Clés : Violences policières Aucun commentaire
A Paris mais aussi à Aulnay-sous-Bois ou à Beaumont-sur-Oise, peut-on dire que la couleur de peau n’est pas un signe distinctif ? C’est aujourd’hui évident qu’elle l’est. C’est un fait que la République doit changer.
Ce printemps, suite à l’affaire Chouviat, après avoir auditionné syndicats de policiers, hiérarchie, familles de victimes, ONG, je rédigeais un rapport intitulé « Pour une police de la confiance » http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_lois/l15b2741_rapport-fond#. Car le diagnostic est posé, clairement : la crise de confiance est évidente, entre la police et la population, et encore davantage avec la population des quartiers populaires. Et pour cause : les contrôles d’identité sont, en France, massifs, ciblés. Faute de contrôler les contrôles, ils peuvent donner lieu à des violences, jusqu’à entraîner, parfois, la mort. Ces noms qui résonnent, « Adama Traoré », « Lamine Dieng », sont devenus les symboles, les symptômes, d’une crise avec la police. Dont on ne se réjouit pas. Et dont la République doit sortir par le haut.
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Sébastian Roché commente ainsi : « Les polices françaises souffrent d’une sorte d’infirmité relationnelle : elles échouent à l’épreuve du contact avec les citoyens. Cumulée à une seconde faiblesse : des failles dans l’impartialité du service. Les polices publiques, dont la fonction est de répondre de manière égale aux attentes de tous les citoyens, souffrent d’un déficit particulier auprès de la population la plus fragile socialement, appartenant aux milieux modestes et résidant dans les banlieues. Celle-ci se confond largement avec la minorité ethnique. Même la population majoritaire perçoit une police française marquée par des préjugés et dérogeant à l’impartialité.
Le contrôle d’identité
... Les agents qui se servent fréquemment du contrôle en France l’utilisent plus comme un outil de soumission que pour verbaliser.
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Le pilote politique
Dans mon rapport, pour sortir de face à face, j’ouvre des pistes : former davantage les policiers, revoir leur modèle d’autorité, favoriser le contrôle externe (par le Parlement, par la presse…), faire entrer d’autres métiers dans les commissariats, etc. Mais toutes ces réformes ne sont possibles, imaginables, que si la police est dirigée.
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