Blogueur spécialisé en économie, Mathieu I nous propose une analyse de la mondialisation. Il y prouve que contrairement à certaines idées reçues, le protectionnisme ne mène pas plus à la « guerre commerciale » que le libre-échange
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Le mardi 9 octobre 2018 à Bali, Maurice Obstfeld, chef économiste du FMI, a indiqué lors de la conférence annuelle de son institution : « Quand les deux plus importantes économies mondiales – les États-Unis et la Chine – s’affrontent », cela « crée une situation dans laquelle tout le monde va souffrir ». Au premier abord, une telle déclaration ne semble pas nouvelle. La lutte pour la conquête du titre de première puissance économique mondiale fait rage entre la Chine et les États-Unis, depuis au moins le début de cette décennie, lorsque le premier est devenu le dauphin du second. Il a même été reproché au FMI de ne pas reconnaître la prise de pouvoir de l’empire du milieu sur le pays de l’Oncle Sam.
On pourrait ajouter que la lutte commerciale est l’ADN du capitalisme, qui fonde la hausse de la productivité et donc de la croissance sur le principe de concurrence. En tenant ses propos, le chef économiste du FMI s’attaque, en réalité, à une tentative de régulation du capitalisme ou du libre-échange.
L’opposition entre le libre-échange et le protectionnisme
Maurice Obstfeld, présente le libre-échange comme une « coopération pour promouvoir la croissance du commerce des biens et services demeure essentiel pour préserver et étendre l’expansion mondiale ». Cette définition fait inévitablement penser à la main d’invisible d’Adam Smith, où chaque individu favorise l’intérêt général en poursuivant son intérêt particulier. L’image est belle mais reflète imparfaitement la réalité. Le libre-échange est une guerre commerciale entre les individus, les entreprises et entre les États pour bénéficier de la plus grande rémunération, des plus grandes parts de marché et de la plus forte croissance économique.
Pourtant pour l’institution, présidée par Christine Lagarde, la seule priorité est « (d’)éviter des réactions protectionnistes » sous-entendu la guerre commerciale alors que la logique du libre-échange est de mettre en concurrence les pays sur leurs systèmes fiscaux, leurs systèmes de protection sociale, leurs systèmes de protection de l’environnement.
Les dérives du libre-échange
Même Emmanuel Macron a été forcé de reconnaître lors du forum économique mondial de Davos que la mondialisation, autre nom du libre-échange, correspondait à une course vers le bas
ndlr : ce nivellement par le bas du libre-échange nécessite un mécanisme de régulation mondiale C'est pourquoi avait été imaginé au Havre dans les années 2000 au sein d'une association de médiation, la TILE - taxe d'importation et de loyauté économique
cette taxe est versée par un pays à un organisme mondial chargé de financer des actions vertueuses comme la lutte contre le changement climatique, la pauvreté, les conditions de travail, etc.
Elle permet de tirer les pays vers le haut plutôt que de subir des concurrences déloyales. cf blog loyal-monde
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