Clés : Coronavirus ; Écologie ; Néolibéralisme
Derrière les discours qu'on entend sur "le monde d'après" (les "plus rien ne sera comme avant", "plus jamais ça !") il y a différents niveaux de remise en question du “monde d’avant”. On se doute bien que des choses vont changer, mais la question est : aura-t-on un progrès ou une régression ?
Chez ceux qui veulent un “monde d’après” radicalement différent, on distingue deux démarches : dans la première, la crise, qui bouleverse nos habitudes, est l'occasion d'une remise en question élargie. Tels les personnages du film de Jacques Doillon, L’an 01, nous entreprendrions alors de remettre à plat l’organisation de notre société.
La tentation est grande de profiter de cette période exceptionnelle pour pousser des idées progressistes dans l’espace public. Mais le risque est de produire un discours ambitieux mais inaudible pour l’opinion publique.
...
La crise que nous vivons est sans doute l’occasion de faire une sorte d’inventaire de tout ce qui ne va pas dans notre société. Mais si on ne veut pas se contenter de rêver un "monde d'après" sans jamais le voir advenir, il faut se doter d'une stratégie efficace. D'abord argumentative, en montrant les liens entre ce qui a provoqué ou amplifié la crise et les éléments qu'on veut transformer. Politique, ensuite, en partant non pas de nulle part, mais de tendances contestatrices déjà à l'oeuvre, et que Jérôme Baschet s’essaye à repérer dans l’article déjà cité :
“Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.”
Vidéo aussi à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?UCSCEA