Économie ; Emploi
Pendant plus de deux ans, Youssouf (24 ans) a travaillé en tant que livreur pour la plateforme de livraison de repas Deliveroo. Il était bien noté par l’application et pour lui c’était un travail à temps plein (bien plus que 35 h par semaine), ainsi que sa principale source de revenus.
Puis, un beau jour, il a reçu un mail : la plateforme n’avait plus besoin de lui. Dans quelques jours, lui a écrit Deliveroo, il serait viré. “Aujourd’hui je risque sérieusement de me retrouver à la rue,” dit-il.
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Depuis le début de leur existence, les plateformes de livraisons de repas - telles que Deliveroo, Uber Eats ou Frichti - ne cessent de mettre en avant la supposée liberté dont jouiraient leurs livreurs. Également, depuis son ascension au Ministère de l’Economie, Emmanuel Macron n’a eu que des louanges pour ce modèle économique qui repose sur les micro-entrepreneurs et sur le “dépassement” du lien de salariat. Selon les plateformes et leurs soutiens, en effet, l’ubérisation serait une panacée pour une jeunesse qui peine à trouver du travail, et une manne pour les politiciens en quête de chiffres rassurantes sur le chômage.
L’histoire de Youssouf, comme celle d’autres centaines de livreurs en toute l’Europe, montre bien l’envers du décor de cette rhétorique : précarité absolue, zéro filets de sécurité, faiblesse complète des travailleurs face à leurs employeurs. A l’envers de toute indépendance, c’est bien là une dépendance extrême et sans aucun contre pouvoir qui est proposée par ces entreprises.
Les méthodes honteuses des banques pour saigner les travailleurs indépendants
Ils sont freelances, auto-entrepreneurs ou gérant d’une entreprise individuelle. Ces indépendants sont confrontés à la crise due au Covid et au confinement. Pourtant les banques semblent avoir décidé de les prendre à la gorge. En effet, les banques font pression pour les contraindre à souscrire à un compte professionnel. Une opération qui induirait des frais bancaires jusqu’à 4 ou 5 fois supérieures par rapport à ce que coûte un compte particulier.
Les frais bancaires représentent une manne financière très lucrative pour les banques. Selon une étude publiée en 2017 par 60 Millions de consommateurs, les frais bancaires pour incidents de paiement représentent 5 milliards d’euros de résultat net par an.
Selon l’INSEE, les entreprises individuelles et micro-entreprises en France représenteraient près de 45 % des créations d’entreprises, sur en moyenne 600 000 par an. Concernant les Freelances, on en dénombre à peu près 930 000, selon Eurostat. Faire souscrire toutes ces personnes à un compte professionnel permettrait aux banques d’accroître leurs bénéfices de manière considérable. Ce, malgré la fragilité des structures et des statuts cités.
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Modèle de lettre de rectification de déclaration de début d'activité :
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Catégorie Actualités et politique 665 commentaires
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Dans cette enquête inédite, Le Média révèle les mécanismes de surveillance des livreurs mis en place par les plateformes pour mieux les exploiter, et plus largement les conditions de travail scandaleuses auxquelles ils sont soumis : temps de travail excessif, mise en danger de mort...
Les coursiers à vélo, désormais, font partie de notre paysage urbain. Avec leurs sacs colorés, affichant les noms des plateformes numériques pour lesquelles ils travaillent, ils sillonnent les rues et les restaurants.
Seulement en France, Uber Eats, Deliveroo ou Frichti, emploient plus de 20 000 personnes. Enfin, emploient : du point de vue des plateformes, ce ne sont que des prestataires, au statut d'auto-entrepreneur.
Pour ces plateformes numériques, c'est là une grande vertue de ce modèle : on travaille quand on veut, on est libre et indépendant.
Invités :
Arthur Hay, coursier à vélo, fondateur et membre de la coopérative de livraison "Les Coursiers Bordelais", membre du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde, ancien candidat PCF aux dernières élections européennes.
Edouard Bernasse, coursier à vélo, syndicaliste, membre du Collectif des livreurs autonomes de Paris (CLAP).
Catégorie Actualités et politique 12 commentaires
valerie lemetayer il y a 24 minutes
Les mecs, ils travaillent 50 à 80 heures par semaine pour rien gagner. Ah, bon sang mais comment est-ce possible !
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Tania Sekiou il y a 59 minutes
Bravo pour cette enquête passionnante !
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Transcription :
... coopcycle a un réseau qui se développe dans 17 pays