Face à l’effondrement et aux crises qui nous menacent il est aisé de sombrer dans la paralysie. Pourtant en acceptant nos peurs il est possible de désobéir et se soulever. Camille Etienne lance un appel au soulèvement écologique.
Comment expliquer notre inertie face aux crises climatiques et écologiques?
Convaincue que notre impuissance est une construction qui ne nous appartient pas, Camille Etienne nous invite à reprendre notre pouvoir.
En s’appuyant sur les travaux des universitaires américains Erica Chenoweth et Maria J. Stephan qui ont travaillé sur la désobéissance civique, elle explique que la mobilisation de « seulement » 3,5 % de la population suffit à renverser l’ordre établi.
Afin de rassembler cette portion de la population, l’activiste pour le climat lance un appel à sortir de notre impuissance, et à nous débarrasser de « cette impression que la chose politique nous échappe », pour se soulever et agir enfin contre la destruction de la planète, et contre ceux qui veulent que rien ne change.
Pour un soulèvement écologique est son premier livre, publié aux éditions du Seuil.
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https://www.radiofrance.fr/franceinter/psycho-comment-expliquer-le-deni-face-au-rechauffement-climatique-9770926
En un an de crise sanitaire, nous avons assisté au triste spectacle du délabrement de l’Etat et de notre service public. Si le COVID-19 a révélé au grand jour ces carences, et dernièrement l’immense retard de la France dans la campagne vaccinale, le phénomène n’est pourtant pas nouveau : depuis plus de 40 ans, l’Etat s’est appliqué à organiser sa propre impuissance, en se soumettant aux logiques de marché et non plus des citoyens.
Ces derniers n’ont plus aucune voix au chapitre dans ces politiques néolibérales, que l’État fait appliquer en redoublant de violence, comme l’a montré la répression des gilets jaunes. C’est le sujet de l’ouvrage de Frédéric Farah, auteur de Fake State, l’impuissance organisée de l’Etat en France, avec qui nous revenons sur les événements avant-coureurs d’une catastrophe.
Tr.: ... ça s'est passé sous la gauche, entre 81 et 83, où il cède, rôle de Laurent Fabius, organise le désarmement général de flexibilisation contre les travailleurs, romp à un volontarisme, v2.0 est la mondialisation, l'europe de Jacques delors n'a rien de socialiste, pb de formation de ces élites, mutation des formations, banaliser l'état, new public management, comme entreprise privée, obsession du benchmarking, imaginaire business, repenser la formation des élites dans un sens de l'intérêt général, dans l'imaginaire, pourtant la dépense publique pèse 50% du PIB. La nature des missions de l'ÉTAT change, elles se mettent au service du marhcé. Les recettes se réduisent. Démocraties libérales ne vont pas de soi, en train de divorcer : logique brutale pour compléter ex la grèce parlement balayé, le sanitaire now idem, réduction de la démocratie sociale, augm de l'autoritaire, la bataille est celle des récits, transfo techn entrainent des mutations politiques présentées comme inéluctables, faire avec, sic, c'est faux, c'est nier l'autonomie d'une communauté, nourrit la résignation, retour à la souveraineté nationale. En finir avec l'euro est un point de départ, repenser la sortie pour l'état stratège, pj pensé pour, ouvert, rétablir la démocratie, on doit pouvoir redébattre de tout, revitaliser la démocratie, point de départ d'un chantier immense...
ESSAIS - Entretien
Mots-clés acceleration Coronavirus décélération Hartmut Rosa résonance Sociologie
Pour le sociologue et philosophe allemand, la brèche ouverte par le coronavirus, après des siècles d’accélération de nos vies et des décennies de sentiment d’impuissance politique, peut laisser espérer une véritable bifurcation.
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Pourquoi alors aller jusqu’à décrire ce moment comme un « miracle sociologique » ?
https://aoc.media/analyse/2020/04/07/le-miracle-et-le-monstre-un-regard-sociologique-sur-le-coronavirus/
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S’il est évident qu’une vie bonne suppose de rompre avec le « toujours plus vite », cela ne signifie pas qu’aller toujours plus lentement est le meilleur chemin vers une vie meilleure. Le burn out et le bore out sont deux figures symétriques de l’aliénation contemporaine. Il n’y a pas, pour autant, de vitesse optimale à trouver. Je pense qu’on peut être en harmonie avec des éléments qui vont plus vite aujourd’hui que dans le passé.
acce-le-ration-et-alie-nation
Mais la pression du temps est bien le premier ennemi de la résonance, un terme que j’oppose à l’aliénation contemporaine, liée notamment à l’accélération. Si je sais que j’ai un avion qui décolle dans quelques heures, avant de devoir en attraper un autre le lendemain, je n’ai aucune chance de pouvoir entrer en résonance avec qui que ce soit ou quoi que ce soit. La résonance avec notre environnement, on ne peut pas savoir quand cela commence, combien de temps cela dure, quand cela se finit, où cela nous nous amène.
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Une part de notre problème moderne est qu’on ne réussit à se considérer que comme des acteurs ou des victimes. Soit je fais quelque chose, soit on me fait quelque chose. On donne des signaux ou on en reçoit. Il me semble pourtant que le bonheur et la bonne vie se situent souvent quelque part entre ces deux attitudes. Le tango est un bon exemple : c’est lorsqu’on oublie qui guide et qui est guidé que l’on atteint quelque chose de fort. On peut également penser aux improvisations des musiciens de jazz : le moment parfait se situe lorsqu’on ne sait plus qui envoie le signal et qui le reçoit. Mais c’est le cas aussi dans une discussion ou un dialogue, lorsqu’on ne peut pas vraiment dire à qui appartient l’idée qui a surgi à un moment, parce qu’elle est le produit de l’échange. Il me semble qu’on pourrait rechercher cette approche aussi dans notre relation à la nature ou à l’Histoire par exemple.
Le 4 juillet dernier, c’était la fête à la mairie de Marseille. Le Printemps Marseillais, sorti victorieux de la course aux municipales, fêtait la nomination de sa tête de liste Michèle Rubirola au poste de maire de la deuxième plus grande ville de France. Une alternance politique qui met un terme à 25 ans de pouvoir à la droite dans la cité phocéenne.
Elue sur la promesse du renversement du système Gaudin, du nom du maire sortant, la nouvelle équipe municipale doit faire face à de nombreux chantiers. Mettre un terme au système clientéliste, résoudre la question de l’habitat insalubre, déterminante dans la ville, et réduire les inégalités qui se creusent de plus en plus entre le nord et le sud. Des défis qui s’annoncent d’autant plus difficiles que la nouvelle majorité a été élue par seulement 12% de de l’électorat, certains taux d’abstention ayant dépassé les 80%, notamment dans les quartiers les plus populaires de la ville. Nous sommes partis à la rencontre des acteurs et actrices de la ville pour recueillir leurs impressions sur la nouvelle mairie.
à 16:10 Sophie Camard, maire (LFI) du 1er et 7ème arrondissements de Marseille, membre du Printemps Marseillais : très peu de votants dans les arrondissements populaires ...