À‑propos
L’Actualité Nouvelle-Aquitaine, la revue de la recherche, de l’innovation, du patrimoine et de la création en région Nouvelle-Aquitaine est éditée par l’Espace Mendès France, centre de culture scientifique, technique et industrielle à vocation régionale, situé à Poitiers (France).
Cette plate-forme bénéficie d’un FEDER : Création d’une plateforme numérique d’information, de communication et de partage de contenus autour de la revue scientifique intitulée « Plateforme numérique autour de la revue L’Actualité Nouvelle Aquitaine » https://actualite.nouvelle-aquitaine.science/feder/.
Son édition papier, chaque trimestre avec un numéro spécial été et parfois des hors séries, ses archives sur Internet et la plate-forme de collecte, de sélection et de diffusion associée constituent un ensemble unique sur la région, pluridisciplinaire et accessible à tous.
Mentions légales
... est éditée par l’Espace Mendès France avec le soutien du Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine et avec le concours du CNRS, de l’ENSMA, de l’Université de Poitiers, de la Ville de Poitiers, du CHU de Poitiers.
Rédaction Adresse Espace Mendes France 1 place de la cathédrale CS 80964 86000 Poitiers Téléphone 05 49 50 33 00 E‑mail jl.terradillos@emf.fr Responsables Directeur de la publication : Mario Cottron Directeur délégué : Didier Moreau Rédacteur en chef : Jean-Luc Terradillos Fondateurs : Christian Brochet, Claude Fouchier, Jean-Pierre Michel
Hébergement OVH
Editeur Espace Mendès France, représenté par son président, Mario Cottron, et son directeur, Didier Moreau.
Directeur de la publication Thierry Pasquier thierry.pasquier@emf.ccsti.eu 0549503300
Tous les lieux
- centre de ressources
- accompagnement de porteurs de projets
- animations pédagogiques
- formations
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
03 - Allier LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT, fédération de l’Allier, 03000 Moulins (relais)
07 - Ardèche TERRE ET HUMANISME, 07230 Lablachère (relais)
26 - Drôme
ADOS, 26000 Valence (membre)
GROUPE URD, 26170 Plaisians (membre)
38 - Isère AFRIC IMPACT, 38100 Grenoble (membre)
63 - Puy-de-Dôme RESACOOP, 63000 Clermont-Ferrand (relais)
69 - Rhône
LADS, 69001 Lyon (membre)
AFPICL-BU HDL, 69286 Lyon (membre)
MAISON DES SOLIDARITES LOCALES ET INTERNATIONALES, 69003 Lyon (membre)
FORUM-REFUGIES-COSI, 69612 Villeurbanne (membre)
INSTITUT BIOFORCE, 69694 Vénissieux (membre)
73 - Savoie PAYS DE SAVOIE SOLIDAIRE, 73000 Chambery(relais)
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NORMANDIE
14 - Calvados - CITIM, 14000 Caen (membre)
50 - Manche - AVRIL, 50200 Saint-Pierre-de-Coutances (relais)
...
NOUVELLE AQUITAINE
16 - Charente MPP, 16000 Angoulème (membre)
17 - Charente-Maritime
AVENIR EN HERITAGE, 17000 La Rochelle (membre)
CDIJ, 17087 La Rochelle (relais)
19 - Corrèze LA P’TITE FABRIQUE SOLIDAIRE, 19140 UZERCHE (membre)
33 - Gironde
ARTISANS DU MONDE, 33000 Bordeaux (relais)
COOL’EURS DU MONDE, 33310 Lormont (membre)
RADSI, 33615 Pessac (membre)
40 - Landes C KOI ÇA, 40370 Rion-des-Landes (membre)
64 - Pyrénées-Atlantiques
MCM 64, 64140 Billère (membre)
LACAZE AUX SOTTISES, 64390 Orion (relais)
86 - Vienne KURIOZ, 86000 Poitiers (membre)
87 - Haute-Vienne MDH, 87100 Limoges (membre)
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Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Gr7K-w
Problématique Centres adaptation appareillage
Notre projet Le Problème
Comment mettre en place des centres d'appareillage low-tech en Afrique?
Notre solution unique
Afin de faciliter l'accès aux prothèses et réduire les coûts de production, on propose de mettre en place des centres d'appareillages basés sur les principes du Low-Tech. Pour cela nous souhaitons mettre en place un nouveau modèle de centre d'appareillage moins énergivore et produit à partir de matériaux sourcés localement.
Notre équipe Marie Buon Porteur d'idée Elloise Coyle Ingénieur Meriel HART Expert UX/UI Laurie Lacorre Porteur d'idée Amicie Rérolle Développeur Porteur d'idée Augustin Raynaud Développeur Alberic Thord Ingénieur
Connu / https://twitter.com/groupeinsa/status/1329844976306581508
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Groupe INSA @groupeinsa Cette année 2 prix du jury: le premier attribué à Low Tech Team dont le projet eco-responsable et low-tech dans sa globalité à impressionné le jury
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Citer le Tweet Groupe INSA @groupeinsa · 20 nov.
Le prix coup de coeur du jury pour cette 2ème Nuit de l'innovation solidaire est attribué par Jérôme Chevalier, enseignant @insadelyon twitter.com/groupeinsa/sta…
41 Ko 6:52 PM · 20 nov. 2020·- 1 Tweet cité 2 J'aime
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Parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas, c'est l'ultracrépidarianisme. Explications avec le philosophe et physicien Étienne Klein.
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Transcription :
Journaliste : Laurène Gris - Montage Morgane Pottier brut.media
On est tous pour ou contre le nucléaire, les nanosciences les OGM. Mais qui d'entre nous est capable de dire ce qu'on met vraiment dans un réacteur nucléaire ? Ce qu'est une réaction de fission ? Comment ça fonctionne ? Qu'implique E=mc2 ? Qu'est-ce que c'est qu'une cellule souche, un OGM ? Personne.
L'ultracrépidarianisme, c'est un mot savant pour dire que, souvent, on parle avec assurance de choses que nous ne connaissons pas et c'est dérivé d'une locution latine qui est : "Sutor, ne supra crepidam" qui veut dire en gros que le cordonnier ne doit pas parler au-delà de la chaussure.
Moi j'ai noté cette tendance-là au tout début de l'épidémie. Je rentrais du Chili et en arrivant en France, alors que le confinement avait commencé depuis quelques jours, je voyais des tweets écrits par des personnalités politiques, parfois de très haut rang, qui commençaient par : "Je ne suis pas médecin, mais je pense..." etc. Et, après cette déclaration honnête d'incompétence, s'ensuivaient des injonctions sur ce qu'il fallait faire ou penser à propos de tel ou tel traitement. Au tout début de l'épidémie. Ça m'avait étonné qu'on puisse avoir autant d'assurance alors même qu'on vient de déclarer qu'on est incompétent.
J'ai remarqué en étudiant un peu la question que c'était une tendance assez naturelle, qui a d'ailleurs été étudiée par des psychologues américains à la fin du 20è siècle qui s'appellent Dunning et Kruger, qui avaient remarqué que pour se rendre compte qu'on est incompétent, ben il faut être compétent. Au début, quand on découvre un nouveau champ, on se sent spontanément compétent. Par exemple, j'y connais rien en football, mais si on me demandait d'être sélectionneur de l'équipe de France de football, spontanément je dirais : "Pourquoi pas, ça a l'air simple." On s'assoit sur un banc, on fait des gestes, on crie un peu et ça doit être suffisant pour que l'équipe gagne. Et puis, en regardant les choses d'un peu plus près, on s'aperçoit que c'est beaucoup plus compliqué. Nous sommes tous appelés à être victimes de cet ultracrépidarianisme. Quand vous conversez au café avec vos amis, vous dites des choses qui vont au-delà de vos compétences. C'est tout à fait naturel dans la conversation, simplement il faut en avoir conscience, et quand on a une parole publique qui peut avoir des effets politiques importants, il faut être prudent. L'idée, c'est pas du tout de dire que chacun est contraint dans sa liberté à laisser la parole aux experts. En fait, en démocratie, n'importe qui a le droit de poser une question aux experts, de les interpeller, de les interroger. Mais c'est pas ce qui est fait là. C'est : on donne son avis sans savoir.
Livre "Le goût du vrai" a fait naître de nombreuses polémiques.
Nous avons tendance à écouter ceux qui parlent de tout. Comme s'ils nous rassuraient, comme si les gens qui ont des formes de certitude, une forme d'arrogance aussi, nous rassuraient dans une période d'incertitude. Dans les mêmes canaux de communication circulent aujourd'hui des connaissances, scientifiques ou autres, des informations, des commentaires, des opinions, des fakenews, et le fait que toutes ces choses circulent dans les mêmes canaux fait que leurs statuts respectifs, qui sont pourtant très différents, se contaminent.
Je me rends compte que les gens qui sont modérés, qui sont prudents, qui sont en quelque sorte "centristes" pour ce qui est des questions relatives à la vérité, parlent beaucoup moins que les gens qui sont extrémistes dans ces domaines. C'est un peu comme en politique : les gens qui sont aux extrêmes parlent plus que les gens qui font partie de ce qu'on appelle la majorité silencieuse. Et moi je pense que notre démocratie, pour garder de sa vivacité, a besoin que les gens modérés s'engagent passionnément. L'idée même de démocratie a à voir avec le fait qu'on puisse argumenter et s'en donner le temps, sans simplement s'imposer... s'opposer, pardon, avec des arguments assez primaires qui donnent l'impression que ce sont des arguments d'autorité qui se combattent et non pas des analyses.
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Connue / https://twitter.com/brutofficiel/status/1301407829769633792
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François BOCQUET a retweeté
Brut FR @brutofficiel · 3 sept.
"Je ne suis pas médecin, mais..."
Parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas, c'est l'ultracrépidarianism. Explications avec le philosophe et physicien @EtienneKlein
166 - 3300 - 5300
Ndlr :
- fait allusion à L'effet Dunning-Kruger ou effet de surconfiance, un biais cognitif démontré par David Dunning et Justin Kruger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger - questionner le point sur le rapport à l'expertise (peut-on dérouler un raisonnement sans en avoir une ? En d'autres termes, peut-on parler de ce que l'on ne connaît pas ? N'est-ce pas ce que fait souvent le médiateur ou le journaliste en rapportant les propos d'un tiers ?) et publier dans centristes insoumis ACT
9764 / 20000 signataires
Depuis le début de l’épidémie de covid-19 la vie des personnes « retenues » est mise en danger alors que les perspectives de refoulement sont nulles, puisque, indépendamment de la légitimité des renvois, totalement contestable, leur réalisation est devenue impossible par suite même des ordres de confinement.
Nous appelons à la fermeture immédiate de tous les centres de rétention administrative et nous demandons que s’engage une réflexion afin de déterminer si leur réouverture après la fin de la présente crise est opportune, au regard des critiques multiples et largement argumentées, nationales et internationales, dont ils ne cessent de faire l’objet.
Par : Le paria est un collectif consacré à la lutte contre l'exclusion sous toutes ses formes, qui allie action militante, expression artistique, connaissance scientifique et participation au débat public. Il inscrit ses actions dans les réseaux, collectifs et organisations partageant les mêmes objectifs.
https://leparia.fr/
Essai - Société
Loin d’être sans leader, le mouvement des gilets jaunes est constamment traversé par des luttes de leadership. L’ethnographie d’un rond-point de mobilisation et des tensions qui traversent différents groupes de l’agglomération lyonnaise permet de mieux comprendre l’inscription dans le temps de ce mouvement.
Après plus de quatre mois de mobilisation, l’heure semble être au bilan du « Grand débat ». Réel effort de concertation du gouvernement pour les uns, mascarade pour les autres, la controverse médiatique et politique place les revendications des gilets jaunes au cœur de l’actualité. Elle focalise ainsi l’attention sur les dimensions délibérative et nationale du mouvement (qu’il s’agisse du « Grand débat », de son alternative, le « Vrai débat », porté par d’autres gilets jaunes, ou encore de l’ « Assemblée des assemblées » réunie à Saint-Nazaire), au risque de faire oublier que la pratique des assemblées ne va pas de soi, mais aussi que les mobilisations locales, nées sur les ronds-points, se poursuivent.
Dans l’agglomération lyonnaise, le campement de Corsieux
fut ainsi occupé de jour comme de nuit dès le début du mouvement. Il a constitué le point de départ de nombreuses actions, et notamment des multiples tentatives de blocage d’un vaste site industriel situé à deux pas de là. Pour les observateur.rice.s ou les militant.e.s qui ont suivi la mobilisation sur ce territoire, le site est ainsi devenu une référence incontournable. Certes, depuis le 17 novembre, plusieurs ronds-points à Givors, Villefranche, Saint-Quentin-Fallavier ou encore Vénissieux, ont été occupés chaque week-end. Dans cet entrelacs de mobilisation, Corsieux a néanmoins constitué le seul point de rassemblement quasiment permanent, jusqu’à ce que la police impose sa destruction fin décembre. Le nom n’a toutefois pas disparu des esprits. D’une part, si le point de rassemblement a disparu, une importante partie de ses habitué.e.s ont continué à se mobiliser. D’autre part, aujourd’hui encore, se réclamer de Corsieux dans une assemblée générale de gilets jaunes à Lyon, revient à s’inscrire dans l’histoire d’une lutte politique locale prestigieuse, mais, aussi, clivante.
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Non répertoriée - 858 vues - 19 abonnés
Catégorie Éducation
Connu / " https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?tgsyEg
Ndlr : qui peut leur apprendre à maîtriser les contre-jours ou bien à transcrire les images illisibles ?! ACT
... un lien vers un article très intéressant. Vu qu'il n'y a pas vraiment d'équivalent en français, je l'ai traduit quasiment en entier. Il y a quelques expressions qui m'échappent :
https://spyware.neocities.org/articles/discord.html
"
Discord est une application de messagerie instantanée pour MacOS, Windows, Linux, Android et iOS. Discord est utilisé pour communiquer via le chat vocal et le chat texte et supporte le partage d'images et de fichiers.
Niveau d'espionnage: EXTRÊMEMENT ÉLEVÉ
Merci à Richard Stallman d'avoir créé un lien vers notre article
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Discord est un logiciel espion parce qu'il recueille toutes les informations qui passent par sa plate-forme de communication. Comme Discord est une plate-forme de communication centralisée, toutes les communications doivent passer par les serveurs officiels de Discord, où toutes ces informations peuvent potentiellement être enregistrées. La grande majorité de ces informations ont été confirmées comme étant enregistrées, de même que toutes les communications entre utilisateurs. Il a également été confirmé que Discord utilise d'autres méthodes d'espionnages tels que diverses formes de télémétrie.
La principale source de revenus de Discord provient d'investissements de plus de 279,3 millions de dollars.[4]. Discord ne peut pas être compilé à la source et le code source n'est pas disponible.
NdT : La phrase original est mal tournée. Le fait que le code source soit caché est la cause de l'impossibilité de compiler soi-même le client Discord.
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Discord tente de forcer certains utilisateurs à donner leur numéro de téléphone
...
Discord reçoit des demandes du gouvernement pour vos informations personnelles
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Hypothèses sur l'avenir de Discord
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148 939 vues - 1,1 k - 64 - 2,32 k abonnés
La rivalité entre les puissances occidentales et la Chine se focalise sur le sort de Huawei, symbole de la réussite et de l'ambition de Pékin. Téléphones, réseau 5G, vidéosurveillance… Huawei a vendu plus de 200 millions de téléphones l'an dernier et étendu son influence dans 170 pays. En Europe comme aux Etats-Unis, cette suprématie inquiète. L'entreprise a ainsi perdu le droit d’utiliser les applications Google et a vu sa directrice financière arrêtée à la demande des Américains. Enquête sur ce nouveau géant et ses liens avec le parti communiste.
Catégorie Divertissement 290 commentaires
Transcription : ... Shenzhen ... Macron "la chine a un modèle qui est très stato-centré" => sens de stato ? ACT
Ndlr : affirmation que Huawei avec la 5G a ramené à zéro le temps de latence (19:32) ! Possible? ACT
*Suivi d'un débat https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/1142699-qui-a-peur-de-huawei.html i à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?5pbXhg
... Quelle objectivité garantir, quel souci du pluralisme quand l’ONISEP est démantelée !
Cette réforme présentée comme moderne n’est qu’une reprise du projet de professeur conseiller et de conseiller professionnel préconisé par le Ministre Peyrefitte en 1967 ! La volonté d’imposer une régionalisation et une privatisation de l’orientation scolaire qui motive ce rapport doit être abandonnée.
L’activiste Juliette Rousseau parle des limites de la non-violence, de son attachement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, et des nécessaires solidarités entre féministes, antiracistes, écologistes... Et rappelle la « sacrée dose d’amour » qui rend le combat et la joie possibles.
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autrice de Lutter ensemble. Pour de nouvelles complicités politiques (Éd. Cambourakis, 2018) et ancienne porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer la Cop 21. Elle est aussi membre du conseil d’administration d’Attac.
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a grandi À Martigné-Ferchaud, en Bretagne. Cette commune enclavée est la plus pauvre d’Ille-et-Vilaine. De plus en plus de familles monoparentales y arrivent par dépit, attirées par les loyers peu chers. C’est une campagne très endommagée par l’agriculture conventionnelle.
J’y suis très attachée. Mes parents, soixante-huitards, s’y sont installés à la fin des années 1970 pour expérimenter un mode de vie plus autonome. C’était, avec le recul, une démarche peu politique : une envie de travailler moins, de cultiver ses légumes, d’avoir des animaux mais ils n’étaient pas tellement engagés dans des luttes et peu en lien avec le territoire. Ils ont vécu en communauté un moment et, quand je suis née, ils commençaient à rentrer dans le moule.
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Les Gilets jaunes se sont mobilisés à partir de leur expérience du quotidien, parce qu’ils n’acceptaient plus ce qui se passait dans leur vie.
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La lutte a été gagnée parce que toutes ses composantes, toutes les façons de lutter étaient là et ont cohabité, même si cela ne s’est pas fait sans difficultés.
Après la Cop 21, vous vous êtes vous-même tournée vers Notre-Dame-des-Landes...
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organisation des luttes sous l’angle des rapports de domination
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l’écoféminisme, avec des amies comme Jade Lindgaard, Laurence Marty, Isabelle Cambourakis ou encore Émilie Hache. L’écoféminisme m’a permis de considérer que le féminisme pouvait être un terrain de lutte. Il a été un outil dans ma réflexion sur l’imbrication des dominations, de la dichotomie nature-culture et du patriarcat. Ça a aussi été pour moi une façon de me situer en tant que femme dans les luttes écolos. De dire que ce que je vis au quotidien en tant que femme, les conditions faites aux femmes dans ce monde, ne sont pas dissociables de la lutte qu’on mène pour l’écologie, tout cela tient de l’écrasement et de l’annihilation du vivant.
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se reconnaître mutuellement, et quand on est d’une lutte plus visible, partager cette visibilité avec d’autres. Après il y a évidemment la solidarité concrète. Pour ce qui est de la répression par exemple, des centaines et des centaines de personnes ont été jugées en comparution immédiate dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Elles ont été beaucoup moins visibles que celles qui ont perdu un œil ou une main. Or, elles ont aussi besoin d’un accompagnement pour trouver un avocat, d’argent pour le payer, ainsi que d’éventuelles amendes… C’est aussi le cas de nombreux collectifs Vérité et Justice à travers le pays, tous appellent au soutien du mouvement social, et certains souffrent beaucoup d’être tenus dans l’invisibilité.
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plus de complicité interpersonnelle, comme organiser des actions ensemble et assumer de prendre des risques, ce qui ne peut venir que dans un second temps.
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Il y a un enjeu très fort à s’opposer aux multiples systèmes d’oppression, et à ne jamais oublier qu’ils se renforcent les uns les autres. On peut débattre pour savoir qui du capitalisme, du colonialisme ou du patriarcat a engendré les autres. Mais négliger de les voir dans l’ensemble pour ne s’intéresser qu’à un seul revient à perdre à la fin. Il suffit de voir comment le féminisme ou l’écologie peuvent être repris à leur compte par des groupes ouvertement racistes et réactionnaires. Il nous faut construire des espaces de lutte et des solidarités politiques qui reflètent cette conscience des multiples dominations. Je ne crois pas qu’on puisse attaquer l’ensemble du système depuis une seule position, mais que nous devons nous lier pour l’attaquer ensemble depuis nos différentes positions.
Il vaut mieux ne pas essayer d’aller soutenir les autres si on n’en est pas convaincu et qu’on est dans une logique universaliste – cette tendance extrêmement forte dans le mouvement social en France à être persuadé que partant d’où on part, on est en capacité d’avoir une lecture globale de ce qui se passe dans le monde, de ce qu’il faudrait faire en matière de lutte et de ce à quoi ressemblerait l’émancipation.
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ces espaces ont compris la question des oppressions. Parmi les personnes les plus marginalisées se trouvent celles qui ont l’intérêt le plus fort et le plus immédiat à changer la société et en ont souvent une lecture plus fine que les personnes en position de centralité.
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rompre, dans nos façons de lutter et de vivre, la dichotomie entre espace public et espace privé. D’amener plus de justice, d’autonomie et d’émancipation dans les communautés humaines et les territoires que nous habitons. À travers les luttes, j’ai côtoyé des personnes qui subissent des choses très difficiles : homophobie, transphobie, racisme, violences des frontières et de la police, violences sexuelles… C’est pourtant dans ces espaces-là que j’ai trouvé le plus de joie.
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Sur les mêmes thèmes Culture et idées Luttes
Lire aussi : Jade Lindgaard : « Un journalisme de transformation sociale me paraît vital » https://reporterre.net/Jade-Lindgaard-Un-journalisme-de-transformation-sociale-me-parait-vital
La première centrale photovoltaïque flottante de France est en train de voir le jour à Piolenc (Vaucluse), installée sur un lac artificiel. Explications avec David Marchal, directeur exécutif adjoint de l'expertise et des programmes au sein de l'ADEME, invité de Mathilde Munos à 6h20.
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Sur les panneaux photovoltaïques, "le monde asiatique inonde le marché" explique-t-il, mais "en France , on privilégie les panneaux qui sont plus faible en émission de Co2 à la fabrication". "C'est une filière d'avenir, propre , qui permet de développer de l'autoconsommation" affirme David Marchal, citant par exemple le cas de "plus en plus de grandes surfaces qui mettent du photovoltaïque sur leur toit".
Les invités
David MarchalDirecteur-adjoint Production et énergies durables à l'ADEME
Cent quatre-vingts barrages et dérivations édifiés depuis 2015, deux cents en construction, et 2 800 autres dans les cartons… Les « minicentrales » hydroélectriques... Ces projets, souvent soutenus par l’Union européenne, permettent à des potentats locaux de blanchir leur fortune ou de capter des subventions, sans que leurs avantages économiques ne soient évidents : la capacité de production électrique demeure faible, tandis que toutes les autres sources d’énergie renouvelable, comme le solaire ou l’éolien, sont encore sous-développées.
Malgré les promesses des gouvernants, ces ouvrages ne créent guère d’emploi que lors de leur construction – ensuite, il suffit bien souvent d’un gardien et d’un ou deux techniciens pour les faire tourner. En revanche, les ravages environnementaux sont irréversibles, et les barrages menacent directement le mode de vie des communautés rurales, privant d’eau agriculteurs et éleveurs.
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Une menace pour l’environnement et pour la vie humaine
Une étude commanditée par le réseau Eco Watch et Euronatur estimait en 2012 que 30 % des 35 000 kilomètres de rivières des Balkans, de la Slovénie à la Bulgarie, étaient dans un état vierge ou « quasi naturel » et que 50 % étaient « en bonne condition », contrairement à l’Europe occidentale où la plupart des cours d’eau ont été endigués ou soumis à une industrialisation massive.
-> https://www.youtube.com/watch?v=Ja5abLlpdQQ Entretien avec Hazir Tahiri et Ratko Staletović.
Rafael Yaghobzadeh
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L'historien Pierre Serna, de la Sorbonne, inventeur de l’expression « extrême-centre », a montré dans un livre récent qu’Emmanuel Macron est un parfait représentant de cette tradition politique française née avec la Révolution et l’apparition de ceux qu’on appelait à l’époque « les « girouettes ».
Pierre Serna se réfère aux précédents historiques, nombreux en France de Napoléon Bonaparte à De Gaulle, pour montrer à quel point le macronisme au pouvoir aujourd’hui présente toutes les caractéristiques habituelles de l’extrême-centre, qui est foncièrement anti-démocratique :
– Le ralliement d’hommes politiques et de hauts fonctionnaires qui viennent de tous les bords politiques et ont retourné leurs vestes.
– Un discours de la modération, de l'ordre, de l'intérêt général, qui renvoie toutes les oppositions aux extrêmes pour les criminaliser, et qui s’accompagne dans la réalité d’une répression policière féroce, extrêmement violente contre les contestations sociales et politiques
– Une domination totale du pouvoir de l'exécutif (le gouvernement et l’administration, préfectorale notamment) sur le législatif, c’est-à-dire sur le Parlement, ce dernier étant réduit à une chambre d’enregistrement des décisions du chef et de son entourage. Cela signifie une perte totale de représentativité et donc de légitimité du pouvoir, quand bien même la légalité est (en apparence au moins) respectée. Autrement dit, c’est la fin de la démocratie.
Clés : #Macron #Extrême
Catégorie Actualités et politique 234 commentaires
... au vu des résultats des élections européennes, il semblerait que les citoyens français et européens se soucient davantage du réchauffement climatique. Le problème est que le scrutin qui s’achève n’a guère permis de faire progresser le débat de fond. Concrètement, avec quelles forces politiques les écologistes comptent-ils gouverner et sur quel programme d’action?
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tout indique de plus en plus clairement que la résolution du défi climatique ne pourra se faire sans un puissant mouvement de compression des inégalités sociales, à tous les niveaux. Avec l’ampleur actuelle des inégalités, la marche en avant vers la sobriété énergétique restera un vœu pieux. D’abord parce que les émissions carbone sont fortement concentrées parmi les plus riches. Au niveau mondial, les 10% les plus riches sont responsables de près de la moitié des émissions, et les 1% les plus riches émettent à eux seuls plus de carbone que la moitié la plus pauvre de la planète. La réduction drastique du pouvoir d’achat des plus riches aurait donc en tant que telle un impact substantiel sur la réduction des émissions au niveau mondial.
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Mais pour qu’une telle progression soit acceptable, il est indispensable qu’elle frappe les plus gros émetteurs au moins autant que les plus modestes, et que la totalité du produit de la taxe soit affectée à la transition énergétique et pour venir en aide aux ménages les plus touchés. Le gouvernement Macron a fait tout le contraire: les taxes sur les carburants payées par les plus modestes ont été utilisées pour financer d’autres priorités, à commencer par la suppression de l’ISF et de l’impôt progressif sur les revenus du capital. Comme l’a montré l’IPP (Institut des politiques publiques), il en a résulté entre 2017 et 2019 une augmentation de 6% du pouvoir d’achat des 1% les plus riches et de 20% des 0,1% les plus riches.
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Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi les verts français ou allemands envisagent de gouverner avec les libéraux et les conservateurs. L’envie d’accéder aux responsabilités est chose humaine. Mais est-on bien sûr que cela soit dans l’intérêt de la planète?
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Pour qu’une telle ligne sociale-fédérale et écologique puisse voir le jour, les divers partis de gauche vont aussi devoir parcourir une partie du chemin. Les Insoumis en France ou Die Linke en Allemagne ne peuvent se contenter de dire qu’ils veulent changer l’Europe actuelle ou sortir des traités : ils doivent expliquer dans quels nouveaux traités ils veulent entrer. ...
Transition
La biomasse est-elle l’avenir de la production d’énergie ? A Gardanne, près de Marseille, l’une des deux chaudières à charbon de la centrale thermique a été convertie. Elle doit, à terme, engloutir 850 000 tonnes de bois par an, dont 50% issues de coupes forestières, pour produire de l’électricité. Mais entre les risques de pollutions ou celui d’une surexploitation de la forêt régionale, le projet soulève de nombreuses oppositions. Il interroge aussi la pertinence de la biomasse issue des forêts comme solution face au réchauffement climatique, alors que le gouvernement envisage, dans son budget 2019, de consacrer plus de 7 milliards d’euros aux énergies dites renouvelables : la consommation industrielle de bois dans ces centrales est-elle soutenable ?
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l’ancienne cité minière de Gardanne, posée au pied du massif de l’Étoile entre Aix-en-Provence et Marseille, cumule les dossiers sensibles en matière d’écologie. En premier lieu, les boues rouges de l’usine d’alumine Alteo, rejetées au large des Calanques. Ensuite, à quelques centaines de mètres à peine, la non-moins emblématique centrale thermique, forte émettrice de CO2 et dont les fumées chargées de particules fines inquiètent les riverains. Une nouvelle controverse est venue s’ajouter aux deux précédentes : la conversion récente à la biomasse de l’une des deux chaudières de cette centrale à charbon.
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Sous le terme « biomasse », on trouve toutes les énergies développées à partir de végétaux, que ce soit des agro-carburants, la méthanisation – production de gaz à partir de déchets verts – ou, comme dans le cas de Gardanne, ce qu’on appelle du bois-énergie, la production de chaleur et/ou d’électricité à partir de la combustion du bois.
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Tags : Climat Epuisement des ressources
Dans une tribune publiée par le journal Le Monde (20/11/2018), le sociologue Pierre Merle écrit que « le mouvement des « gilets jaunes » rappelle les jacqueries de l’Ancien Régime et des périodes révolutionnaires ». Et il s’interroge: « Les leçons de l’histoire peuvent-elles encore être comprises ? »
Je suis convaincu, moi aussi, qu’une mise en perspective historique de ce mouvement social peut nous aider à le comprendre. C’est la raison pour laquelle le terme de « jacquerie » (utilisé par d’autres commentateurs et notamment par Eric Zemmour, l’historien du Figaro récemment adoubé par France Culture dans l’émission d’Alain Finkielkraut qui illustre parfaitement le titre de son livre sur « la défaite de la pensée ») ne me paraît pas pertinent.
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Dans mon Histoire populaire de la France, j’ai montré que tous les mouvements sociaux depuis le Moyen Age avaient fait l’objet d’une lutte intense entre les dominants et les dominés à propos de la définition et de la représentation du peuple en lutte.
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J’ai montré dans mon livre, en m’appuyant sur des analyses de Pierre Bourdieu, que la Réforme protestante avait fourni aux classes populaires un nouveau langage religieux pour nommer des souffrances qui étaient multiformes. Les paysans et les artisans du XVIe siècle disaient : « J’ai mal à la foi au lieu de dire j’ai mal partout ». Aujourd’hui, les gilets jaunes crient « j’ai mal à la taxe au lieu de dire j’ai mal partout ». Il ne s’agit pas, évidemment, de nier le fait que les questions économiques sont absolument essentielles car elles jouent un rôle déterminant dans la vie quotidienne des classes dominées. Néanmoins, il suffit d’écouter les témoignages des gilets jaunes pour constater la fréquence des propos exprimant un malaise général.
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« Avoir mal partout » signifie aussi souffrir dans sa dignité. C’est pourquoi la dénonciation du mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires et celle des gilets jaunes n’a fait que confirmer la règle. On a entendu un grand nombre de propos exprimant un sentiment d’humiliation, lequel nourrit le fort ressentiment populaire à l’égard d’Emmanuel Macron. « Pour lui, on n’est que de la merde ». Le président de la République voit ainsi revenir en boomerang l’ethnocentrisme de classe que j’ai analysé dans mon livre.
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La première différence avec les « jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.
La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.
Cette caractéristique du mouvement est étroitement liée aux moyens utilisés pour coordonner l’action des acteurs de la lutte. Ce ne sont pas les organisations politiques et syndicales qui l’ont assurée par leurs moyens propres, mais les « réseaux sociaux ». Les nouvelles technologies permettent ainsi de renouer avec des formes anciennes « d’action directe », mais sur une échelle beaucoup plus vaste, car elles relient des individus qui ne se connaissent pas. Facebook, twitter et les smartphones diffusent des messages immédiats (SMS) en remplaçant ainsi la correspondance écrite, notamment les tracts et la presse militante qui étaient jusqu’ici les principaux moyens dont disposaient les organisations pour coordonner l’action collective ; l’instantanéité des échanges restituant en partie la spontanéité des interactions en face à face d’autrefois.
Toutefois les réseau sociaux, à eux seuls, n’auraient jamais pu donner une telle ampleur au mouvement des gilets jaunes. Les journalistes mettent constamment en avant ces « réseaux sociaux » pour masquer le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans la construction de l’action publique. Plus précisément, c’est la complémentarité entre les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue qui ont donné à ce mouvement sa dimension d’emblée nationale. Sa popularisation résulte en grande partie de l’intense « propagande » orchestrée par les grands médias dans les jours précédents. Parti de la base, diffusé d’abord au sein de petits réseaux via facebook, l’événement a été immédiatement pris en charge par les grands médias qui ont annoncé son importance avant même qu’il ne se produise. La journée d’action du 17 novembre a été suivie par les chaînes d’information continue dès son commencement, minute par minute, « en direct » (terme qui est devenu désormais un équivalent de communication à distance d’événements en train de se produire). Les journalistes qui incarnent aujourd’hui au plus haut point le populisme (au sens vrai du terme) comme Eric Brunet qui sévit à la fois sur BFM-TV et sur RMC, n’ont pas hésité à endosser publiquement un gilet jaune, se transformant ainsi en porte-parole auto-désigné du peuple en lutte. Voilà pourquoi la chaîne a présenté ce conflit social comme un « mouvement inédit de la majorité silencieuse ».
Une étude qui comparerait la façon dont les médias ont traité la lutte des cheminots au printemps dernier et celle des gilets jaunes serait très instructive. Aucune des journées d’action des cheminots n’a été suivie de façon continue et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes, alors qu’on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.
Je suis convaincu que le traitement médiatique du mouvement des gilets jaunes illustre l’une des facettes de la nouvelle forme de démocratie dans laquelle nous sommes entrés et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public » (cf son livre Principe du gouvernement représentatif, 1995). De même que les électeurs se prononcent en fonction de l’offre politique du moment – et de moins en moins par fidélité à un parti politique – de même les mouvements sociaux éclatent aujourd’hui en fonction d’une conjoncture et d’une actualité précises. Avec le recul du temps, on s’apercevra peut-être que l’ère des partis et des syndicats a correspondu à une période limitée de notre histoire, l’époque où les liens à distance étaient matérialisés par la communication écrite. Avant la Révolution française, un nombre incroyable de révoltes populaires ont éclaté dans le royaume de France, mais elles étaient toujours localisées, car le mode de liaison qui permettait de coordonner l’action des individus en lutte reposait sur des liens directs : la parole, l’interconnaissance, etc.
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L’une des questions que personne n’a encore posée à propos des gilets jaunes est celle-ci : pourquoi des chaînes privées dont le capital appartient à une poignée de milliardaires sont-elles amenées aujourd’hui à encourager ce genre de mouvement populaire ? La comparaison avec les siècles précédents aboutit à une conclusion évidente. Nous vivons dans un monde beaucoup plus pacifique qu’autrefois. Même si la journée des gilets jaunes a fait des victimes, celles-ci n’ont pas été fusillées par les forces de l’ordre. C’est le résultat des accidents causés par les conflits qui ont opposé le peuple bloqueur et le peuple bloqué.
Cette pacification des relations de pouvoir permet aux médias dominants d’utiliser sans risque le registre de la violence pour mobiliser les émotions de leur public car la raison principale de leur soutien au mouvement n’est pas politique mais économique : générer de l’audience en montrant un spectacle.
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Au-delà de ces enjeux économiques, la classe dominante a évidemment intérêt à privilégier un mouvement présenté comme hostile aux syndicats et aux partis. Ce rejet existe en effet chez les gilets jaunes. Même si ce n’est sans doute pas voulu, le choix de la couleur jaune pour symboliser le mouvement (à la place du rouge) et de la Marseillaise (à la place de l’Internationale) rappelle malheureusement la tradition des « jaunes », terme qui a désigné pendant longtemps les syndicats à la solde du patronat. Toutefois, on peut aussi inscrire ce refus de la « récupération » politique dans le prolongement des combats que les classes populaires ont menés, depuis la Révolution française, pour défendre une conception de la citoyenneté fondée sur l’action directe. Les gilets jaunes qui bloquent les routes en refusant toute forme de récupération des partis politiques assument aussi confusément la tradition des Sans-culottes en 1792-93, des citoyens-combattants de février 1848, des Communards de 1870-71 et des anarcho-syndicalistes de la Belle Epoque.
C’est toujours la mise en œuvre de cette citoyenneté populaire qui a permis l’irruption dans l’espace public de porte-parole qui était socialement destinés à rester dans l’ombre. Le mouvement des gilets jaunes a fait émerger un grand nombre de porte-parole de ce type. Ce qui frappe, c’est la diversité de leur profil et notamment le grand nombre de femmes, alors qu’auparavant la fonction de porte-parole était le plus souvent réservée aux hommes. La facilité avec laquelle ces leaders populaires s’expriment aujourd’hui devant les caméras est une conséquence d’une double démocratisation : l’élévation du niveau scolaire et la pénétration des techniques de communication audio-visuelle dans toutes les couches de la société. Cette compétence est complètement niée par les élites aujourd’hui ; ce qui renforce le sentiment de « mépris » au sein du peuple. Alors que les ouvriers représentent encore 20% de la population active, aucun d’entre eux n’est présent aujourd’hui à la Chambre des députés. Il faut avoir en tête cette discrimination massive pour comprendre l’ampleur du rejet populaire de la politique politicienne.
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Intervention de Régis Revenin "Histoire et cultures queer : quelles archives françaises ?" le 14/11 au Séminaire «Guerre/Sexualité/Genre : retours sur le XXe siècle. Homosexualités en conflit», organisé par la Cité du Genre. @ScPo_CHSP @UParisDescartes
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3ème colloque du RT14 (Arts et culture) avec le RT24 @afs_socio "Penser l'articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race en sociologie des arts et de la culture" Les jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2018 @CNRS
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Le Projet Éditorial
Périphéries se veut « agent » d’une certaine égalité médiatique, faisant valoir le droit, pour ces territoires, à la complexité.
En permettant l’expression de réalités banales et rares à la fois, Périphéries transforme l’image des quartiers. L’émission bouscule les perceptions et les représentations des auditeurs et documente le vivre-ensemble via des entrées géographiques et thématiques utiles à quiconque cherche des réponses à la question sociale.
Une fois par semaine un nouvel objet sonore vous sera proposé.
Le Podcast : une photographie sonore sur le modèle de ce qu’a été Périphéries pendant 12 ans sur France Inter.
Le débat : une fois par mois une question abordée avec des specialiste, des habitants, des chercheurs, des témoins enregistré en public.
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Le mot de Stéphane Paoli, parrain de l’émission
« Périphéries : combien de définitions péjoratives faudra-t-il encore compter qui installent, au mieux, les périphéries comme des limites éloignées, en économies les pays en voie de développement, au pire car la définition devient alors chirurgicale, comme un système spatial où deux lieux sont en relation dissymétrique, les centres dominant les périphéries.
Un verbe et tout est dit : dominer.
Au nom de quoi, pourquoi, avec quels effets et quelle image projetée de ce que devrait être la cité en démocratie ? Ils ne sont pas nombreux ceux qui posent la question. Encore moins nombreux les médias prêts à accepter que la question soit posée.
Édouard Zambeaux l’a fait en démontrant que les périphéries valent, à tous égards, les centres par le talent, la créativité, la dynamique. Les grands médias n’ont pas voulu l’entendre. c’est pourtant dans les périphéries que s’élabore aussi le récit des temps futurs.
Je choisis d’accompagner Édouard Zambeaux parce que la périphérie c’est la peau.
Et que je crois aux révolutions coperniciennes. »
Stéphane Paoli
ndlr :
émission bannie de France inter :-(