Sans doute les lecteurs et lectrices de ce blog connaissent-ils Gaël Giraud, mais en deux mots il est l’une de mes références aussi bien sur certains enjeux théoriques (il a préfacé et en partie traduit la version française de ce chef-d’œuvre de la critique économique qu’est le gros livre de Steve Keen « l’imposture économique » dont j’ai rendu compte dans ces billets https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2014/10/01/l-imposture-economique-puissante-critique-de-la-theorie-economique-dominante-1), que sur les dérives de la finance folle dont il est un spécialiste, et sur l’économie écologique. Parmi ses livres, je signale notamment « Illusion financière » en 2013, et, avec Cécile Renouard, « Le facteur 12, pourquoi il faut plafonner les revenus » en 2012.
À la suite de mon dernier billet (faut-il jouer sur la peur ou sur l’espoir, etc https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2019/11/28/climat-effondrement-faut-il-jouer-sur-la-peur-ou-sur-l-espoir-pour-convaincre-d-agir-vite-et-fort.) où je mettais en doute une assertion d’une tribune collective qu’il avait cosignée avec cinq autres personnes, il m’a adressé une réponse dont je dis par avance qu’elle me convient en tout point. Sa publication me semble très utile en raison de la force des arguments présentés. Voici le texte de Gaël Giraud. Il est long, mais il mérite vraiment une lecture attentive.
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L'Indonésie fait partie des zones qui vont subir dans les années qui viennent une triple "punition" : d'après un article de Nature (Global risk of Deadly Heat, juin 2017 https://go.nature.com/36a4dYx), le long du RCP 8.5 (voir note 1), les combinaisons de chaleur et d'humidité promettent de devenir mortelles pour le corps humain plusieurs centaines de jours par an avant la fin du siècle. Et il ne sera pas possible aux Indonésiens de se sauver par la climatisation puisque celle-ci, étant émettrice de GES, doit être bannie. En outre, l'Indonésie fait aussi partie des zones qui vont subir un stress hydrique majeur, du fait du dérèglement du cycle de l'eau ...
Note 1 (Jean Gadrey). Le RCP 8.5 est le « pire » des scénarios du GIEC, en ce sens qu’il correspond à une croissance à long terme de la concentration de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.