Le posturalisme et l’inconséquence ne sont pas des plaies d’époque qu’en matière de climat (voir « Appels sans suite (1) »). Sans grande surprise, la dramatique question migratoire en a sa part. Et même plus que sa part. Car le drame du drame, c’est que le drame est devenu une parfaite matière pour chaisières de l’humanisme sans suite, par-là même assurée du soutien des médias, et sous les mêmes conditions (que pour le climat) de ne se lier à rien de fondamental. Cause séparée, certitude de la supériorité morale, occasion lyrique, absence de conséquences politiques à tirer autres que déclamatoires : tout concourt à en faire la parfaite vache à lait symbolique – mis à part pour ceux et celles qui sont pour de bon dans la boue ou dans la neige au côté des migrants à Calais, à Grande Synthe ou à la Roya.
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En évoquant des causes auxquelles ils n’ont en réalité aucune envie sérieuse de s’en prendre, comme en témoigne qu’ils ne leur consacrent pas même le commencement d’une déclaration d’intention tant soit peu articulée, comme en témoigne plus encore qu’ils aient tant de difficulté à les nommer, les médias initiateurs du « Manifeste » passent certes le stade « chaisière » mais tout de même d’assez peu. C’est bien pourquoi d’ailleurs on en a entendu parler jusqu’à la revue de presse de France Inter. Où il faut imaginer le destin d’un appel « migrants » qui dirait : « le problème des salariés français, ce ne sont pas les migrants, c’est la mondialisation, par conséquent nous en appelons à la démondialisation, sortie de l’euro en tête ».
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