Le Fediverse est un réseau social multiforme qui repose sur une fédération de serveurs interconnectés. C’est un phénomène assez jeune encore, mais dont la croissance suscite déjà l’intérêt et des questionnements. Parmi les travaux d’analyse qui s’efforcent de prendre une distance critique, nous vous proposons « Sept thèses sur le Fediverse et le devenir du logiciel libre ».
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traduction de Seven Theses on the Fediverse and the becoming of FLOSS https://monoskop.org/images/c/cc/Mansoux_Aymeric_Abbing_Roel_Roscam_2020_Seven_Theses_on_the_Fediverse_and_the_Becoming_of_FLOSS.pdf
Référence : Aymeric Mansoux et Roel Roscam Abbing, « Seven Theses on the Fediverse and the becoming of FLOSS », dans Kristoffer Gansing et Inga Luchs (éds.), The Eternal Network. The Ends and Becomings of Network Culture, Institute of Network Cultures, Amsterdam, 2020, p. 124-140. En ligne.
Traduction Framalang : Claire, dodosan, goofy, jums, Macrico, Mannik, mo, roptat, tykayn, wisi_eu.
SOMMAIRE
Préambule – À la rencontre du Fédiverse
- Le Fédiverse, de la guerre des mèmes à celle des réseaux
- Le Fédiverse en tant que critique permanente de l’ouverture
- Le Fédiverse comme lieu du pluralisme agoniste en ligne
- Le Fédiverse, transition entre une vision technique et une perception sociale de la protection de la vie privée
- Le Fédiverse, pour en finir avec la collecte de données et la main-d’œuvre gratuite
- Le Fédiverse, avènement d’un nouveau type d’usage
- Le Fédiverse : la fin des logiciels libres et open source tels que nous les connaissons
Classé dans : Contributopia, Dégooglisons Internet, Fédération, Internet et société, Libres Logiciels
Clés : Abbing, Fédération, Fediverse, Framalang, Internet, Mansoux, mastodon, Traduction
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Qu’ils soient motivés par l’éthique ou l’économie, les logiciels libres et les logiciels open source partagent l’idéal selon lequel leur position est supérieure à celle des logiciels fermés et aux modes de production propriétaires. Toutefois, dans les deux cas, le moteur libéral à la base de ces perspectives éthiques et économiques est rarement remis en question. Il est profondément enraciné dans un contexte occidental qui, au cours des dernières décennies, a favorisé la liberté comme le conçoivent les libéraux et les libertariens aux dépens de l’égalité et du social.
Remettre en question ce principe est une étape cruciale, car cela ouvrirait des discussions sur d’autres façons d’aborder l’écriture, la diffusion et la disponibilité du code source. Par extension, cela mettrait fin à la prétention selon laquelle ces pratiques seraient soit apolitiques, soit universelles, soit neutres.
Malheureusement, de telles discussions ont été difficiles à faire émerger pour des raisons qui vont au-delà de la nature dogmatique des agendas des logiciels libres et open source. En fait, elles ont été inconcevables car l’un des aspects les plus importants des FLOSS est qu’ils ont été conçus comme étant de nature non discriminatoire. Par « non discriminatoire », nous entendons les licences FLOSS qui permettent à quiconque d’utiliser le code source des FLOSS à n’importe quelle fin.
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plus récemment, la croyance en une dépolitisation, ou sa stratégie, ont commencé à souffrir de plusieurs manières.
Tout d’abord, l’apparition de ce nouveau type d’usager a entraîné une nouvelle remise en cause des modèles archétypaux de gouvernance des projets de FLOSS, comme celui du « dictateur bienveillant ». En conséquence, plusieurs projets FLOSS de longue date ont été poussés à créer des structures de compte-rendu et à migrer vers des formes de gouvernance orientées vers la communauté, telles que les coopératives ou les associations.
Deuxièmement, les licences tendent maintenant à être combinées avec d’autres documents textuels tels que les accords de transfert de droits d’auteur, les conditions de service et les codes de conduite. Ces documents sont utilisés pour façonner la communauté, rendre leur cohérence idéologique plus claire et tenter d’empêcher manipulations et malentendus autour de notions vagues comme l’ouverture, la transparence et la liberté.
Troisièmement, la forte coloration politique du code source remet en question la conception actuelle des FLOSS. Comme indiqué précédemment, certains de ces efforts sont motivés par le désir d’éviter la censure et le contrôle des plateformes sociales des entreprises, tandis que d’autres cherchent explicitement à développer des logiciels à usage antifasciste. Ces objectifs interrogent non seulement l’universalité et l’utilité globale des grandes plateformes de médias sociaux, ils questionnent également la supposée universalité et la neutralité des logiciels
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le Fédiverse devient progressivement le système le plus pertinent pour l’articulation de nouvelles formes de la critique des FLOSS
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En l’état, la culture FLOSS ressemble à une collection rapiécée de pièces irréconciliables provenant d’un autre temps et il est urgent de réévaluer nombre de ses caractéristiques qui étaient considérées comme acquises.
Si nous pouvons accepter le sacrilège nécessaire de penser au logiciel libre sans le logiciel libre, il reste à voir ce qui pourrait combler le vide laissé par son absence.
*Ndlr : cette dernière phrase m'est ~incompréhensible. Questionner, approfondir ACT
54 602 vues - 6,1 k - 126 - 198 k abonnés #Macron #France 1 142 commentaires
Tr.: ... toujours plus de bureaucratie ... décentralisation ... une nouvelle couche intermédiaire, des coûts de transfert supplémentaires ... expérimentation / future loi 4D ... danger de concurrence acharnée entre collectivités ... france des nouvelles féodalités ... droit à la différenciation ... risque de donner une nouvelle vigueur aux indépendantistes ... affaiblit l'état, à rebours de tout ce qu'il faudrait faire.
Par son attention à la préservation des ressources, le champ des pratiques et des expérimentations autour des biens communs est porteur d’espoir. Il nous donne en effet les outils nécessaires pour construire la transition écologique et sociale. C’est ce que souligne Philippe Eynaud https://www.iae-paris.com/fr/enseignants/annuaires/philippe-eynaud, Professeur en sciences de gestion à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, dont les travaux portent sur l’économie sociale et solidaire et les formes de gouvernance et de gestion des communs.
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Les travaux d’Elinor Ostrom ... Elle montre notamment que cette gestion collective, mise en avant par des communautés auto-organisées, est supérieure aux deux autres en matière de préservation des ressources partagées.
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La catégorie des communs n’a de sens que par rapport à une communauté dont les membres sont eux-mêmes dans une relation d’interdépendance puisqu’ils partagent les mêmes ressources"
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Le deuxième apport essentiel d’Elinor Ostrom est de ne pas en rester à l’analyse des communs naturels. Elle travaille avec Charlotte Hess sur les logiciels libres et les catégorisent comme des communs de connaissance. Cette ouverture est majeure car elle permet d’étendre la définition des communs à bien d’autres champs. C’est ainsi que de nouveaux espaces de connaissance se sont construits autour des communs culturels, urbains, d’infrastructure ou de santé.
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porter l’attention sur le fonctionnement des communautés, sur leurs façons de s’auto-organiser, sur leurs capacités à délibérer et à co-produire des règles communes. Elle met ainsi en avant la question de la gouvernance démocratique.
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Il y a donc osmose entre la communauté et les ressources dont elle dépend
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Gérer la crise écologique au niveau planétaire est complexe ; la gérer au niveau local n'est pas suffisant. Il faut donc prévoir une gestion à échelles multiples avec des possibilités d’échange entre les différents niveaux."
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Plus grande est la taille, plus difficile sera le maintien de la richesse d’une vie démocratique. C’est pour cela que les acteurs des communs recherchent des alternatives. Cela passe par des réflexions autour de la sociocratie, par l’organisation de formes mutualisées, décentralisées, archipélisées, ou par des outils technologiques dédiés (comme par exemple Fédivers https://framablog.org/tag/fedivers/ que propose l’association de logiciel libre Framasoft).
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Jardins partagés, habitats partagés, tiers lieux, circuits courts, Amap, ressourceries, villes en transition, écovillage, fournisseurs coopératifs d’énergies renouvelables, œuvres culturelles participatives, logiciels libres et creative commons, plateformes numériques coopératives, incubateurs solidaires, monnaies solidaires sont autant d’expériences structurées autour de communs qu’il est important de faire connaître, d’accueillir et d’accompagner car elles sont intrinsèquement porteuses d’un avenir partagé et démocratique.
Pour aller plus loin
- Solidarité et organisation : penser une autre gestion, Philippe Eynaud, Cet ouvrage se propose d’étendre le champ de recherche de l’Économie Sociale et Solidaire à celui de la gestion sociale et solidaire. Il ouvre des perspectives pour penser une autre gestion, à l’aune de l’expérience d’associations et d’organisations de la société civile
- Podcast France Culture « Face à la catastrophe : le pire n’est jamais sûr ! » Épisode 1 : Organiser les solidarités et l’action collective
- La Tragédie des communs / Elinor Ostrom
- Commun, Pierre Dardot et Christian Laval, La Découverte / La Boutique des Colibris
- Utopie du logiciel libre, Sébastien Broca, Le Passager clandestin / La Boutique des Colibris
L'arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé
Format 11X16 cm, 192 pages, 10 Euros, version numérique: 5,99 Euros. Collection «Ruptures»
Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative, soutenir le développement territorial et l'économie « de proximité…
A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrême-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.
La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...
Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.
La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.
Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.
Lire un extrait L'illusion localiste http://www.editions-utopia.org/wp-content/uploads/2019/11/Extraits-A.-Bernier.pdf
Lire l'ITW dans Socialter http://www.editions-utopia.org/socialter-1/
Utopia, 2020
Description
« Rapprocher le pouvoir du citoyen... instaurer la démocratie participative... soutenir le développement territorial et l'économie de proximité... »
Ces mots d'ordre localistes et décentralisateurs se retrouvent dans tous les programmes politiques, plus encore à l'approche des élections municipales ou régionales.
Si l'on s'en tient au discours officiel, l'action locale, les circuits courts, le régionalisme... permettraient de résoudre les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques bien mieux que l'action nationale.
Même de grandes en treprises et des institutions comme l'Union européenne vantent les avantages de la proximité. La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c'est le « localisme heureux » qui doit maintenant nous faire rêver.
Ce livre s'attache à déconstruire cette illusion.
Avec la mondialisation, les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires : leur pouvoir s'impose aux peuples par- delà les principes démocratiques, réduisant considérablement la liberté des citoyens et des territoires.
En parallèle, une certaine décentralisation transfère des pouvoirs aux élites locales mais organise le désengagement de l'État et le recul des services publics.
Sans discréditer l'action de proximité et l'engagement citoyen, l'auteur dénonce cette arnaque politique. Au lieu d'opposer l'action locale et celle de l'État, il propose de les articuler.
Aurélien Bernier
Utopia, Paris, 2020, 192 pages, 10 euros.
Après avoir déconstruit la fable de la « mondialisation heureuse », Aurélien Bernier s’attaque dans son dernier essai à celle d’un « localisme » tout aussi béat. L’idéologie a imprégné le Parti socialiste au cours des années 1970, à la faveur de son repli électoral sur les mairies, de l’essor de la question écologique et de l’émergence d’une « deuxième gauche » antiétatiste. Bernier pointe les faux-semblants des lois de décentralisation de 1982 et 1983, qui amorcent en fait un processus de regroupement forcé des collectivités. Or cette régionalisation, favorisée par l’Union européenne, étouffe l’économie locale, l’éligibilité aux fonds structurels européens étant conditionnée au respect de la libre concurrence et de l’ouverture aux investissements privés. L’exemple de l’annulation d’un référendum prévu par le Gers sur les organismes génétiquement modifiés au motif que le département n’est pas compétent pour interdire une expérimentation autorisée nationalement illustre l’« arnaque » consistant à faire passer la « proximité » administrative pour de la démocratie.
89min
Les invités :
Vincent Eblé, Sénateur (PS) de la Seine-et-Marne - Frédéric Dabi, Directeur général adjoint de l'IFOP - Gaël Giraud, Economiste - Jean-Christophe Tortora, Président de La Tribune - Nicolas Framont, Sociologue du travail
Ferghane Azihari, Délégué de l'Académie libre des sciences humaines
Plusieurs élus politiques et personnalités issues du monde de l'entreprise appellent à un nouveau projet politique pour l'après-crise, qui s'appuierait sur le progrès social, l'écologie et la décentralisation.
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Signataires :
Christophe MADROLLE, Secrétaire général UDE, Élu de Marseille
Julien VICK, Administrateur de l’Institut Européen d’Ecologie, Metz
Anne-Sophie CONDEMINE, Adjointe au maire de Lyon, Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes
Mathieu CUIP, Délégué général de l’UDE
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www.joindiaspora.com
Tout le monde est sur Facebook, ou presque. Ça vous dirait d'essayer autre chose? Dans cette vidéo je vous explique pourquoi il serait intéressant d'essayer un réseau social décentralisé et open source. Je vous donne également les bases pour pouvoir commencer à utiliser Diaspora.
Catégorie Organisations à but non lucratif 49 commentaires
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Présentation du réseau social Mastodon
https://instances.mastodon.xyz/list
https://mamot.fr/
https://framapiaf.org/
https://www.laquadrature.net/fr/
Catégorie Science et technologie 14 commentaires
Ndlr : initiation à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?8eqV_A
113 122 vues - 2,4 k - 68 - 1,49 k abonnés
Le réseau social du futur : pas de pub, pas d’entreprise qui vous surveille, un désign éthique, et le tout décentralisé ! Inscrivez-vous : https://joinmastodon.org
Ou sinon quelques instances recommandées :
• https://octodon.social
• https://mastodon.xyz
• https://mstdn.io
• https://toot.cafe
• https://todon.nl
• https://wandering.shop
Suivez-nous sur Mastodon : https://mastodon.social/@Mastodon
Catégorie Science et technologie - 239 commentaires
Ndlr : pour le perfectionnement, voir notamment https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?elof0A
Corinne Lepage a retweeté
Construction21.fr @Construction21F · 16h
[#Confinement - webinar] Webinaire HLA n°2 - #résilience, Décentralisation énergétique et #autoconsommation collective avec @corinnelepage
@HLAvocats
https://bit.ly/3exy95X #autoconsommation
[#Confinement - webinar] Webinaire HLA n°2 - Résilience, Décentralisation énergétique et autocons...
Le Cabinet Huglo Lepage Avocats vous souhaite la bienvenue pour une série de Webinaires consacrés à la résilience et aux possibilités qu'offrent le droit aujourd'hui pour développer notre "capacité...
construction21.org
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Open-source, open-data et décentralisation des données
Open-source
Risefor est un outil commun qui vous appartient. Tout le monde peut le découvrir, se l’approprier et y contribuer.
Open-data
La base de données de l’outil est mutualisée, ouverte, accessible et modifiable par toutes et tous.
Décentralisation des données
Grâce au framework Startin’blox, une technologie basée sur le projet Solid de Tim Burton Lee, Risefor permet une connexion entre les sites web.
La technologie au service de la démocratie
Producteur d’hydrogène décentralisé, Ergosup accompagne les collectivités prêtes à adopter une mobilité propre sans rejets en passant au carburant renouvelable.
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La décarbonation est complète lorsque l’électricité utilisée pour l’électrolyse vient d’une source énergétique renouvelable et locale : le solaire, l’hydraulique ou l’éolien, les énergies de la mer…
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Vidéo 2/4 - L'infrastructure d'Internet peut sembler bien compliquée pour qui n'est pas technicien.
Pourtant, en France, des dizaines d'associations permettent à qui le veut de venir comprendre comment fonctionne le réseau et de venir participer...
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Le mouvement des Gilets jaunes est remarquable, à bien des titres, spécialement parce que les aspirations à plus de justice sociale y apparaissent fortement associées à l’attente d’une transformation profonde de la démocratie, dans toutes ses dimensions. Le système institutionnel bien sûr, mais aussi la représentation de toutes les catégories sociales, ou encore les formes multiples de la participation démocratique et la prise en charge d’intérêts structurellement marginalisés sont questionnés.
Nous, chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales assemblé·e·s au sein du Groupement d’intérêt scientifique « Démocratie et participation », sommes interpellé·e·s par ce que nous interprétons comme un appel à une république plus « participative » et par des pratiques qui s’attachent d’ores et déjà à la mettre en œuvre au quotidien, entre citoyennes et citoyens. Sans être formulé dans ces termes – la démocratie participative n’étant pas explicitement revendiquée – cet appel prend cependant forme au croisement de propositions plus ou moins creusées qui s’y rattachent fortement : assemblée citoyenne, référendum d’initiative populaire, débats décentralisés. Ces revendications démocratiques, leur émergence comme leur structuration via l’usage des réseaux sociaux ou l’organisation d’assemblées populaires, témoignant d’une profonde défiance à l’égard de la représentation et d’une aspiration à l’horizontalité, ne sont pas en elles-mêmes nouvelles. Ce qui est plus original, c’est qu’elles ne sont pas portées par le petit cercle de leurs promoteurs habituels. Autrement dit, alors que nous observons et contribuons depuis des années à des expériences participatives souvent pensées et pratiquées du haut vers le bas, une forme de demande sociale s’exprime sous nos yeux.
Il serait tentant d’annoncer aux Gilets jaunes que les dispositifs participatifs ne manquent pas et que nous sommes prêt·e·s à leur en livrer le mode d’emploi. Ce serait pourtant contraire à notre posture de chercheuses et chercheurs en participation, et présomptueux, de considérer que les réponses institutionnelles et procédurales aux attentes démocratiques des Gilets jaunes existent, que nous n’avons pas besoin de leurs propositions et qu’il suffirait d’élargir ou de généraliser ce qui se fait déjà. De surcroît, l’aspiration à une vie démocratique ne saurait être enfermée dans quelques solutions procédurales vite digérées. D’autant moins que de multiples expériences participatives, aussi étudiées et renseignées soient-elles, montrent d’importantes limites tant dans leur capacité à élargir le spectre de « ceux qui participent » que dans leur influence réelle sur les décisions. Par contre, l’observation et l’étude de ces dispositifs, que les chercheuses et chercheurs réuni·e·s au sein du Gis mènent depuis plusieurs années, peuvent fournir de précieux éléments sur les opportunités mais aussi sur les risques de ce qui va se construire dans les semaines et les mois qui viennent.
Prise au sérieux, la participation conduit d’abord à ouvrir de vraies possibilités de débats pluralistes, d’interpellation et de proposition pour les citoyennes et citoyens, et à garantir leur indépendance en dehors des échéances électorales. Cela peut concerner l’ensemble des politiques publiques (notamment économiques, fiscales et monétaires), et ce à tous les niveaux. Elle conduit ensuite à reprendre à nouveaux frais la question de l’articulation de cette démocratie participative avec la démocratie représentative, dont les limites sont bien établies à tous les échelons territoriaux, de la commune à l’Europe. De plus, la participation ne saurait conduire à délégitimer les autres formes d’expression ou d’expérimentation démocratiques, y compris celles qui s’expriment sur un mode radical. Nos recherches montrent à cet égard que la vitalité des formes plus conflictuelles d’interpellation est bien souvent une condition d’épanouissement des dispositifs participatifs comme d’aboutissement de décisions mieux ajustées à l’état réel de notre société. Enfin, pour être crédible, la concertation à venir doit s’entourer de toutes les garanties désormais bien identifiées (marges de manœuvre politique, moyens financiers et humains cohérents, animation neutre et indépendante, calendrier réaliste…). La réunion de ces conditions suppose à minima l’assurance de la transparence des échanges et un contrôle démocratique sur le traitement, les synthèses et les comptes rendus de l’immense matériau qui sera rassemblé, ainsi qu’un retour sur l’usage qui en sera fait dans les décisions publiques, justifiant ce qui est gardé ou non des propositions faites dans le débat.
Au-delà de cette expérimentation à laquelle nous sommes prêt·e·s à contribuer, nous réaffirmons l’urgence sociale, politique et environnementale d’une vie démocratique, parce que celle-ci conditionne la capacité de nos sociétés à aborder de front les déchirures qui la traversent et à relever les défis à venir.
La direction collégiale et le Conseil scientifique
du Gis Démocratie et Participation
ndlr :
- connu / Loïc Blondiaux @LoicBlondiaux https://twitter.com/LoicBlondiaux/status/1073896519076667392
- de nombreux attributs de la médiation sont présents.
- ne serait-ce pas une manière de tirer la "couverture" "gilets jaunes" à eux ? => questionner ACT
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De nombreux freins demeurent
En France, plusieurs textes de loi sont favorables à l’élaboration de solutions au plus près des producteurs. C’est le cas de la réglementation sur la valorisation des biodéchets des gros producteurs, ou encore, plus récemment, de la loi du 17 août 2015 sur la transition énergétique pour la croissance verte, qui instaure l’obligation de généraliser le tri à la source des déchets à l’horizon 2025.
Néanmoins, de nombreux freins existent encore et limitent le déploiement des micro-méthaniseurs urbains. Il reste, malgré les quelques démonstrations pilotes citées précédemment, à démontrer que ces technologies sont suffisamment maîtrisées et robustes pour répondre aux exigences sanitaires, environnementales et sécuritaires européennes.
La réglementation n’est d’ailleurs à ce jour pas vraiment adaptée : en France, si un arrêté est en cours de révision pour la mise en œuvre du compostage de proximité, il n’inclut pas la micro-méthanisation. Celle-ci doit donc faire l’objet d’une autorisation en tant qu’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), dont la complexité pourrait rebuter les porteurs de projets.
D’autre part, la performance environnementale et le coût global de réseaux urbains de micro-unités de méthanisation doivent être évalués. Enfin, l’implantation même de ces unités bouscule l’organisation des systèmes de gestion centralisée des déchets. Il convient donc de repenser les métiers associés à cette gestion. De même, dans un contexte décentralisé, l’exercice de la responsabilité de la collecte et du traitement de déchets doit-il rester du ressort des EPCI ou revenir aux communes ou encore à l’échelle des producteurs de déchets ?
Tous ces freins sont autant de questions que propose d’étudier le projet européen H2020 DECISIVE afin de démontrer l’intérêt et la viabilité de ce nouveau paradigme de gestion décentralisée des biodéchets urbains.
Clés : environnement développement durable recyclage pollution solutions énergies renouvelables villes déchets économie circulaire méthanisation biogaz
Bâtissons ensemble un Internet libre, neutre et décentralisé
Auto-Hébergement
simple boîtier VPN couplé à un serveur - créer un tunnel - serveur nomade - dissident politique, journaliste, qui souhaiterait se protéger des dérives sécuritaires