reliance" : encourager ou questionner la reliance ? avec qui être en lien et pourquoi et pour quoi ? Quel sens donner au lien que j'ai ou non avec autrui ? PROPOSER ACT
Et des questions sur :
- "L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations" : quels sont les éléments historiques qui le prouvent ? ACT
site né en 2006 afin de présenter des photos ou des textes poétiques ou militants. Ce site est collectif, même s’il est principalement alimenté par les travaux de Christophe Noisette.
L’aire de rien est hébergé chez QSDF, un hébergeur indépendant et libre.
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?BW1iyg
L'invité de 7h50 du week-end Par Carine Bécard
Sur Le Media. Également l’avocat Alexis Baudelin, qui défend plusieurs des militants arrêtés suite à la manifestation
https://www.ripostecreativepedagogique.xyz/?CoursLibre i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?feEPJA
le diaporama de la présentation : https://stph.scenari-community.org/pres/20220927-riposte-creative/ i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Sfmczg
Points remarquables :
Présentation Stéphane Crozat de Librecours, Lownum
...
4 scénarios qui arrivent au même résultat par un chemin différent :
- S1 : Génération frugale
- S2 : Coopérations territoriales
- S3 : Technologies vertes
- S4 : Pari réparateur
...
Stph :... Le plus grand enjeux, c'est d'arriver à mettre en place de l'accompagnement humain, car les contenus ne sont jamais suffisants en eux-mêmes. Mettre en place des mécanismes d'entrée pour ça serait un plus. Demande à des participants de s'engager à encadrer pour les suivants
...
Référence du colloque : https://www.sictdoctoralschool.com/
https://stph.crzt.fr/res/sict-lownum-1.pdf
https://stph.crzt.fr/res/sict-lownum-2.pdf
...
D'un côté, travailler sur les imaginaires et se forcer à faire des récits. D'un autre, voir ce que ça donne dans le réel.
Forçage à des logiques de publication, de confrontation : sortir les étudiants d'un rapport apprenant descandant à un rapport confrontant
...
Proposition Fête de la science : Un téléphone qui dure toute la vie ? Lifephone https://md.picasoft.net/s/bxdEAkdg5
Sujet 1 : LifePhone, Un smartphone pour toute la vie
/ document en construction, donc ATTENTON à ne rien écraser ;)
Projet ClimatChange pour utiliser des outils LowTech en afrique en particulier : https://climatechangelab.org/
Ndlr : approfondir ACT
L'auteur Martin Vanier Professeur d’aménagement et urbanisme (École d’urbanisme de Paris)
Tous les candidats sont allés à son chevet. Jean Lassalle l’a dit « authentique ». Le lobby des chasseurs en a fait un parti politique pour les législatives. Les médias l’ont désignée comme terre du Rassemblement National : c’est la France rurale, ou « la ruralité », avec 32,8% de la population et 88% des communes du pays, selon le référentiel adopté l’an dernier par le gouvernement, qui lui a ainsi donné un poids sans précédent. La France est de nouveau un grand pays rural. Tous les départements revendiquent leur part de ruralité et certaines métropoles s’en estiment également dépositaires, du fait de l’extension de leur périmètre.
...
Biface, le récit ruraliste aujourd’hui en France est l’objet d’une bataille confuse entre ceux qui réinventent à travers lui les rapports au monde de la société tout entière, et ceux qui y cultivent de quoi continuer à la cliver. Les premiers veulent vivre autrement dans les campagnes, les seconds veillent surtout à ce que de campagnes en campagnes (électorales cette fois), la rente politique de la ruralité instaurée entre 1848 et 1881 se pérennise. L’ambiguïté idéologique est croissante. Pour continuer à se projeter dans ses campagnes, la société contemporaine gagnerait à laisser la notion de ruralité à sa place, à savoir dans les livres d’histoire.
Connu / tg 26/07/22 à 12:43 puis 11/8/22 à 23:45
CLERMONT-FERRAND
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Boris Cyrulnik, Docteur en médecine, Neuropsychiatre, Neurologue, auteur de nombreux livres grands publics et professionnels a animé le 21 octobre 2021 une conférence intitulée "Pourquoi dire non, langage totalitaire et résistance" dans les locaux de l'Université Clermont Auvergne.
Pourquoi lors de catastrophes (naturelles, sociales, ou dictature, etc.), certaines personnes ont le courage ou la force de dire non, alors que d'autres ont le plaisir de se soumettre ?
Cette conférence a été organisée par @Clermont Auvergne Métropole en partenariat avec l'UCA.
CHAPITRES
00:00:00 • Introduction
00:00:23 • Conférence
01:06:50 • Questions du public
LIENS
▶ Université Clermont Auvergne : https://www.uca.fr
#BorisCyrulnik #conférence #UCA #université #Clermont #2021
Tr.: ... la pensée paresseuse est délicieuse ... besoin d'appartenance, finit par emprisonner, désespoir, conflit, euphorie de la manifestation, contrainte affective ... La Boétie ... le danger, c'est qu'apparaissent un sauveur, pensée qui prétend tout expliquer, TOTALITAIRE, ex étrangers, épidémies de peste, processus de bouc-émissaire ... pas d'altérité, pas d'empathie, ...
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lutte de tous les instants sur le volet « atténuation », c’est-à-dire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. On estime du côté de la communauté scientifique que même si tous les engagements pris à la Cop 21 étaient respectés on irait vers une hausse des températures comprise entre 3,2 et 4 degrés. Or on sait que ces engagements ne sont pas tenus. En 2017 il y a eu une augmentation de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en France alors qu’elle devrait les réduire de 2,2 % par an !
...
aussi réfléchir à l’après, au volet « adaptation » : des choses sont en train de changer de manière irrémédiable, d’autres vont l’être et doivent être anticipées. La hausse du niveau des mers, la multiplication des épisodes de sécheresse, le changement local de climat, de végétation, l’extinction de certaines espèces, l’augmentation des risques de conflit armé et la rareté de certaines ressources naturelles qui viennent à épuisement : la question n’est pas de savoir si on a envie que ça arrive ou non. On a laissé passer la période historique durant laquelle on pouvait encore se payer le luxe de poser cette question et d’y répondre par des actes politiques forts. Désormais, on y est. Et on commence à constater que tous ces effondrements sont plus violents pour les plus fragiles : les petits, les minorités, les précaires.
...
je rejoins l’auteur de SF Alain Damasio sur cette question, c’est que la fiction opère comme des lunettes du réel. Elle permet de mettre à juste distance pour mieux appréhender des sujets qui sont peut-être trop durs à regarder quand ils se situent dans le réel, trop proches et trop effrayants comme le sont les épisodes climatiques extrêmes – a fortiori la perspective de l’effondrement.
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la fiction est un médiateur assez intéressant par rapport à ce discours très anxiogène du changement climatique et de l’effondrement.
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L’écosocialisme reste un invariant
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on a besoin, comme le disait Serge Latouche, de « décoloniser » notre imaginaire, ce qui implique d’abord de « désapprendre », se désaccoutumer de ces drogues dures du système que sont les énergies fossiles, le TINA (there is no alternative) ou la rentabilité du capital. Il s’agit de déconstruire notre système de pensée à la manière du pas de côté que font les personnages de l’An 01 de Gébé (« on arrête tout, on réfléchit, et ce n’est pas triste »). C’est une étape nécessaire pour se dessiller le regard et ainsi pouvoir, dans un second temps, reconstruire, avec de nouveaux mots, de nouveaux récits et figures, une vision plus adaptée au monde réel, et surtout au monde d’après tel qu’on aimerait le voir advenir.
Walter Benjamin faisait remarquer que déclin ne veut pas dire disparition. De même l’effondrement peut être une métamorphose.
...
La dignité du présent ... une discipline personnelle, éthique et même esthétique.
En 2013, deux policiers éborgnaient une mère de famille et blessaient son fils à Villemomble, en Seine-Saint-Denis, au cours d’une interpellation au motif bancal et au déroulé anarchique. Aujourd’hui, la Cour d’assises de Paris les acquitte en appel. Et jette une lumière crue sur l’implacable mécanique juridico-policière, toute entière calibrée pour légitimer le camp policier.
...
Maître Honegger, qui accompagne la famille Kébé depuis de nombreuses années et a déjà plaidé en première instance, relève une phrase, prononcée par un policier dans les communications radio enregistrées au cours de l’intervention : « Y’a encore des bâtards dans le coin ». Dans son ouvrage “La force de l’ordre”, le sociologue Didier Fassin, qui a passé plusieurs mois en observation auprès d’une BAC de la région parisienne, livre une analyse assez précise de ce terme : “Totalement banalisé au sein de la BAC, [...] l’usage de ce terme contamine non seulement les représentations que l’on se fait des individus concernés (un “bâtard” n’est pas tout à fait un jeune comme un autre), mais aussi les pratiques qu’on s’autorise vis-à-vis d’eux (un “bâtard” mérite assurément moins d’égards qu’un autre jeune)”.
\y.kʁɔ.ni\ féminin (Science-fiction) Récit imaginaire prenant comme base de départ une évolution alternative de l’Histoire. Reconstruction historique d’événements fictifs, d’après un point de départ historique.
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Conférence du 19 février 2020, organisée par Ogmios et les étudiants de Sciences Po Lyon, en partenariat avec l'association Volonterre.
Intitulé :
Le 21ème siècle, un contexte politique et écologique inédit.
Descriptif général :
La terminologie effondriste est désormais utilisée dans une grande partie de la presse pour qualifier les risques écologiques autant qu'économiques et politiques. Un changement brutal de situation semble craint par beaucoup d'analystes, et nous devons désormais anticiper un avenir dans tous les cas de plus en plus contraint.
Dans cet objectif, tentons de comprendre le lien entre la finitude des ressources et notre impact collectif sur le vivant afin d'estimer de leur influence sur l'évolution des cadres politiques qui organisent nos sociétés.
L'intervention questionne les stratégies politiques potentiellement inefficaces ou contre-productives en monde contraint, en contextualisant la lutte anticapitaliste au coeur de la grande accélération.
Un immense merci à Chloé Varejao et Noé Lassus pour leur invitation et pour l'organisation, également à Baptiste Mylondo pour sa présence et son introduction à cette intervention.
Sources disponibles en suivant ce lien : https://medium.com/@vmignerot/limpasse-de-l-anticapitalisme-sources-de-la-conf%C3%A9rence-%C3%A0-sciences-po-lyon-2161c2f55713
Powerpoint disponible en suivant ce lien : https://fr.slideshare.net/VincentMignerot/limpasse-de-lanticapitalisme-sciences-po-lyon
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Connue / https://mamot.fr/@vincib => RETROUVER LE LIEN EXACT ACT
*Transcription : ... en psychanalyse, la compulsion de répétition ... l'arbitraire de l'existence, totalitaire, coopération et rivalité, ... notre espèce est potentiellement la plus coopérative ... 3 paramètres : alimentation, santé, sécurité ... rejeter paramètres de l'arbitraire, ... effondrement = une orga humaine ne parvient plus à rejeter à l'extérieur les contraintes, situation dans laquelle on perd la maîtrise. ... conceptualiser ... augmenté la capacité de charge, détruit le milieu (régulé) chimpanze 21 ml2 homme 36x36km /bipédie cf Laurent Testot Cataclysme
révolution du paléolytique supérieur chasser à distance -> cliquet malthusien. gain démographique ; agriculture de 6 m à 200 millions ; hydrocarbures.
/agriculture -10000 à -4000 ans : passé de 1 enfant /4ans à 1e/an ! alors que l'agriculture est un désavantage biologique, nous avons perdu en taille, etc. car alim sauvage meilleurs, plus d'exercice. /domestication immunisés contrairement aux chasseurs-cueilleurs qui disparaissaient au contact des agriculteurs. sédentarité, excédents, pouvoir -> lever l'impôt -> militaires
James Scott anthropologue ... la sécurité, le thème oublié de l'écologie pollitique. étude daniel smith / actas storytelling récits les conteurs qualifiés font plus d'enfants !
le rôle des récits est premier pour définir les élites. Organise la capture d'énergie et de ressources par la chasse, la pêche. les actas égalitaristes. 2 autres études :
- la coopération est bénéfique à tous même si les élites en profitent plus.
aussi concurrence - narration processus collectif complexe, manipuler la représentation de l'environnement social.
Hypothèse fascinante : nous nous serions autodomestiqués ! tendance au jeu, utile aux compétences sociales ++ cerveau plus petit, critère commun avec les animaux : l'acceptation de la soumission docilement. L'apparition des états -> violence avec sélection technique et culturelle.
/q existantielles / pierre charbonnie livre abondance et liberté. clivage autonomie/abondance /esclavage théorie sociologique : forme ultime d'arrachement à son contexte : l'esclave est mort ! /autonomie écrire ses lois pas soi-même : quitter la dépendance pour retour au sauvage / pétrole ... technique - civilisation - capitalisme. La totalité des critiques n'existerait pas sans t-c-c ! rapport de dépendance entre technique et critique.
écosystème naturel : photosynthèse - haut de la chaine alim. L'homme n'est pas en haut. Le sens de circulation de l'énergie dessine un pouvoir : plus de plancton plus de poissons. capter l'énergie donne le pouvoir. ex. cie pétrole rockefeller 1871
/anarchie légitime car moins impactante sur le milieu. Mais ???
/ rapport Meadows étude commandée /club d'intellectuels = modèle économique global et fiable. Chute PIB, puis chute démographie, illuste dépassement de la capacité de charge. Penser le temps long. /vergogne sentiment de crainte d'une honte future ++
/oubli de ça : ex foot rival - coopération / gain compétition, le cadre ++ on a assimilé compétiition à rivalité ! oubli du cadre / invention de la liberté ! et pas des limites de la terre et des ressources.
TABLEAU DE GAINS ET PERTES ENTRE DEUX ESPÈCES :
- ++ -> Mutualisme, coopération, symbiose
- +neutre -> commensalisme
- +- -> prédation, parasitisme
- -- -> rivalité alors qu'on a mis compétition !
Irruption du capitalisme / empires évol en surface. dès que sphère comprise, guerres de 30 ans, traité de wesphalie, définit la surface des états. On a inventé les colonies et le capitalisme, la ressource étant l'humain lui-même. a des effets sur le social.
Histoire où oppresser pour avoir plus car plus de territoire. Le capitalisme est donc une réponse, et pas la cause du pb. Mais besoins inchangés (A- S - S)
Jacques élus : "orga industrielle pour produire du profit" réfute cette thèse.
Manque déni de l'irrévocabilité de la rivalité. le peuple pas content. / classe moy : celle qui a le plus cru. née avec le capitalisme. La cause, ce sont les êtres humains ! La vraie cible, c'est NOUS, les 8 miliiards d'êtres humains ! Les récits qui déterminent les dénis. L'anticapitalisme simple, facile à expliquer, invisibilise les classes moyennes. /récit à ce point dominant, structurant qu'il a accompagné la possibilité de détourner le regard, a cru en même temps que les dégats.
"soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres" La Boétie ++
Corinne Morel-Darleux "pour reconstruire un horizon, il faut nourrir notre puissance d'agir" ++ /mvts qui essaient de faire se rencontrer le système industriel, les élites, et l'environnement mais sans changer le système. ++
Notre puissance d'agir est la même que les chasseurs-cueilleurs : assurer A+S+S.
Le conflit intérieur est plus difficile à gérer que le conflit de rejet sur l'anticapitalisme ou les lobbies ou autres. Comment je vais exister moi, dans un monde où plus personne ne peut assurer sa A+S+S tout seul. Donc, comment réinvestir des mouvements politiques qui vont permettre de passer d'un monde de croissance à un monde de décroissance maîtrisée. Les chasseurs-cueilleurs, je parlais de claste ???, salins et des anthropologues qui ont étudié comment ont fait les chasseurs cueilleurs pour réguler leur adaptation pendant 99% de l'histoire de l'humanité, c'est quand même eux qui ont largement vécu plus longtemps que nous ! Les clivages des décisions qu'ils opéraient étaient soit on augmente la capacité de charge, on obtient un bénéfice à court terme mais le long terme est impacté. Soit on décroit, on limite notre emprise sur le milieu, ce qui est problématique à court terme car on obtient moins d'avantages, par contre, on protège le long terme. C'est ça les clivages politiques au sens d'organisation de la communauté qui ont régi l'organisation des chasseurs-cueilleurs pendant 99% de leur histoire. Nous, nous les avons transformés artificiellement en clivage gauche-droite (constructions hors sol, et, on le sait parfaitement, ils ne réforment absolument pas la trajectoire de croissance, ils sont tous les deux indexés dessus. On a complètement occulté la seule dicotomie qui permettrait de réguler notre adaptation, c'est faire des choix de progrès et de croissance quand c'est possible et de ne pas les faire quand c'est impossible. Aujourd'hui, c'est IMPOSSIBLE de faire un choix de CROISSANCE. On ne peut pas. Donc les clivages gauche-droite deviennent disfonctionnels, mais on peine à retrouver les clivages politiques PROGRÈS VERSUS DÉCROISSANCE. C'est ceci qu'il faut réinvestir.
J'ai beaucoup parlé d'élites, de récits, Voici un des graphes de l'étude HANDY (Human and Nature Dynamics) de 2014 cofinancée par la NASA, peu importe, qui posait des questions intéressantes. Elle essayait d'estimer des rapports de classes en fonction de la distribution des avantages, de la production, de la richesse. ~même schéma que Meadows : quand la production de richesse augmente, la nature en pâtit. Les producteurs (les Commoners, ouvriers, salarités, ceux qui créent la richesse en transformant la nature) augmentent en population. Et les élites aussi, mais un peu plus tard. Et puis surtout, les élites, à un moment donné, la capacité de charge est dépassée, la richesse décroit, et puis la force productive puisqu'il n'y a plus rien à transformer donc on ne peut plus créer de richesse. Et on voit que les élites durent un peu plus longtemps, mais en fait, elles disparaissent aussi. Et aujourd'hui nous ne sommes pas gouvernés ni par des empereurs romains ni pas des rois mayas. Pourquoi ? Car ils ont disparus aussi. Ça ne veut pas dire que la totalité de la société a disparu, mais elle a été ramenée à un niveau compatible avec la capacité de charge.
Question : qu'est-ce qui se passe dans le monde dans lequel nous allons aller où la nature est dévastée, entre le pic d'existence des travailleurs et le pic d'existence des élites ? Est-ce que nous allons entrer dans un monde où les conflits seront totalement déconnectés de la réalité politique telle que je l'ai décrite - et dans ce cas, c'est la guerre - ou est-ce que nous allons comprendre peut-être que nous tous, à 8 milliards nous avons été extrêment solidaires pour raconter tous de belles histoires qui ont dévasté notre environnement et qui nosu ont fait exister. Dans ce cas là, il y a peut-être un dialogue possible à 8 miliards. C'est assez binaire. Si on ne se réconcilie pas avec notre propre histoire que j'ai tenté de décrire aujourd'hui, c'est juste l'horreur pour demain. Si on comprend quels sont les fondamentaux de notre existence, on peut peut-être éviter les pires horreurs.
Ndlr : téléverser les doc présentés ACT
Intervention au Palais Brongniart sur les nouveaux récits de l'avenir - •3 nov. 2019 / Arthur Keller
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Le 5 septembre 2019 j'ai été convié à une soirée co-organisée par Spark News et le forum Convergences, pour y donner un discours relatif à l'utilité, mais aussi aux limites et aux dangers, des récits.
Catégorie Actualités et politique 27 commentaires
...
Mourad Chakouri il y a 2 mois
Nous devrions être des millions à visionner ce type de conférence inspirante, lucide et utile, mais forcer de constater que l'avenir de la race humaine et du vivant en général n'intéresse que très peu de nos congénères. Inconscient ils n'ont qu'une idée en tête, accumuler, dominer, se divertir encore et toujours. Agissons en collectif, continuons d’éveillé les consciences, et surtout faisons. le message est passer. Merci pour cette conf Mr Keller
Lucasil y a 2 mois
"Le réchauffement climatique n'est pas un problème, c'est un symptôme".
Ça fait du bien de l'entendre ;-).
3
Akilab Sheep il y a 2 mois
Ouep, le symptôme d'une maladie causée par la frénésie productiviste thermo-industrielle et le néo-libéralisme.
Xavier COURTINE il y a 1 mois
Merci Mr Keller pour votre pédagogie, pour la pertinence de vos propos, pour vos analyses et votre partage à travers votre chaîne et vos conférences. Vous pouvez avoir l’impression, peut-être, parfois, de prêcher dans le désert. Non! On vous écoute, on vous entend. Le “on” c’est très modestement, ma femme, moi. Deux humains ridiculement insignifiants. On relaie pourtant votre parole et on vous encourage, vous soutient dans la diffusion de ces informations que l’humain refuse d’admettre. Courage et bravo.
...
Kalki il y a 2 mois (modifié)
@Arthur Keller ! si vous lisez ce commentaire, je suis 1000000% d'accord sur le constat ou les solutions mais comme vous le précisez bien on ne peut pas s'organiser entre potes, il faut proposer des choses concrètes a échelle territoriale, donc comment faire concrètement ? envoyer des mails ou aller directement rencontrer les prefets et les maires avec cette vidéo sous la main pour les convaincre? en fait quand je pense par exemple a la ZAD de notre dame des landes j'ai l'impression que c'est un peu l'idée que vous proposez mais quand on voit la violence de l'état en réponse et qui au final l'a juste annihilée. ça me laisse perplexe.. :/ j"arrive pas a comprendre comment créer une alternative de civilisation quand la première va tout faire pour l'éteindre dans l'oeuf... ce que je veux dire c'est comment faire pour que l'État lui mÊme nous accorde le fait d"expérimenter comme vous le dites pour l'instant c'est possible a petite échelle mais vous voyez bien que des que ça prend de l'ampleur et que ça crée un risque de perte de pouvoir aux élites, cela devient un peu plus compliqué .. enfin j'en sais rien je suis juste full déprimé j'en ai juste ras le bol de voir que ce genre de vidéos a 600 vues contre des millions dans des domaines moins prioritaires.. ce monde m'étouffe de plus en plus c'est un truc de fou, pour vous dire j'ai la chance de vivre de ma musique mais même dans ce domaine j'ai l'impression d'être en dissonance cognitive, juste le fait de devoir prendre l'avion pour aller jouer mon live au Brésil ou en Inde me fait plus du tout marrer. quand je rentre c'est encore pire car lors des quelques voyages que je fait je me rend compte encore plus qu'on est foutu.. avec toutes ces megapoles etc c'est juste insane..... bref bonne journée à vous !
3
Michaël K. il y a 2 mois (modifié)
Cher Kalki,
Je partage votre constat et votre déprime... La minorité qui entend et comprend l'extrême urgence du message de cette vidéo ne peut que se sentir seule, tant le monde avance avec son lot de vacuité et de nocivité... Et je vous comprends...
Mais Il est temps de faire quelquechose... Vous n'êtes pas impuissant (ni surpuissant) ... Je ne le suit pas non plus... Mais nous pouvons agir avec ce que nous avons de moyens. Vous êtes une belle personne qui cherche un sens à sa vie et sa place... Et qui regarde le monde avec crainte. Qui pourrait vous en blâmer ?
Malgré nos réussites (et nos "échecs") nous avons tous individuellement et collectivement (à petite échelle) à réaliser notre révolution. La vôtre est en cours et elle inspire... Elle m'inspire. (déjà influencer 1 personne, vous pouvez en être fier). Continuez à influencer avec votre musique et vos vidéo (ou par d'autres façons) D'autres personnes assurément vous aiment pour d'autres bonnes raisons.
C'est la peur qui nous fait déprimer... N'ayons pas peur et soyons les bâtisseurs du futur de nos enfants. (j'ai 1 enfant de 2 ans, et moi aussi j'ai peur pour lui, pour moi et mes proches aussi, mais c'est pas une bonne chose de rester dans cette peur et de déprimer). Il faut autant que possible se focaliser avec positivisme sur l'avenir désirable que l'on souhaite pour soi et pour le monde et agir en conséquence, et passer à l'action, ... Pas facile...
Bon courage à toi, à ceux qui auront "entendu" cette vidéo et lu ce commentaire jusqu'au bout (il sont déjà courageux), bon courage à nous... Rendez-vous dans 40 ans (j'en aurai 80) pour voir si on a été efficace et résilient dans l'action. Déclin ou déclic, that's the question.
Belle journée à toi frère.
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Transcription (voir les copies d'écran associées) :
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à 13:02 "LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE N'EST PAS UN PROBLÈME : C'EST UN SYMPTOME le pb est notre civilisation. Proposer de nouveaux imaginaires pour influencer notre perception de l'avenir. ... Rétricissement des possibles. De nouveaux récits se forment, pas forcément les bons. Inspirer, vecteurs d'espoirs lucides. Le sens... La solution ne peut être que systémique, avec une cohérence protéiforme MAIS cohérent, réaliste. déclencher des réactions constructives, ya donc du travail à faire sur les récits. idéalement, intégrer :
créer un nouveau système en parallèle du 1er.
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- Descente énergétique + matérielle, constellée de disruptions
- Pas de solutions qui ne soient systémiques
- Résilience collective digne souhaitable et organisable en coopération à la bonne échelle
- Équilibre respectueux avec le reste du vivant
- Stopper les mécanisme écocidaires (à 20:20)
- ARTICULER . Penser . Faire et . Conter ( à 20:52)
- 3 clichés en articulation : (21:09 puis 22:01 )
. PEUR => UTILE
. ESPOIR => LUCIDE
. POSITIF => INSPIRANT
22:37 QUESTION : Que peut-on faire pour vivifier notre communauté et la nature et pour tendre vers l'autosuffisance territoriale ?
RÉS!STANCE
...
22:50 ce monde n'est qu'une machine d'aliénation du vivant. Entrons en RÉSISTANCE ! ... aUJOURD'HUI, C'est là qu'on est, à la croisée des chemins : c'est le déclic ou le déclin
nDLR : contacter Spark News et le forum Convergences et bien sûr Mr Keller ACT
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Imaginaires des futurs possibles
Cycle de quatre rendez-vous scientifiques et participatifs
Les effondrements avec
Dominique Bourg professeur honoraire à l'Université de Lausanne et philosophe. Spécialiste décologie politique et membre de la Fondation Zoein
Cynthia Fleury-Perkins professeur de philosophie à l'American University of Paris, psychanalyste et titulaire de la Chaire de philosophie de l'hôtel-Dieu
Arthur Keller ingénieur en aérospatiale de formation, consultant et conférencier sur les questions d'énergie, de climat et de transition écologique
Dominique Bourg, philosophe de la durabilité et de l'environnement, professeur honoraire à l'Université de Lausanne sera présent à Vidy tout au long de la saison pour stimuler un dialogue autour du nécessaire renouveau des imaginaires du futur face aux urgences climatiques
Un partenariat de l'Université de Lausanne, la Fondation Zoein et le Théâtre de Vidy-Lausanne
Suivez le blog participatif pour imaginer le monde de demain :
Le blog Futurspossibles a pour ambition de stimuler le processus participatif aussi bien pour les 250 participants au cycle que pour la population et les experts intéressés à contribuer à la réflexion, ainsi que de documenter la démarche dans son ensemble.
futurspossibles.ch
Catégorie Éducation Les commentaires sont désactivés
Transcription : ...
Arthur Keller ... s'attaquer à la cause des causes, changer de civilisation, trier ce qu'on veut garder ou non, l'avoir collectivement, sinon choix imposés dans le chaos ... au niveau d'un bassin de vie, coconstruire une nouvelle culture ... un réseau d'alternatives collectives, un système ... construire de la résilience territoriale ... rendre les récits inspirants, de l'espoir mais pas à tout prix. Des espoirs lucides. La peur est indispensable. mvt des villes et territoires en transition, construire un espoir actif où on va créer les choses.
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Retrospective 2019, dédicacée à toutes celles et ceux qui luttent. Que cette vidéo soit la hache qui brise la mer gelée en nous.
INVICTUS est un court poème de l'écrivain William Ernest Henley, qui a soutenu Nelson Mandela dans sa lutte contre l'apartheid. Nous remercions Taranis News, Nnoman, le collectif Justice pour Adama, les Femens, Cerveaux Non Disponible, Extinction Rebellion France, Sea Shepherd France, et Greenpeace pour leurs images et leur combat.
Catégorie Actualités et politique 70 commentaires
0 - ... un monde dit « moderne » bâti sur le modèle impérialiste qui prend en partie ses racines dans le patriarcat. Cette forme nourrit une relation duelle entre dominants et dominés.
Ce modèle a engendré des organisations centralisées, pyramidales et hiérarchiques. ... créent des systèmes déresponsabilisant, culpabilisants, parfois violents, pour certains et une façon démesurée de valoriser l’égo pour d’autres. C’est un modèle construit sur la peur. => confiance ...
Sortir des rapports dominants-dominés
... le pouvoir d’agir reprend sa place afin de s’extraire de sa position de victime ou de persécuteur. Le pouvoir est une face d’une pièce, dont l’autre est la responsabilité.
Une gouvernance en trois dimensions
Le fantasme du tout horizontal qui est une façon de faire opposition au tout vertical du modèle dominant peut induire une forme d’égalité dogmatique où tout devrait être décidé par tous. Le tout horizontal devient alors un dictat qui réinstalle en polarité les écueils du tout vertical. On remplace l’autoritarisme d’une personne par l’autoritarisme du groupe, c’est-à-dire que rien ne peut se faire sans son accord.
La dimension verticale en gouvernance partagée est assumée, souhaitée et entretenue. -> saine verticalité rendre à l’individu sa capacité à exprimer sa souveraineté, sa créativité singulière, sa différence, son talent.
... La dimension de la profondeur est cet espace sensible que nos organisations classiques ont mis de côté, voir considéré comme tabou ... Enfin, changer la culture du conflit stigmatisé comme négatif vers une vision du conflit fécond, qui quand il est accueilli et géré est source de croissance nous ouvre les portes vers la maturité du groupe et donc son efficience.
Le chemin autant que le résultat
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Une raison d’être évolutionnaire
... passer d’un paradigme du prévoir et contrôler, à un paradigme du ressentir et ajuster ... Si nous interagissons et produisons radicalement autrement, peut être produirions nous autre chose, vers d’autres objectifs ?
... revisiter l’ensemble de notre façon de penser la société
Article paru dans la revue Alternatives non-violentes N° 191 I juin 2019
L’art de partager le pouvoir, Nouvelles gouvernances
Ndlr :
- Le changement de paradigme (passer du prévoir&contrôler au ressentir&ajuster) colle formidablement bien avec celui du changement d'ère géologique, l'anthropocène donc PLPDLA ! Valoriser ACT
- cette "saine verticalité" coconstruite peut être qualifiée de "VERTICALITÉ ASCENDANTE", contrairement à la verticalité descendante traditionnelle. Dans les cas où les deux coexistent dans une organisation, si elles ne sont pas articulées, il y aura des problèmes ! Constat que l'on peut faire dans de nombreuses organisations actuelles... Valoriser ACT
Comment déconstruire ce qui, selon Arthur Keller, sont de « faux espoirs », pour mieux travailler à en construire de nouveaux, plus proches de la réalité de ce qui peut effectivement se passer dans les prochaines années ?
C’est la question qu’Arthur se pose, alors que justement le dernier rapport du GIEC vient de paraître et nous fait comprendre gentiment que nous sommes très mal partis pour parvenir à limiter l’augmentation de la température de la planète, et que les conséquences pourraient en être désastreuses.
J’ai voulu enfoncer le clou sur cette question écologique qui conditionne tous les scénarios d’avenir, pour mieux comprendre cette possibilité d’effondrement systémique dont on entend de plus en plus parler et qui me questionne au point de me faire passer des nuits blanches.
Arthur Keller est un spécialiste du sujet, et je discute avec lui de son diagnostic sans concessions, de pourquoi il faudrait vite abandonner des croyances qui lui semblent contre-productives pour mieux appréhender les défis de l’époque, et de ce qu’il faudrait faire concrètement pour préparer l’avenir de manière sereine, lucide et si possible positive.
Sujets abordés dans l'épisode
Climat, écologie, effondrement, croissance, politique, nouveaux récits.
Pour s'y retrouver...
2″ – L’état du monde
Les 6 sphères naturelles, toutes se dégradent gravement
« Depuis 40 ans plus de 50% des animaux sauvages ont disparu. »
Notre dépendance au pétrole et le risque de pénurie à venir
Un système humain fragile
« Le monde est en état de pré-effondrement »
10″ – Les élites savent-elles?
« Ils ne savent pas, et c’est criminel de ne pas savoir. »
« Nos dirigeants sont embourbés dans leurs dogmes »
Edouard Philippe interviewé avec Nicolas Hulot qui cite Jared Diamond
13″ – On va pouvoir trouver des solutions?
Notre croyance aveugle en l’avenir est un élément commun à toutes les civilisations passées…
« Les ingénieurs n’ont pas les solutions »
17″ – La sociologie des catastrophes
La croissance est finie.
Gael Giraud, économiste
Indice de Gini sur les inégalités
« L’ennemi est en chacun de nous »
« La notion de nature humaine n’a pas grand sens, l’homme est opportuniste »
Social mood, état d’esprit social : il est important de lutter contre toute forme de repli
24″ – Pourquoi ne serait-on pas capable de réagir
On ne voit pour le moment aucune inflexion de courbe.
« On n’est pas câblé pour traiter une problématique systémique »
Dennis Meadows, « Les limites à la croissance »
« On sous-estime toujours le problème et on surestime nos capacités. »
Retard pris par l’Allemagne sur son plan de déploiement d’énergie renouvelable (article Bloomberg)
« Dans l’ADN même des institutions on a le problème. »
CCNUCC, article 3, alinéa 5 : on ne doit pas gêner la croissance et le commerce international, quoi qu’il arrive.
29″ – L’allégorie du Titanic
Le syndrome du Titanic, livre et film de Nicolas Hulot
« Globalement nous ne pouvons pas éviter une simplification. »
« La plausibilité [d’un effondrement] suffit pour s’y préparer, c’est la voie humble. »
37″ – Ne faut-il pas d’abord se battre pour sauver le système ?
Le timing pour réagir est passé : « C’est trop tard depuis au moins 30 ans »
Le véritable optimisme c’est de se dire que l’on peut fabriquer quelque chose de neuf »
« Aujourd’hui, ne pas savoir est un choix. »
L’importance de montrer le contraste entre un monde de transition et en monde où on n’aurait rien fait.
43″ – Qu’est qu’il faudrait faire ?
Engagez vous : « Nous changeons le monde à chaque fois que nous montrons l’exemple. »
Transition towns
Adrastia
Les colibris
S’engager, faire, apprendre de nouvelles compétences, partager l’information de manière argumentée.
« Les enfants ne sont pas préparés au monde, ils sont préparés à un marché du travail qui n’existera plus demain. »
Préparer un plan B progressivement pour aller contribuer à la régénération de la nature et du tissu social.
L’importance des entrepreneurs pour inventer le monde de demain.
« Sortir du déni, arrêter de dire qu’on est sûr que ça ne s’effondrera pas. »
« Je vois beaucoup de gens qui sont un peu égoïstes dans leur idée de la transition. »
Il faut faire sa transition personnelle et communiquer dessus pour montrer concrètement comment ça marche.
Phases du deuil de Kübler- Ross : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation
55″ – L’innovation
« L’innovation aujourd’hui est complètement à côté de la plaque ». Il faut trouver un compromis entre la performance et la prise en compte des limites et contraintes de ce siècle.
« La technologie n’est qu’un outil, ce n’est pas une finalité »
Philippe Bihouix
58″ – Les nouveaux récits
« Il faut des contre imaginaires pour faire concurrence à ceux d’aujourd’hui. »
« La civilisation dans laquelle on vit aujourd’hui est philosophiquement indéfendable. »
« L’avenir se joue sur le terrain des idées. »
Teilhard de Chardin, la noosphère
Le projet de série TV d’Arthur
Les kits de transition d’Adrastia
Il faut remuer les gens, faire changer d’état émotionnel, donner des clés pour mobiliser.
1’05″ – Un programme politique de transition
Le programme de « transition sociétale » élaboré pour Charlotte Marchandise, c’est ici : https://charlotte-marchandise.fr/4-piliers-programme/ et le focus sur la transition écologique est consultable ici : https://www.calameo.com/books/005026737476e6a4c2757
Arthur a aussi travaillé sur un train de propositions dont il a piloté la conception en matière de prise en compte politique de la question de la condition animale (ici) et son rapport de 2013 qui répond à la question « Peut-on concilier politique de croissance économique et impératif de soutenabilité ? » (là).
1’10″ – Un conseil ?
Se mobiliser chacun à son niveau pour travailler à la transition. « On a besoin du meilleur de l’homme. »
« La solution ne viendra pas d’en haut. »
Les livres recommandés par Arthur :
Le système technicien – Jacques Ellul
La fin de la croissance : s’adapter à une nouvelle réalité économique – Richard Heinberg
Pour continuer d'explorer ces sujets :
Arthur est administrateur de l’association Adrastia qui travaille sur les questions évoquées ensemble : http://adrastia.org/qui-sommes-nous/conseil-administration/arthur-keller/
Une autre interview donnée il y a quelques mois, dans laquelle Arthur explicite sa vision et sa stratégie de com : http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=2189
Une intervention dans le cadre d’une table ronde organisée en septembre dernier lors du festival CLIMAX chez Darwin Éco-Système à Bordeaux et une interview récente pour l’émission de radio L’ours et la carotte, qui ont toutes deux été relayées par Adrastia : http://www.adrastia.org/energie-climat-transition-arthur-keller/
Une autre table ronde sur les limites de la transition énergétique : https://www.youtube.com/watch?v=Dnzi2VgtC3M
Connu / https://twitter.com/Adrastiacom/status/1049910819717287936
Transcription :
... des alternatives ... limiter le chaos ... montrer ce qu'on fait pour inspirer le changement ... préparer la résilience ... 5 phases du deuil : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation ... devrait être dans les cahiers des charges ... lowtechs
Dans Situation de l’écrivain en 1947, l’expérience-limite de la torture comme situation extrême révèle l’humanité de l’homme comme « fin en soi ». Pour Sartre, il revient à tout homme de faire advenir cette humanité – c’est-à-dire de se faire homme –, au mépris de ses intérêts en tant qu’être vivant – c’est-à-dire au prix de sa vie. Poser en soi-même l’humanité comme fin en soi, c’est poser tout homme comme fin en soi. Cette exigence d’universalisation de l’expérience singulière de la condition humaine justifie l’orientation politique des dernières pages de l’essai de Sartre : la littérature des situations extrêmes doit être une « littérature de la Praxis » travaillant à l’émancipation du genre humain, c’est-à-dire de tous les hommes considérés comme fin en soi. Une telle émancipation s’adresse en premier lieu au peuple des opprimés, c’est-à-dire à la classe ouvrière traitée dans son ensemble comme simple « moyen » par le système d’exploitation capitaliste. Une fois posée cette exigence pratique, le premier problème que rencontre Sartre (et le seul qui nous intéresse ici) consiste à expliquer dans quelle mesure la littérature peut avoir un rôle à jouer dans cette œuvre d’émancipation politique.
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.1. Les Lettres et la Liberté : l’alpha-bête humaine
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.3. La belle nature et la « belle âme »
Poser l’existence de tous les existants comme fin en soi témoigne, il faut bien l’avouer, d’une lecture hérétique des Fondements de la Métaphysique des mœurs. Dans l’orthodoxie du texte kantien, un homme n’a pas le droit moral d’attenter à sa vie : il doit respecter sa propre personne comme un être raisonnable dont il ne peut disposer parce qu’il est une fin en soi.
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.5. Vers une écologie du récit
Le conflit semble irrémédiable entre les fins de la Cité et les fins de la Planète. La condition humaine, climatisée à outrance à la fois dans ses modes de vie et dans ses modes de pensée, dépense toujours plus d’énergie à isoler son destin. Son rêve d’autonomie et la maintenance de sa liberté on atteint un coût intenable pour la condition terrestre. Les stratèges de la Soft Ecology et de l’économie durable prétendent résoudre le problème sans s’attaquer à son principe. Leur mauvaise foi homéopathique déguise le mal en remède : le recyclage sanctifie la production de déchets ; l’économie durable acquitte la croissance et le productivisme ; consommer mieux nous disculpe de consommer toujours plus. Ce type de « minimum rethink » (Val Plumwood) est un argument paresseux : reprogrammons l’apocalypse ; laissons-nous un jour de plus pour nous décider à y réfléchir ; mais pas aujourd’hui : c’est le soldes ! Pas aujourd’hui : j’ai Crossfit ! Pas aujourd’hui : Netflix lance sa nouvelle série ! Suave igne magno… Nous vivons aux derniers étages d’une tour si vertigineuse que nous suivons sur nos écrans, sans nous sentir concernés, l’incendie qui se déchaîne dans les étages inférieurs.
Notre liberté, nos modes de vie sont imprescriptibles. Entre la condition humaine et la condition terrestre, la rupture est consommée, mais les périls qui menacent change ce divorce en antinomie : nous voulons en même temps rester libres et rester en vie, mais les deux se contredisent. C’est ce que Gregory Bateson appelait une double entrave (double bind) et c’est sur le titre de son recueil d’articles (Vers une écologie de l’esprit, 1977) que je calque la notion d’une « écologie du récit ». La théorie de l’esprit ébauchée par Bateson, inscrite au sein de recherches plus larges sur l’anthropologie de la relation, tente de repenser le monisme conscientiste dans le cadre d’une écologie des idées.
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La République terrestre est l’horizon politique de l’écologie littéraire. Les nouveaux types de récit qu’elle doit définir et classer selon le genre et l’espèce composeront l’immense brouillon d’une Constitution planétaire.
• Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?, Folio essais.
• Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs, trad. Victor Delbos, Delagrave, 1985.
• Kant, Critique de la faculté de juger, traduction Alexis Philonenko, Vrin, 1984.
Publié dans Ecocritik et tagué anthropocène, écocriticism, écocritique, écologie du récit, Critique de la faculté de juger, Diacritik, double bind, Ecocritik, Fondements de la métaphysique des mœurs, Gregory Bateson, Jean-Christophe Cavallin, jugement de goût, Kant, lecture, Reich der Zwecke, Sartre, Situation de l’écrivain en 1947, Val Plumwood, Vers une écologie de l’esprit.
Ce fut le réflexe de défense d’une littérature qui, se sentant menacée parce que ses techniques et ses mythes n’allaient pas lui permettre de faire face à la situation historique, se greffa des méthodes étrangères pour pouvoir remplir sa fonction dans des conjectures nouvelles. […] Nous avons entrepris de faire une littérature des situations extrêmes. » (Jean-Paul Sartre)
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2. Régulation du climat humain
Sartre décrit les conditions de la crise de l’humanisme comme une perte du « milieu naturel » humain. L’image est forte et suggestive. L’homme vivait jusque là au sein de son humanité, qui le couvait comme un milieu. Cette existence englobée par son essence est ce que Peter Sloterdijk appelle la « sphère » ontologique de la métaphysique classique.
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C’est le sens de l’anthropocène : les activités humaines ont atteint les dimensions d’une force géologique. Cette faute et ce mérite nous donnent les responsabilités qui s’attachent au statut de maître. Nous devons répondre de notre puissance et accepter volens nolens d’être responsables de la terre. Cette responsabilité revient à la tâche incommensurable d’être les bergers de l’étant et de faire comme si cet effrayant ministère était humainement possible. Il faut retisser le monde comme réseau de relations. Notre inaliénable liberté, au contraire de nous absoudre, nous enchaîne au vivant dont nous sommes les maîtres. Toute maîtrise est servitude. Dans le déluge qui commence, le patron ne peut plus courir « au plus haut de sa liberté » et laisser les domestiques se noyer à qui mieux mieux dans les étages inférieurs. Tout le monde est embarqué. Nul ne se sauvera tout seul.
• Toutes les citations de Jean-Paul Sartre, sont données dans l’édition « Folio essais » de Qu’est-ce que la littérature ?
• Peter Sloterdijk, Sphères I. Bulles. Microsphérologie – Sphères II. Globes – Sphères III. Écumes. Sphérologie plurielle, traduits de l’allemand par Olivier Mannoni, Pauvert.