Jamais l’alerte climatique n’a été aussi aiguë. Jamais les militants du climat n’ont été aussi réprimés en Europe. Une émission avec le rapporteur spécial de l’ONU Michel Forst ...
Connu / TG le 28/03/24 à 20:48
— Permalien
Contre le projet autoroutier entre Toulouse et Castres, une nouvelle bataille juridique s’ouvre au sujet des zones humides. Le projet ne respecte pas les obligations légales de protection de la biodiversité ...
Connu / TG le 13/02/24 à 13:17
— Permalien
Le président russe brigue un cinquième mandat à la tête du pays. Malgré sa réélection assurée le 17 mars prochain, le Kremlin ne lésine pas sur les moyens alloués à la campagne. En exil pour certains, des opposants refusent pourtant de « baisser les bras ».
...
— Permalien
752 k abonnés - 4,2k+ - 116 068 vues - 420 commentaires
Chaque nouvel an, Mediapart propose à un·e citoyen·ne (ou plusieurs) d’être président·e de la République d’un jour afin de rappeler que celle-ci nous appartient à toutes et tous. Pour 2024, la militante pour le climat Camille Étienne nous offre ses vœux présidentiels intranquilles, entre lucidité et espérance.
— Permalien
À l’air libre Vidéo
C’est une bombe sociale et politique : l’inflation, l’accroissement des inégalités et la disparition des services publics minent la France. Quel état des lieux ? Quelles réponses politiques y apporter ? C’est dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
Chaque jour, des chiffres et des rapports racontent l’ampleur d’un malaise social qui prospère.
Il y a les produits alimentaires dont le prix a grimpé, + 20 % en deux ans selon Foodwatch et même + 25 % selon l’UFC-Que Choisir, qui suit cette évolution dans 6 000 supermarchés de France.
Il y a les banques alimentaires à cours de moyens, renflouées par les grandes fortunes comme Bernard Arnault, patron de LVMH, dont la richesse, selon l’ONG Oxfam, équivaut à celle de 20 millions de Français et de Françaises.
Il y a aussi cette étude du Secours populaire, selon laquelle 50 % des Français·es ne mettent rien de côté et une personne sur cinq vit à découvert.
Quant aux services publics, ils sont de moins en moins en mesure de remplir leur mission de réduction des inégalités.
Ce cocktail politique explosif, à l’orée d’une nouvelle année électorale, le Rassemblement national entend en profiter, tandis que les gauches peinent à faire entendre leurs réponses.
Nos invité·es :
Retrouvez toutes nos émissions en accès libre.
Tr.: ... baisse de salaire réel de 3,5%, perte de niveau de vie, pas de rattrapage ...
— Permalien
Affaire du 8 décembre : banalisation du régime d'exception terroriste.
Au regard des preuves et des faits, la condamnation pour "association de malfaiteurs terroristes" dans le cadre de "l'affaire du 8 décembre" constitue une extension inquiétante de cette qualification et de son régime d'exception.
Ce verdict intervient dans un climat de criminalisation de la contestation par les dirigeant·es politiques de droite et d'extrême-droite, Gérald Darmanin au premier rang.
Quiconque remettant en cause l'ordre social établi, les ravages écologiques et sociaux du système de production ou la brutalité de l'institution policière peut désormais être taxé de "terroriste" dans les médias par des membres du gouvernement, de la majorité ou du RN.
Dans cette affaire, la justice a choisi de condamner une "intention" vague, non prouvée, et sans qu'aucun acte n'ait été commis. Mais, les 3 semaines d'audiences auront permis de révéler les manipulations de l'enquête et la construction d'un récit criminalisant par la DGSI.
Dans ce contexte de basculement du pouvoir vers l'extrême-droite, les moyens d'enquête, le régime d'exception et les condamnations propres au terrorisme risquent de se généraliser à l'ensemble de la contestation sociale.
Nous devons lutter contre cette inquiétante banalisation.
...
Connu / TG le 27/12/23 à 23:11
— Permalien
L’agence de l’eau Loire-Bretagne dresse un bilan « très négatif » des mesures prises par les irrigants bénéficiaires des bassines. Ils
...
Connu / TG le 14/12/23 à 22:13
— Permalien
Ce n’est pas seulement une humanité concrète, celle des vies irrémédiablement perdues, qui se meurt au Proche-Orient. C’est l’idée même d’une humanité commune que ruine la vengeance sans frein ni limites de l’État d’Israël contre la population
palestinienne de Gaza en riposte au massacre commis par le Hamas.
Pense aux autres, est le titre et le refrain d’un célèbre poème de Mahmoud Darwich (1941-2008), sans doute le plus grand poète arabe de notre modernité ... « Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. / (N’oublie
pas ceux qui réclament la paix.) » ... Ce poème est aussi un témoignage car Darwich a
grandi dans la conscience de ce souci de l’autre, fût-il ennemi, ayant vécu en Israël jusqu’en 1970, appris l’hébreu comme sa première langue étrangère et découvert dans cette langue la littérature européenne. ... il ne s’agit pas de dommages collatéraux mais bel et bien d’une stratégie guerrière qui s’en prend au peuple tout entier dont est issu l’ennemi particulier visé : but de guerre proclamé par Israël, l’anéantissement du Hamas est devenu sous nos yeux la destruction de la bande de Gaza, de ses villes, de son histoire et de sa sociabilité, ... « Nous sommes proches de l’heure la plus sombre
de l’humanité. » Richard Peeperkorn, responsable de l’OMS dans les Territoires
palestiniens ...
Connu / mel Sujet : Fwd: CR CA CPS jeudi 7 décembre + un article Date : Thu, 7 Dec 2023 21:35:52 +0100 De : Charente Palestine
— Permalien
Énergies Enquête
Il n’y a jamais eu autant de projets de champs éoliens dans le monde. Pourtant, la plupart des industriels rencontrent de nombreuses difficultés et perdent de l’argent. Les fabricants européens vont-ils connaître le même sort que ceux du solaire face à la Chine ?
...
Connu / TG le 29/11/23 à 21:01
— Permalien
L’hémicycle réuni à Strasbourg a rejeté ce mercredi le projet de règlement en faveur d’une réduction du recours aux pesticides en Europe, à la suite des nombreux amendements des conservateurs et des …
...
Connu / TG le 22/11/23 à 21:56
— Permalien
Connu / TG le 19/10/23 à 20:37
— Permalien
Guerre Israël-Hamas : nos reportages Reportage
Depuis le 7 octobre, les colons israéliens profitent du redéploiement des militaires pour terroriser des communautés palestiniennes isolées et accaparer leurs terres. De telles attaques ont déjà forcé plus de 870 Palestiniens à quitter leurs foyers.
...
Connu / mel de CPS du 6/11/23
— Permalien
Une vingtaine d’assistantes administratives employées par un sous-traitant, parfois pendant 35 ans, demandaient que la justice reconnaisse qu’EDF était leur véritable employeur. La cour d’appel de Paris? ...
Connu / TG le 09/10/23 à 05:39
— Permalien
Xavier Guignard, membre du centre de recherche indépendant Noria, spécialiste de la Palestine, analyse les ressorts du retour de la question palestinienne après les attaques du Hamas. Il récuse l’idé…
...
Connu / TG le 11/10/23 à 15:47
— Permalien
93 commentaires - Guerre Israël-Hamas : nos reportages Reportage
Ce sont des voix minoritaires mais précieuses. Dans un pays traumatisé par les attaques du Hamas, où l’esprit de revanche, voire de vengeance, anime le sommet de l’État et les profondeurs de la société, les pacifistes tentent encore de se faire entendre.
...
« La seule façon d’affaiblir le Hamas, juge ainsi Avner Gvaryahou, c’est de trouver un débouché politique différent de tout ce qui existe aujourd’hui. Nous devons dès maintenant penser au jour d’après. Ce sont les destins du peuple palestinien comme du peuple israélien qui sont aujourd’hui en jeu. »
Nos alliés, s’ils étaient de vrais amis, pourraient obliger Israël à mettre fin à l’occupation.
Guy Hirschfeld, fondateur de Looking Occupation in the Eye
Pour Michel Warchawski, « quand il y a de la volonté politique, tout est possible, même dans le bon sens ». « Mais on sent que la société reste clivée entre celles et ceux qui sont prêts à un compromis et les jusqu’au-boutistes. Même si je partage le sentiment de plus en plus répandu que c’est bientôt la fin du régime Nétanyahou, qui était déjà détesté par toute une partie du pays pour ses attaques contre la démocratie et qui est maintenant critiqué par ceux qui le jugent inapte sur les questions sécuritaires et militaires ».
Guy Hirschfeld voit toutefois deux conditions nécessaires au renversement de la situation actuelle et à l’avènement d’une solution politique. « [D’abord], nos alliés, s’ils étaient de vrais amis, pourraient obliger Israël à mettre fin à l’occupation. Nous ne sommes pas vraiment un pays indépendant. Sans le soutien de l’Occident, qu’il soit militaire, financier ou appuyé sur le veto de l’ONU, Israël n’existerait pas. En tant que citoyen israélien, j’exige désormais que vous nous obligiez à nous mettre autour de la table de négociation et que vous nous empêchiez de commettre de nouveaux massacres à Gaza. »
Ensuite, « il faudra une guerre civile ». Quoi ? La guerre avec le Hamas ne suffit pas ? Il s’agit d’une métaphore pour parler de la mobilisation des forces de gauche pour les prochaines élections ? « Non, je suis sérieux, poursuit Guy Hirschfeld. Nous sommes face à des suprémacistes juifs qui ont fait de la domination raciale leur objectif. Nous devrons nous battre si nous voulons qu’ils quittent les territoires occupés. Pour faire dérailler le processus d’Oslo, qui est le moment où nous étions le plus proche d’une paix, ils n’ont pas hésité à tuer le premier ministre. Aujourd’hui, ces gens sont au pouvoir. Nous devons leur reprendre le pouvoir, et je ne pense pas que cela puisse se faire uniquement par des moyens pacifiques. »
— Permalien
Connu / https://mastodon.top/@Mediapart@mastodon.social/111296567305356857
"
1 h Mediapart @Mediapart@mastodon.social
La chercheuse Héloïse Fayet revient sur la proposition d’#EmmanuelMacron de bâtir une coalition internationale contre le #Hamas, à l’instar de celle qui combat les djihadistes de l’organisation État islamique. Elle en pointe l’imprécision et le manque de pertinence stratégique.
À Hébron, le 22 octobre 2023, un palestinien brandit un drapeau du Hamas lors d'un rassemblement contre les frappes militaires israéliennes sur la bande de Gaza. © Photo Hazem Bader / AFP
"
— Permalien
Terrorisme », « crimes de guerre », « nettoyage ethnique », « apartheid ». Quels mots utiliser pour décrire la guerre Israël-Hamas, point culminant d’un conflit qui dure depuis des décennies ? « À l’air libre » reçoit le sociologue Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales.
La guerre au Proche-Orient qui se déroule sous nos yeux depuis le 7 octobre, le massacre et la prise d’otages du Hamas en Israël, les bombardements intensifs et meurtriers à Gaza provoquent de la tristesse, de l’indignation, de la colère et des débats passionnés.
Comment cette explosion de violences s’ancre-t-elle dans un long, très long, conflit israélo-palestinien qui remonte à la création même de l’État d’Israël en 1948 ? Quels mots utiliser pour décrire ce qui se passe sous nos yeux ?
Dans « À l’air libre », le point avec un grand spécialiste des relations internationales, Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po.
Nos articles en lien avec cette émission Aux origines de la guerre Israël-Hamas 9 octobre 2023
Connu / https://mastodon.top/@francois/111263458845734960
Tr. ... un homme vaut un homme, gagner la bataille de la mondialisation si on gagne le mot humain ...
Ndlr : mesuré et pertinent ++
— Permalien
Proche et Moyen-Orient - 163 commentaires
Pour de nombreux Palestiniens, et malgré la mort de centaines de civils à Gaza et en Israël, l’attaque du Hamas s’explique par les pratiques brutales du gouvernement de Nétanyahou et par la colonisation qui n’a fait que s’étendre. Témoignage de Rula Shadeed, responsable dans une ONG.
...
Mediapart a donné la parole à des experts sur place, dont des universitaires, comme Mkhaimar Abusada, professeur de sciences politiques à l’université Al-Aqsa de Gaza, qui voit dans l’attaque surprise du Hamas une conséquence à la politique de ce qu’il décrit comme un « gouvernement israélien d’extrême droite fasciste », en rappelant que certains de ses ministres « pensent que le temps est venu d’expulser les Palestiniens et d’annexer plus de la moitié de la Cisjordanie ».
...
C’est le cas de Rula Shadeed, qui travaille depuis des années dans diverses organisations non gouvernementales depuis Ramallah, en Cisjordanie. Aujourd’hui responsable de programme pour le Palestine Institute for Public Diplomacy, elle a œuvré longtemps à l’association Al-Haq, fondée en 1979 pour documenter les violations des droits humains commises dans le cadre du conflit. Al-Haq fait partie des six ONG que le gouvernement israélien a tenté d’interdire en 2021, au prétexte qu’elles aurait des liens avec le terrorisme palestinien, sans convaincre les Occidentaux. https://www.mediapart.fr/journal/international/221121/interdiction-d-ong-palestiniennes-la-manoeuvre-ratee-d-israel-pour-convaincre-les-occidentaux
...
les différents partis incluant le Hamas avaient tous appelé à ce que le gouvernement israélien stoppe ses agressions, les attaques contre des civils et contre les lieux et édifices religieux comme la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. »
Elle évoque aussi des humiliations contre « les croyants en train de prier près des églises et des mosquées ». Les images toutes récentes de juifs ultraorthodoxes crachant sur des pèlerins chrétiens dans la vieille ville de Jérusalem ont notamment tourné en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux.
Le souvenir noir de 1948
Rula Shadeed dénonce également le « nombre insensé de violations et de brutalités » commises par « le gouvernement fasciste israélien, qui ne se soucie d’aucune manière des résolutions de l’ONU, des lois de l’Union européenne, des droits humains, du droit des Palestiniens à simplement vivre ».
Elle fait de l’extrémisme du gouvernement mené par Benyamin Nétanyahou et qui compte parmi ses ministres clés Itamar Ben Gvir, suprémaciste juif, raciste et homophobe, et Bezalel Smotrich, qui se revendique fièrement partisan du Grand Israël, de la Méditerranée au fleuve Jourdain, « l’un des moteurs qui font que le Hamas, mais aussi d’autres partis se sont décidés » [à attaquer – ndlr].
...
l’activiste raconte son inquiétude croissante devant « les villages brûlés » et « le transfert des populations auquel on assiste ces derniers mois » pour permettre aux colons israéliens de s’installer sur les territoires palestiniens, avec la bénédiction du gouvernement et de l’armée. « Tous ces événements ont constitué une sorte de signal d’alarme pour tous les Palestiniens, un signe que la menace devenait de plus en plus proche », décrit Rula Shadeed, pour qui ils sont « très similaires à ce qu[’ils ont] connu en 1948 » : la Nakba, l’exode forcé de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens, expulsés au cours de la guerre qui a institué l’État d’Israël.
...
« Un régime d’apartheid tout entier tourné vers un but ultime, celui de déplacer les Palestiniens pour les remplacer par le peuple juif. »
...
« Dans toute situation de colonisation et d’oppression, la violence est le résultat de la brutalité de l’oppresseur. Il ne faut jamais faire porter la responsabilité d’une escalade sur le colonisé, qui est confronté à de grandes injustices depuis des décennies », lance-t-elle.
...
« à chaque fois que les Israéliens ont attaqué Gaza, ils l’ont fait dans l’impunité, et sans jamais devoir répondre de leurs actes et de leurs crimes ».
...
« Ici, même quand les gens sont brûlés dans leurs propres maisons, ce n’est jamais le bon moment pour soutenir les Palestiniens »
...
Elle fait ici référence à l’incendie de plusieurs maisons par des colons israéliens en Cisjordanie en juin 2023, ou à cet enfant, brûlé vif dans l’incendie de son foyer, en 2015
...
Connu / https://twitter.com/Mediapart/status/1711011104288092242
"
683 - 544 - 1676 - 211,3k
"
— Permalien
696 k abonnés - 403+ - 13 630 vues - 82 commentaires
L’Union européenne pourrait prochainement renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé dans le monde. « À l’air libre » fait le point sur sa dangerosité avec Xavier Coumoul, toxicologue à l’université Paris Cité.
Tr.: ... glyphosate, roundup ... Amélie Poinssot, Médiapart ... Enquête 2021 "Pesticides et effets sur la santé - Nouvelles données", pour évaluer leur impact, consultable sur le site de l'INSERM. Prendre connaissance des connaissances scientifiques. L'EFSA ne se base que sur les tests de la règlementation. Les molécules sont toxiques pour l'homme, danger. Cancérogène probable. Lien de causalité cancer lymphatique risque moyen. On devrait se poser la q, ne pas balayer les études. En France usage réservé aux agriculteurs. ... On n'a pas eu accès aux études des industriels. On s'est basés sur les études académiques. Association ne veut pas dire causalité. Cancers, perturbations endocriniènes, perturbations du microbiote (vulnérabilité des abeilles, etc) ... Étude non faite. Le risque apparait avec le temps long. Molécule qui s'élimine assez vite. Principe de précaution. Chaîne de responsabilités. ... 30 kg de nourriture gâchés par an et par fr. ... La règlementation n'a pas évolué. Et l'EFSA n'étudie par le processu cancéreux, pas d'études sur l'obésité, etc ... Ya des lacunes dans les données. Écosystèmes exposés. ... la clé est la méthodologie des recherches ... revues en accès libre, voir les conflits d'intérêt ... qu'ils soient bien déclarés ...
NDLR : -> https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/
— Permalien
Le procès de neuf personnes poursuivies pour l’organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline a dû être suspendu, vendredi 8 septembre, en raison du trop grand nombre de personnes à entend…
Connu / TG le 9/09/23 à 20:47
— Permalien
270 commentaires
Nos invités :
…
tr.: ... livre
ndlr : visionnée, émission intéressante, même si sujet pointu. Demande de l'intransigeance et de la rigueur, contribuons y ! ACT
— Permalien
Gauche(s) Enquête
De l’affaire Quatennens à la banalisation de l’extrême droite, les nouveaux députés de La France insoumise, élus en juin 2022, ont courbé l’échine et fait front dans l’ombre des figures du mouvement pendant un an. Face à la diabolisation de Jean-Luc Mélenchon, ils disent leur inquiétude et leurs aspirations.
...
Connu / TG le 12/0/23 à 15:34
— Permalien
Climat Data
Mediapart a réalisé une cartographie des inégalités sociales face aux canicules à Lille, Paris et Marseille. Elle révèle que les espaces urbains végétalisés de ces métropoles ont été monopolisés par les plus riches au détriment des classes populaires, assignées à vivre dans des quartiers surexposés aux chaleurs extrêmes.
...
Selon le dernier rapport annuel du Haut Conseil pour le climat, l’Hexagone est particulièrement exposé aux conséquences du réchauffement planétaire. La hausse du thermomètre a atteint + 1,9 °C sur la dernière décennie en France, contre près de 1,2 °C dans le monde. Comme l’a signalé l’organisme indépendant, « les deux tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés au risque climatique ».
...
— Permalien
Gauche(s) Analyse - 47 commentaires
En déjouant le scénario d’une victoire de la droite alliée avec l’extrême droite, la gauche espagnole envoie un message d’espoir à ses homologues européennes. En France, les dirigeants de la gauche écologiste, qui peinent à faire vivre la Nupes, s’en saisissent pour plancher sur leurs propres combats.
...
Connu / TG le 24/07/23 à 22:45
— Permalien
Médias Vidéo
Alors que la rédaction du « Journal du dimanche » entre dans sa troisième semaine de grève, les journalistes grévistes demandent une « réponse politique forte » de la part du gouvernement et des parlementaires. À l’Assemblée nationale, les députés de la majorité oscillent entre langue de bois et temporisation. À droite et à l’extrême droite, l’indépendance des rédactions n’est pas un sujet.
...
— Permalien
L’exécutif maintient son projet de refonte forcée des instances de contrôle de la sûreté nucléaire, malgré son rejet par les parlementaires et l’opposition massive des salariés de l’IRSN, principal ...
Connu / TG le 20/07/23 à 20:28
— Permalien
17 commentaires
L’assaut de l’armée israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine a fait douze morts côté palestinien et un soldat israélien a été tué par balle. L’aboutissement d’un affrontement inévitable entre un gouvernement israélien extrémisé et une jeunesse palestinienne radicalisée.
...
au nord de la Cisjordanie ... camp de réfugié·es ...
— Permalien
482 commentaires
...
La ville produit aussi des formes politiques spécifiques. Lorsque ses habitants sont sans ressources, ils entrent dans des phases de révolte qui sont des éruptions. Il n’y a plus de médiation pour que ça se traduise dans des formes où un compromis soit possible. La ville n’en est pas moins le nouveau terrain de la conflictualité sociale, parce que pour produire et reproduire votre existence matérielle, vous avez besoin des réseaux. Et avec un réseau, on ne négocie pas. L’eau du robinet coule ou elle ne coule pas. Il y a de l’électricité ou il n’y en a pas.
...
L’ultime ligne de défense que nous avions, c’étaient les associations, et elles ont aussi été démontées
...Les Insoumis disposent de 4 000 référents d’immeuble ... il nous en faudrait 4 à 5 fois plus. Il y a aussi la représentation politique. C’est-à-dire faire élire Rachel Keke, Carlos Martens Bilongo, ou Louis Boyard, qui vient lui aussi d’un quartier populaire ... la bonne échelle, c’est le quartier ... La stratégie, c’est l’union populaire ... Pouvons-nous porter des mots d’ordre communs comme « la vérité et la justice » ? Les marches de samedi y répondent [un appel collectif au rassemblement a été lancé pour le 8 juillet – ndlr]. Cela préfigure bien l’union populaire. ...
— Permalien
Le projet de tunnel ferroviaire à travers les Alpes impacte des zones de protection de sources d’eau potable, d’après des informations ...
Connu / TG le 16/06/23 à 21:35
— Permalien
Médias Vidéo
Le journaliste, qui collabore notamment avec France Télévisions, Arte, Radio France, « Quotidien » ou Mediapart, est détenu en Afghanistan depuis le 7 janvier 2023. Depuis, l’espoir est un combat. Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.
...
Après un parcours migratoire éprouvant, où il endure la rue, les soupes populaires, le racisme, il trouve refuge à la Maison des journalistes, en France en 2015. Il obtient le statut de réfugié puis la nationalité française. Cofondateur du média Guiti News qui défend la cause des exilés, Mortaza n’a jamais arrêté le journalisme. Depuis le retour des talibans à la tête du pays en août 2021, il a effectué de nombreux reportages en Afghanistan (ici son premier publié par Mediapart – Survivre sous le régime des talibans, le 21 août).
Il a ensuite accompagné des équipes de reportages ... Pour Mediapart, il a co-réalisé avec notre journaliste Rachida El Azzouzi une série de grands reportages (« À travers l’Afghanistan sous les talibans », récompensé en 2022 par le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Varenne de la presse quotidienne nationale. Ensemble, ils ont également réalisé en ce mois de janvier 2022 le documentaire « Ils ne nous effaceront pas. Le combat des femmes afghanes ».
...
Placé en détention le 7 janvier 2023 ... aucune charge n’a jamais été, officiellement, formulée par le régime taliban ...
— Permalien
16,5 k abonnés - 463+ - 6 194 vues - 304 commentaires
Merci à Médiapart d'avoir organisé ce 1er débat sur la liste commune aux européennes où j'échange avec David Cormand.
Je continuerai de tenter de convaincre que c'est une nécessité contre la montée de l'extrême-droite et pour renforcer la NUPES sur le long terme & l'emporter !
Connu / TG le 27/06/23 à 10:43
— Permalien
France
La dissolution du mouvement écologiste était devenue une revendication du syndicat agricole. La FNSEA pointe désormais la participation de la Confédération paysanne aux actions des « SLT ».
...
Connu / TG le 26/06/23 à 23:10
— Permalien
Mégabassines, la guerre de l’eau
L’étude montre qu’il n’y a tout simplement pas assez d’eau pour remplir les trente mégabassines programmées dans la Vienne. Mais la préfecture ne « valide pas » ce constat objectif car les impacts socio-économiques ne sont pas pris en compte. Un raisonnement par l’absurde qui sape un travail scientifique inédit.
...
pas une analyse militante. Elle sort du cœur de la technocratie de l’eau. Son objectif n’est pas subversif non plus : connaître la quantité d’eau disponible et le niveau des prélèvements sur le bassin de la rivière Clain dans la Vienne. « C’est un bilan hydrique, une objectivisation de la situation la plus juste possible », résume Stéphane Loriot, le directeur de l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) qui a piloté ce projet somme toute classique pour un gestionnaire de l’eau.
... a fait appel à un cabinet d’expertise privé, Suez Consulting, filiale de la multinationale éponyme peu soupçonnable de biais écologistes. L’étude s’étale sur 600 pages ultra-techniques et titrées d’un acronyme obscur : HMUC pour Hydrologie, Milieux, Usages et Climat. Les résultats, d’une précision inédite, ont été vérifiés par un chercheur en hydrologie spécialement recruté à cet effet. Et pourtant, cette étude a déclenché l’ire du préfet.
...
Le très macroniste préfet de la Vienne Jean-Marie Girier, directeur de la campagne présidentielle 2017 d’Emmanuel Macron, a engagé tout un travail de sape contre ces connaissances pourtant vitales.
...
Dans ce climat de confusion scientifique et d’organisation de l’ignorance, même les repères de base pour affronter l’avenir se flouent. Le 8 juin, dans un communiqué de presse, le président de la chambre d’agriculture de la Vienne, Philippe Tabarin, assène sa propre analyse quantitative de l’eau : « Contrairement aux conclusions de l’étude HMUC, j’affirme que nous ne manquons pas d’eau. » Dans la Vienne, les scientifiques disent l’inverse depuis près de trente ans.
— Permalien
Les parlementaires ont massivement voté mardi 16 mai la loi de relance du nucléaire, à l’issue d’une séance agitée. Le gouvernement reporte la fusion très critiquée des instances chargées de la sûreté ...
Connu / TG le 18/05/23 à 08:41
— Permalien
Connu / TG le 19/05/23 à 7:52
— Permalien
Ouvrez les guillemets Vidéo
Le récit est bien en place, le RN l’annonce fièrement : la formation d’extrême droite est appelée à être l’alternance, on n’y coupera pas. Comment le parti de Marine Le Pen s’y est-il pris pour créer cette dynamique et que fait-il vraiment à l’Assemblée ?
...
Le récit est bien en place, le Rassemblement national l’annonce fièrement : la formation d’extrême droite est appelée à être l’alternance, on n’y coupera pas.
Que nous disent pour l’instant les sondages ? Comment le parti de Marine Le Pen s’y est-il pris pour créer cette dynamique et que fait-il vraiment à l’Assemblée nationale, où il compte 88 député·es ? L’équipe d’Ouvrez les guillemets revient cette semaine sur une prophétie qui a tout pour nous inquiéter.
Nos articles en lien avec cette émission
Au Havre, le RN cherche la formule pour surfer sur la contestation sociale - 1 mai 2023
— Permalien
Climat Entretien
Mégabassines, raffineries, chaîne logistique d’Amazon, autoroutes... Dans son nouvel ouvrage, le philosophe Alexandre Monnin rappelle comment le capitalisme nous lègue des héritages empoisonnés. Il appelle à la « désinnovation » et à une écologie de la fermeture pour ces infrastructures qui compromettent notre survie future.
...
Enseignant-chercheur et, entre autres, directeur du Master of Science « Strategy & Design for Anthropocene » à l’ESC Clermont, le philosophe Alexandre Monnin s’est penché, dans son dernier livre, Politiser le renoncement (éditions Divergences, avril 2023), sur la redirection écologique de ces infrastructures.
Comment démanteler collectivement des infrastructures vectrices d’inégalités et néfastes pour le climat ? Comment, loin des fantasmes d’une croissance verte ou d’une reconnexion à la Nature idéalisée, inventer une « écologie de la fermeture » ? Quelles modalités démocratiques pour lancer des politiques de renoncement ?
...
communs négatifs pour désigner des réalités qui, à l’instar des communs, ne sont pas caractérisées par une qualité intrinsèque, ontologique, mais qu’il faut reconnaître en tant que telles afin d’en infléchir la trajectoire. Les communs, comme définis par la politologue et économiste américaine Elinor Ostrom, renvoient à des ressources bénéfiques qu’il conviendrait de faire perdurer dans le temps en se donnant des règles de gouvernance démocratique à cette fin.
Les communs négatifs qualifient a contrario des réalités dont personne ne veut, et dont il faudra s’occuper pour s’en détacher. Et ce, d’autant plus à mesure qu’elles se multiplieront : sols pollués, rivières asséchées, infrastructures à l’abandon, etc.
...
dans le sillage de la crise de surproduction d’azote qui les touche et dont les effets écologiques sont désastreux, les Pays-Bas sont devenus au cours des dernières années un laboratoire du démantèlement en prenant des mesures drastiques d’ici à 2030 concernant notamment la diminution de leur cheptel – de 30 à 50 % – ou encore de leurs exploitations agricoles productivistes – 30 % seront expropriées et 30 % converties à une agriculture extensive.
Or on parle ici du deuxième exportateur agricole au monde après les États-Unis, qui est aujourd’hui plongé dans une grave crise politique pour avoir tardé à agir…
...
se réapproprier collectivement la capacité à déterminer ce qui est viable et ce qui ne l’est pas afin de ne pas l’abandonner à de grandes agences privées ou parapubliques qui agiraient au bénéfice d’un maintien du statu quo par le truchement de l’adaptation au changement climatique.
...
le renoncement à l’économie liée à la neige et enquêtent sur de nouvelles conditions de subsistance, on est tout à fait dans cette perspective.
...
Le numérique est l’exemple même de ce que le physicien José Halloy nomme une « technologie zombie »
...
L’essentiel de nos technologies sont aujourd’hui zombifiées, autrement dit s’appuient sur des stocks de ressources non renouvelables.
...
Le philosophe de la technologie Benjamin Bratton nous enjoint d’imaginer un autre numérique, loin des réseaux sociaux par exemple, qu’il faudrait à mon sens socialiser et démanteler
...
Le philosophe Langdon Winner parle à ce sujet de « luddisme épistémique ». À rebours du sabotage, il évoque à travers cette expression la nécessité d’expérimenter le fait de se passer de technologies, d’infrastructures, etc. Nous manquons de savoir-faire, de savoirs et de protocoles pour opérer ces nécessaires redirections.
...
— Permalien
Mégabassines, la guerre de l’eau - 190 commentaires
Sainte-Soline : « Ils ont détruit mon sourire mais ça ne m’empêchera pas de parler »
Grièvement blessée à Sainte-Soline, une jeune femme souffre aujourd’hui d’une paralysie faciale. Le procureur de la République de Rennes a ouvert une enquête pour « violence par personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle raconte à Mediapart son calvaire et dit surtout sa colère.
...
Connu / https://mastodon.top/@BassinesNon@social.tmprs.net/110320921600667203
"
BassinesNonMerci @BassinesNon@social.tmprs.net - 06 mai 2023, 11:01 · · 1 · 0
Un projet routier expose à la pollution des aires de captage produisant les trois quarts de l’eau de la régie de la métropole normande. Les Soulèvements de la Terre et des collectifs organisent un rassemblement contestant l’infrastructure à partir du 5 mai.
Extraits :
L’autoroute doit traverser des aires d’alimentation de captage d’eau destinée notamment à la consommation humaine. Ces zones fragiles jouent un rôle de protection important car les précipitations sur leurs terres alimentent, à plus ou moins long terme, les ouvrages de prélèvement de la ressource en eau (les « points de captage »). Le tracé passe tout près du captage de la Chapelle, à Saint-Étienne-du-Rouvray, qui produit près de 40% de l’eau de la régie de Rouen, et en plein au-dessus de celui de Fontaine-sous-Préaux, d’où sort de 20 à 30% de l’eau rouennaise. Selon les données de la métropole Rouen-Normandie (71 communes, près de 500 000 habitant·es), 76% de l’eau de la régie de Rouen provient d’une aire impactée par le projet d’autoroute.
Pour Francis Bia, qui suit ce sujet à France Nature Environnement-Normandie, « on ne peut pas se permettre aujourd’hui de rogner sur un captage ou une aire d’alimentation alors que la ressource en eau est de plus en plus vulnérable et que nous devrons faire face à des déficits de pluviométrie ou des événements de forte perturbation pour la qualité de la ressource ».
"
— Permalien
Énergies - 48 commentaires
Les conclusions d’un vaste débat national sur la relance d’un programme nucléaire ont été dévoilées mercredi 26 avril. La portée est toute relative car le gouvernement a déjà tranché. Néanmoins, elles livrent quelques enseignements et en particulier sur la place centrale des questions de sobriété.
...
un rapport de quatre-vingts pages a été mis en ligne, ce mercredi 26 avril, dressant un vaste état des lieux de la controverse et des enjeux entourant la relance d’un programme nucléaire et pour commencer la construction de deux nouveaux réacteurs à Penly en Normandie. Budget total : deux millions d’euros. Le tout pour débattre d’une question qui finalement a été tranchée par le gouvernement avant la fin du débat. L’exercice de démocratie participative a donc largement tourné à l’absurde.
...
Photo Séance de débat sur le nucléaire organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) à Lyon, le 2 février 2023. © Photo Nicolas Liponne / Hans Lucas via AFP
...
L’Ademe – l’agence publique de la transition écologique – a défendu, elle, une autre vision : « Cette question de la sobriété est clairement celle qui permet d’aller le plus vite par comparaison avec la construction de tout autre moyen de production. Réduire notre consommation va plus vite. »
Même ligne dans les avis « citoyens » issus de ce débat comme celui du conseil régional des jeunes de Normandie : « Il nous paraît nécessaire de penser une société dans son ensemble où l’on consomme moins. Ainsi, nous souhaitons que les décideurs prennent au sérieux leur rôle pour sensibiliser et réguler afin d’aller vers un modèle énergétique sobre et vivable. »
...
Dans sa conclusion, la CNDP souligne plus largement que « des questions essentielles sont sans réponse complète ou même partielle » sur « la place du programme dans le paysage énergétique des décennies à venir, sur ses garanties techniques, professionnelles et sociales, sur son financement et sa justification économique et environnementale par rapport à d’autres options, ou encore sur la prise en compte des incertitudes climatiques et géostratégiques ».
Un débat confisqué
...
des amendements ne se glissent dans un projet de loi sur l’accélération des procédures nucléaires voté par le Sénat en janvier et l’Assemblée nationale deux mois plus tard. En permettant la construction de nouveaux réacteurs, ils ont empêché le débat public de se poursuivre normalement.
...
À la suite de ce vote, les acteurs antinucléaires, comme Greenpeace ou le Réseau Sortir du Nucléaire, ont quitté la table des discussions et les débats organisés à Lille et Lyon n’ont pas pu se tenir en raison de manifestations.
...
Connu / TG le 27/04/23 à 09:04
— Permalien
Idées Entretien - 19 commentaires
Kristin Ross : « Les Soulèvements de la Terre ont réussi à réorienter le regard des habitants des villes vers les campagnes »
Désobéissance de masse contre les mégabassines, « manif’actions » contre des projets d’autoroutes, rassemblement contre le maraîchage industriel : les Soulèvements de la Terre sont une forme de Commune contemporaine, selon l’historienne Kristin Ross, qui publie un essai sur « la lutte comme manière d’habiter ».
...
Étymologiquement, la commune signifie l’association et le partage d’intérêts.
...
une forme très pragmatique d’intervention dans les conditions du présent, et la circonscription à une situation très locale. Les Soulèvements de la Terre ont retravaillé la forme archaïque de l’association et du travail ensemble pour l’adapter aux nouvelles conditions d’aujourd’hui et créer une boîte à outils complètement actuelle.
Cette nouveauté, on l’a découverte sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, avec la fabrication d’une solidarité dans une extrême diversité. Toute personne qui a assisté à des assemblées générales à la ZAD sait qu’on pouvait y voir des naturalistes, des avocats, des paysans à l’ancienne, des paysans super modernes, des lesbiennes séparatistes, des militants, des élus, des commerçants. Un arc époustouflant de gens qui s’attelaient à la dure tâche de s’entendre les uns avec les autres, et d’essayer de faire quelque chose ensemble. C’est la forme qui crée le plus de panique dans les élites car elle suppose que les gens soient capables de faire des alliances étendues. Kropotkine [géographe militant et théoricien du communisme libertaire au XIXe siècle – ndlr] dit que la solidarité n’est pas un sentiment, n’est pas quelque chose que l’on ressent, pas une éthique personnelle. C’est une stratégie révolutionnaire. Et c’est la plus importante de toutes les stratégies.
..
Connu / TG le 23/04/23 à 12:38
— Permalien
197 commentaires
Mots-clés grèves intersyndicale mouvement social Retraites
... un objectif : rendre le monde du travail ingouvernable.
...
D’abord, l’ampleur des manifestations, qui s’explique en partie par l’unité syndicale, elle aussi remarquable. Les cortèges imposants ont structuré le mouvement, permis de le renouveler et donné voix à l’opposition de la population contre la réforme, avec une énergie et une créativité jamais vues depuis des décennies.
À lire aussi Créativité, endurance, joie débordante : le mouvement social a tout gagné 13 avril 2023
... les mobilisations ont su rebondir et muer ... de nouveaux publics ... notamment les étudiants, les jeunes et les lycéens.
... s’est diffusé dans la société : il s’est accompagné d’une agitation permanente et polymorphe, sous forme de blocages de sites, de manifestations spontanées et bien sûr d’un certain nombre de grèves classiques. Ces journées ont permis de créer ce « quelque chose », comme le note l’autrice Lola Lafon dans Libération : une réflexion commune, une atmosphère, une détermination, une solidarité.
...
La scansion des « journées de mobilisation », multipliées comme un réflexe par l’intersyndicale, n’a pas fait bouger d’un iota le gouvernement sur le fond. À l’indifférence et au mépris s’est même ajoutée la répression ... la mobilisation massive, l’unité syndicale et le soutien de l’opinion n’ont pas débouché sur un quelconque blocage de l’économie ...
À lire aussi La réforme des retraites, symbole d’une crise de régime 6 mars 2023
...
même un mouvement dur comme celui de 1995 a eu un impact mineur sur le produit intérieur brut (PIB) : 0,2 point sur le trimestre concerné.
...
l’exécutif peut se permettre de tabler sur la répression et le pourrissement.
...
Le risque est donc bien celui d’un épuisement du mouvement
...
Organiser l’agitation économique
...
l’état de la culture de la lutte n’est pas bon, y compris en France ... les conditions sont particulièrement dures. L’inflation frappe les classes populaires avec une force rare et rend l’acte de grève encore plus difficile à réaliser. ... « saisir le moment propice ». En clair : si l’on n’essaie pas, on ne peut réussir. ... tenter de prendre au sérieux le principe d’une offensive économique de grande ampleur en s’inspirant de la stratégie de « grève de masse » prônée par Rosa Luxemburg.
...
implique un travail plus long et plus systématique sur la société pour organiser une forme de déstabilisation permanente du système productif. L’idée est en effet de permettre l’organisation d’un mouvement de grande ampleur fondé non pas sur un « grand moment » mais, au contraire, sur une myriade d’actions déterminées et successives dans les entreprises, venant perturber la sécurité économique et cherchant à imposer en permanence un ordre du jour politique. ... ce qui fonde le système productif, c’est avant tout la stabilité, la prévisibilité et la confiance dans l’avenir. En frappant ici, on touche l’économie en profondeur. Autrement dit, il faut porter le combat sur les lieux de travail pour que le débat politique s’amplifie. ... stratégie proposée récemment par la sociologue Aurore Koechlin. L’unité syndicale est sans doute le bon point de départ pour cet élargissement, qui permettrait de toucher des secteurs jusque-là peu mobilisés, notamment celui des services, le cœur de l’économie actuelle.
Une politisation nécessaire ?
...
La politisation ne signifie pas l’entrée dans le jeu électoral, elle signifie l’élargissement du combat aux déterminants politiques et économiques qui ont produit cette réforme et ses conséquences.
Cela permet de relier concrètement les conflits salariaux à la lutte contre la réforme, d’organiser l’agitation permanente évoquée plus haut, et de déboucher sur des moments de socialisation entre les travailleurs qui renforcent et organisent l’action. La clé est la même : éviter la passivité d’une position de spectateur et d’attente au sein du mouvement social.
...
aux travailleurs et travailleuses, dans leurs syndicats et en dehors, de déterminer les formes concrètes d’une telle stratégie. Mais le but est bel et bien de rendre le monde du travail ingouvernable, et de favoriser une prise de conscience qui préparera les luttes futures.
...
À lire aussi
Bataille des retraites : durcir le ton, élargir le front 18 février 2023
« Rencontrer le gouvernement, pour quoi faire ? » : la stratégie des syndicats questionnée par de jeunes manifestants 6 avril 2023
...
Poser sérieusement la question de la retraite revient donc immanquablement à interroger la structure de l’économie.
...
construire les moyens de rendre ces défaites futures plus difficiles.
...
le cadre syndical ne permet plus cette translation microéconomique de la lutte macroéconomique.
...
l’unité syndicale s’est faite sur le plus petit dénominateur commun, le rejet du recul de l’âge légal de départ à la retraite ... la violence économique et sociale, symbolique et concrète, qui suivrait une défaite serait telle qu’elle rend nécessaire de tout faire pour l’éviter. Les syndicats seraient les premiers à en payer le prix.
Ndlr : quel rôle AES-PJC pour lier luttes sociales et écologiques ? ACT
— Permalien
Mégabassines, la guerre de l’eau Enquête - 142 commentaires
Mediapart a enquêté sur les douze agriculteurs directement raccordés à la mégabassine de Sainte-Soline. Ces exploitants, qui possèdent de grandes surfaces, veulent coûte que coûte maintenir leurs rendements, en répondant aux exigences de l’agro-industrie.
Vue aérienne de la mégabassine en cours de construction à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 11 avril 2023. © Photo Damien Meyer / AFP
« Nous faisons face à une opacité totale quant au projet », se désole Julien Le Guet, figure de la contestation antibassine. Membre du comité scientifique qui accompagne le suivi du protocole scellant la création de la retenue de Sainte-Soline, le chercheur Vincent Bretagnolle confirme : « Concernant les exploitants connectés à cette bassine, un diagnostic a été réalisé, mais il n’a pas été communiqué au comité scientifique. Nous ne savons pas ce que cultivent aujourd’hui ces irrigants. Seule la Coop de l’eau 79 a ces données… »
...
Des exploitations sous perfusion d’argent public
...
les douze agriculteurs connectés à la mégabassine ont une exploitation qui mesure en moyenne 147 hectares. Des tailles d’exploitation plus grandes que la moyenne française, estimée à 69 hectares, et à la moyenne du département, qui est de 89 hectares.
...
Sept des douze agriculteurs investis dans la mégabassine de Sainte-Soline sont des céréaliers. Les cinq autres sont éleveurs bovins, caprins ou ovins.
... Aucune en agriculture biologique ... l’objectif de réduction de 50 % des pesticides ne sera pas tenu ... Seuls quatre agriculteurs sur douze, à l’instar de Jany Bordevaire, éleveur de vaches à viande, se sont exprimés dans les médias ... le bénéficiaire du projet Emmanuel Villeneuve
...
Aucune mention n’est faite durant ces interventions médiatiques que Jany Bordevaire est le deuxième adjoint au maire de Sainte-Soline. Ou qu’Emmanuel Villeneuve est élu à la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, mais aussi administrateur à la fois d’Océalia, un géant agro-industriel de l’ouest de la France qui a en 2022 engrangé plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, et d’une de ses filiales, Alicoop, importante coopérative de nutrition animale.
De l’eau pour maintenir les rendements
...
irriguer une surface totale de 847 hectares – l’équivalent de 1 186 terrains de football.
En croisant les futurs points de livraison d’eau connectés à la mégabassine et des bases de données géographiques agricoles de 2020 et 2021, Mediapart a estimé, sur les parcelles dotées prochainement d’une pompe à eau, qu’environ 30 % d’entre elles comportaient du maïs et que deux tiers des parcelles étaient occupées par du blé tendre d’hiver, en rotation avec d’autres cultures notamment du pois et de l’orge – sachant que de ces points de livraison d’eau pourront être tirés des tuyaux pour irriguer d’autres parcelles.
...
Porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres, l’éleveur Benoît Jaumet explique pourquoi ce blé tendre pourrait être irrigué à Saint-Soline. Il précise que l’agro-industrie impose pour ce type de blé une haute teneur en protéines pour être vendu au meilleur prix sur les marchés français et internationaux ... épandent du nitrate ... le blé peut mourir d’overdose d’engrais ... l’eau stockée par la mégabassine de Sainte-Soline servira à répondre aux exigences du marché.
La rentabilité comme boussole
... ils nourrissent avant tout leur portefeuille ...
Connu / TG le 12/04/23 à 19:27
— Permalien
L’éco à contre-courant Entretien
Gabriel Zucman : « Une très forte demande de justice fiscale s’exprime dans les rues »
Professeur à l’École d’économie de Paris, Gabriel Zucman explique les ressorts de la sous-taxation des grandes fortunes en France, et donne des pistes pour corriger les inégalités qui en découlent.
...
Connu / https://twitter.com/Kreis_circle/status/1643930121022103552
— Permalien
Retraites Entretien
Violence, place des syndicats, rôle du Président… Le député insoumis de la Somme livre son analyse sur la bataille des retraites, qui a rouvert à ses yeux, en plus d’une crise sociale, une profonde crise démocratique. Il pense qu’elle peut néanmoins être un tremplin pour la gauche.
...
La seule question qui vaille, d’après moi, aujourd’hui, c’est : comment fait-on bouger des pans encore endormis du pays ? C’est le nombre qui fera plier Macron.
...
Le diagnostic, d’abord : nous avons des classes populaires en convalescence ... À un malade, tu ne dis pas : « Lève-toi et viens battre le record du saut en longueur, on va faire la révolution ! » Non, juste un pas, ce sera déjà ça. Et ensuite viendra un second pas. Et enfin, on pourra relever le nez vers un horizon…
Moi, mon but, aujourd’hui, c’est que les gens prennent confiance et conscience de leur propre force. « Vous comptez. Vous êtes importants. Vous pouvez faire bouger le pays. On parle de vous. Ils ont peur. » Alors qu’on leur a dit être, et qu’ils se sentent tous les jours, des « gens qui ne sont rien », qui ne comptent pas. Domine alors l’immense fatalisme du « c’est comme ça ». Voilà l’ennemi. Voilà la véritable bataille. C’est ça qui doit basculer, dans les têtes : « On peut gagner. »
...
c’est la jonction qu’il nous faut, des profs et des prolos en gros. Et pour la première fois, la jeunesse était là, qui apporte une énergie
...
Nous sommes entrés dans le conflit sur un motif social : « Non aux deux années de plus ! », nous en sommes à une crise démocratique : « Comment se fait-il qu’un homme peut décider tout seul là-haut ? ». C’est le même scénario que pour les gilets jaunes : on entre par le prix du gasoil, on en sort avec le désir d’un « référendum d’initiative citoyenne » (RIC). Même chose pour la Révolution française : ça commence par « qui paie les impôts ? » et ça conduit aux états généraux, à l’Assemblée nationale, à la fin de la monarchie absolue. Aujourd’hui, c’est la crise démocratique qui amène la jeunesse dans la rue.
... inscrire le RIC dans la Constitution, c’est déjà un mot d’ordre populaire, de bon sens, un pas que les gens ont envie de faire ensemble vers notre horizon. ... croissance, concurrence, mondialisation, n’attirent plus les gens, ces mots les inquiètent, les dégoûtent. Dès lors, poursuit Gramsci, « la classe dominante ne parvient plus à diriger, seulement à dominer, et à dominer par la force de coercition ».
...
les syndicats sont parvenus à saisir le bon tempo pour réveiller les gens, pour faire bouger dans les profondeurs des régions ... ils ont laissé à leur base, aux intersyndicales dans les départements, de la latitude, de la souplesse, sur les modes d’action ... c’est aussi grâce aux syndicats que la loi n’avait pas de majorité dans l’Assemblée. Ce sont eux qui ont démarché les députés macronistes ou les députés Les Républicains, et qui, par un lobbying citoyen, les ont convaincus. Ce sont eux qui ont contraint le gouvernement au 49-3.
...
les compléter. Il y a des pans de la société où les syndicats ne savent pas faire, sont absents, et ce n’est pas leur boulot. Les quartiers populaires, par exemple, ou la jeunesse, ou les artisans, ou les isolés, c’est à d’autres, à nous, de ramener ça, et nous ne sommes pas au bout
...
il fallait empêcher que l’article 7, repoussant l’âge de départ à 64 ans, soit voté ... il nous faut incarner un débouché politique ... « Je suis social et démocrate. » Je veux le partage des richesses et je veux que le peuple décide
...
Mai 68 se traduit pour moi en mai 1981, les grèves de 1995 donnent Jospin, le mouvement de 2010 contre les retraites Sarkozy amène Hollande… Quand on énonce ces trois cas, on voit bien pourquoi le débouché politique ne met pas en appétit. À chaque fois ce furent des déceptions ou des trahisons ... plus le mouvement est fort, plus il affilie les gens à des idées progressistes, plus on place la question sociale au cœur des débats, mieux c’est pour nous. La pente, la pente de l’indifférence, la pente du ressentiment, elle ne coule pas dans notre sens, elle va vers le Rassemblement national
...
sortir de la parenthèse libérale, ouverte en 1983, et en y ajoutant la crise climatique. Tout est à transformer : l’industrie, le logement, les déplacements… Voilà nos vrais défis. Et j’en veux surtout à Macron pour cet immense gâchis : on devrait se rassembler, se retrousser les manches pour affronter tout ça, avec énergie, avec envie, et à la place, lui fait quoi ? Des contre-réformes à la noix. Et c’est avec ça qu’il prétend « laisser une trace dans l’histoire » ! Quel rigolo ! C’est d’un ridicule.
— Permalien
Politique Analyse
La députée insoumise sortante, Bénédicte Taurine, a subi un camouflet face à la socialiste dissidente Martine Froger. Le coup est rude pour les partisans de l’union de la gauche sous sa forme actuelle, et pour Olivier Faure en particulier.
...
le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et son courant « Refondations »
...
le communiqué du PS réagissant au résultat de l’élection est sans ambiguïté : « Ce soir, l’union de la gauche comme l’intergroupe de la Nupes à l’Assemblée nationale perdent une députée. »
Après avoir écarté de la direction du PS Nicolas Mayer-Rossignol en raison de son soutien à Martine Froger en Ariège, faisant voler en éclat l’accord du congrès de Marseille qui faisait de lui de « premier secrétaire délégué », cette nouvelle péripétie va donc accentuer l’affrontement entre les deux blocs internes au PS.
...
Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon écrit ainsi : « En Ariège, on voit les bases de la résistance d’un vieux monde sans avenir qui achève son agonie dans la combinazione la plus méprisable. »
...
Les fauristes se refusent pour leur part à considérer que l’Ariège reflète une réalité politique à l’échelle nationale. « C’est une situation particulière, dans une terre historiquement de gauche, où on a moins le souci de survivre au moyen des alliances, mais partout ailleurs, sans la Nupes, il n’y avait plus de gauche. C’est la Nupes qui a permis d’envoyer 151 députés de gauche à l’Assemblée »
...
Thibault Lhonneur ... LFI pâtit du fait que son électorat est « très captif sur des temps électoraux majeurs », alors que l’électorat de la gauche notabilisée de Martine Froger – que Carole Delga est venue soutenir à plusieurs reprises, comme Bernard Cazeneuve – peut plus facilement se mobiliser pour une législative partielle.
« C’est lors des élections partielles que la puissance de feu des grands féodaux est la plus forte : leurs électorats se mobilisent, et la relative dépolitisation du scrutin laisse la place aux fidélités de proximité », écrivent Thibault Lhonneur et Axel Bruneau.
Par ailleurs, de manière plus globale, les législatives partielles qui ont eu lieu depuis que la mobilisation contre la réforme des retraites a commencé ont plutôt tendance à conforter la Nupes – à l’instar de l’élection de René Pilato en Charente.
... le vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon était plus hétérogène en 2022 qu’en 2017, étant plus concentré dans les grandes villes. Cette faiblesse dans les villes des sous-préfectures semble avoir été préjudiciable à Bénédicte Taurine », conclut Thibault Lhonneur.
— Permalien
Photo En 1982, des manifestantes contre l'installation de missiles nucléair se sont unies pour encercler la base américaine de Greenham Common, en Angleterre. ©AFP - UPI
Depuis les années 1970, à Plogoff, Greenham Common, Fessenheim, Fukushima, en passant par Bure, des femmes se sont constituées en collectifs et ont mené des actions antinucléaires pour alerter sur les conséquences de cette technologie et dénoncer un projet antidémocratique et patriarcal.
Dans le cadre de notre semaine avec Pénélope Bagieu, nous nous intéressons aux liens entre luttes des femmes et nucléaire.
Dans les luttes antinucléaires, des mouvements et collectifs de femmes se sont constitués en opposition à cette puissance nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire.
Si certaines de ces femmes ne se définissaient ni comme féministes, ni comme écologistes comme à Plogoff dans les années 1970, certains mouvements dans les années 80 comme aux États-Unis avec le Women’s Pentagon Action ou en Angleterre avec Greenhman Common se revendiquaient comme féministes, non-mixtes et avec des modes d’actions bien particuliers. Ces mouvements de femmes anti-nucléaires sont polymorphes et pluriels, ils se réinventent aujourd'hui à travers de nouveaux terrains de lutte et de nouvelles formes de militantisme, notamment à Bure, lieu d’enfouissement des déchets nucléaires.
Pourquoi des luttes féministes se sont rattachées historiquement à la lutte antinucléaire ?
Pourquoi le nucléaire s'impose comme un véritable symbole du patriarcat ?
Ces mouvements sont une recherche d’antidote qui vont s’opposer au nucléaire en développant des formes de performances, de poésies, d’art, pour faire raisonner des enjeux civilisationnels et existentiels, et critiquer cette technologie identifiée comme mortifère.
Chants, danses, slogans, tels que “sorcière, vénère, anti-nucléaire”, réunions d’information jouant sur le bouche-à-oreille, occupation de forêts, les moyens de lutte des écoféministes antinucléaires cherchent à se réinventer et à donner une tonalité non-violente.
À lire aussi : Comment la BD "Le monde sans fin" est devenue le livre le plus vendu de l’année
Cette lutte féministe antinucléaire n’a pas toujours été non-violente. Françoise d’Eaubonne, l’écrivaine qui a pensé le néologisme « écoféministe » participe en 1975 à poser des bombes artisanales sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, cela qui cause des dégâts et retarde la construction de plusieurs mois.
Quel est le lien entre le féminisme et la lutte contre le nucléaire ?
Les femmes sont en effet parmi les adversaires les plus actives, et les plus critiques, de l'énergie nucléaire. Comment expliquer la persistance de ce mouvement social, féministe et antinucléaire ?
La journaliste Jade Lindgaard explique : « C'est peu connu en France. Mais dès les années 1970, aux États-Unis, et en Grande-Bretagne, des mouvements féministes, anti-nucléaire se développent. Ils sont très populaires, et très actifs. Le lien entre être féministe et être antinucléaire pour ces femmes ? À l'époque, c'est principalement deux choses. Le nucléaire est considéré comme l’incarnation et la célébration du patriarcat. C’est une énergie brutale et hiérarchique, opaque, sur laquelle on n'a aucune prise, qui vous écrase, vous marche dessus, et ne vous laisse pas votre mot à dire.
Par ailleurs, le nucléaire est souvent à l'époque géré par des hommes. C’est un milieu pas féminin. La différence avec aujourd'hui : ce sont des mouvements pacifistes. À la fin des années 1970, au début des années 1980, à la fin de la guerre froide, naît une tension sur la question de la présence de missiles nucléaires, soviétiques, et étasuniens. Il y a vraiment la peur d'une troisième guerre mondiale qui serait une guerre nucléaire.
Des femmes plus ou moins anti-capitalistes, plus ou moins anarchistes se réunissent autour du refus de la mort par la bombe nucléaire. Le lien entre féminisme et anti-nucléaire se fait alors sur la question de la vie. C'est un enjeu d'existence. Face à un enjeu existentiel, il n'y a pas de compromis. Donc on occupe, on bloque, on sabote… C’est une bataille vitale. »
Et aujourd’hui ?
L’activiste Pauline Boyer estime que le sujet est toujours d’actualité : « Ces arguments et les références à la vie sont toujours valables aujourd'hui. D’autant plus que nous sommes dans une période cruciale par rapport aux choix que l’on va faire pour faire face au dérèglement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux crises sociales qui existent… Le choix de relancer le nucléaire imposé par le gouvernement revient à imposer un système qui ne répond pas du tout aux besoins de la société aujourd'hui. Donc, aujourd'hui, nous sommes dans une même dynamique de violence verticale. Dès que quelqu'un émet une critique sur l'énergie nucléaire arrive un déchaînement de violence, en tout cas sur la question du réchauffement.
Il faut aussi regarder quels sont les effets secondaires du nucléaire avec la production de déchets radioactifs, avec la menace nucléaire, la menace d'accident nucléaire qui n'est pas un fantasme. On a affaire à Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… On sait que ça peut arriver ! Et puis, le dernier rapport du GIEC nous dit qu’il faut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Antonio Guteres dit que les pays développés doivent tout faire pour atteindre la neutralité carbone en 2040.
Aujourd'hui, on met 15 à 20 ans à construire une centrale nucléaire. On est complètement hors délai. C’est une excuse pour l'inaction climatique du gouvernement. Il prétend agir alors qu’il propose une solution basée sur un fiasco industriel français. Flamanville après quinze ans de chantier et une multiplication des coûts par six, ne fonctionne toujours pas. C'est une solution qui est beaucoup trop lente face à l'urgence climatique. Il y a un risque. L’activiste Marge Piercy disait : « Comment comprendre quelque chose qui ne vous tue pas aujourd'hui ou demain, mais lentement, de l'intérieur pendant 20 ans ? Comment concevoir qu'un choix industriel, ou gouvernemental, signifie que nous soyons porteurs de gènes difformes et que nos petits-enfants seront mort-nés si nos enfants ont de la chance ? Des études faites sur les populations, notamment de Tchernobyl, effectuées à l'hôpital de Novossibirsk qui est à 200 kilomètres de Tchernobyl montrent que les adultes ont 50 % de maladies respiratoires de plus que la moyenne de la Fédération de Russie. Donc, dans le temps, les impacts sont avérés. »
La suite est à écouter...
On en parle avec :
S’il fallait une seule preuve de la justesse de la cause écologiste, le déchaînement répressif à son égard l’apporte de façon récurrente. De Creys-Malville à Saint ...
Connu / TG le 28/03/23 à 09:03
— Permalien