Interview
Vous avez présenté à Hyvolution un groupe électrogène « zéro émission », baptisé MobHyl Power M30. Comment peut-on présenter ce produit ?
L’idée c’est de remplacer le moteur Diesel au sein d’un groupe électrogène par une pile à combustible, qui va utiliser de l’hydrogène et donc ne plus produire aucune émission toxique dans l’air, tout en se montrant silencieuse.
Ce qui est impressionnant, c’est la taille de ce générateur…
En effet, il y a déjà eu des générateurs de petite taille. Là, on est passé à la taille supérieure, avec une pile de 30 kW qui vient de chez Ballard et qui est utilisée en temps normal sur des bus, en Chine notamment. Cette pile a une haute fiabilité et une très longue durée de vie. On espère d’ailleurs qu’elle sera commercialisée à grande échelle, ce qui permettra de réduire les coûts et d’amener vers le grand public ce genre de technologie.
Quel sera a priori l’usage de ce groupe électrogène ?
Il sera utilisé dans les grandes agglomérations, comme Paris ou Londres qui ont pour projet de légiférer pour supprimer les groupes électrogènes classiques. Si l’on prend l’exemple de la France, la mairie de Paris veut interdire le moteur Diesel. Un tel équipement se destine à des usages dans le cadre de l’événementiel. Il y a aussi les chantiers et les milieux confinés où les exploitants n’ont pas le droit d’utiliser des appareils à gaz toxiques. L’hydrogène peut donc être une solution alternative.
Vous parliez de Paris. Est-ce que dans la perspective des JO, ce groupe électrogène pourrait jouer un rôle ?
Oui, car les Jeux Olympiques font partie de ce que j’appelle l’événementiel. Lors des derniers JO, il a été utilisé 350 groupes électrogènes pour divers usages, comme le chronométrage par exemple. Et je ne parle même pas des groupes de secours. Donc, oui il y a du potentiel.
Si le modèle M30 impressionne par sa taille, il y a aussi un petit modèle que vous avez dévoilé à Hyvolution….
Cet appareil, qui a pour nom le S4, pour 4 kW, se destine plutôt au marchand de frites sur le marché. Il peut aussi servir dans le cadre d’un petit événementiel pour éviter la pollution toxique et sonore, mais aussi dans des bâtiments confinés. Ce groupe électrogène peut également répondre à des besoins très particuliers. Si l’on prend l’exemple de Decaux, qui fait parfois venir des voiliers à Rouen pour de l’événementiel, il vaut mieux un produit de ce type pour apporter de l’électrification, plutôt qu’un générateur à moteur.
Quels sont les projets de Powidian ?
On travaille sur un projet d’usine autonome, totalement déconnectée du grid, dans un pays limitrophe de la France. Dans ce cas précis, on valorise totalement l’hydrogène, puisque l’on fait de la cogénération avec la pile pour chauffer l’eau, alimenter en énergie électrique et produire aussi de l’hydrogène pour alimenter des véhicules. Et comme c’est une usine de type Methane Factory, on va aussi réutiliser l’oxygène.
Le MobHyl Power M30 en bref
Ce groupe électrogène utilise une pile Ballard MD-30 donnée pour 20 000 heures de fonctionnement. Elle est alimentée en hydrogène par 8 bouteilles à une pression de 200 bars. L’autonomie est de 3 h 30 à 100 % de la puissance nominale (25,5 kW), 8 h à 50 % et 17 h à 25 %. La pile fonctionne de concert avec des batteries lithium fer phosphate (20,8 Kwh). Le groupe électrogène est équipé d’une liaison Wi-Fi et peut être piloté à distance.
Poids : 2 400 kg
Dimensions : 2,70 m de long, 1,65 m de largeur et 1,50 m de hauteur