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Au lendemain du 1er mai, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice cofondatrice de la Gauche Républicaine et Socialiste, est l'invitée de la Midinale. Au menu : état de la démocratie, de la gauche et perspectives pour la France insoumise et la fédération populaire proposée par Jean-Luc Mélenchon.
VERBATIM
Sur le 1er mai
« Ce 1er mai, c’est le moment de poursuivre une offensive sociale avec des formes différentes qui permettent de mieux allier la tradition militante du syndicalisme et d’autres formes d’engagement. »
« Ce mouvement des gilets jaunes exige de tous une mutation : de nos pratiques politiques, de nos projets politiques, de nos pratiques syndicales et associatives. »
Sur l’état de notre démocratie
« On a un pouvoir qui espère se maintenir sur le recours à la peur et à l’ordre au lieu du dialogue et de l’avancée collective. »
« Le gouvernement croit pouvoir résoudre les problèmes en accentuant les tensions et en surfant sur la minorité condamnable de black-blocks. »
« J’observe que la France a été condamnée ou mise à l’index à la fois par des instances européennes et par l’ONU. Franchement, pour la terre des droits de l’homme et du citoyen, c’est quand même une honte. »
« MM. Macron et Castaner jouent aux apprentis sorciers dans une situation sociale et démocratique délicate : ils ont une vision cynique de leur intérêt politique et pas celui de la France. »
Sur Emmanuel Macron et sa politique
« Macron a été élu dans des conditions très particulières mais il fait semblant de ne pas le voir. »
« Macron crée dans le pays une frustration démocratique dramatique. »
« Macron, au lieu de percevoir l’identité spécifique de la France, veut la faire entrer coûte-que-coûte dans un moule qui n’a subi que des échecs et qui est en décalage avec ce qu’attendent les Français. »
« Macron fait preuve d’un mépris : il fait semblant de ne pas entendre les Français… comme s’ils étaient tellement bêtes qu’ils ne se rendaient pas compte de ce qu’il fait ! »
Sur la gauche
« Est-ce que la gauche française fait son travail ? Non. »
« Le peuple ne croit plus la gauche, ne voit plus ce qu’est son projet et doute de la cohérence entre des valeurs affichées et des actions menées. »
« On dit souvent “ah, c’est de la faute de Mélenchon s’il n’y a pas l’union des forces de gauche !” mais force est de constater que, même entre eux, ceux qui n’étaient pas pour être avec Mélenchon mais parfois contre (ce que je trouve dramatique parce que pour moi, il n’y a pas d’unité des forces de gauche si ce n’est pas toute la gauche), sont divisés. »
« On fait face à une crise grave d’émiettement de la gauche ; grave parce qu’elle fait écho à ce que racontait Valls sur les deux cultures de gauche irréconciliables. »
« J’entends Glucksmann et Faure dire : “la gauche doit être à notre image parce que nous, on a une vraie culture et les autres, ce sont des populistes”. »
« Certains caricaturent le débat à la France insoumise en disant : “ils ne veulent plus la gauche, ils veulent le peuple” mais je réponds en disant que je n’ai jamais vu de gauche sans le peuple et on voit ce que ça donne quand il y a le peuple et pas la gauche… »
« La question de l’émergence populaire dans notre démocratie est quelque chose de fondamental. »
« Le mouvement des gilets jaunes a incarné une aspiration d’une partie de notre peuple à être entendue, prise en compte et à peser sur les décisions. »
Sur la proposition de fédération populaire de Jean-Luc Mélenchon
« La fédération populaire proposée par Jean-Luc Mélenchon, c’est reconnaître qu’il faut s’extraire des cadres anciens où chacun venait avec son petit logo. »
« Nous, on a cette histoire socialiste que je ne renie pas : j’ai adhéré sur les thèses de Jean Jaurès pour être à la fois une gauche de transformation, de contestation et de gouvernement. »
« Nous avons besoin de partis. D’ailleurs, à la FI, il y a le PG, Ensemble (qui n’est pas exactement un parti mais qui est un mouvement autonome)… »
« Si on avait une gauche unie qui remobilisait les couches populaires, elle serait en situation de passer devant Macron. »
Sur Jean-Luc Mélenchon
« Pour l’instant, le meilleur candidat pour 2022 m’apparaît être Mélenchon. »
« Mélenchon a fait la preuve de sa capacité à être à la hauteur d’un homme d’Etat. »
« Tout est fait pour discréditer Mélenchon aujourd’hui. »
« J’ai vécu le Congrès d’Epinay en 1971 et je me rappelle les déclarations sur Mitterrand : ce pourri, ce vieux de la 4e, y’a rien à attendre de lui… Il était le point focal de toutes les critiques ! »
« Est-ce que ça veut dire qu’on est tous unis derrière Mélenchon, dès qu’il dit un truc, on dit amen ? Non. Je ne suis pas pour un président de la 5e République, ce n’est pas Dieu-le-père. »
« Ce n’est pas parce que le gouvernement fait de la provoc sur l’ordre public que la question de l’ordre social n’est pas la priorité absolue du moment. »
Catégorie Actualités et politique 58 commentaires