Renaud Anzieu (adhérent·e) Salle commune · 10 juin 2022 · Dernière mise à jour: 24 juin 2022 - 16:25 Visible par tout le monde (y compris par les personnes non enregistrées)
Clés : webinaire Pair à pair Education recherche
5 juillet 2022 (18:00 - 19:30)
La science de l'éducation en pair-à-pair émerge.
Parce que les collectifs, les groupes, les entreprises cherchent à devenir collaboratifs et à développer l'intelligence collective. Pour faire de chaque acte pédagogique un acte coopératif.
Pourquoi et comment apprendre ensemble ?
Quel potentiel de transformation des réseaux ?
Comment émergent les communautés ?
Qu'apporte la facilitation ?
Webinaire sous forme d'un dialogue, avec Denis Cristol, chercheur associé de Paris-Ouest Nanterre, docteur en sciences de l'éducation, et auteur de "Apprendre à apprendre ensemble, initiation à la pairagogie". éditions esf sciences-humaines, janvier 2022
Facilitations : Yann Le Beguec & Anna Szeremeta
mardi 5 juillet 2022, à 18h Lieu https://us02web.zoom.us/j/8769341986#success
Participant·es 9 participent · 7 ne savent pas encore · 0 ont décliné · 1407 sont invité·es
Temps de lecture 10 min
Et si les géants de la technologie numérique étaient concurrencés et peut-être remplacés par les nains des technologies modestes et respectueuses des êtres humains ?
Telle est l’utopie qu’expose Aral Balkan ci-dessous. Faut-il préciser que chez Framasoft, nous avons l’impression d’être en phase avec cette démarche et de cocher déjà des cases qui font de nous ce qu’Aral appelle une Small Tech (littéralement : les petites technologies) par opposition aux Big Tech, autrement dit les GAFAM et leurs successeurs déjà en embuscade pour leur disputer les positions hégémoniques.
...
la vision utopique d’une ressource commune décentralisée et démocratique s’est transformée en l’autocratie dystopique des panopticons de la Silicon Valley que nous appelons le capitalisme de surveillance
...
Alors que la conception éthique décrit sans ambiguïté les critères et les caractéristiques des alternatives éthiques au capitalisme de surveillance, c’est l’éthique elle-même qui est annexée par les Big Tech dans des opérations de relations publiques qui détournent l’attention des questions systémiques centrales2 pour mettre sous les projecteurs des symptômes superficiels3.
...
antidote Small Tech
- conçue par des humains pour des humains 4 ;
- n’a pas de but lucratif 5 ;
- créée par des individus et des organisations sans capitaux propres6 ;
- ne bénéficie d’aucun financement par le capitalisme de la surveillance des Big Tech7 ;
- respecte la vie privée par défaut8 ;
- fonctionne en pair à pair9 ;
- est copyleft10 ;
- favorise les petits plutôt que les grands, les simples plutôt que les complexes et tout ce qui est modulaire plutôt que monolithique11 ;
- respecte les droits humains, leurs efforts et leur expérience12 ;
- est à l’échelle humaine13.
Ces critères signifient que la Small Tech :
- est la propriété des individus qui la contrôlent, et non des entreprises ou des gouvernements ;
- respecte, protège et renforce l’intégrité de la personne humaine, des droits humains, de la justice sociale et de la démocratie à l’ère du numérique en réseau ;
- encourage une organisation politique non-hiérarchisée et où les décisions sont prises à l’échelle humaine ;
- alimente un bien commun sain ;
- est soutenable ;
- sera un jour financée par les communs, pour le bien commun.
- ne rapportera jamais des milliards à quiconque.
- Lectures suggérées : La nature du « soi » à l’ère numérique, Encourager la maîtrise de chacun et la bonne santé des biens communs, et Nous n’avons pas perdu le contrôle du Web — on nous l’a volé
- Nous avons un système dans lequel 99.99999 % des investissements financent les entreprises qui reposent sur la surveillance et se donnent pour mission de croître de façon exponentielle en violant la vie privée de la population en général
- « Attention » et « addiction ». S’il est vrai que les capitalistes de la surveillance veulent attirer notre attention et nous rendre dépendants à leurs produits, ils ne le font pas comme une fin en soi, mais parce que plus nous utilisons leurs produits, plus ils peuvent nous exploiter pour nos données. Des entreprises comme Google et Facebook sont des fermes industrielles pour les êtres humains. Leurs produits sont les machines agricoles. Ils doivent fournir une façade brillante pour garder notre attention et nous rendre dépendants afin que nous, le bétail, puissions volontairement nous autoriser à être exploités. Ces institutions ne peuvent être réformées. Les Big Tech ne peuvent être réglementées que de la même manière que la Big Tobacco pour réduire ses méfaits sur la société. Nous pouvons et devrions investir dans une alternative éthique : la Small Tech.
- La petite technologie établit une relation d’humain à humain par nature. Plus précisément, elle n’est pas créée par des sociétés à but lucratif pour exploiter les individus – ce qu’on appelle la technologie entreprise vers consommateur. Il ne s’agit pas non plus d’une technologie construite par des entreprises pour d’autres entreprises
- Nous construisons la Small Tech principalement pour le bien commun, pas pour faire du profit. Cela ne signifie pas pour autant que nous ne tenons pas compte du système économique dans lequel nous nous trouvons actuellement enlisés ou du fait que les solutions de rechange que nous élaborons doivent être durables. Même si nous espérons qu’un jour Small Tech sera financé par les deniers publics, pour le bien commun, nous ne pouvons pas attendre que nos politiciens et nos décideurs politiques se réveillent et mettent en œuvre un tel changement social. Alors que nous devons survivre dans le capitalisme, nous pouvons vendre et faire des profits avec la Small Tech. Mais ce n’est pas notre but premier. Nos organisations se préoccupent avant tout des méthodes durables pour créer des outils qui donnent du pouvoir aux gens sans les exploiter, et non de faire du profit. Small Tech n’est pas une organisation caritative, mais une organisation à but non lucratif.
- Les organisations disposant de capitaux propres sont détenues et peuvent donc être vendues. En revanche, les organisations sans capital social (par exemple, les sociétés à responsabilité limitée par garantie en Irlande et au Royaume-Uni) ne peuvent être vendues. De plus, si une organisation a du capital-risque, on peut considérer qu’elle a déjà été vendue au moment de l’investissement car, si elle n’échoue pas, elle doit se retirer (être achetée par une grande société ou par le public en général lors d’une introduction en bourse). Les investisseurs en capital-risque investissent l’argent de leurs clients dans la sortie. La sortie est la façon dont ces investisseurs font leur retour sur investissement. Nous évitons cette pilule toxique dans la Small Tech en créant des organisations sans capitaux propres qui ne peuvent être vendues. La Silicon Valley a des entreprises de jetables qu’ils appellent des startups. Nous avons des organisations durables qui travaillent pour le bien commun que nous appelons Stayups (Note de Traduction : jeu de mots avec le verbe to stay signifie « demeurer »).
- La révolution ne sera pas parrainée par ceux contre qui nous nous révoltons. Small Tech rejette le parrainage par des capitalistes de la surveillance. Nous ne permettrons pas que nos efforts soient utilisés comme des relations publiques pour légitimer et blanchir le modèle d’affaires toxique des Big Tech et les aider à éviter une réglementation efficace pour mettre un frein à leurs abus et donner une chance aux alternatives éthiques de prospérer.
- La vie privée, c’est avoir le droit de décider de ce que vous gardez pour vous et de ce que vous partagez avec les autres. Par conséquent, la seule définition de la protection de la vie privée qui importe est celle de la vie privée par défaut. Cela signifie que nous concevons la Small Tech de sorte que les données des gens restent sur leurs appareils. S’il y a une raison légitime pour laquelle cela n’est pas possible (par exemple, nous avons besoin d’un nœud permanent dans un système de pair à pair pour garantir l’accessibilité et la disponibilité), nous nous assurons que les données sont chiffrées de bout en bout et que l’individu qui possède l’outil possède les clés des informations privées et puisse contrôler seul qui est à chacun des « bouts » (pour éviter le spectre du Ghosting).
- La configuration de base de notre technologie est le pair à pair : un système a-centré dans lequel tous les nœuds sont égaux. Les nœuds sur lesquels les individus n’ont pas de contrôle direct (p. ex., le nœud toujours actif dans le système pair à pair mentionné dans la note précédente) sont des nœuds de relais non fiables et non privilégiés qui n’ont jamais d’accès aux informations personnelles des personnes.
- Afin d’assurer un bien commun sain, nous devons protéger le bien commun contre l’exploitation et de l’enfermement. La Small Tech utilise des licences copyleft pour s’assurer que si vous bénéficiez des biens communs, vous devez redonner aux biens communs. Cela empêche également les Big Tech d’embrasser et d’étendre notre travail pour finalement nous en exclure en utilisant leur vaste concentration de richesse et de pouvoir.
- La Small Tech est influencé en grande partie par la richesse du travail existant des concepteurs et développeurs inspirants de la communauté JavaScript qui ont donné naissance aux communautés DAT et Scuttlebutt. Leur philosophie, qui consiste à créer des composants pragmatiques, modulaires, minimalistes et à l’échelle humaine, aboutit à une technologie qui est accessible aux individus, qui peut être maintenue par eux et qui leur profite. Leur approche, qui est aussi la nôtre, repose sur la philosophie d’UNIX.
- La Small Tech adhère au manifeste du Design éthique.
- La Small Tech est conçue par des humains, pour des humains ; c’est une approche résolument non-coloniale. Elle n’est pas créée par des humains plus intelligents pour des humains plus bêtes (par exemple, par des développeurs pour des utilisateurs – nous n’utilisons pas le terme utilisateur dans Small Tech. On appelle les personnes, des personnes.) Nous élaborons nos outils aussi simplement que possible pour qu’ils puissent être compris, maintenus et améliorés par le plus grand nombre. Nous n’avons pas l’arrogance de supposer que les gens feront des efforts excessifs pour apprendre nos outils. Nous nous efforçons de les rendre intuitifs et faciles à utiliser. Nous réalisons de belles fonctionnalités par défaut et nous arrondissons les angles. N’oubliez pas : la complexité survient d’elle-même, mais la simplicité, vous devez vous efforcer de l’atteindre. Dans la Small Tech, trop intelligent est une façon de dire stupide. Comme le dit Brian Kernighan : « Le débogage est deux fois plus difficile que l’écriture du premier jet de code. Par conséquent, si vous écrivez du code aussi intelligemment que possible, vous n’êtes, par définition, pas assez intelligent pour le déboguer. » Nous nous inspirons de l’esprit de la citation de Brian et l’appliquons à tous les niveaux : financement, structure organisationnelle, conception du produit, son développement, son déploiement et au-delà.
Connu / https://framasphere.org/posts/6753792 "Jef Monnier 1 J'aim 1 repartage"
Ndlr : idem que low tech ou non (big tech = high tech) ? ACT
Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 28 avril 2020 sur radio Cause Commune
Intervenant·e·s : Véronique Bonnet - Julien Négros - Cyrille Béraud - Christophe Villemer - Frédéric Couchet - François Poulain - Étienne Gonnu - William de Cause Commune à la régie
Lieu : Radio Cause Commune
Date : 28 avril 2020
Durée : 1 h 30 min
Écouter ou enregistrer le podcast https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/emissions/20200428/LAV-20200428_CauseCommune_LAV-64/01%20-%20Master/rec_20200428-152956.mp3
Sommaire
- Chronique « Partager est bon » de Véronique Bonnet, professeur de philosophie et vice-présidente de l'April, sur l'importance d'utiliser la dénomination GNU/Linux (à partir du texte « Qu’y a-t-il dans un nom ? » de Richard Stallman)
- Échange avec Julien Négros pour prendre des nouvelles d’Enercoop
- Le logiciel libre Jami
- Entretien avec François Poulain, trésorier de l'April et artisan du logiciel libre chez Cliss XXI
- Annonces
...
Jami c’est quand même juste les composants de base : c’est GnuTLS, c’est Ffmpeg, c’est PJSIP et d’innombrables sous-librairies qui sont gérées par la communauté. Donc c’est vraiment un projet qui est très large, qui utilise tous les composants libres principaux.
...
console Android TV Nvidia qui supporte des caméras, c’est probablement la seule solution qui permet de faire de la vidéo de salon, familiale.
...
Cyrille Béraud, président de Savoir-faire Linux, Christophe Villemer, vice-président de Savoir-faire Linux. savoirfairelinux.com et jami.net
...
A l'origine du projet
... discussions à refaire le monde, entre Nicolas et Felipe ! L'un et l'autre étaient alors investis dans le projet associatif de web magazine de la transition : Les Gens Qui Sèment !
Nicolas travaille encore pour de grands médias audiovisuels. Depuis 10 ans, il developpe pour eux des boutiques vidéos (VOD, replay). La dissonance cognitive le guette lorsqu'il décide de tout plaquer pour partir en quête de sens. A la croisée de ses compétences techniques et de ses aspirations éthiques, Imago était en train de voir le jour.
De son côté, Felipe, originaire du Chili, travaille dans les énergies renouvellables... Il y compense le bilan carbone de son vol aller simple Santiago - Paris, 15 ans plus tôt. Mais ses domaines d'expertise ne se limitent pas aux énergies. Libriste (militant de l'internet libre) et passionné par les (crypto) monnaies libres, il est végan et militant pro-démocratie de longue date.
Nos soutiens de la première heure !
... aventure collective ... spécifications fonctionnelles de la plateforme, ainsi que la charte et la ligne éditoriale ont été réfléchies dès le début du projet avec l'aide précieuse d'Yvan, d'Antoine, d'Hakim et d'Amélie.
C'est à Aurélie que l'on doit le magnifique nom d'Imago, ainsi que le non moins magnifique logo ! Margot nous a apporté de précieux conseils juridiques et c'est à Elodie que nous devons le communiqué de presse envoyé peu avant Noël pour faire connaître Imago.
Benjamin (alors directeur technique de Captain Fact) et Marc (alors directeur technique de Lilo) nous ont également beaucoup aidé pour la réalisation technique du projet.
Nous n'aurions rien pu faire sans leur aide à tous.
Les partenaires techniques
... liens tissés avec plusieurs projets très innovants portés par des collectifs français.
- Peertube plateforme d'hébergement vidéo pair à pair (peer to peer, en anglais) respectueuse des données privées et met en oeuvre la technologie web torrent (rendu célèbre par la plateforme Popcorn time).
- Comme Peertube, Wetube est une plateforme d'hébergement pair à pair. Elle permet un hébergement des vidéos éco-responsable, notamment grâce à son fonctionnement optimisé avec les box Lola. Imago travaille à aider les vidéastes à migrer sur Wetube.
- Lola est une box à installer chez soi pour construire un véritable réseau de serveurs distribués. Résultat, un internet distribué, indépendant et citoyen. Lola est également plus éco-responsable car il n'est pas nécessaire de refroidir de gros data centers.
- Captain Fact est un outil de vérification des faits (fact checking en anglais) collaboratif. Déjà utilisé pour les émissions Thinkerview, Heu?reka et La Tronche en Biais, / étendre le service à tous les émissions d'Imago.
Celles et ceux qui nous ont testé
...énorme merci ! Dans l'ordre alphabétique : Alexis, Alix, Amina, Amine, Anatole, Anouk, Antoine, Aurélie, Aurore, Céline, Charly, Christiane, Clémentine, Elodie, Elsa, Emmanuelle, Eric, Fabien, Fabrice, Flojito, Flore, François, Guillaume, Juliette, Kévin, Laurie, Leopold, Levent, Louis, Manon, Marine, Marion, Mathieu, Philippe, Pauline, Renaud, Renda, Sébastien, Shemsi, Sophie, Solal, Solene, Stéphanie, Swapna, Vincent, Victoria et Victoire
Et maintenant, à vous !
... fonctionnalités coopératives arrivent très bientôt ... contact@imagotv.fr
... Priorités stratégiques pour 2015/2016
Niveau 1) Co-créer et catalyser l'écosystème alternatif de la production par les pairs libre et coopérative pour permettre la reconstruction d'un pouvoir économique et social autour des communs.
... œuvrer à rendre la production physique 1) libre et gratuite, 2) durable et 3) équitable.
... Sauver le monde - Vers une société post-capitaliste avec le peer-to-
peer, de Jean Lievens et Michel Bauwens
...
Les travaux spécifiques à la P2P Foundation en France en 2015
...
Premier pas vers la construction d'un écosystème P2P entrepreneurial et territorial, à l'image d'Enspiral, pour réaliser des synergies entre les acteurs P2P, les acteurs de la transition sociale, équitable et soutenable, pour accompagner les acteurs privés et publics dans leurs
transitions vers les communs. Ce collectif regroupe notamment l'Assemblée Virtuelle, ChezNous, Démocratie ouverte, L'atelier Symbiotique, unisson.co, Practishare, Spuntera, Communecter,...
...
Qu’apporte l’économie symbiotique?
UN CADRE permettant d'amplifier l'impact positif des solutions en les mettant en synergie.
...
Un modèle économique régénératif radicalement nouveau qui affirme la possibilité de développer une relation symbiotique (c.a.d de croissance mutuelle) entre des écosystèmes naturels prospères et une activité humaine intense, et ce dans tous les domaines de l'économie.
...
Une approche inclusive et soutenable
Aucune des innovations économiques ne peut faire face seule aux défis complexes auxquels nous sommes confrontés.
C'est seulement en créant des synergies entre les différentes approches qui puisent dans l'intelligence des écosystèmes naturels, le génie humain et la puissance de technologies efficientes que nous pouvons espérer aboutir à une véritable durabilité.
...
Un panel de plus de 20 innovations économiques récentes qui produisent un impact positif sur la planète, et les synergies qui peuvent s’établir entre elles : agroécologie ; biomimétisme ; économie circulaire ; économie collaborative ; communs ; ecodesign ;
ingénierie écologique ; open source ; pair à pair ; permaculture ; renewables ; entreprise sociale ; réseaux intelligents ; économie des usages
*Le livre : extrait https://issuu.com/actes_sud/docs/l___conomie_symbiotique_extrait_act?e=2297045/53921737